lundi 21 juin 2010

28...ceux qui restent


BELLA POV

J’observai Edward dormir, moi je n’y arrivais plus. La mort de Cookie fut comme un coup de massue. Edward avait eu beaucoup de mal à s’abandonner au sommeil. Je savais qu’il avait beaucoup de self-control, mais il ne pouvait pas, malgré tout être impassible à la mort de son ami. 

L’enterrement était pour demain, nous devions nous rendre par avion à Seattle. Je le laissai à contre cœur pour réserver nos billets. Je pris mon ordinateur et cherchai donc une réservation. J’en trouvai une pour 14 H, en moins de cinq heures. Je pris donc celle-ci.

Je revins dans le lit. Même dans son sommeil son visage était crispé, je passai ma main doucement sur les rides qui étaient apparues sur son front (N/Spuffy: merde, il en prend de l‘âge !). Il se détendit un moment. Je le laissai à nouveau et allai préparer mon sac. Histoire de m’avancer et d’être la plus présente possible pour lui. 

J’essuyai d’un revers de main, une larme qui perlait au coin de mes yeux. Nous devions restés deux nuits à Washington. Je pris aussi la seule robe noire que j’avais pour ce genre d’occasion. Les manches arrivaient juste en dessous du coude. Elle était pourvue d’un très léger décolleté, plusieurs paires de boutons noir ornaient le devant de la robe. Elle m’arrivait aux genoux. J’embarquai aussi mes bas et une paire de botte.

Je soupirai, en refermant la housse de protection. J’aurais souhaité ne jamais la porter. Le pire dans cette histoire était de l’annoncer à Matt. Comment expliquer à un petit garçon de quatre ans, qu’un des amis de son papa ne reviendrait plus. Je respirai une grande goulée d’air.

Après une bonne douche pour essayer de chasser ses idée noires de ma tête, je retournai dans la chambre d’Edward. Je déposais une myriades de petits baisers sur son visage.

Il était tôt, et la maison dormait encore. Mais je pensais qu’Edward voulait l’annoncer aux autres avant d’en parler à notre fils. Sans compter qu’il fallait voir avec Carlisle et Esmèe pour garder Matthew. 

Il ouvrit les yeux, ils étaient cernés, et cette tristesse dans son regard me transperçait le cœur. Je caressai sa tête. Il me serra contre lui, les mots n’étaient pas nécessaire. Nous restâmes un moment comme ça. Puis il se leva et alla se doucher, toujours sans un mot.

Je finissais de faire mon sac et de le fermer au moment où Edward sortit de la salle de bain.
Il passait une main dans ses cheveux, et se pinçait l’arête du nez. (N/Eli: Je peux venir le consoler s’il faut *me porte volontaire*) 

_ Je dois faire les réservations. Souffla-t-il.
_ Je les ai faites, tu n’as plus qu’à prendre ton passeport et faire ton sac. 
_ Merci, mon amour. Que ferai-je sans toi…

Son remerciement ressemblait à une espèce de plainte. Je ne savais pas comment soulager sa peine. Il me prit à nouveau dans ses bras, et déposa un baiser dans mon cou, puis il se détacha de moi et prépara ses affaires. 

_ J’espérai ne plus avoir à porter ça. Murmura-t-il pour lui-même.

Il sortit une housse de protection de son dressing, plus d’autres affaires classiques. 

_ Je vais aller faire le café.
_ Attends Bells ! 

Je me retournai, il se rua sur mes lèvres.

_ Je t’aime.
_ Je t’aime aussi Edward.

Pour l’aimer, je l’aimais. Je crois que j’ignorais totalement la signification de ce mot avant lui. 

Je sortis de la chambre. Je préparai le petit déjeuner, sans mon entrain habituel. 

Mes pensées étaient toutes tournées vers Edward, je me demandais comment il pourrait bien sortir de toute cette folie, en entier.

Je posai les œufs et le bacon sur la table, les corn flakes, les pancakes. Enfin fallait que je m’occupe.

Edward me rejoignit dans la cuisine, il passa ses bras autour de moi, et plongea son nez dans mon cou. Il avait besoin de moi, besoin de tendresse et d’amour.

Il s’installa à table, quand le petit lutin joyeux et branché sur 220 Volt qui lui servait de soeur fit son apparition, elle trainait littéralement Jasper, qui manquait même de buter contre la table.

Pas facile de vivre avec une hyperactive tous les jours.

_ Hey ! Salut les amoureux ! !
_ Salut Alice. Répondis-je sans conviction.
_ Wow ! La maison du bonheur a disparu ? Le monde des Bisounours s’est fait attaqué par le méchant Crève Cœur ? Où vous vous êtes engueulés ?
_ …
_ J’attends une réponse ? ?
(N/Spuffy: ptain gd sœur, c’est horrible!!)
Edward se leva violemment de sa chaise.

_ Ferme là Alice ! Deux secondes ! Désolé j’suis pas d’humeur !

Il tourna les talons et repartit dans sa chambre. Alice semblait choquée. C’était pas dans les habitudes de mon petit ami de parler ainsi à sa sœur.

_ C’est quoi son problème ? Cracha Alice. Tu l’as pas brossé dans l’sens du poil Bells ! ?
_ Non ça a l’air plus sérieux qu’ça. Constata Jazz.

Je soupirai.

_ C’est quoi c’bordel dès l’matin ! On peut même plus se câliner tranquille !

Manquait plus qu’Emmett.

_ Emmett…Se lamenta Rose. 
_ J’sais pas il est à cran ! Il m’a même envoyée chier ! Bella, t’as une explication ?
_ Tu t’es encore engueulé avec Edward ? S’enquit mon frère.
_ Mais nan ! Merde pourquoi, tout le monde pense ça ? Vous faîtes chier à la fin ! M’énervai-je.
_ Explique nous Bells, s’il te plait. Demanda Jasper inquiet.

Je me pris la tête entre les mains.

_ Edward a reçu de mauvaises nouvelles d’Irak cette nuit.
_ Mauvaises comment ? 

Mon frère était réellement anxieux. J’essuyai une larme au coin de mon œil.

_ Ô merde ! S’exclama Emmett.

Il me serra fortement dans ses grands bras massifs. 

_ Qui ? Comment ?
_ C’est Cookie, Rose. Ils sont tombés dans une embuscade. Lucas a été blessé, et il a appelé cette nuit pour informer Edward. Il sera inhumé demain à Arlington. 

Il y eut un grand silence, tandis que je déversais ma peine sur le torse de mon frère. Les autres se laissèrent glisser sur leurs chaises. (N/Eli: Pleurer sur l’épaule virile d’Emmett. Je prends la place quand tu veux)

_ Il avait quel âge ? Demanda Alice.
_ 23 ans, c’était le plus jeune. Il s’était engagé pour moins longtemps que les autres. Reniflai-je.
_ Quel gâchis ! S’exclama Rose.

Elle se mit elle aussi à pleurer. Les hormones la travaillaient en plus. Alice la consola. Emmett me lâcha.

_ Je vais aller voir Edward.
_ Moi aussi Emmett. Proposa Jasper
(N/Spuffy: solidarité, les mecs! Yen a besoin^^)

EDWARD POV

J’étais assis sur mon lit, c’était pas le matin pour plaisanter. Je n’en avais pas envie. Les conneries de ma sœur m’agaçaient. Je venais de perdre un de mes meilleurs potes, et franchement je n’avais pas le cœur à rire, mais plutôt à pleurer. J’avais mal dormi, une boule dans mon estomac s’était formée depuis hier, et à priori elle avait pas l’intention de partir.

Mais Bella, ma Bella. C’était la seule à pouvoir m’aider, j’avais besoin d’elle à en crever. Sentir sa présence. Sentir sa peau contre la mienne. 

Le corps de Cookie devait être rapatrié aujourd’hui en fin d’après midi. Lucas et les autres devaient l’accompagner. J’aurais du être aussi dans cette avion, avec eux, mes amis, mon unité. Ils faisaient partie de ma famille. J’avais perdu plus qu’un compagnon, j’avais perdu un frère. Personne ne pouvait comprendre ce que je ressentais. J’avais la sensation de les avoir abandonnés, d’avoir tué moi-même Cookie. (N/Spuffy: *sors la boite de kleenex*)

On toqua à la porte. C’était Emmett et Jasper. Je me doutais que Bella avait fait ce qu’en vérité j’étais incapable de faire, leur annoncer son décès. Mais Bella si jeune et pourtant si mature. J’étais responsable de l’envolée de son innocence. C’est sur cette pensée qu’Emmett et Jasper firent leur apparition.

Ils s’installèrent sur le lit autour de moi.

_ Je suis désolé, Mec. Me lança Emmett.
_ Oui Edward, moi aussi. Il était vraiment sympa.
_ Ouais…il était…Murmurai-je en me levant.
_ Tu vas à Washington ?
_ Oui Emmett. Cet après-midi.
_ Bella t’accompagne ?

Je me retourne face à eux.

_ Tu la connais Jasper, je ne voulais pas. Mais elle…
_ De toute manière, tu as besoin d’elle mon vieux.
_ C’est pas un endroit pour elle. Même si sa présence m’est vitale. Putain, il devait tous rentrer en fin de semaine ! A quelques jours près. J’aurais du…J’en sais rien. Peut-être que…

Emmett se leva à son tour.

_ Que rien du tout Edward ! Je sais à quoi tu penses et c’est stupide ! Merde tu as un gosse ! Alors si tu te demandes si t’as bien fait de rentrer chez toi avant eux, la réponse est oui ! Evidemment ! Pour Matt, Alice, tes parents et ma sœur ! Et même pour nous, mais surtout pour toi ! Tu as donné cinq ans de ta vie à l’armée ! Alors ouais c’est dégueulasse ce qui arrive à Cookie, mais désolé de ne pas souhaiter que tu sois mort à sa place ! 
_ Emmett. Le tempéra Jasper. Ce qu’il essaye de t’expliquer, c’est qu’il faut que tu avances Ed, tu le dois à ta famille. Ne penses pas que tu aurais pu changer quelque chose. C’était écrit, et personne n’a rien pu faire pour lui. Au contraire Cookie n’aurait jamais accepté que tu penses à ça.
_ On va fermer le club pendant deux jours.
_ Pourquoi ?
_ Parce que franchement Ed, si tu crois qu’on a envie de voir les autres s’amuser…

Le silence s’installa un moment.

_ Pourquoi Arlington ? Poursuivit Emmett.
_ Sa mère vit à Washington, et le père de Sean, enfin Cookie est enterré là-bas.
_ Pauvre femme…Souffla Jasper.
_ Le pire dans cette histoire c’est que son père est décédé pendant la première guerre du Golf.
_ C’est vraiment horrible cette histoire Edward. Constata Jasper.
_ Je vais aller voir mes parents pour Matt.
_ Ouais vieux.

Emmett et Jazz me donnèrent une tape sur l’épaule. J’entendis Bella entrer dans la chambre de Matt. Je la suivis. Elle ne savait pas que j’étais là. Elle s’était assise sur le lit et caressait les cheveux de notre enfant.

Les larmes coulaient le long de ses joues. Je me doutais bien à quoi elle pensait. Bien sur qu’elle devait y penser, comme moi je pouvais y penser à l’instant en voyant Matt dormir si paisiblement. Je rejoignis Bella, elle essuya ses yeux humides en me voyant.

Je savais qu’elle voulait être forte pour moi. Mais je savais aussi que c’était impossible de garder ses sentiments pour soi. Et c’était pas faute d’essayer. (N/Eli: Heureusement que j’ai vidé le stock de kleenex du magasin du coin)

_ Je sais très exactement à quoi tu penses. Chuchotai-je.
_ Vraiment ?
_ Tu te demandes comment tu aurais fait si ce n’était pas la mort de Cookie que tu devais annoncer à Matt, mais…la mienne.

Elle posa une main sur mon visage, comme pour se persuader que j’étais bien là. (N/Spuffy: attendez!! J’ai pas vérifié!! Ok je sors) (N/Caro ; carton rouge !)

_ Je suis désolé de t’embarquer dans tout ça. J’aurais préféré…
_ Chutt Edward…tu n’es pas responsable de tous les malheurs de cette terre, et encore moins des pertes de cette guerre.
_ Je sais…Bon si on réveillait notre petit garçon ?

Je voulais couper court à cette conversation. Elle acquiesça. 

_ Je m’en occupe, enfin si tu veux.

Elle me scrutait.

_ Es-tu sûr ?
_ Vas-y. Je vais lui parler.
_ Ca va aller ? Je veux dire que…
_ Ne t’inquiète pas Bella. Ca va…promis.
_ Ok.

Après un dernier baiser, elle s’en alla.

_ Matthew ? Mon ange…c’est l’heure.
_ Hum…
_ Matt ?
_ Papa…Marmonna-t-il.
_ Debout mon fils.

Il se frottait les yeux, et s’étirait. J’appréhendai le moment où je devrais lui parler. Il se redressa et m’enlaça tendrement. J’embrassai son front et le serrai fort contre moi.
Puis je relâchai mon étreinte. Il me scruta un moment, en fronçant les sourcils.
Il ressemblait à sa mère comme ça. Je sus à cet instant qu’il avait compris que quelque chose ne tournait pas rond.

_ T’as quoi papa, t’es triste ?
_ Euh…oui. Tu as raison.
_ A bon et pouquoi ?

Je soupirai, cherchant la meilleur façon de lui annoncer.

_ En fait, il est arrivé quelque chose en Irak…
_ Avec Lucas ? Me coupa-t-il.
_ Non c’est pas Lucas, il a été blessé mais il va bien. Je repris mon souffle. C’est Cookie…il…est parti, et il ne reviendra plus…jamais.

Je luttai contre moi-même pour ne pas fondre en larmes. Les petits yeux de mon fils s’humidifiaient.

_ C’est comme…mamy…Renée ? Sanglota-t-il.
_ Oui. Répondis-je la gorge serrée.
_ Il est avec les anges ?
_ Sûrement.
_ Mais pouquoi lui ?
_ J’en sais rien mon fils…
_ C’est pas juste !

Il pleurait désormais. Il ne devait pas comprendre grand-chose à la mort, enfin pas à son âge.(N/Spuffy: même moi j’y comprends rien!!! Ça y est, je pleure!)(N/Eli: c’est la même chose à tout âge…et je pleure aussi!) Mais par contre, il comprenait l’absence d’un être cher. Il l’avait vécu avec sa mère et Renée. Je savais qu’il s’était attaché à mes amis, et que eux aussi, à lui. C’était difficile de le voir comme ça. Je m’en voulais encore plus d’imposer cette tristesse à ma famille. 

Il s’était réfugié dans mes bras. Je savais la chance que j’avais d’avoir un fils, et quelqu’un qui m’aime et que j’aime. Je ne pourrais jamais être autant reconnaissant à Bella pour le cadeau qu’elle m’avait fait.

Il avait pleuré un long moment dans mes bras, avant de se ressaisir. Je l’avais bercé contre mon cœur. Je lui séchai ses joues avec mes pouces.

_ Ca va mieux ? M’enquis-je.
_ Oui. Ze voulais pas pleurer, mais ze…Renifla-t-il.
_ Matt, c’est normal de pleurer quand on a de la peine.
_ Ze suis un homme et…

Il était si fier ce petit bonhomme. S’en était déroutant même. (N/Spuffy: esquisse un sourire…petit le sourire)

_ Oui, mais même les hommes pleurent. Ce n’est pas parce que l’on pleure qu’on n’est pas un homme. 
_ Tu as pleuré pour…Cookie ?

J’hochai la tête en signe d’affirmation. 

_ Il faut te préparer maintenant, aller viens. 

Le fait d’avoir Matt m’obligeait à avancer, même aujourd’hui. Je l’habillai, et tentai de discipliner ses cheveux, mais sans résultats, il m’avait souri, avait pris quelque chose dans sa table de nuit et s’était dirigé vers la porte.

_ Papa, z’ai pas envie d’aller voir mes copains. Ze peux rester avec toi et maman ?
_ J’aimerais bien, mais je vais devoir partir à Washington avec maman, aujourd’hui.
_ Pouquoi ?
_ On doit dire au revoir à Cookie.
_ Moi aussi veux lui dire au revoir.

Je m’accroupis face à lui et posai mes deux mains sur ses épaules.

_ Tu ne peux pas venir mon ange. C’est pas un endroit pour toi. Tu vas aller chez papy et mamy, pendant quelques jours, en fait deux dodos, et ensuite maman et moi nous rentrerons.

Il regardait le petit soldat dans ses mains. Jouant avec. C’était donc ça qu’il avait pris dans sa table de nuit.

_ J’ai donné le soldat pour rien, papa.
_ Pas pour rien c’était très gentil mon chéri, mais ça ne marche pas comme ça, malheureusement. 

Je me redressai et lui ouvris la porte. Il embrassa tout le monde et se blottit contre sa mère. (N/Eli: Vais chercher la nouvelle boite de mouchoirs!)

_ Bonjour mon cœur.
_ B’jour M’an.
_ Veux-tu des Pancakes ?
_ Z’ai pas très faim.
_ Pourtant, il faut que tu manges.

Il se posa sur sa chaise et commença à triturer la petite figurine entre ses doigts. Perdu, c’est le mot. On l’était tous ce matin-là. C’était comme si rien ne serait plus jamais comme avant. 

Bella lui proposa de manger juste un Pancakes avec du sirop d’Erable. Il accepta contre mauvaise fortune, il savait pertinemment que sa mère ne céderait pas.

Emmett avait emmené Rose au boulot. Jasper, Alice à la fac. Bella avait appelé une de ses camarades de fac Anni je crois, pour lui expliquer et récupérer ses derniers cours. (N/Spuffy: en mode danse de la joie…ah? Faut pas? DD) (N/Caro : si si tu peux ! Mdr) Puis elle avait été préparée le sac pour Matt. Notre fils regardait les dessins animés, après avoir débarrassé ce qui restait du petit déjeuner, je décidai d’appeler mes parents. 

Je savais pas si mon père serait là.

_ Bonjour maman.
_ Edward, mon chéri, comment vas-tu ?

La voix rassurante de ma mère me fit le plus grand bien.

_ Ecoute, il faudrait qu’on te laisse Matthews quelques jours. 
_ Oui bien sûr, aucun souci. Vous avez des problèmes toi et Bella?
_ Non, non c’est pas ça maman. Mais je préfère t’expliquer tout ça de vive voix.
_ Tu m’inquiètes mon cœur. C’est Edward.
_ Papa est là ?
_ Oui, il est en repos jusqu’à demain soir.
_ Ca ne vous dérange pas si, Bella, Matt et moi venons vous voir dans un petit moment ?
_ Vous nous dérangez Jamais, au contraire. Vous pourriez manger avec nous ?

Je réfléchis un moment.

_ Je sais pas maman, je verrai ça avec Bella. 
_ Ok, à tout à l’heure, mon cœur.

Bella entra dans la pièce au moment où je raccrochais.

_ Les affaires sont prêtes.
_ Je vais les mettre en voiture alors.
_ On va chez tes parents ?
_ Oui, ils nous attendent.

Je fis donc ce que j’avais dit, une fois tout le monde dans la voiture. Nous nous rendîmes chez mes parents. 

Ma mère nous attendait devant le pas de la porte. Elle était réellement inquiète. Elle nous embrassa à nous arracher nos joues. Elle voyait bien que quelque chose ne tournait pas rond avec Matt. Surtout qu’il n’avait toujours pas lâché son petit soldat.

Il demanda l’autorisation d’aller jouer dans sa chambre un moment, et s’y rendit. Mon père nous avait enlacé, et nous nous étions installés dans le salon. Bella avait posé sa main sur la mienne, et me la serrait pour m’encourager à parler. Mes parents étaient pendus à mes lèvres.

_ Cookie s’est fait tuer dans une embuscade, hier matin. (N/Spuffy: ouch!)

Je ne savais pas vraiment comment amener les choses. Le fait d’être direct était certainement la meilleure façon.

_ Ô seigneur ! S’exclama ma mère la main devant sa bouche.
_ Je suis désolé Edward. Te rends-tu aux obsèques avec Bella ? Demanda mon père.
_ Oui c’est pour ça qu’il faudrait que vous gardiez Matt quelques jours. 
_ Certainement. Il est au courant, n’est-ce pas ?
_ Oui maman, je lui en ai parlé ce matin.
_ Je saisis mieux son attitude à son arrivée.

Je me levai, faisant le tour de la pièce sous le regard insistant de mon père. Esmèe et Bella semblaient se parler en silence. Elles se retirèrent dans la cuisine, sûrement pour discuter.

Je me sentais las d’un coup, comme si je portais le poids du monde sur mes épaules. J’avais l’impression d’avoir manqué à mon devoir de Marines en étant parti avant les autres.

_ Tu n’as pas à te sentir coupable mon fils. Tu n’y es pour rien.
_ Je sais, mais j’y arrive pas. J’étais son Major…
_ Justement Edward, tu étais…Il y’aura d’autres embuscades, d’autres attentats, d’autres familles qui pleureront leurs disparus, et tu ne peux rien y changer.
_ Oui mais peut-être que si j’avais été là…
_ Peut-être quoi Edward, tu serais mort à sa place…et la seule différence c’est que Matt serait orphelin de père. Penses-tu que ta vie importe moins que celle de ton ami ? Bien sûr je ne suis pas objectif, je ne peux pas l’être…il secoua la tête. Une vie humaine reste une vie humaine, mais tu as une famille. Si pour le moment tu as des difficultés à vivre pour toi-même, alors survis pour eux. Ils ont besoin de toi, que ce soit Bella ou bien Matt. Il se leva à son tour et me posa la main sur l’épaule. Je pense que cette guerre, nous a assez privés de ta présence physique à nos cotés. Le traumatisme du survivant n’est pas un syndrome bénin. Il faut que tu t’accroches Edward, à tout ce qui fait que tu aimes cette vie. Nous sommes tous là pour t’aider. (N/Eli: Oh, Carlisle, que tu parles bien!)
_ Je sais papa. Soufflai-je. Mais par moment c’est juste que tout me parait insurmontable…

Je sanglotai comme un bébé dans les bras de mon père. J’avais horreur de montrer mes faiblesses, encore moins à mon père.

Je savais survivre dans un milieu hostile, alors que j’avais la sensation épouvantable de n’être que spectateur de ma vie, de ne rien contrôler. Je faisais pourtant des efforts, j’aimais Bella, j’aimais Matt. Voilà les deux seules choses dont j’étais persuadé. Mais était-ce suffisant ? 

J’aurais voulu m’en sortir, mais je n’avais aucune idée de comment y parvenir. C’était comme si le néant enveloppait une partie de mon âme.

Est-ce que tous les vétérans ressentaient la même chose?…Se sentir coupable d’être en vie, d’être heureux, d’être aimé.

_ Mon fils, il faut que tu comprennes que tu n’es pas le seul sur cette terre à avoir besoin d’aide. Il y’a des personnes qui sont spécialisées dans ce genre de syndrome. 

Je baissai la tête, j’étais pas prêt pour ça. J’avais déjà du mal à m’ouvrir à Bella, là-dessus alors à un étranger…

Mon père me donna une accolade virile, mais non sans tendresse, et je plongeai à nouveau dans mes pensées.

*****************



Aéroport de Washington D.C. 18 H 00

Nous venions d’arriver, en attendant nos bagages, je téléphonais pour réserver l’hôtel. Je savais que Bella avait horreur que je lui parle d’argent. Mais j’étais persuadé aussi qu’elle ne dirait rien pour cette fois. Je réservai donc au Omni Shoreham. 

J’en avais entendu parler, il était situé sur un domaine de 4,5 hectares dans le superbe parc de Rock Creek, égoïstement je ne voulais pas me retrouver au milieu de la foule urbaine. C’était un quatre étoiles, mais surtout il n’était pas entouré d’immeuble.

Je récupérai nos sacs, et pris la main de Bella dans la mienne. Nous sortîmes et nous montâmes dans le premier taxi. Il nous conduisit jusqu’à l’hôtel. Quand le voiturier ouvrit la portière à Bella, elle avait l’air très dubitative. Un bagagiste, s’occupa de nos affaires, tandis que j’entrainais mon aimée à l’intérieur.

Elle était d’une part émerveillée et de l’autre mal à l’aise. Je lui tins la main et nous nous dirigeâmes vers l’accueil. Un homme d’une quarantaine d’années se tenait face à nous.

_ Monsieur, Madame, bonsoir.
_ Bonsoir, j’ai réservé au nom de Cullen.

Il vérifia.

_ Parfaitement Monsieur Cullen, suite avec vu sur le parc. Quelqu’un va vous accompagner. Barry auriez-vous l’obligeance d’accompagner Monsieur et Madame Cullen, Je vous prie ? (N/Spuffy: Barry, hein?xd) (N/Caro : bah ouais j’ai rien trouvé, merci True Blood ! Lol)

Bella allait pour rétorquer sûrement qu’elle n’était pas « Madame Cullen « . Mais la seule chose qu’elle parvint à faire, c’était d’ouvrir la bouche en un O magnifique.

_ Très certainement Monsieur Smith. Voulez-vous bien me suivre, s’il vous plait ?

J’acquiesçai, et pris le bras de Bella. Elle était toujours en arrêt devant le Madame. 

Arrivés dans la chambre, je donnai un pourboire au groom, avant qu’il se retire et nous laisse tous les deux. Bella avait les yeux écarquillés. La suite était vraiment belle, il y’avait un salon particulier avec un bureau, ainsi qu’une table pour deux personnes. Dans la pièce à coté, la chambre avec un lit immense trônant au milieu. La salle de bain était elle aussi spacieuse, la baignoire était en fait un énorme jacuzzi. Il y avait aussi une grande douche et deux magnifiques vasques. (N/Spuffy: le rêve! Oups, je m’égare) 

Je me dirigeai vers le balcon, je l’ouvris. Le froid cinglant me prit. Mais cette vue sur ce parc suffisait à m’évader. J’allumais une clope, tandis que Bella me rejoignit. 

_ C’est vraiment très beau, mais tu ne crois pas que…
_ Que quoi ?
_ Je sais pas j’me sens…perdue ?
_ C’est juste un hôtel…Madame.

Ses joues prirent cette teinte colorée que j’aimais tant. C’était bien la seule chose de positif dans toute cette horreur : Bella.
Elle ne releva même pas, s’évertuant surtout à changer de sujet.

_ La suite du programme ?

Je tirai une latte avant de lui répondre. 

_ Lucas doit m’envoyer un SMS, dès que le cercueil sera à la chapelle ardente d’Arlington. Nous irons présenter nos condoléances à sa mère et resterons un moment avant de rentrer.
_ Ok.

Je la sentis se raidir.

_ Bella tu n’es pas obligée de venir, je suis déjà heureux de t’avoir à mes cotés ici…
_ Non, non Edward. Je serai là avec toi, je ne te laisserai pas.

Je la serrai contre moi, plongeant mon nez dans ses cheveux et savourant son odeur. Elle me rassurait. Nous restâmes ainsi jusqu’à ce que mon portable se mette à vibrer. 

Je me détachai à contre cœur de ma belle. C’était simplement Lucas qui nous annonçait qu’ils étaient arrivés à la chapelle. Je soufflai.

_ Je dois me préparer. Lui annonçai-je. 
_ Moi aussi.

BELLA POV

J’étais vraiment perdue, mon cœur était coupé en deux, j’étais à la fois malheureuse comme les pierres d’être ici dans ces circonstances, mais aussi heureuse d’être avec lui. Seule dans cette suite.

Même si je trouvais que la suite était vraiment exagérée. Mais Edward avait besoin de calme et d’apaisement. Il lui fallait un environnement serein. Je me demandais bien comment ça allait se passer. Je n’y comprenais rien à tout ce protocole. 

Pourtant je savais que demain, le souvenir de l’enterrement de ma mère referait surface. J’espérai simplement ne pas me laisser déborder par mes sentiments.

J’avais opté pour la veillée, pour un pantalon noir, et un pull de la même couleur. Il fallait rester sobre et classique. Enfin comme aurait dit Alice « vielle fille ». Je m’étais très légèrement maquillée.

Quand je sortis de la chambre je n’en croyais pas mes yeux. Edward était en train de finir de boutonner sa « dress blue ». (N/Eli: Je l’imagine d’ici…et je craque!) Je restai sans voix devant lui. Si je pensais qu’il était beau en tant normal, je le trouvai magnifique à cet instant précis. Ca me rappelait le jour où il était revenu d’Irak.

Il portait son uniforme d’apparat. Une longue veste bleue marine avec un col officier et une ceinture blanche, fermée par des boutons en « or », un liseré rouge accompagnait la bordure du dit vêtement. Son pantalon à pince lui, était bleu ciel avec une bande rouge sur les cotés extérieurs du pantalon. Il semblait nerveux de revêtir l’uniforme, je m’approchai de lui, et l’aidai à boutonner son col. Il avait plusieurs médailles sur sa poitrine gauche. Edward était vraiment très impressionnant. 

Je lui souris, il me gratifia d’un merci. Il disparut un moment et revint avec une paire de gants blancs, et une casquette. Je me sentais aussi insignifiante qu’un moucheron à ce moment là.

_ Tu es prête mon amour ?
_ Je le suis. 
_ Alors c’est parti. 

Edward appela la réception pour qu’il nous réserve un taxi. Il m’aida à mettre mon manteau. Nous descendîmes à la réception, et Monsieur Smith nous héla. Certaines femmes observaient Edward avec le plus grand intérêt, en tant que Dame du monde ou pas, elles bavaient ses mégères. Je détestai ça ! J’aurais voulu hurler : Pas touche c’est mon mien et je mords ! (N/Spuffy: j’allais le dire ^^) (N/Caro : Dégagez les grognasses !) (N/Eli: J’approuve à 200%)

_ Monsieur et Madame Cullen, votre taxi vous attend.
_ Merci. 

Il avait encore dit Madame Cullen ! Je n’étais pas Madame Cullen. J’étais vraiment mal à l’aise. Mes joues commençaient à crépiter sous l’incendie qui s’y était déclaré. Mais je prenais sur moi, c’était un des seuls moments de la journée où Edward avait souri. Moi ça ne me faisait franchement pas rire du tout.

Un groom nous ouvrit la porte de la voiture, tout en effectuant une courbette ridicule. 
Je me fis glisser jusqu’au fond. Edward me rejoignit, tandis qu’il indiquait au chauffeur où nous souhaitions nous rendre. Puis il posa sa main sur la mienne, et entrelaça nos doigts. 

Le trajet me parut court. Vraiment trop court. Je sentis tout mon corps se raidir. J’expirai un bon coup avant de m’extraire du véhicule. Mon cœur battait à cent à l’heure. 

_ Ca va aller ? Le taxi est encore là, si tu l’souhaites ?
_ Non, non. C’est juste que je…
_ Ecoute tout va bien, ne te fies pas à nos vêtements. Nous avons simplement perdu un ami. Demain ce sera plus protocolaire. Mais tu n’as aucun souci à te faire, tu auras juste à suivre le mouvement, et je ne serai pas loin.
_ C’est pas à toi de prendre soin de moi. Mais l’inverse. 
_ Rassure-toi mon amour. Ta seule présence me suffit.
_ Oui, mais je…
_ Non, je te suis reconnaissant d’être ici avec moi, J’ai vraiment un besoin vitale de ta présence, le reste n’est rien. La peine reste de la peine, même cachée sous un protocole et des uniformes, ça ne fera pas revenir Cookie, ni…
_ Tommy…Complétai-je.
_ Ni Tommy. Confirma-t-il.

Il embrassa mon front, réajusta sa veste, mit ses gants et sa casquette. Sa démarche était fière, droite, élégante, d’un pas sur. Je peinai presque à le suivre, mais il avait du s’en apercevoir car il avait ralenti.

Quand nous entrâmes dans the Old Post Chapel, j’étais stupéfaite par la clarté, malgré la nuit. Mais le pire c’était tous ces uniformes. J’en avais la chair de poule. Edward me prit doucement par l’avant bras. Nous avancions vers le cercueil. Il était plombé. Arrivé devant, Edward fit le salut militaire. Un frisson d’effroi me parcourut. On ne voyait rien, même pas son visage. Quand le souvenir de la raison de sa mort me revint : Une balle dans la tête. 

Le visage d’Edward était impassible, non je n’aimais définitivement pas cette facette de mon amoureux. Je caressai le cercueil d’une main légère. Je ravalai mes larmes au plus profond de moi. Je devais être forte pour lui, pour Edward.

Des hommes étaient stationnés aux gardes à vous à chaque extrémité de la dépouille. Ils semblaient figés. Mon amoureux me fit signe de le suivre. Je m’exécutai comme un gentil petit soldat. Nous allâmes à la rencontre d’une femme qui ne devait pas avoir cinquante ans. Ses yeux étaient rougis par les larmes. Son être accablé par le chagrin. 

Il se découvrit devant elle.

_ Madame Mitchell, je vous adresse mes sincères condoléances. Sean était un vrai compagnon d’arme et un ami sincère. Il me manquera. 
_ Ô merci Major Cullen. Sean vous appréciait vraiment, il était fier d’être sous vos ordres. 
_ Merci, quant à moi j’étais vraiment fier de commander un homme comme lui. 

Vous avez déjà vu « Top Gun » Y’avait un mec qu’on surnommait Ice Man dedans, et bien franchement on aurait dit tout Edward. Ca vous fout la trouille un truc pareil. Moi j’essayai d’être invisible. Mais c’était raté.

_ Vous devez être Bella ?

J’étais très surprise qu’elle sache mon nom et encore plus mon surnom.

_ Oui c’est exact, toutes mes condoléances Madame Mitchell.
_ Sean m’a parlé de vous sur internet, après son retour en Irak. Il vous connaissez peu, mais était impatient de venir travailler à Seattle, et pouvoir faire plus ample connaissance.

Je la remerciai d’un hochement de tête. Ayant trop peur d’ouvrir la bouche et de me mettre à pleurer.

_ A qui vais-je pouvoir faire des gâteaux, maintenant ?

Elle pleurait, Edward lui posa une main réconfortante sur l’épaule. Elle l’enlaça, toujours en sanglotant.

_ Je sais que…vous avez une…famille maintenant…prenez en soin Edward…Vous êtes vivant et c’est le plus important pour votre famille.
_ Je vous le promets. Chuchota Edward.

Mon dieu, mon cœur de mère se serrait. Comment peut-on survivre à ça ? Je repensai à la fugue de Matt, à son coma. S’en était trop. Je m’excusai et sortis prendre l’air. J’avais beau me battre comme une diablesse contre mes larmes. Ma tristesse l’emporta sur ma raison. (N/Eli: Bon j’entâmes la première boite de kleenex…)

J’inhalai un grand bol d’air. J’avais l’impression d’être en plein cauchemar. Je pleurai le long du mur. Les mains posées dessus. Quand une main familière pressa mon épaule. Je me retournai. 

_ Lucas. Sanglotai-je.

Il m’enlaça d’un bras. J’étais si contente de le retrouver. J’aimais beaucoup Lucas, je crois qu’une certaine amitié était née entre nous. Il me berça lentement. Je me calmai, et me redressai. Il lâcha sa prise autour de moi.

_ Merci pour le câlin, Lucas.
_ Tout le plaisir est pour moi. Tu vas mieux ? Je t’ai vue sortir, j’étais inquiet.
_ Je vais bien, je suis désolée. 
_ Tu n’as pas à être désolée Bella, c’est normal d’être triste. C’est difficile comme situation.
_ Je sais, mais…enfin bref, laisse tomber. Comment te sens-tu ?
_ On a été mieux, mais on fait aller. 
_ Edward m’a dit que tu as été blessé.

Il me montra son bras en écharpe. 

_ Ouais, mais c’est rien. Comment va le Major ?
_ Mal, il s’en veut de ne pas avoir été là. Mais la communication sur le sujet est difficile. Y’a des moments où j’ai du mal à suivre, ses émotions sont tellement changeantes…Et toi je veux dire réellement, hors protocole.
_ On est tous au fond du trou avec Cookie je crois. Hot fait son fier. Mais Lucky est comment dire…vraiment mal. C’était son meilleur pote…et moi, et bien disons qu’en tant que son chef, j’me sens coupable, j’ai l’impression de ne pas avoir assuré et ça me…
_ C’est curieux cette sensation me dit quelque chose. Le coupa Edward.

Ils se donnèrent une accolade virile. J’avais presque l’impression d’être de trop.

_ J’te dirais bien, bon retour au pays, mais…
_ Ouais…

Edward se rapprocha de moi, il caressa avec un doigt l’arête de mon nez doucement jusqu’à mes lèvres.

_ Ca va ? 
_ Oui Edward, je vais bien, et toi ?
_ Oui, oui.

Hot et Lucky nous rejoignirent. Le visage de Hot affichait la gravité, chose vraiment pas courante pour lui. Quant à Lucky, j’avais la nette impression qu’il portait tout le poids du monde sur ses épaules. Ils m’enlacèrent tous les deux, et firent de même avec Edward, mais dans un genre plus hommes des cavernes. Le silence s’était installé, il était pesant. C’était comme si chacun allait prendre la parole, mais que personne n’osait. 

_ Il s’est passé quoi au juste ?

Edward voulait des détails, moi je n’étais pas sûre d’avoir envie d’entendre cette conversation. Je me sentais vraiment de trop. Mais mon homme avait besoin de savoir.

POV LUCAS

Bien sûr que le Major avait besoin de savoir. Nous avions déjà du mal à comprendre ce qui s’était passé et nous étions là. Le fait que Bella soit là avec nous me gênait. Edward était le premier à refuser qu’on lui parle de ça. Mais sa curiosité face au malheur qui venait de nous frapper était plus forte que tout. 

Revoir Bella m’avait fait du bien. Mais je ne supportais pas de la voir si triste. Pourtant elle était parmi nous, pour Edward, pour Cookie, pour nous. C’était mon rayon de soleil, mais mes sentiments pour elle avaient évolué. Je pensais que c’était de l’amour pendant un moment, mais en fait. C’était simplement une amie, oui elle l’était. J’étais simplement jaloux qu’Edward ait trouvé quelqu’un qui pourrait l’écouter, le soutenir.(N/Spuffy: t’inquiète, on va te trouver ça, vieux, et tu repartiras plus!) (N/Eli: on peut peut-être lancer un appel?…non! Tant pis) (N/Caro : un sondage ! Lol)

FLASH BACK

J’étais dans un état quasi euphorique. Enfin nous tous. Nous allions enfin rentrer et reprendre une vie normale. Sans fusil, sans clairon. Je pensais déjà aux grasses matinées que je pourrais faire.

Les gars rêvaient déjà à la future boite de sécurité que nous voulions monter. Cookie devait passer un petit moment à Washington, chez sa mère avant de venir à Seattle. Lucky et Hot avaient leur famille à Seattle. Quant à moi je n’avais personne alors… 

J’avais vraiment envie de raccrocher. Nous ne devions plus effectuer de mission à risque, enfin en théorie. Nous étions en pleine séance de musculation quand le cabot du colonel McKay arriva.

_ Le colonel vous veut dans son bureau, Major.
_ J’arrive.
_ Aller qu’est-ce qui va nous tomber sur la gueule encore ? 
_ J’en sais rien Hot ! On verra bien.
_ Quand j’pense que ce connard est encore en fonction ! Cracha Lucky.
_ Ouais, mais pas pour très longtemps d’après ce que j’ai compris. Il rentre avec nous, il a une nouvelle affectation aux États-Unis.
_ Bah voyons, des mecs sont morts à cause de lui, et il a droit à une promo ce bâtard ! 
_ Je sais Cookie. 

Je quittais donc mes compagnons pour retrouver le Colonel Ducon. Il était à son bureau de fortune, les pieds dessus. 
Je le saluai.

_ Vous m’avez fait mander mon colonel ?
_ Exact. Alors votre nouveau grade de Major, ça se passe comment ?
_ Bien, mais ça vous l’saviez mon colonel.
_ En effet. Votre unité est l’une des meilleures et j’ai vraiment besoin…

Je ne supportai plus ce connard de technocrate. Je coupais court de suite à son léchage de cul.

_ Sauf votre respect mon colonel, stoppez tout de suite le cirage de pompes. Vous voulez quoi ?
_ J’ai besoin de vous pour une dernière mission, toute simple et pratiquement sans danger.
_ Le sans danger n’existe pas en Irak, on peut se faire buter en posant le pied par terre.
_ C’est vrai. Mais au moins avec vous on peut discuter. C’est dommage pour Cullen, s’il n’avait pas cet irrespect envers ses supérieurs, il aurai fait une carrière brillante.

Edward avait raison c’était vraiment le roi des connards.

_ Il a déjà une brillante carrière ! 
_ Il a quitté l’armée, il n’a plus rien ! 
_ Il était respecté par ses hommes, on l’aurait même suivi jusqu’en enfer ! Alors que j’irai même pas aux chiottes avec vous !

Mais il se prenait pour qui cet enfoiré !

_ Un tour au mitard ça vous intéresse, Major ?

Et si j’te réponds va te faire enculer à sec avec du gravier tu fais quoi ?
Déconnes pas Lucas, il te reste moins d’une semaine à te farcir cette tête de bite ! (N/Caro : clin d’œil à Ju) (N/Spuffy: bon ici, j’approuve total!)

_ J’préfère ça. Donc vous accompagnerez un convoi de jeunes recrues en dehors de Faludja. Vous partez demain matin à sept heures quinze.

Il appelle ça une mission sans risque ? Connard !

Je retrouvai les gars et leurs expliquai la situation. 

_ Une mission sans danger mon cul, ouais ! Cria Hot.
_ Tu parles, les premières personnes visées dans cette foutue guerre sont les bleus !
_ Je sais Cookie, je promets qu’avant la fin de mon contrat, je piège sa chaise, et direct à la maison mère façon puzzle (N/Caro : réplique d’Audiard dans les tontons flingueurs). (N/Spuffy: je veux voir ça, moi!)
_ Bonne idée Lucky ! Bon les gars, des fois qu’on crève en héros demain matin, je vais me taper la p’tite radio de l’unité mobile. Rien que d’y penser j’ai la queue qui frétille. Au fait Cookie, elle a une copine qui s’rait pas mécontente d’un cinq à sept avec toi ?
_ Désolé je bosse à cette heure ci ! S’esclaffa Cookie

Hot lui sauta sur le dos, et lui frotta son crane de son poing. 


************


Nous étions dans le camion poussiéreux. Nous n’avions que quelques kilomètres à parcourir, environ cinq. Mais c’était loin d’être une sinécure. La route était défoncée, il faisait déjà une chaleur à crever. Sans compter Hot qui bavait allégrement et qui maugréait de ne pas avoir le temps de se faire les deux filles dans le camion.

Mais en fait je savais que c’était sa façon à lui de déstresser, car notre attention était toute tournée vers l’extérieure, au moindre bruit ou mouvement suspect, nous devions intervenir. J’en avais franchement marre, j’avais qu’une hâte raccrocher. M’installer dans un canapé et mater toutes les séries télés que j’avais loupé. (N/Spuffy; ça en fait!)

Quand le camion fit une embardée et stoppa net, nous descendîmes du camion, non sans prudence. En nous couvrant les uns, les autres. Cookie était à ma droite et Lucky assurait nos arrières. Hot s’avança jusqu’à l’avant du camion.

_ Putain d’bordel de merde, il faut qu’on crève ici ! Hot donna un coup de pieds dans le pneu. Pneu à la gomme va !
_ C’est souvent de la gomme en effet ! Rigola Cookie.
_ On arrête de déconner deux s’condes !
_ Oui Major ! 

J’hélai les conducteurs.

_ Prévenez la base qu’on vient de crever. 
_ Et merde y’a plus qu’à changer de pneu ! Râla un des conducteurs. 

Et au moment où il s’apprêtait à descendre du camion, une rafale de balle s’abattit sur nous. Une douleur fulgurante me traversa l’épaule et je tombai à genoux sous la douleur. Hot tirait dans le tas avec Lucky. Les autres nous prêtèrent main forte. Je tentais de me redresser mais je n’y arrivais pas. 

_ aller ! Debout mon vieux sinon Major Sexe, me l’pardonnera jamais ! 
_ A cou…vert. Murmurai-je.
_ Et à couteau te répondrait Hot. (N/Spuffy: bon sang, qu’ils m’ont manqués!)

Cookie m’aida et me soutint par les épaules. Mais au moment où nous allions faire un pas, Cookie s’écroula sur moi. Je le secouai, mais il n’avait aucune réaction. Ça continuait de canarder dans tous les sens. 

J‘étais appuyé dos au camion, et gardai Cookie dans mes bras. Je n’osais pas imaginer pour quelles raisons il ne parlait pas. Quand les balles arrêtèrent de siffler dans tous les sens, Hot et Lucky nous rejoignirent. Il libérèrent Cookie de mon emprise, et c’est là que je m’étais aperçu qu’il avait les yeux grands ouverts. Hot s’était agenouillé pour prendre son pouls, mais il n’y avait plus rien à faire. On cherchait des traces de blessures sur son corps mais rien. Cependant quand Lucky lui ôta son casque lourd se fût l’horreur absolue. La balle était passée sous le casque et l’avait touché en pleine tête. Il était mort, c’était terminé, il n’y avait plus rien à faire. J’avais entendu un hurlement de la part de Lucky et après plus rien. Je m’étais évanoui ayant perdu trop de sang.

Pratiquement sans danger, hein ! ?

FIN DU FLASH BACK
(N/Spuffy: *verse un torrent de larmes*) (N/Eli: Même plus la force de parler *snif*)

Le plus douloureux des silences venait de s’abattre sur nous. Bella était blanc comme un linge, Edward serrait ses poings violemment, Hot regardait ses pieds et Lucky essuyait une de ses nombreuses larmes du revers de sa manche.

_ Une mission sans danger ? Répéta Edward. Combien y’avait d’unité ?
_ Ca change quoi Edward ?
_ Combien Lucas ! ?

Le ton dur et autoritaire d’Edward ne laissait aucun moyen de repli.

_ Une.
_ Une en plus de la vôtre. (N/Spuffy: je le sens pas, là)
_ Non Major, il y avait que nous ! (N/Spuffy: tête de bite ne suffit pas! F** @ d eajldjezir @ ]jeocdkjbf de Colonel Ducon!)

Edward fit un pas vers moi, courroucé. Bella tentait désespérément de le retenir. Après tout si je m’en prenais une, je l’avais bien mérité. 

_ COMMENT AS-TU PU ACCEPTER UNE MISSION PAREILLE ! ? MERDE TOI PLUS QUE LES AUTRES SAVAIS QUE C’ÉTAIT UNE FOLIE ! SOUVIENS-TOI DE TOMMY !
_ Je sais !
_ C’ÉTAIT IRRESPONSABLE ! TU…

Bella avait posé sa main sur le torse de mon ancien compagnon d’arme. Très déterminée.

_ Hey ! Edward, calme-toi ! Tu sais très bien que Lucas n’y est pour rien. Il a suivi un ordre. Je sais que c’est injuste, mais ça ne changera strictement rien de t’en prendre à lui ! Il n’est pas responsable de cette guerre, comme vous tous ici.

Edward plongea ses yeux dans ceux de Bella, et son visage s’adoucit immédiatement. Elle lui caressa la joue tendrement. Mais il serrait les dents.

_ Désolé Lucas…je…cherche une raison à tout ça.
_ Moi aussi figure-toi.
_ Y’en a pas les gars, c’est comme ça. 
_ Tu te trompes Bella ! Il y’en a une : McKay et je sais qu’il est là ! Gronda Edward.

Il allait pour retourner à l’intérieur mais Hot était intervenu, et le ceinturait.

_ Edward ne fais pas ça ! Ce n’est ni le lieu, ni le moment de faire une esclandre. Pense à la mère de Cookie ! (N/Eli: Ouais, pas tord Hot!)
_ Bella a raison Major Sexe. Cette veillée est pour Cookie, quant au colonel on s’en occupera plus tard, y’a une enquête d’ouverte, attendons. Expliqua doucement Hot.

Un homme sortit de la chapelle funéraire. Il semblait complètement abattu, mais gardait une allure fier. 

EDWARD POV

Je savais au fond de moi qu’ils avaient tous raison. Mais pourtant il me fallait un coupable, et le plus grand à mes yeux était cette enflure de McKay. L’homme qui sortit de la salle, me fit l’effet d’une douche froide. Je le connaissais bien, nous le connaissions tous, pour l’avoir vu en Irak, récupérer le corps de son fils. Le Général Alistair, le père de Tommy.

Nous nous mîmes au garde à vous. Tandis que Bella tentait de trouver sa place. 

_ Repos les gars !
_ Mon Général. Le saluai-je.

Je ne faisais plus parti de l’armée, mais cet homme juste, insufflait le respect.

_ Je suis heureux de vous revoir Major Cullen. J’aurais simplement souhaité vous voir dans d’autres circonstances.
_ Moi aussi mon Général.

Il se retourna vers Bella, qui se cachait presque derrière moi.

_ Mademoiselle ?
_ Ô euh…Isabella. Souffla-t-elle.
_ Ma fiancée. Complétai-je.

Il lui fit un baise main. Bella s’empourpra. Il devait avoir environ cinquante cinq ans. Je savais qu’il avait eu Tommy assez tard, parce que lui et sa femme avaient du mal à avoir un enfant. C’était un grand homme respecté par ses hommes, et ses collaborateurs. Il avait cette prestance naturelle, qu’avait tous les grands généraux.

_ J’ai entendu crier, il y a un problème ?
_ Non aucun mon général, nous sommes désolés. S’excusa Lucas.
_ Rien ? Je ne suis pas certain de la véracité de vos dires. J’ai entendu une partie de votre conversation. 

Nous n’avions pas réellement le choix.

_ On discutait Monsieur du décès du Lieutenant Mitchell.
_ Pas que de lui, il me semble. J’ai ouï-dire le nom de mon fils et celui de McKay. Cracha-t-il.
_ Vous avez raison mon général. 
_ Major Davis, pensez vous que la mort du lieutenant aurait pu être évitée? Permission de parler librement.

Lucas hésita, mais se lança.

_ Si nous avions étés plus nombreux ce jour là et si le Colonel n’avait pas pris cette décision à la légère, certainement Monsieur.
_ Et pour la mort du lieutenant Alistair, Major Cullen ?

Je déglutis un instant. Que répondre ? C’était son fils, il voulait le fond de ma pensée.

_ Comme je l’ai dit dans mon rapport, j’avais signalé mon désaccord avec le colonel sur la marche à suivre de cette mission. Nous n’étions pas assez nombreux et trop isolés des renforts. 

Sa mâchoire se serra instinctivement, tandis que j’essayai d’ôter les images de la mort de Tommy de mon esprit.

_ Bien, il y a une enquête en cours. S’il s’avère que le Colonel a failli à son devoir de Marines, il en payera les conséquences. Asséna-t-il d’une voix froide et égale.
_ Oui mon général. Répondis-je.
_ Ne tentez rien de stupide jusqu’aux conclusions de l’enquête. Messieurs, Mademoiselle à demain.

Il s’en alla d’un pas sûr et déterminé.

_ Wow ! 
_ Oui comme tu dis Bella : Wow !
_ Il manque pas de charisme.
_ Non c’est certain Bells. Confirma Lucas.
_ Je vais appeler un taxi et on va rentrer. Enfin si tu es d’accord ?
_ Oui Edward.

J’appelai donc un taxi. Moins de dix minutes après il était là. Bella embrassa Lucas et les autres, moi je leur serrai la main. 

************


Nous venions d’arriver dans la chambre. Je m’installai sur le lit et commençai à déboutonner ma veste. Bella, elle ôtait ses chaussures et alla prendre sa douche. Quand elle revint j’étais en train de fumer ma clope sur le balcon en peignoir, je n’avais pas froid. J’avais besoin de prendre l’air, besoin de m’aérer l’esprit. Bella enfila son peignoir et me rejoignit sur la terrasse.

Elle ne disait rien, elle m’enlaça tendrement. Elle frissonnait.

_ Tu as froid ? M’enquis-je.
_ Un peu. 

J’écrasai ma clope.

_ Viens on rentre.

Je lui pris la main, nous nous allongeâmes dans le grand lit. J’ouvris mon bras pour que ma douce puisse s’y lover. J’humai ses cheveux et déposai un baiser sur ses cheveux. Ses doigts dessinaient amoureusement mon torse, sous le peignoir. Je fermai les yeux savourant simplement ce contact. 

_ La mère de Cookie m’a demandé de porter le cercueil.
_ Ô, et tu…enfin ça te gêne ? Ou…
_ Non, j’en suis honoré. Mais je ne serais pas avec toi au début de la cérémonie.
_ Hey, c’est pas grave. Je suis une grande fille. Cookie est plus important que ça.
_ Lucas restera avec toi, il ne peut pas à cause de son épaule.

Elle se mit sur le coté et souda son regard au mien.

_ Ne t’inquiètes pas pour moi.
_ Je suis désolé de t’imposer tout ça. Le Général et le reste.
_ Tu ne m’imposes rien Edward, j’ai choisi d’être ici, avec toi. 
_ Je t’aime Bella, plus que tout.
_ Je t’aime aussi Edward.

Nous nous effondrâmes de sommeil, cette journée, ce voyage, et demain tout cela achevait nos corps et nos esprits fatigués.

****************

BELLA POV

Il faisait froid, très froid. Heureusement que j’avais mes bottes et mon manteau. Le temps était couvert, des épais nuages noirs gravitaient au dessus de nos têtes dangereusement. 

L’heure était solennelle, trop pour moi en fait. Lucas était auprès de moi. Le cortège arrivait. Hot, Lucky, un autre militaire que je ne connaissais pas, et Edward portaient le cercueil. Ils avançaient lentement en cadence au son de « l’Amazing Grace » Il était chanté a capella par une jeune femme à la voix d’une pureté inimaginable. J’avais déjà les larmes aux yeux. 

Ils étaient si beaux avec leurs uniformes, leurs casquettes et leurs gants blancs. J’aurais aimé les voir ainsi dans d’autres circonstances. Les militaires autour présentèrent les armes au défunt, en signe de respect. Ils s’avancèrent devant le pasteur, il salua le défunt et le cortège suivit l’aumônier. Il s‘arrêta et le cercueil fut déposé à son emplacement. 

Des sous-officiers étendirent le drapeau national sur le cercueil, une photo de Cookie trônait à coté de sa dernière demeure. J’essuyai une larme, et me concentrai.

Le service funèbre commença. (N/Spuffy: *prend sa respiration*) 

_ Nous sommes rassemblés en ce jour pour rendre un dernier hommage au Lieutenant Mitchell, mort au nom de la liberté des peuples. Sa mère, ses amis, tout le monde pleure sa disparition, fauché en pleine jeunesse il y’a à peine quelques jours. C’était un jeune homme apprécié dans sa communauté, un ami sincère et un lieutenant exemplaire. Prions pour lui.

Je commençai déjà à être débordée par l’émotion alors que la cérémonie venait à peine de commencer. Je me fustigeai intérieurement, et croisai le regard peiné d’Edward. Je me concentrai à nouveau sur le pasteur.

_ L'Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; Tu oins l'huile ma tête, et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison de l'Eternel jusqu'à la fin de mes jours.

Cela me rappelait l’enterrement de ma mère, mon cœur se serrait dans ma poitrine. La neige tombait désormais par petit flocon. Je n’écoutais plus l’aumônier, j’étais perdue dans mes propres pensées.

Le pasteur venait de reculer, laissant place aux sous officiers. Ils présentèrent les armes, et se mirent à tirer plusieurs salves. Je sursautai légèrement. Lucas posa une main apaisante sur mon épaule, très discrètement. Le clairon enchaina. Pendant ce temps des soldat pliaient le drapeau de façon à pouvoir le donner à Madame Mitchell. Les autres soldats présents effectuaient le salut militaire, tandis que nous les civils avions la main sur le cœur. Le drapeau fut présenté à l’aumônier, qui lui-même le remit à la mère de Sean en citant ces paroles :

_ Au nom du Président des États-Unis, le commandant du Corps des Marines, et d'une nation reconnaissante, s'il vous plaît acceptez ce drapeau comme le symbole de notre gratitude envers votre fils pour les services rendus à la nation et au corps des Marines.

Elle embrassa le drapeau et pleura dessus, tout en le serrant contre son cœur. Je retenais de plus en plus difficilement mes larmes. Une femme d’un certain âge et très élégante s’approcha de Madame Mitchell, elle lui remit quelque chose, on aurait dit un livret, et lui chuchota quelques mots à l’oreille.

_ C’est une « des lady d’Arlington » se sont en générale des femmes d’anciens officiers. Elle sont présentes à chaque enterrement de façon à ce qu’aucun ne parte seul. C’est une tradition. Murmura Lucas.

La cérémonie touchait à sa fin, les gens rendaient un dernier hommage à Cookie, avant de présenter leurs condoléances à sa mère. Je suivis Lucas et Edward après un dernier mot à la dépouille de Cookie, nous nous avançâmes devant Madame Mitchell.

_ Toutes mes sincères condoléances Madame Mitchell.

Elle m’enlaça sans crier gare. Je restai sous le choc, incapable de bouger.

_ Surtout Bella, prenez soin de lui. Edward a besoin de vous, et votre petit garçon de son père. Cookie m’a expliqué ce qui s’est passé avec Tommy. Soyez heureux. (N/Eli: Ok…j’ouvre la seconde boite…les larmes affluent!)

Puis elle relâcha son étreinte. J’étais bien évidement en larmes. Je sentis les bras musclés d’Edward m’attraper et me serrer contre son torse. Je me perdais dans les effluves de son essence. Au bout d’un moment je repris contenance. Edward essuya mes dernières larmes de son pouce. Il déposa un simple baiser sur mon front. Je me sentais mieux, je relevais la tête.

Lucas, Hot et Lucky venaient de nous rejoindre. Au moment où nous allions nous retirer, une jeune femme se dirigea vers nous. Elle devait avoir environ trente ans, brune, des cheveux mi-longs, des formes plus qu’avantageuses.

_ Bonjour Major Cullen, je suis ravie de te revoir. Hot, Roméo (Lucas), Lucky. C’est vraiment triste pour Cookie. Elle me scruta. Et vous êtes ? Cracha-t-elle.

Ton pire cauchemar poufiasse !

_ Isabella Swan, et vous ? Demandai-je sèchement.

Je craignais la réponse.

_ Melinda Mickaels.

Et merde ! Voilà la psy nympho !

Edward s’excusait du regard, quant aux autres ils étaient à deux doigts de rigoler. (N/Spuffy: sympa les potes!) (N/Eli: On dit toujours méfiez vous de vos ennemis mais encore plus de vos amis…les traîtres!)

_ Alors comment vas-tu Major Sexe ?

J’étais prête à mordre et lui arracher son sourire.

_ A ton avis ! Je viens d’enterrer un ami !
_ Si tu as besoin de parler, j’ai mon cabinet et je serais plus que ravie de te voir… Sous-entendit-elle en bavant sur MON mec ! (N/Spuffy: il en a encore combien des ex de ce genre??) (N/Caro : Hum bah pour un ex serialFucker quelques unes! Lol)

Je rêve ou elle faisait comme si je n’étais pas là. Edward passa son bras autour de ma taille. Raffermissant sa prise sur moi. J’allais lui faire bouffer ses dents à cette psy de merde. 

_ Laisse tomber, j’ai pas besoin de toi. J’ai une vie parfaitement équilibrée avec ma femme et mon fils. Alors maintenant va chasser ailleurs, et dégages ! (N/Spuffy: ptain, mais il pense à ce mariage!!)
_ Hey ! Moi j’suis dispo ! Pas pour parler…mais…
_ Arrêtes de raconter des conneries et viens avec moi ! Intervint Lucas.
_ Bah quoi, tu m’connais là ou y’a un trou j’m’engouffre. (N/Spuffy: hey!! T’es à un enterrement, bordel!)

Edward m’embarqua sans même un regard pour elle. Elle resta planté là, les yeux exorbités sous la surprise. Sa femme ? J’étais restée scotchée sur ce mot. Nous sortîmes du cimetière et prîmes tous le même taxi. Les gars voulaient boire un coup, histoire de rendre un dernier hommage à Cookie. 

Nous nous rendîmes donc au bar, c’était un bar de Marines, décidément c’était un rituel chez eux.

Je les laissai et appelai Matt pour avoir des nouvelles. Il me manquait. J’avais un réel besoin de lui. Je lui expliquai qu’il neigeait, il m’avait demandé si la neige était la même partout. Mais pour moi elle avait une autre signification. Je réprimai un frisson au souvenir de la fugue de Matt. Après un dernier bisou qui claque et des nouvelles de son père, nous raccrochâmes.

Je retrouvai mes Marines préférés, à priori ils se racontaient des choses qu’ils avaient partagé avec Cookie. 

_ Ô et la fois où il a dit à une fille « viens croquer mon biscuit ». Il était rond comme une queue d’pelle.
_ J’avais complètement oublié cette histoire Hot ! S’exclama Lucas.
_ Ouais ce jour là il s’est pris une gifle magistrale aussi. Compléta Edward.
_ Il en est tombé de sa chaise. Expliqua Lucky.
_ Pauvre Cookie, c’était un vrai gland avec les filles ! Rigola Hot.

Mais malgré tout on sentait la fatigue sur leurs visages. Edward croisa mon regard et se leva. 

_ Bon les gars, on va vous laisser. Demain on a un avion à prendre.
_ Figure-toi que nous aussi. Le même que le vôtre.
_ Bah merde ! Alors cinq heures à vous supporter Lucas ! En suis-je capable ?
_ Mais oui Bella, tu vas voir avec nous le temps passe trop vite !
_ Moi j’dirais pas assez par moment !
_ Sympa l’major ! 
_ Tu trouves aussi Lucky. (N/Spuffy: en kiffe devant eux!)

Lucas et les autres avaient un sourire entendu sur le visage. Moi je n’étais pas mécontente de rentrer à l’hôtel. J’aspirai au calme, après cette matinée de folie. Je crois que j’avais tout simplement besoin de me retrouver avec mon homme, et d’avoir une petite conversation sur le mot « femme » et la psy !

Après des au revoir sans débordement, nous retournâmes à l’hôtel. Comme la veille Edward était installé sur le rebord du lit. Il semblait noyé dans ses pensées. 

Il m’attira vers lui. Posant sa tête sur mon ventre.

_ Comment te sens-tu mon ange.
_ Assez bien, je crois si j’omets la psy !
_ Aie, désolé encore. 
_ J’te préviens j’peux pas la saquer. Elle est aussi excédante que Lauren, c’est pas peu dire !
_ Non c’est sûr.
_ Il s’est passé quoi entre elle et toi au juste ?
_ Seulement ce que vous a dit Lucas. Rien de plus.
_ Ouais c’est déjà trop.
_ Je suis dés…
_ Si tu t’excuses encore, je t’en mets une. Et toi ? Tu vas comment ?
_ Dans l’ensemble, pas terrible. Mais tu es là donc…
_ Donc…

Je jouai de mes doigts au raz de son cou. J’arrivai pas à croire la chance que j’avais d’avoir un petit ami aussi parfait. D’une beauté quasi irréelle. 

Il me fit asseoir à califourchon, sur ses genoux. Je me noyai dans ses yeux verts émeraudes. Je déposai des légers baisers dans son cou. Edward caressait mon dos tendrement. Mes mains plongeaient dans ses cheveux qui commençaient enfin à reprendre leurs formes et leurs longueurs originales. Je me délectai de cette sensation. Edward me rapprocha encore plus de lui.

Nos bouches se trouvèrent, il n’y avait aucune précipitation. C’était un moment de douceur absolue. Il passa sa langue sur ma lèvre inférieure pour m’en demander l’accès. Nos langues se rejoignirent. Elles se mélangeaient d’un même rythme, toujours cette même douceur. 

Je sentais le renflement dans son pantalon d’uniforme. 

_ J’ai besoin de toi, tellement besoin Bella que ça me fait mal.

Il ne parlait pas de son érection.

_ Je suis là Edward. Toujours.

Je repris le chemin de ses lèvres. Mes doigts se perdirent dans les boutons de sa veste, ôtant sa ceinture blanche. Nous prenions notre temps. Savourant simplement ce moment qui n’appartenait plus qu’à nous. 

Ses mains soulevaient doucement ma robe. Caressant le galbe de mes cuisses. Déclenchant mille frissons. Je lui ôtai sa veste d’uniforme, et découvrais une chemise bleu clair. Il empaumait mes fesses, les caressant, mon corps réagissait automatiquement.

Je me déhanchai, créant cette friction si vitale. Il déboutonnait ma robe. Parsemant ma peau mise à nue de doux baisers. Traçant un sillon de sa langue. Il fit glisser ma robe le long de mes épaules. Embrassant mes épaules, puis il dégrafa mon soutien gorge. Il s’amusait à passer le bout de ses doigts sur mes pointes durcies. Je rejetai ma tête en arrière. Sa langue parcourut ma poitrine. Baisant avec dévotion mes mamelons. 

Déjà sa chemise retrouvait sa veste. Je dessinai la musculature parfaite de ma bouche, m’attardant sur ses pectoraux. Ma main glissa entre nous. Je caressai sa verge à travers son pantalon si saillant. Je dégrafai l’attache, puis plongeai ma main avide dans son boxer.

Il nous bascula sur le lit, sa bouche dévorant mon corps fiévreux. J’haletai, ne sachant plus où étaient ses mains, sa bouche, sa langue habile. Je me noyai dans mes sensations. Je cajolai son dos quand je le pouvais de l’extrémité de mes doigts. Sa délicieuse bouche se posa sur ma poitrine, se délectant de mes mamelons, il traçait un sillon humide jusqu’à mon bas-ventre. Il fit glisser le dernier rempart de tissu entre nous.

Ses lèvres se posèrent sur mon clitoris. Sa langue tournoyait en mon centre, m’envoyant toujours plus près des étoiles. Nous étions unis par le même besoin celui de ne faire qu’un.

Il remonta le long de mon ventre, s’attarda sur mon nombril et souda son regard au mien, sa verge frottant délicieusement mon entrée. Je n’attendais que le coup de grâce. Ce qu’il fit en l’instant, s’insérant en moi millimètre par millimètre. 

Je m’accrochai à ses épaules, savourant pleinement ses intrusions lentes, et profondes. Nos langues tournoyaient ensemble, dans un ballet empli de sensualité. Nos corps imbriqués se fondaient l’un dans l’autre.

Il nous bascula à nouveau.

_ Prouve moi que je suis vivant.

Sa voix était rauque et déformée par la douleur. Il semblait si désemparé. Je pris donc appui sur son torse et coulissai sur son membre tendu. J’avais fermé les yeux, me focalisant simplement sur ce que je ressentais. Je me déhanchai sur lui, d’un rythme toujours aussi lent. Il cajolait mes seins, triturant mes mamelons de ses doigts. 

Je rejetai mon corps en arrière, posai mes deux mains derrière mon dos, me cambrant au maximum. Je le sentais si bien en moi, unis par le même désir. Mes hanches ondulaient sur lui. Des grognements d’extases sortaient de la bouche d’Edward.

Il se redressa, empauma mes fesses, m’embrassa passionnément, je pouvais sentir tout le désespoir et la tristesse qu’il ressentait. Je me cramponnai fortement à ses épaules, essayant de lui communiquer tout l’amour que je pouvais lui apporter. 

Je m’abaissai sur sa turgescence, il me guidait les mains posées sur mes fesses. Je soulevai son menton de deux doigts, des larmes perlaient sur ses joues, je déposai un baiser sur chacune d’elle. Me nourrissant de sa peine.

Il me serra plus fortement dans ses bras. Mon rythme accélérait, je me sentais proche de la délivrance. Mes parois intimes palpitaient autour de son sexe, nous gémissions de plus en plus.

_ Si tu savais à quel point je t’aime. Souffla-t-il difficilement.

Il me donna un coup de reins un peu plus fort.

_ Ô mon Dieu ! Je t’aiiiiiime aussi !

Il recommença, plus intensément cette fois ci. Il ne m’en fallut pas plus pour crier mon plaisir dans les bras de l’homme de ma vie. Edward se tendit et jouit à son tour dans un long râle de bonheur. 

Nous étions tous les deux soudés l’un à l’autre, je caressai ses cheveux, embrassant ses joues, son front, Edward s’effondra dans mes bras en pleurant. Enfin il relâchait la pression, il se libérait de sa peine. 

Je nous allongeai, et le pris dans mes bras. Le consolant du mieux que j’étais capable, et lui rappelant à quel point je l’aimais, à quel point il était vital dans ma vie.

Je sais, je sais, entre les kleenex et Aubade ou Passionata, je ne vous épargne pas !
Mais Edward n’est qu’un être humain, enfin dans cette fic. 

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