lundi 29 novembre 2010

37 Prise de conscience.

BELLA POV

Je n'étais plus que l'ombre de moi-même depuis deux jours. Il était parti. Je n'avais aucune nouvelle de lui. Je pleurais dans ma chambre la plupart du temps. Matt ne comprenait pas tout et j'étais incapable de lui expliquer ça.

Je lui avais simplement dit que son père était parti pour le travail. J'étais si triste. Je n'avais plus goût à rien. Je ne mangeais plus. Je ne dormais plus. Je ne vivais plus. Même pour Matt. 

Je n'étais qu'un monstre d'égoïsme. (N/Spuffy: OMG le chapitre commence seulement et je suis déjà en pleurs !)

Emmett était vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec Rosalie et leur fille. Alice se noyait dans sa collection. Esmè tenait parce qu'elle était persuadée qu'il reviendrait. (N/Spuffy: vive la foi maternelle !) 

Lucas s'occupait énormément de Matt. Lui et So avaient dit à mon fils que j'étais malade. Malade ? Certainement. Mon cœur souffrait comme jamais. C'était comme si on me l'avait arraché du fond de ma poitrine. 

J'avais toujours la maudite lettre dans les mains. Elle était froissée à force d'être triturée par mes soins. Je manquais de courage pour l'ouvrir. Plusieurs fois j'avais essayé, mais j'avais tellement peur de son contenu que j'avais abandonnée lâchement.

Je sais avec le recul, que c'était ridicule. Si je voulais savoir ce qu'il se passait, je devais l'ouvrir. (N/Spuffy: oui soyons [/i[i]]fortes ! Comprenons !) J'étais assise dans le rocking chair face à la fenêtre. Mes pieds sous mes jambes. C'était comme si ma vie s'était arrêtée, comme si j'étais partie dans une autre dimension. Une dimension sans Edward. 

Ce que je craignais le plus venait d'arriver, j'étais incapable de vraiment réagir. 

Je repensai à toutes ces choses qu'il m'avait dites. Son amour pour moi. Son besoin de moi. Son envie de se marier. Alors pourquoi ? 

Tout était de ma faute. Je n'aurais jamais dû le rejeter. Je n'étais rien sans lui. Je n'avais plus qu'une obsession. Retrouver ses bras aimants. Accepter tout et n'importe quoi à condition qu'il reprenne sa place auprès de moi. Que le néant qui avait pris place dans mon cœur se referme.

J'écoutais Here with me de Dido en boucle. 




I didn't hear you leave  (Je ne t'ai pas entendu partir, )
I wonder how am I still here  (Je me demande comment je suis encore ici)
And I don't want to move a thing  (Je ne veux pas déplacer quoi que ce soit,)
It might change my memory ( Cela pourrait changer mes souvenirs.)


Oh I am what I am (Oh je suis ce que je suis,)
I will do what I want ( Je ferai ce que je veux, )
But I can't hide (Mais je ne peux pas me cacher)


And I won't go (Je ne partirai pas, )
I won't sleep (Je ne dormirai pas, )
I can't breathe (Je ne peux pas respirer, )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)


I won't leave (Je ne quitterai pas ces lieux,)
I can't hide ( Je ne peux pas me cacher, )
I can't be (Je ne peux pas être )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)


I don't want to call my friends (Je ne veux pas appeler mes amis, )
They might wake me from this dream (Ils pourraient me sortir de ce rêve)
And I can't leave this bed (Et je ne peux quitter ce lit, )
Risk forgetting all that's been (Risquant d'oublier tout ce qui a été. )


Oh I am what I am (Oh je suis ce que je suis,)
I do what I want ( Je ferai ce que je veux, )
But I can't hide (Mais je ne peux pas me cacher)

I won't go (Je ne partirai pas, )
I won't sleep (Je ne dormirai pas, )
I can't breathe (Je ne peux pas respirer, )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

I won't leave (Je ne quitterai pas ces lieux,)
I can't hide ( Je ne peux pas me cacher, )
I can't be (Je ne peux pas être )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

I won't go (Je ne partirai pas, )
I won't sleep (Je ne dormirai pas, )
I can't breathe (Je ne peux pas respirer, )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

I won't leave (Je ne quitterai pas ces lieux,)
I can't hide ( Je ne peux pas me cacher, )
I can't be (Je ne peux pas être )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

Oh I am what I am (Oh je suis ce que je suis,)
I do what I want ( Je ferai ce que je veux, )
But I can't hide (Mais je ne peux pas me cacher)

I won't go (Je ne partirai pas, )
I won't sleep (Je ne dormirai pas, )
I can't breathe (Je ne peux pas respirer, )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

I won't leave (Je ne quitterai pas ces lieux,)
I can't hide ( Je ne peux pas me cacher, )
I can't be (Je ne peux pas être )
Until you're resting here with me (tant que tu ne seras pas avec moi)

I won't go (Je ne partirai pas, )
I won't sleep (Je ne dormirai pas, )
I can't breathe (Je ne peux pas respirer, )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

I won't leave (Je ne quitterai pas ces lieux,)
I can't hide ( Je ne peux pas me cacher, )
I can't be (Je ne peux pas être )
Until you're resting here with me (Tant que tu ne seras pas avec moi)

J'avais mon portable en permanence sur moi. J'espérais. Un espoir fou qu'il appelle enfin. Je lui envoyai un texto. Peut-être le centième depuis qu'il était parti. Je ne comptais plus. 

J'inspirai profondément et caressai du bout des doigts le papier froisser. Je devais me décider. Vivre dans l'ignorance était peut-être pire que tout. J'ouvris la lettre de mes doigts tremblants. Je respirai l'odeur du papier, et les larmes réapparurent en un instant. 

Je ne savais même pas qu'il m'en restait. J'avais déversé tant de douleur, tant de rage... 

Je déglutis avec grande difficulté quand je vis l'écriture fine d'Edward couchée sur le papier. Je serrai la lettre contre mon cœur et commençai ma lecture.(N/Spuffy: * prends une grande inspiration*)

Ma bella, mon amour.

Je sais que tu dois te poser un tas de questions.
Je suis désolé. Vraiment.
Mais j'ai besoin de partir. De prendre du recul.
De réfléchir à mon avenir. A notre avenir.
Je sais...je t'avais promis de ne jamais partir.
Tu as le droit de me haïr...
Je cherche quelque chose, mais j'ignore ce que c'est.
Sans ça je ne peux avancer.
Je suis incapable de vous abandonner, toi et Matt.
Vous êtes les seuls choses qui me retiennent à cette réalité.
Mais je dois...avancer.
Et quelque chose s'est révélé.
Et c'est un chemin que je dois emprunter seul.
Je sais que tu veux m'aider.
Mais ne t'en veux pas s'il te plait.
Je ne fais pas ça pour te culpabiliser.
Bella. C'est une des choses les plus difficiles que j'ai eue à faire.
Mais je sais que si je me retrouve face à toi...
Je n'aurais pas le courage de te quitter.
Tu as le droit de prendre ça pour de la lâcheté.
Jamais je ne te le reprocherai.
Je n'ai dit à personne où je me rendais.
Bella...je t'aime tellement...
Je t'en demande beaucoup.
Mais fais-moi confiance,
Juste une dernière fois.

Je t'aime. Pour toujours.
Edward.


Mes sanglots redoublèrent (N/Spuffy: ouiiinnn ! ! ouinnnnnn!* se mouche bruyamment* ). Je ne comprenais pas tout. Il disait ne pas vouloir m'abandonner. Mais il était quand même parti. Pourquoi ne pas m'en avoir parler ? Pourquoi tous ses secrets ?

Même si j'avais eu une partie des explications, je n'étais pas beaucoup plus éclairée qu'avant cette lettre. Il me disait à demi mot qu'il partait pour Nous et pas à cause de nous. Mais comment le croire ? Comment ne pas culpabiliser ? Pourquoi souffrir tant ?

La chanson redémarrait encore et encore. Moi je me noyais dans mon chagrin, et essayai de ne plus penser à rien.

LUCAS POV

La situation devenait difficile. Extrêmement. 

J'étais avec Matt et So, on l'avait emmené au parc. Même s'il ne saisissait pas tout, il était assez malin pour comprendre que quelque chose clochait. Edward était parti en me demandant de prendre soin de sa famille le temps qu'il revienne. 

Je n'avais même pas eu le temps d'accepter qu'il n'était déjà plus là. Par moment j'avais vraiment beaucoup de mal à le cerner. Il avait tout ce qu'un homme pouvait rêver. (N/Spuffy: on ne peut plus d'accord !)

Il était beaucoup plus marqué que moi par ces années de guerre (N/Spuffy: je vois pas de quoi tu parles, Lucas!). J'avais trouvé un moyen de dépasser tout ça. Mais pas lui. Bien-sûr cela ne m'empêchait pas de penser à l'Irak. Aux amis que nous avions perdu. So me soutenait énormément. Je n'avais pas pour habitude de discourir des heures en général. Mais avec elle j'apprenais, j'avais envie de lui raconter. J'étais prêt à partager mes plus durs moments. 

J'avais compris une chose essentielle depuis notre relation. C'est que je ne pouvais, ni ne devais faire l'impasse sur mon passé. Il y avait l'avant et l'après So. Elle méritait de savoir dans quoi elle mettait les pieds.

Je n'avais pas de vraie famille, mais là où So avait raison, c'est quand elle me disait que finalement on l'avait choisie notre famille en quelque sorte. C'était vrai. Jamais je ne m'étais aussi bien senti qu'avec eux. Certes il y avait ce lien indescriptible entre le Major, Lucky, Hot et moi. Ça ne s'expliquait pas. 

Mais il y avait une chose à laquelle je n'avais jamais pensé. C'était d'avoir ma propre famille. Je ne m'étais jamais cru digne d'avoir une femme, et encore moins un enfant. 

Et pourtant plus je voyais So et Matt et plus j'éprouvai l'envie et le besoin d'avoir ma propre famille. (N/Spuffy: oh oh! Ça avance par ici !^^)


Matt arriva en rigolant, So lui courait après. Ce qui me fit sortir de mon introspection. Il s'installa à coté de moi.

_ Tu penses à quoi Lucas ? Me demanda Matt.
_ A rien.

Son visage se ferma un instant. 

_ Y va revenir quand papa ? Matt baissa la tête.
_ J'en sais rien.
_ Pace que suis sûr que lui y pourrait soigner maman.

Je ne pus empêcher un léger sourire d'apparaître sur mon visage. S'il savait.

_ Je pense aussi.
_ Alors tu pourrais aller le cerssé ?

Je croisai le regard de So. Elle arqua un sourcil. Pour ça il aurait fallu que je sache où il était.

_ Écoute Matt, je pense qu'il n'en a que pour quelques jours. Il va revenir très vite. 
_ Ça fait dézà deux dodos qu'il est parti.
_ Je sais. Aller viens. Tu dors chez mamie ce soir. Déclarai-je pour mettre un terme à la conversation. 

So posa sa main sur mon épaule en signe de réconfort. Je passai un bras par dessus son épaule et l'approchai de moi pour embrasser le sommet de son crâne. Je soufflai.

Nous rentrâmes à la maison. La voiture de Carlisle était déjà devant l'immeuble. Matt monta les marches aussi vite qu'il le pouvait. Nous le suivîmes. Il se jeta dans les bras de sa grand-mère. Je n'avais même pas vu que Jacob était là.

_ On va préparer ton sac ? Lui proposa Anni.
_ Ouiiii ! 

Il sautillait dans tous les coins. Sa bonne humeur était de retour en un clin d'oeil. Dès qu'il passa la porte, Esmè nous demanda.

_ Vous avez des nouvelles ?
_ Aucune. Répondis-je pour tout le monde.
_ Ça fait deux jours. Constata Esmè.
_ En effet. Confirmai-je.
_ Les garçons vous qui le connaissez bien. 
_ Esmè. Je n'en ai pas la moindre idée. Je suis désolé. Soufflai-je.
_ Je suis certain qu'il va revenir. 
_ Bien-sûr qu'il va revenir Carlisle. Assura Jasper. 
_ Et Bella ? S'aventura Carlisle.

On se regardait tous, en espérant que quelqu'un allait répondre. Je pensais que Jack leur dirait. Non seulement il était psy, mais en plus il avait été la voir quelques heures avant. Quand je m'aperçus que personne ne se risquerait. Je pris la parole.

_ Mal. Très mal. Elle n'est pas sortie de sa chambre depuis deux jours. Elle ne mange rien. Je ne sais même pas si elle dort. 
_ Elle passe son temps assise dans le vieux rocking chair de sa mère. En rajouta Jacob. J'ai essayé de lui parler, mais je ne sais même pas si elle s'est rendue compte que j'étais dans la même pièce qu'elle. 
_ C'est comme si elle était complètement éteinte. On a du mentir à Matt en lui disant qu'elle était malade. Compléta So.
_ Il faut se mettre à sa place. Soupira Jacob. Elle vient de voir sa pire crainte se réaliser.
_ Il ne les a pas abandonnés ! Le défendis-je avec véhémence
_ Oui peut-être que c'est comme ça que tu vois les choses. Mais Bella n'a pas du tout la même impression, si tu veux mon avis.
_ Putain Jacob ! J'suis le seul à être persuadé qu'il ne l'a pas laissée tomber.

Je fis un tour d'horizon. A part Esmè, et Carlisle, tous les autres baissèrent la tête.

_ Merde Hot ! Lucky ! Vous l'connaissez bien ! Il est dingue de Bella. Faudrait avoir de la merde dans les yeux pour ne pas le voir !!!

Je commençai à faire les cent pas dans la pièce.

_ Oui mais quelque fois ce n'est pas suffisant. Souffla Jacob. 

Il insinuait quoi là au juste ? Que mon meilleur ami n'allait pas revenir ? Il pensait à quoi ? Au suicide ? Je fis un pas en sa direction, histoire de remettre les pendules à l'heure. Mais So m'en empêcha.

_ Vas-y précise ta pensée ? Grognai-je à l'intention de Jacob.
_ Rien, seulement qu'Edward est très perturbé. Et que tu peux aimer autant que tu veux, si quelque chose est brisé en toi...rien n'y fait...

Je détestai ça. Cet excès de défaitisme plombait déjà cette ambiance de merde. 

_ Tu ne sais même pas de quoi tu parles Jacob ! Tu n'y étais pas !! Crachai-je. Alors arrête ta psychanalyse à deux balles !!
_ Je dis simplement que...
_ Rien du tout !!!! Tu ne sais rien ! Cinglai-je.

Je ne m'étais même pas aperçu que j'avais fait plusieurs pas vers lui. So s'était interposée à nouveau en posant sa petite main sur mon torse. Je baissai mon regard vers elle. Ses yeux emplis de compassion firent descendre la pression en un instant. 

Sans compter la tristesse que j'y voyais. J'arrivais à m'en vouloir. Elle se blottit contre moi. J'enlaçai son petit corps contre le mien. Plongeant mon nez dans ses cheveux.

_ Heureusement qu'Emmett n'est pas là pour voir ça. Déclara Jasper pour couper court.

Là dessus nous étions d'accord. Si Emmett savait dans quel état se trouvait sa sœur, je donnais pas cher de la peau d'Edward (N/Spuffy: finalement, je dis +1 les mecs).

_ Mais quelle mouche a piqué Edward ! S'énerva Esmè(N/Spuffy: Esmée !).
_ Il a certainement ses raisons ma chérie. Faisons lui confiance.
_ Mais il est parti sans même expliquer pourquoi ! C'était si soudain. Je ne comprends pas.

Carlisle vrilla son regard au mien. On avait un doute sur une des raisons du départ précipité d'Edward. On le savait tous les deux. Matt revint. La mine un peu plus renfrogné. 

_ Ça ne va pas Matthew ? S'enquit Carlisle.
_ J'ai été faire un bisou à maman, mais elle faisait gros dodo. Expliqua-t-il déçu
_ Oui maman est très fatiguée tu sais. Souligna Alice.
_ Ze sait. Tu devrais la soigner papy ?
_ On s'en occupe, ne t'inquiète pas.
_ Pi y'a Tatie Rose, tonton Emmett et ma cousine y rentrent quand ? Je vais la voir quand ma cousine ??
_ Tatie Rose a besoin de se soigner et ta cousine faut qu'elle prenne des forces. Je t'emmènerai voir ta cousine demain si tu veux ?
_ Tatie Alice elle m'a dit que z'étais trop petit. Bouda-t-il les bras croisés.

Carlisle posa ses mains sur les épaules de son petit-fils.

_ Elle a raison. Mais disons que je suis le chef et on ne refuse rien au chef.(N/Spuffy: IA !)

Il avait dit ça en lui faisant un clin d'œil. Ils s'enlacèrent. Puis ils partirent tous les trois.

_ On fait quoi ? Demanda Alice.
_ Comment ça on fait quoi ? Répondis-je.
_ Pour Edward et Bella ! J'en ai marre d'attendre !
_ Et tu proposes Mademoiselle Zorro ? 
_ J'en sais rien Hot ! 
_ Je pense qu'il est parti, parce qu'il le devait. Il reviendra quand il sera prêt.
_ Ouais Lucas, mais je connais mon frère. Il est capable de culpabiliser, et de ne pas rentrer à cause de la honte qu'il éprouve. 
_ Il rentrera ! Assenai-je pour couper court à la conversation

Alice avait les poings sur les hanches. Un vrai chaton en rogne.(N/Spuffy: MDR, Chaton ? Pas sûr !)

_ Tu n'en sais rien !!! Cria-telle des trémolos dans la voix. C'est vraiment une période de merde ! Rose, le bébé, Bella, Edward, et ce concours à la con !!! Jasper !!! Bon dieu mais dis quelque chose !!!
_ Mais que veux-tu que j'te dise ???
_ J'en sais rien ! Edward a déconné !
_ Ok Lyly. Il a déconné ! 
_ Putain de syndrome post-machin-chose à la con !!! Siffla-t-elle.

Voilà où était le problème. Tout le monde le savait mais personne n'en avait jamais vraiment parlé. La guerre nous avait tous affectés d'une manière ou d'une autre. Mais Edward beaucoup plus que nous. Tout simplement parce qu'il avait des responsabilités avec son grade, que nous n'avions pas.

Enfin personnellement, mon grade en tant que Major n'avait pas duré longtemps. Mais je comprenais Edward. Je n'avais perdu que Cookie pendant cette période. Je me sentais doublement coupable d'une part parce qu'il était mon ami, et d'autre part j'étais son supérieur. C'était à moi de m'assurer que mes hommes rentreraient entier.

J'avais lâchement échoué. 

Alors pour Edward qui était resté beaucoup plus longtemps à ce poste, et perdu beaucoup plus d'homme que moi. C'était l'enfer. Sans parler des hommes que nous avions tués, et qui revenaient nous hanter toutes les nuits.

Néanmoins j'avais réussi à me prendre en main rapidement pour je ne sais quelle raison. Peut-être en avais-je marre de fuir depuis que j'avais fugué à l'âge de seize ans. Peut-être qu'il était plus que temps d'avancer.

_ Syndrome Post-traumatique. La reprit Hot.
_ On s'en tape ! Ce truc est une merde ambulante !
_ Justement, je pense que s'il est parti, c'est pour régler ce problème. Affirmai-je.
_ Oui, mais on sert à quoi nous alors ???? A rien ?!! S'outra-t-elle.
_ Ce que vous n'arrivez pas à comprendre, c'est que vous avez beau l'aimer aussi fort que vous pouvez, le soutenir de toutes vos forces. Ça ne marche pas comme ça ! C'est une démarche qui vient de lui, et de lui seul ! L'acceptation. C'est la première chose.
_ Lucas a raison. Il doit d'abord reconnaître qu'il a un problème. Ensuite l'accepter et éprouver le besoin de se soigner. Déclara le psy.

Je n'osai pas l'avouer, mais moi aussi j'en avais marre d'attendre. Et voir Bella dans cet état me rendait dingue. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j'avais la sensation curieuse que mon bonheur dépendait de leur propre bonheur. 

Je délaissai So et partis en direction de la chambre où Bella se trouvait.

_ Où tu vas ? S'enquit Lucky.
_ Voir Bella ! 
_ Pourquoi faire, elle ne veut voir personne. 
_ Ouais bah justement Lucky. Elle doit réagir et arrêter de se morfondre.

Ils ne cherchèrent même pas à m'en dissuader. Je crois qu'en fait, ils savaient tous que j'avais raison. Je toquai à la porte et attendis une réponse qui n'arriva jamais.

J'entrai. Les stores étaient à moitié fermés. Elle était allongée sur le lit. Recroquevillée sur elle-même. Je m'approchai. Elle tenait la lettre d'Edward que je lui avais donné de sa part. Ses joues avaient encore la trace de ses larmes. 

_ Bella ? L'appelai-je. 

Elle grommela et enfonça sa tête dans l'oreiller.

_ Bella...

J'ouvris les stores. 

_ Laisse-moi tranquille Lucas. Geignit-elle.
_ Bella...je ne peux pas faire ça. Il faut que tu réagisses.
_ Non. Pas envie.
_ Déjà tu vas commencer par ouvrir cette foutue lettre !
_ Fais. Couina-t-elle. Tiens.

Elle me tendit la lettre alors que sa tête était toujours sous l'oreiller.

Je la lus puisque c'est ce que souhaitait Bella. Il disait ne pas l'avoir abandonnée.. Comme d'habitude, il réglait ses problèmes tout seul ne voulant impliquer personne. Et quand bien même lui seul était capable de faire les démarches personnels pour s'en sortir. On pouvait voir dans son écriture à quel point il était perturbé par tout cela. 

Il demandait à Bella de lui faire confiance une dernière fois. Quand j'observai Bella, je ne pouvais que me persuader que ce n'était pas une bonne idée. Je ne pouvais pas me mettre à sa place, c'était impossible. 

_ Il ne t'a pas abandonnée. Il est juste...
_ Parti. Pleura-t-elle.

Elle osa enfin sortir la tête de sous son oreiller. Ses yeux étaient rougis, mais à un point...je n'avais jamais vu ça. Elle me faisait vraiment de la peine.(N/Spuffy: hey du con, regarde autour de toi ! Il manque Edward, alors bien sûr qu'elle te fait de la peine !!Lol)

_ Je suis persuadé que tu n'y es pour rien. Il a simplement besoin de se retrouver. Bella il t'aime. Je sais que tu aurais préféré qu'il te le dise, mais tu connais Edward. Il y a certaine chose qu'il ne dit pas. Non pas parce qu'il ne veut pas. Mais parce qu'il ne peut pas. 
_ Il dit que je dois lui faire confiance, alors que lui...
_ Ça n'a rien à voir. Il n'arrive simplement à s'ouvrir à toi sur ce sujet. C'est difficile d'admettre ses faiblesses. Avouai-je. Surtout quand on t'explique pendant des années qu'un Marine's n'en a aucune.
_ Tu l'as bien fait toi. Ça voix criait l'injustice.
_ Je ne suis pas Edward. Bizarrement, ça m'a soulagé d'en parler pour mon cas. Alors que pour lui, c'est une source de stress. Bella tu ne peux pas continuer comme ça. Pense à Matt.
_ Pourquoi ? Il y a pensé lui quand il est parti ! Cracha-t-elle durement.
_ Sincèrement, je pense que oui. Je suis persuadé que s'il fait tout ça. C'est pour toi, et Matt.

Je m'assis sur le lit. Elle se redressa, les poings serrés.

_ Il n'avait qu'à me le dire ! Je...je...je ne suis rien sans lui ! Je suis entrain de devenir folle ! Je connais même le nombre totale de lamelle dans ce store à la con ! J'ai tellement mal ! J'en crève Lucas ! Ses sanglots reprirent de plus belle. J'aurais du accepter, et je m'en veux. Putain mais quelle conne ! J'ai tout gâché.

Je la pris dans mes bras et la berçai un moment. Son petit corps frêle se soulevait au rythme de ses sanglots intenses. 

_ Ça n'a aucun rapport, il n'est pas parti parce que tu n'as pas voulu faire le grand saut avec lui.

Elle secoua la tête contre mon torse.

_ Si je pouvais revenir en arrière. Je lui dirais oui ! Je lui dirais que j'accepte de me marier avec lui. Madame Cullen, j'suis prête à m'y faire. Je m'en fous Lucas...ce que je veux c'est lui...pour toujours. 

Elle avait accroché ses petites mains à ma chemise, et les secouaient.

_ Lucas, toi qui le connais...je t'en prie...je t'en supplie...ramène-le moi. Sa voix était désarmante. 
_ Je ne sais même pas où il est. S'il avait besoin de moi, il me l'aurait demandé.
_ Tu sais très bien que non ! Je n'aime pas l'idée qu'il soit seul avec lui-même. Avec ses démons. J'ai peur pour lui, je...je...Lucas...(N/Spuffy: merde, mais elle panique ! Et moi aussi du coup !! Caro, t'as rien fait hein ?? Dis !!)(N/Caro : Qui moi ?? *Sifflote*)

Elle posa sa main sur la mienne et la serra de ses doigts fins. Je pouvais lire la frayeur. Elle était tétanisée par ce qu'elle était en train d'imaginer.

_ Mon fils...Matt...il a besoin de son père...je peux pas...Elle fit non de la tête. Comment puis-je lui dire que son père est parti...

Comment résister ? 

_ Tu as bien dit deux mots qui commence par M. « marier » et « Madame Cullen » ? 

Elle acquiesça, tout en reniflant discrètement.

_ Wow. Tu m'impressionnes. Souris-je. (N/Spuffy: espèce de con ! Nah ! C'est pas beau de se moquer !)

Je voulais simplement essayer de la faire sourire. Mais à priori c'était vraiment mission impossible. Je connaissais l'unique moyen. 

_ Je vais te le ramener Bella. (N/Spuffy: je désespérais de lire une phrase intelligente de Lucas !)

Ses yeux s'écarquillèrent et je vis enfin une pointe d'espoir dans ses yeux couleurs chocolat comme aurait dit Edward. Je me levai.

_ Lucas...je...
_ Laisse-tomber...il est paumé sans moi de toute façon. Mais tu vas me faire une promesse. De un, tu vas sortir de cette chambre. De deux, tu vas manger un peu. Reprendre des forces. De trois je m'occupe d'Edward. 

Elle tenta de se lever, mais chancela. Je la rattrapai. 

_ Manger Bella. Tu vois que ça peut servir. 

Je l'aidai à se rasseoir. 

_ Merci. Souffla-t-elle.
_ Je t'en prie, je vais t'envoyer les filles. 

Je sortis de la chambre. Prévins les autres de ma décision. Je pris un sac assez léger et mon uniforme sait-on jamais. Je commençai déjà à passer des coups de téléphone. Edward était quelqu'un de logique et de par sa lettre, il m'orientait sans le savoir. 

EDWARD POV (N/Spuffy: reviens !! Je meurs sans toi !!!)

Washington D.C

J'étais arrivé depuis deux jours. J'avais élu domicile dans un petit hôtel, dans le centre ville. Je ne savais pas exactement ce qui s'était passé au moment où j'avais vu le bébé. Deux sensations m'avaient parcouru. 

Je m'étais rendu compte que jamais manqué un moment vital de ma vie avec la naissance de Matt. Toutes ces choses que j'avais perdues, et que jamais je ne pourrai retrouver. La culpabilité avait ressurgi d'un seul coup. La vie était si fragile. Même quand on pense être à l'abri et que tout va bien.

Mais il n'y avait pas que ça. J'avais devant moi l'avenir. Emmett et Rose avaient construit quelque chose ensemble. Ils avaient bâtit une famille. Alors que moi j'en avais une mais j'avais l'impression d'être exclu de ma propre vie. 

Bella avait raison au moins sur une chose. Je devais trouver le moyen de me sortir de cette situation. Arrêter de m'enfermer dans le passé et me consacrer entièrement à ma famille.(N/Spuffy: amen ! Mais ne le fais pas sans nous ! Enfin, sans Bella !) Mais j'ignorai comment faire. J'avais perdu bien plus que cinq ans en Irak. J'y avais laissé une bonne partie de moi-même. 

Je ne voulais pas quitter Bella ou Matt. Pourtant je n'avais pas vraiment le choix. Le besoin impérieux de s'en aller étant ancré au fond de moi-même.

J'étais parti sans dire au revoir à Bella, car je savais que mon cœur ne résisterait pas à la tristesse et l'incompréhension dans ses yeux. J'aurais flanché. Et si je voulais m'en sortir je devais faire ce voyage seul. 

Je savais aussi que le procès du Colonel McKay devait avoir lieu cette semaine. J'avais reçu une lettre du JAG (avocats, juges....militaires). M'informant de cette nouvelle. la cour martiale attendait le colonel, et moi je m'impatientais de connaître le résultat de ce procès.

Ce traumatisme était comme une gangrène insidieuse, elle me dévorait de l'intérieur. Me consumait.

J'avais l'impression de faire un voyage dans mon passé, pour en extirper toute la douleur accumulée et pour cela, j'avais décidé de rendre visite à la mère de Cookie et au Général Alistair. 

J'essayai en attendant de penser à n'importe quoi sauf à Bella et mon fils. Être loin d'eux était difficilement supportable. J'écoutai la musique avec mon Ipod. Mais je tombai souvent sur la même chanson : Whataya Want From Me de Adam Lambert. 



Hey, slow it down (Hé, ralentis un peu)
Whataya want from me  (Qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Qu'attends-tu de moi)
Yeah, I'm afraid  (Oui, j'en ai peur)
Whataya want from me (Qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Qu'attends-tu de moi)

There might have been a time (Il se peut qu'il y ait eu un temps)
When I would give myself away (Où je me serais trahi)
Oh, once upon a time (Oh, il y a eu un temps)
I didn't give a damn (Où je m'en foutais)
But now, here we are  (Mais maintenant, voici où nous en sommes)
So whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)

Just don't give up (Tiens bon surtout)
I'm working it out (Je cherche une solution)
Please don't give in (S'il te plaît, n'abandonne pas,)
I won't let you down (Je ne te laisserai pas tomber)
It messed me up (Ça m'a fait perdre les pédales)
Need a second to breathe (Laisse-moi respirer une seconde)
Just keep coming around (Mais continue à venir me voir)
Hey, whataya want from me (Hé, qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)

Whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)

Yeah, it's plain to see (plain to see) (Ouais, il est évident (évident))
That baby you're beautiful (Que, ma belle, tu es merveilleuse)
And it's nothing wrong with you (nothing wrong with you) (Et tu n'as rien fait de mal (rien fait de mal))
I'ts me, I'm a freak (yeah) (C'est moi, je suis un monstre (ouais))
But thanks for loving me  (Mais merci de m'aimer)
Cause you're doing it perfectly (perfectly) (Car tu le fais à la perfection (à la perfection))

There might have been a time (Il se peut qu'il y ait eu un temps)
When I would let you step away (Où je t'aurais laissée t'en aller)
I wouldn't even try (Je n'aurais même pas essayé de te retenir)
But I think you could save my life (Mais je crois que tu pourrais me sauver la vie)

Just don't give up (Tiens bon surtout)
I'm working it out (Je cherche une solution)
Please don't give in (S'il te plaît, n'abandonne pas,)
I won't let you down (Je ne te laisserai pas tomber)
It messed me up (Ça m'a fait perdre les pédales)
Need a second to breathe (Laisse-moi respirer une seconde)
Just keep coming around (Mais continue à venir me voir)
Hey, whataya want from me (Hé, qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)

Just don't give up on me (Garde confiance en moi)
(Oh)I won't let you down ((Oh) Je ne te laisserai pas tomber)
No, I won't let you down (Non, je ne te laisserai pas tomber)

Just don't give up (Tiens bon surtout)
I'm working it out (Je cherche une solution)
Please don't give in (S'il te plaît, n'abandonne pas,)
I won't let you down (Je ne te laisserai pas tomber)
It messed me up (Ça m'a fait perdre les pédales)
Need a second to breathe (Laisse-moi respirer une seconde)
Just keep coming around (Mais continue à venir me voir)
Hey, whataya want from me (Hé, qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)

Just don't give up (Tiens bon surtout)
I'm working it out (Je cherche une solution)
Please don't give in (S'il te plaît, n'abandonne pas,)
I won't let you down (Je ne te laisserai pas tomber)
It messed me up (Ça m'a fait perdre les pédales)
Need a second to breathe (Laisse-moi respirer une seconde)
Just keep coming around (Mais continue à venir me voir)
Hey, whataya want from me (Hé, qu'attends-tu de moi)
Whataya want from me (Alors qu'attends-tu de moi)

Whataya want from me (whataya want from me) (Qu'attends-tu de moi (qu'attends-tu de moi))
Whataya want from me (Qu'attends-tu de moi)

Je me pris la tête entre les mains et soufflai d'agacement. J'attrapai ma veste, et quittai l'hôtel. J'allumai mon portable une fois à l'extérieur. Les message affluaient. Pratiquement tous de Bella. Sa voix était si désespérée. J'en étais malade.

Mais je ne devais pas rappeler, car je savais que si j'entendais la souffrance dans sa voix en direct, je ne l'aurais pas supportée et je serais rentré pour la retrouver. Mais je ne pouvais pas faire ça. Je devais poursuivre ce pourquoi j'étais venu. (N/Spuffy: entre la colère et le soutien, mon cœur balance)

Je hélai un taxi et m'y engouffrai. J'avais mes lunettes de soleil sur les yeux. J'observai la ville défiler devant moi. Sans compter que la luminosité me faisait mal. Je n'avais pas dormi depuis mon départ de Forks.

_ Vous êtes arrivé Monsieur.

Je sortis de ma rêverie. Je payai et m'extirpai du véhicule tout en le remerciant.

J'étais face à la porte de l'appartement de Madame Mitchell. J'inspirai fortement et mes mains devinrent moites. Je ne connaissais pas les raisons exactes de ma présence ici. Mais je devais y aller. C'était comme ça, je ne pouvais pas l'expliquer.

J'inspirai un bon coup, et posai mon doigt sur la sonnette. Je rajustai ma veste. La porte s'ouvrit.

J'enlevai mes lunettes un peu maladroitement et passai une main nerveuse dans mes cheveux. Elle semblait avoir vieillie pendant ces quelques mois.

_ Major Cullen ?
_ Edward, Madame Mitchell. Juste Edward. 
_ Bien. Entrez Edward. Je vous en prie.

Elle était surprise.

Elle s'écarta de la porte et me laissa entrer. Je trouvais que la maison était sombre. Malgré la lumière qui s'y diffusait. J'observai la pièce, il y avait des photos de Cookie enfin Sean un peu partout. Accrochées au mur, sur la cheminée. Ses médailles étaient soigneusement disposées dans un cadre. La « Purple Heart » était au milieu. Il avait été tué et l'avait donc reçu à titre posthume. 

Cette femme vivait entourée par des fantômes. Son mari et son fils. Je m'attardai un instant sur deux photos. L'une nous représentait tous. Il y avait même Tommy. L'autre datait de quelques mois plus tard quand on était sans lui. Dans la première ont souriait tous, c'était peu après un match de football contre l'Air force et nous avions gagné. 

_ Sean aimait beaucoup cette photo. Me confia-t-elle. 

Ce souvenir m'arracha un rictus. Mais dans la seconde, nos traits étaient tirés, mise à part l'absence de sourire, on avait l'impression en sondant nos yeux que la lueur d'antan avait disparu.

_ Je vous offre un café Major...Edward.
_ Volontiers, merci. 
_ Installez-vous. J'arrive dans un instant.

Je m'assis sur le canapé du salon où j'attendis qu'elle revienne. Elle revint moins de cinq minutes après. J'allais pour l'aider quand elle me fit rasseoir. Elle portait des vêtements sombres, je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent. C'était certainement sa manière de porter le deuil. 

Elle nous servit, me proposa des cookies. J'eus l'impression de recevoir un coup de poignard dans le cœur. Elle insista et je finis par accepter.

_ Vous êtes venus pour le procès ? 
_ Pas vraiment Madame.
_ Vraiment ?

Elle semblait désappointée.

_ Oui. Ils m'ont simplement demandé de rédiger un rapport sur la fin tragique du Lieutenant Alistair, ainsi que ses agissements sur le terrain.
_ Le Major Davies a fait la même chose pour Sean.
_ Oui, Lucas m'en a parlé.
_ Le procès a débuté hier. Mais il a été ajourné. Un des témoins s'est rétracté. 

Elle devait lire l'incompréhension dans mon regard.

_ Je le comprends. Expliqua-t-elle. Il est toujours dans l'armée, il a peur des retombées. Il est jeune et...
_ Et le JAG, il en pense quoi ? La coupai-je.
_ Il cherche un nouveau témoin. Ce type se croit intouchable, son regard est hautain. Je sais qu'il n'a aucun respect de la vie humaine.

Elle secoua sa tête et essuya une larme.

_ Je suis certain qu'ils trouveront.

Elle me scrutait des pieds à la tête.

_ Edward que faites vous là ? 
_ C'est à dire ?

Elle me prenait au dépourvu.

_ Vous avez une jeune femme magnifique...
_ Ce n'est pas femme. La coupai-je.
_ Peu importe, si c'est ce que vous voulez. Ça viendra.

Elle avait réussi à me décrocher un sourire.

_ Puis il y a votre fils. Tant de choses merveilleuses vous attendent là-bas. 

Elle était rêveuse en disant cela. C'était une chose qu'elle n'aurait plus la chance de connaître. Je commençai à culpabiliser.

_ Je n'en sais rien. Je veux juste...reprendre les rênes de ma vie.
_ Vous êtes jeunes, vous n'avez pas le droit de baisser les bras. Cessez de ruminer le passé, tournez-vous vers l'avenir. Sean et Tommy sont morts c'est vrai et c'est injuste Edward. Ils avaient des rêves, et ils ne les réaliseront jamais. Elle se rapprocha de moi et posa sa main sur la mienne. Mais vous, Lucas, Bobby et Bryan vous avez la chance de le pouvoir. Faîtes le pour eux ! Pour qu'ils ne soient pas morts pour rien. Vous le leur devez. (N/Spuffy: écoute-donc madame Mitchell!)

Sa sincérité me bouleversait. Elle dut le sentir et décida de changer de sujet. Elle me parla du groupe de soutien dont elle faisait partie. Elle me dit que ça lui faisait du bien. Même si ça ne remplaçait pas sa famille.

J'étais resté un moment avec elle à discuter. Elle m'avait demandé de l'accompagner au procès le lendemain. C'était sur cette promesse que je me retirais. 

Je pris un nouveau taxi et lui donnai l'adresse du Général Alistair. Je pense qu'en fait avec le recul, j'avais besoin de faire un tour dans mon passé pour tenter d'effacer ces cinq années. Pas forcément les effacer, mais apprendre à vivre avec. 

Le Général habitait dans la banlieue de Washington, dans une grande maison de style Géorgienne. Elle rappelait un peu la maison blanche par certains cotés. (N/Spuffy; rien que ça ?xd)

Je sonnai à la porte. J'appréhendai d'une certaine manière ma rencontre avec lui. J'avais beau le connaître, savoir que c'était un homme droit et honnête. Mais il avait été mon supérieur aussi. Son fils était mort sous mon commandement, et certaines nuits je pouvais encore voir apparaître son sang sur mes mains. (N/Spuffy: brrr !)

La porte s'ouvrit. Une femme d'environ mon âge était derrière.

_ Papa ! C'est pour toi !
_ Comment vous...je laissai ma phrase en suspend.
_ C'est pas parce que vous ne portez pas d'uniforme que je ne sais pas reconnaître un Marines. M'expliqua-t-elle avec un sourire.

Le Général Alistair apparut.

_ Major Cullen. Entrez.
_ Général Alistair. Je ne suis plus Major.
_ Pour moi si. Ses mots étaient sans appel. Indéniables. 

Il me laissa entrer. J'avançai la tête basse. Je présentai mes hommages à Madame Alistair. Il m'invita à le suivre sous la véranda. Il me proposa de m'asseoir sur un des fauteuils en osier.

J'étais face à lui. Madame Alistair nous porta une carafe de whisky avec deux verres.

_ Un verre ? Me proposa-t-il.
_ Merci. 
_ Je crois en effet que vous en avez besoin Major.

Je souris, penaud.

_ Peut-être oui. 
_ Le Major Davies a appelé.

J'avalai une rasade de bourbon, et fis mine de ne pas comprendre. 

_ Pourquoi ?
_ Vous savez pourquoi. Votre famille et vos amis sont inquiets pour vous. Et ne me dîtes surtout pas qu'ils n'ont aucune raison de l'être. Rien qu'à voir votre visage, Marines, on voit tout de suite que quelque chose cloche.
_ C'est juste que je cherche des raisons.
_ Des raisons à quoi ? Me demanda-t-il en ingurgitant son breuvage.
_ A tout. Soufflai-je.
_ Si vous me demandez pourquoi vous êtes encore en vie. Je n'ai aucune réponse. Dieu seul sait.
_ Dieu ? Où était Dieu pendant nos missions...comment peut-on... M'énervai-je.

Je m'arrêtai. J'étais perdu comment pouvait-il penser que Dieu avait décidé..

_ Major Cullen. Appelez-le comme vous le voulez, Dieu, le destin. C'est ainsi, des gens meurent et d'autres survivent depuis que le monde est monde.
_ Je ne comprends pas comment vous pouvez être si philosophe.

Il se leva toujours son verre à la main. Il regardait par la fenêtre.

_ Parce que j'ai vu plus souvent des agneaux mourir que de moutons*. C'est injuste Major je vous l'accorde mais c'est ainsi. La mort de Tommy a été vraiment un grand choc pour moi, même si on sait pertinemment qu'il y a des risques en faisant ce métier. Mais que puis-je y faire à part essayer de faire condamner celui qui vous a envoyés sur cette mission suicide ? Et encore il ne reviendra pas. 

Je secouai la tête de gauche à droite et déglutis difficilement.

_ Major Cullen. Edward dit-il d'un ton paternaliste. Vous n'avez pas à vous sentir coupable. Vous avez fait votre job. Tous les rapports concordent. Vous l'avez ramené. 
_ Oui, mais mort.

Il se retourna face à moi. Ses yeux bleus gris me transperçaient.

_ Edward vous êtes un excellent Marines. Même si vous ne faîtes plus parti de l'armée. Vous êtes un homme bien, et j'en suis certain un excellent père. Votre famille Edward, elle a besoin de vous. C'est aussi ça l'honneur. Ne gâchez pas la chance que vous avez en vivant avec des fantômes. Avant votre retour à la vie civile vous avez subi un test psychologique...Là c'était moi qui me levais. Vous souffrez du syndrome post-traumatique. Ce qui est assez courant. Vous devez accepter cela et vous devez surtout arrêter de vous sentir coupable d'être en vie.
_ J'ai la sensation d'avoir échoué toute ma vie. J'ai abandonné mes études. J'ai raté la naissance de mon fils, sa vie pendant quatre ans. Ce que j'aurais pu vivre avec sa mère si j'étais resté. Mon job en tant que Marines, sans parler de mon retour à la vie civile. Soufflai-je dépité. (N/Spuffy: oui, ça fait beaucoup, mais tu rates encore plus maintenant !)
_ Major Cullen, on obtient pas la Silver Star, ou bien la médaille du Service Méritoire pour rien. Vous avez fait plus que votre travail là-bas. Soyez fier d'être en vie. Et soignez-vous pour vous. Pour eux. C'est le meilleur hommage que vous pourrez rendre à vos frères d'armes morts au combat. Ce sera votre revanche Major, et sûrement la plus belle.

Madame Alistair insista pour que je reste. Je dinais donc avec eux. Malgré la disparition brutale et précoce de Tommy, ils avaient l'air soudé et à peu près heureux. Je pense que le fait d'être issu d'une vieille famille de militaires devait les aider dans un certain sens. A moins qu'ils étaient persuadés de le retrouver dans une autre vie. 

Pour ma part j'étais anéanti. Bella me manquait, Matt me manquait. J'aurais tout donné à ce moment précis pour avoir Bella avec moi.

Je les avait quitté vers vingt trois heures. Je devais retrouver le Général le lendemain devant la cour martiale. Je n'étais pas rentré directement à mon hôtel. Je me rendis au Lincoln Memorial. Je regardai l'imposante statut du Président Lincoln. J'étais resté un moment face au colosse. Ne sachant pas très bien comment j'avais atterri ici. 

Puis j'avais continué mon chemin. Je m'étais retrouvé Dieu sait comment face au Iwo Jima Memorial, qui était aussi connu pour être le mémorial des Marine's Corps. J'observai cette scène très connue de notre passé militaire. On pouvait y voir plusieurs Marines en train de planter le drapeau des États-Unis dans le sol d'Iwo Jima (Japon). Elle était tirée d'une photographie de l'époque. 

Je soufflai. Eux ne s'étaient pas forcément demandé pourquoi ils étaient en vie à cet instant. Ils avaient gagné cette bataille parce qu'ils savaient qu'elle était juste. 

Je devais me battre parce que je savais que ma vie était juste. 

Je pris donc la plus difficile décision de ma vie. 

Celle de vivre sans me retourner. 

Celle de me soigner. (N/Spuffy: je te pousse !! Courage !! tu peux le faire!! IIIIIAAAAAAA comme dirait Emy Wink)
PS: heureusemnt que les gens savent lire Edward, il n'a rien besoin de dire pour avoir toute une série de conseils de vie !Wink


OoOoOoO


Je me levai encore plus tôt ce matin là. J'avais très peu dormi. J'ignorai totalement pourquoi j'avais emmené mon uniforme, mais c'était un fait. Je l'avais et j'étais décidé à aller au procès ainsi vêtu. J'avais taillé un peu ma barbe de trois jours. J'en avais tout à fait le droit. C'était aussi pour moi une façon de montrer mon respect envers la cour martiale. 

J'empruntai un taxi. Je me retrouvai devant le bâtiment. Madame Mitchell discutait avec le Général Alistair, sa famille et les avocats du JAG. Je montai les marches qui menaient jusqu'à eux. 

_ Major Cullen. Me salua le Général.
_ Mon général. Mesdames, Messieurs. Répondis-je en retour.
_ Vous êtes venus. Constata Madame Mitchell. 
_ Je vous l'avais promis. 
_ C'est une très bonne chose que vous soyez là tous les deux. Ça donnera plus d'impact à l'énoncer de vos rapports. M'expliqua un des avocats.

Tous les deux ? Je regardai vers le haut des marches. Lucas était là aussi, en uniforme. J'étais plus que surpris. Je ne m'attendais pas à sa présence. Mais j'aurais dû me douter qu'il ne resterait pas tranquille à la maison afin d'y attendre mon retour. Il avait dû regrouper les informations qu'ils avaient contracté sur moi. Immédiatement Bella et Matt apparurent dans mon esprit. Une boule venait de se former dans ma gorge.

Lucas descendait jusqu'à moi. Il me salua rapidement. Toute notre attention fût reportée sur les avocats. Nous les suivîmes jusqu'à la salle. Nous nous installâmes dans un coin. 

_ Que fais-tu là ? Demandai-je à Lucas.
_ Et toi ?
_ Je devais m'éloigner. 
_ Ouais. Sais-tu dans quel état est Bella ? Chuchota-t-il.

Je baissai la tête, honteux. Mais la redressai aussi vite.

_ Je m'en doute.
_ Ô non Edward. D'après moi tu n'en as aucune idée. Mais qu'est ce qui t'a pris ? Cracha-t-il.
_ Désolé de t'avoir frappé. C'était impulsif.
_ Je ne te parle pas de ça. Je parle du fait que tu t'es barré sans rien expliquer à Bella.
_ Elle aurait sûrement voulu venir avec moi. Mais je devais faire ça seul. Je lui ai laissé une lettre.
_ Tu aurais pu lui expliquer de vive voix.
_ Non, je n'aurais pas pu la laisser si je l'avais vue. Et Matt ?
_ Matt pense que tu es parti pour le travail, et que sa mère est trop souffrante pour sortir de sa chambre et s'occuper de lui.

Il y avait tant de reproche dans sa voix. Entendre ça me déchirait le cœur. Mais c'était une nécessité. Je devais le faire ! Je le savais.

Le Colonel McKay venait d'entrer entouré de deux MP. Il jeta un œil vers nous. Il affichait un petit sourire hautain. Mes mains enserrèrent mon pantalon. J'avais une folle envie de lui faire ravaler son sourire suffisant à cet enfoiré. (N/Spuffy: un seul tout petit coup, s'il vous plait !! laissez le faire !)

La cour entra et tout le monde se leva. Le juge rappela les faits pour lesquels le colonel McKay se trouvait ici.

Les débats débutaient par la lecture des différents rapports qui avaient été édifiés. McKay secouait la tête, il n'avait pas l'air d'être d'accord avec ça. J'entendis le mien. J'arrivai encore à éprouver la colère et l'injustice que je ressentais naguère.

La parole passa à la défense. Il tentait d'établir que nous ressentions des griefs par rapport au Colonel. Que suite à la mort de nos camarades, nous cherchions un coupable et c'était tombé sur le pauvre Colonel. 

Connard !

_ La défense souhaiterait entendre le Major Edward Anthony Cullen.

Je restai couac. Je n'étais pas venu pour ça.

_ Objection votre Honneur !! Il n'est même pas sur la liste des témoins ! Il est ici en mémoire de ses camarades disparus ! Sans compter qu'il a été rendu au service actif.

Les juges discutaient entre eux. Moi j'étais plus que surpris. Je ne m'y attendais pas, mais j'étais persuadé que le Juge allait invalider la requête de la défense. 

_ Étant donné que le Major Cullen se trouve dans cette salle, nous pensons que ce serait bénéfique pour le dit procès. Bien-sûr Monsieur le procureur vous aurez le loisir de mener un contre-interrogatoire. Major Cullen. Veuillez vous asseoir. 

Je m'exécutai. Après avoir jurer de dire la vérité. Décliner mon identité, mon matricule et mon grade. J'attendais patiemment que l'avocat de McKay m'assomme de questions.

_ Major Cullen. Est-il exact que vous avez toujours été en conflit avec le Colonel McKay ?
_ Je n'ai pas été toujours en conflit avec le Colonel. Seulement quand j'estimai que la situation l'exigeait. 
_ Et qui êtes vous pour estimer que de telle situation l'exige ?
_ Je suis un Marines Monsieur. Sauf votre respect Maître, j'ai assez effectué de mission sur le terrain pour savoir quand ça risque de mal se passer.
_ Donc pensez-vous que vous auriez mérité le grade de colonel, Major ? Si c'est le cas, c'est assez présomptueux.
_ Objection hors propos ! S'écria le procureur.
_ Accordé. Maître veuillez vous en tenir aux questions du dossier.
_ Je n'ai pas cette prétention. Je ne l'ai jamais souhaité. Me défendis-je.
_ Est-il vrai que vous avez frappé le prévenu ? Que vous avez eu des propos insultants envers le Colonel. Ce qui vous a valu plusieurs jours de mitard !

Bien-sûr que je l'avais frappé et que je l'avais insulté.

_ Major Cullen ? Veuillez répondre à la question. M'intima le Juge.
_ Affirmatif. Mais je...
_ Donc ne serait-ce pas logique de dire que vous avez écrit ce rapport afin de vous venger de mon client. Sans compter que si j'ai bien lu le rapport, le Lieutenant s'est fait tuer parce qu'il a hésité...

Je me levai.

_ Bien-sûr que non ! Ce que j'ai écrit dans ce rapport est l'exacte vérité ! Le Colonel McKay a mal évalué le danger, et quand je lui ai fait part de mes craintes concernant la réussite de cette mission. Il m'a dit que j'étais un Marines et que je devais juste fermer ma gueule et exécuter les ordres. Cette mission a été un fiasco ! On a perdu quatre homme pour rien ! Plusieurs blessé ! Et on a ramené qu'un seul prisonnier et encore il est mort avant d'avoir été interrogé ! Quant au Lieutenant Alistair, il est mort parce que la mission a été sous-évaluée ! Je ne vous permets pas de déshonorer sa mémoire ! Crachai-je plein de hargne.
_ Major Cullen ! Rasseyez-vous !!

Je me résignai docilement devant le ton du juge.

_ Votre test psychologique dit clairement que vous souffrez de troubles Post-traumatique. Il vous fallait un responsable pour votre trouble et ce coupable était tout trouvé en la personne du Colonel McKay !!! Il disait ça tout en montrant le Colonel McKay du doigt. Je n'ai plus d'autre questions.

Foutaises ! Balivernes !!

Le procureur se leva.

_ Major Cullen. Vous avez été décoré plusieurs fois. De la Silver Star et la médaille du Service Méritoire entre autres ?

Où voulait-il en venir ?

_ Affirmatif. 
_ C'était dans le cadre de missions délicates et votre bravoure ainsi que votre dévotion n'ont pas à être mis à mal. Nous ne sommes pas là pour vous juger. 
_ J'aimerai savoir où veut en venir le procureur ? Demanda l'avocat de la défense.
_ Maître ?? 
_ Oui, Monsieur le juge. Major Cullen. Racontez-nous pourquoi vous pensiez que cette mission serait un échec ?

Je déglutis et démarrai.

_ On avait fait des repérages plusieurs jours avant, et il s'était avéré que l'ennemi était beaucoup plus qu'une dizaine. Je n'étais pas contre l'exécution de cette mission, mais je trouvais que nous n'étions pas assez nombreux pour la mener à bien. J'avais malheureusement raison.
_ En effet Major. Comme nous pouvons le constater en entendant la bande son de cette mission grâce à l'intermédiaire du radio qui était sur place. Preuves 25. Monsieur le juge ? Si vous le permettez ?
_ Allez-y.

Il lança une bande audio. J'avais l'impression de me retrouver à cet époque. Je ressentis le stress, l'adrénaline.



«  Ici Unité 13 » « Ici unité 13 » « Les requins ont attaqué  !» « Je répète les requins ont attaqué  !» « Les rats quittent le navire ! » « Je répète  les rats quittent le navire » « Demande de repêchage » «Je répète demande de repêchage ! » « Entendu Unité 13  le bateau de repêchage arrive ! » 

On entendait les balles qui fusaient et nos cris, enfin les miens surtout.

« Roméo, Lucky! Couvrez-moi! » « ON DEGAGE! REPLIS! GO! GO! GO! » le bruit du mitraillage était intense « Tu vas t'en sortir Tommy. J'te le promets. Tiens bon! » On entendit le véhicule arriver  « Tien bon! On arrive! »   « Major… » « Tommy, ferme là et économise toi. » « Tu diras à mon…père…que je suis…désolé. J'ai…échoué…Merci de m'…avoir ramené. »  « STOP! » « Mais Major… » « FAIS CE QUE JE DIS! JE SUIS VOTRE SUPERIEUR! C'EST UN ORDRE! » On pouvait entendre le bruit du massage cardiaque. «  C'est fini Edward! Laisse le partir! » « Non Roméo ! C'est pas fini! Respire bordel! » «  EDWARD! STOP! »

C'était fini pour la deuxième fois. Je ne m'étais jamais entendu, et c'est là que j'ai entendu mon ton dur, froid et calculateur. Mais aussi une légère panique. Moi qui avais eu l'impression d'être un véritable hystérique. Je passai une main dans mes cheveux tout en jetant un regard sur le Général et Lucas.

La mère de Tommy s'essuyait les yeux tandis que celle de Cookie lui frottait le dos. 

L'ambiance était plombée. Lourde. Pesante. 

_ Major Cullen. On peut y déceler la voix du Radio Kurk, votre voix, celle du Major Davies. Mais surtout la vôtre. Que s'est-il passé par la suite ?
_ J'ai perdu mon sang froid.
_ C'est à dire Major Cullen ?

J'inspirai avant de me lancer.

_ J'ai transporté le corps de Tommy, enfin du lieutenant Alistair jusqu'au bureau du Colonel McKay. J'ai allongé le corps dessus en lui demandant en gros s'il était satisfait du résultat. Qu'on avait quatre morts sur la conscience.
_ Que vous a-t-il rétorqué ?
_ Que j'étais responsable de mes gars sur le terrain.

Des murmures se firent entendre.

_ Et c'est à cet instant que...
_ Que j'ai perdu mon calme et que je lui ai mis mon poing dans la figure. 
_ Vous avez été envoyé au mitard pour ça. Pensez-vous que c'était mérité Major ?
_ Bien-sûr que ça l'était, il était mon supérieur et j'avais beau être en désaccord et en colère, je n'aurais pas du le frapper. (N/Spuffy: y a des moments où ça fait du bien pourtant !) 

Je le pensais réellement.

_ Pourquoi avoir rédigé ce rapport négatif envers le Colonel McKay ?

Je déglutis avant de m'expliquer.

_ Parce que je pense que c'était mon devoir de Marines. Il n'a pas les capacités pour diriger une équipe sur le terrain. Je le clame haut et fort. Et je ne suis pas le seul. Je n'ai absolument rien à gagner dans cette histoire. J'ai quitté l'armée et les Marines.

Un léger brouhaha se fit entendre alors que le Colonel se levait pour parler. Les MP le firent rasseoir.

_ Alors que voulez-vous Major ?
_ La justice pour tous. La vie des soldats américains est vraiment trop précieuse pour la gâcher par un manque total de discernement. 
_ Merci Major. Je n'ai plus d'autres questions votre Honneur. 
_ Moi j'en ai une dernière. L'avocat de la défense se leva.

Il rattachait les boutons de son uniforme et me scrutait de ses petits yeux de fouines qui recherchent la merde à tout point de vue.

_ Major Cullen diriez-vous que vous êtes un homme d'honneur et que vous êtes de bonne moralité ?

Là ça sentait mauvais.

_ Un homme d'honneur et de bonne moralité? Je pense en tout cas faire tout ce que je peux pour l'être.
_ Vraiment ? N'avez-vous pas abandonner votre compagne pour rejoindre les Marines alors qu'elle était enceinte...
_ Objection votre Honneur ! 
_ Que...je...
_ Alors qu'elle était enceinte ? Major Cullen ! Répondez à la question !
_ Objection votre Honneur !! La vie du Major ne regarde que lui !
_ Non votre honneur ! La cour veut connaître la moralité du témoin je suppose ! Je pense que c'est important ! Le Colonel McKay risque beaucoup !

Bâtard !!! C'était l'indignation dans les murmures des personnes présentes.

Je me tournai vers les juges.

_ Répondez à la question Major.
_ Je ne l'ai pas abandonnée parce qu'elle était enceinte !! M'insurgeai-je. J'ignorai totalement ce fait ! Ce n'était pas vraiment ma compagne du reste. Elle était ma meilleure amie. Du moins jusqu'à ce que les choses évoluent !!

Lucas était aussi énervé que moi. J'avais une folle envie de me jeter à sa gorge et de le tuer ce fils de chien. Ce Colonel de pacotille.

_ D'autres questions Maître ?
_ Aucune. Sourit-il narquois. Le témoin est à vous.
_ Major Cullen, vous pouvez retourner à votre place.

Je sortis de ma chaise. Fis claquer mes chaussures et rejoignis ma place. Les débats reprirent et j'étais finalement soulagé que tout soit terminé. Je ne pensais vraiment pas être appelé à la barre. Lucas y était aussi passé. A priori la défense comptait sur notre présence au procès. Et en plus il avait fait des recherches.

Il essayait de nous dénigrer et de nous attaquer sur notre passé. Lucas avait été montré comme un garçon instable, et fugueur étant plus jeune. 

La fin de journée était arrivée, enfin. Lucas avait passé un coup de téléphone, et je n'étais pas assez stupide pour ignorer qui il appelait. 

_ Tu as appelé Bella. Soupirai-je.
_ Bien-sûr que j'ai appelé Bella. Elle a le droit de savoir que tu n'as rien fait de stupide ! Cracha-t-il durement.
_ Stupide comme quoi ?
_ Comme te suicider !
_ J'ai pas l'intention de mourir. M'outrai-je. J'suis pas revenu pour ça.
_ Toi tu le sais peut-être, mais Bella ça la terrorise. Tu ne peux pas lui reprocher d'y penser.
_ On en a déjà discuté.
_ Mouais. Si on allait manger un morceau ?

J'acceptai, on se rendit dans un des bars de Marines dans le centre. Là où nous étions allés le jour de l'enterrement de Tommy. La journée avait été assez éprouvante. 

On était devant une bière et devant un Cheese-burger. 

_ Comment vont Rose et le bébé ? M'enquis-je.
_ D'après ce que je sais, ça peut aller. Lé bébé grossit bien et Rose reprend des forces. 
_ Tant mieux alors. 
_ Enfin je n'ai pas eu trop l'temps d'aller les voir.

Je fronçai le sourcils et me pinçai l'arête du nez.

_ Désolé.
_ Oui, je me suis pas mal occupé de Matt comme tu me l'as demandé.
_ Lucas, je devais m'éloigner afin d'analyser tout ça. Merci d'avoir veillé sur eux.

Lucas avala une gorgée de bière.

_ Je sais tout ça. M'expliqua-t-il en reposant sa bière devant lui. Je comprends Edward. Mais pour Bella c'est compliqué à gérer. 

La fin du repas se passa dans un silence nécessaire et apaisant. 

_ Tu comptes faire quoi Major ?
_ J'ai compris certaines choses, je crois. Je dois faire quelque chose pour me remettre sur les rails. Si je veux que ma famille et moi-même soyons heureux. Je dois me soigner. C'est vital. La vie est trop importante pour la gâcher. Je veux que Bella et Matt puissent être fiers de moi.

Il me donna une légère tape sur l'épaule.

_ Ils sont déjà fiers de toi Edward. Mais je suis heureux que tu aies décidé de te faire soigner.
_ Disons qu'il le faut.

Après avoir réglé, nous sortîmes. On avait la même idée avec Lucas. On voulait se rendre sur la tombe de nos potes disparus. Nous prîmes un taxi jusqu'au cimetière d'Arlinghton. 

Nous nous rendîmes sur la tombe de Tommy en premier. C'était difficile de se dire qu'il était là. Seul. Fixé dans sa jeunesse. Qu'il n'aura connu que très peu de chose de la vie, alors que nous avions la chance de pouvoir vivre.

C'était assez émouvant. 

Nous finîmes par Cookie. J'arrivais à imaginer ce qu'il pourrait nous dire si il était là et qu'il pouvait nous entendre nous morfondre. Ce type était extra, et il ne méritait pas ça. Mais quand je regardai autour de moi. Je pouvais m'apercevoir en voyant toutes ces croix blanches que personne ne méritait ça. 

Quelque chose s'était passé en moi. Comme un électrochoc. Comme si l'avenir s'était éclairé d'un coup. Bizarrement je n'avais qu'une hâte rentrer à la maison. Serrer dans mes bras Bella et mon fils. Je ne voulais plus fuir mon passé, mais je devais simplement apprendre à vivre avec.


N/Spuffy: comme d'hab, une conclusion émouvante à un chapitre pleins de larmes ! Mais bon, vivement qu'il rentre à la maison, il fait trop froid pour se passer d'Edward ! ;p

Alors on en pense quoi de ce chapitre ??

Reviews !!!!

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Basgi Ciao Caro