mercredi 14 avril 2010

37 Une surprise de taille… (S'éveiller)



POV DE BELLA

Mon père était arrivé avec Marcus et Alec. J'enlaçai mon père et mon oncle. Et je fis de même avec Alec, me fichant éperdument de l'étiquette. Jane était heureuse de revoir son frère. Je savais qu'elle livrait une bataille intérieure pour ne pas lui sauter dessus. Aucune effusion devant les rois n'était permise. Mais je n'avais jamais trop tenu compte de ce règlement. Les gardes ne venaient jamais m'enlacer. Ils s'inclinaient respectueusement devant moi. Ca avait le don de m'exaspérer au possible. Je n'en voulais pratiquement plus à Edward, depuis la douche. 

J'avais rigolé, quand mon père mit une tape sur le dos de mon amoureux. Il avait trop peur de tomber sur un de nos moments intimes. L'ambiance était loin d'être pleine de joie. Et pour cause : la bataille se préparait, et j'avais hâte d'y être, au grand désespoir d'Edward. S'il croyait que j'allais regarder les autres sans bouger. C'est qu'il me connaissait mal ! Très mal ! Le coté superman défenseur de la veuve et de l'orphelin commençait vraiment à me super gonflé. Je n'étais pas une jeune damoiselle en détresse. Et ça, Monsieur avait tendance à l'oublier. J'avais peut-être mauvais caractère, mais mon fiancé n'était pas en reste. S'il y en avait un qui comprenait mon point de vue, c'était Emmett. J'avais un allié de taille. Il voulait même m'aider à m'entrainer. J'lui aurais baisé les pieds. Enfin peut-être pas à ce point là. Beurk… Tanya et sa famille étaient venus chacun leur tour pour saluer les deux rois. Eleazar lui, les avait gratifiés d'une accolade amicale. Pour un ancien Volturi, c'était normal. Puis mon père s'était raidi à ce moment-là, ainsi qu'Edward. J'ouvris mon esprit, mais rien, enfin presque. Des banalités sans importance. Je savais que c'était grave, et je ne supportais pas d'être dans l'ignorance. Ils le savaient tous. Mon père croisa mon regard. J'attendis qu'il daigne faire cas de ma présence.

_ Marcus, Eleazar et moi-même souhaiterions nous entretenir un moment avec Edward, Bella et notre vieil ami Carlisle. Je crois que ton expérience nous sera très utile. Gardes, vous avez congé jusqu'à nouvel ordre.

_ Bien, majesté. Répondit Démétri.

Tout le monde sortit de la villa. Nous laissant entre nous. Edward prit ma main et la serra fortement. Les trois vieux vampires nous observaient Edward et moi. J'avais l'impression d'être une bête de foire. Le silence m'énervait, je décidai de le rompre.

_ Bon qu'est ce qui se passe ? Vous avez ressuscité Attila le Hun, dit le fléau d'Europe. Ou bien…
Hannibal et ses éléphants, ils s'apprêtent à passer par les Alpes ? Rigolai-je.

_ Asseyez vous tous les deux, s'il vous plait.

_ Wow ! C'est si grave que ça ? Dis-je toujours en rigolant.

_ Isabella ! Cingla mon père.

Il semblait vraiment en colère. Je me demandais bien ce que j'avais pu faire encore. J'avais beau chercher, je ne voyais pas. Même quand j'avais fait fuir les humains du château, pour leur éviter de finir en casse croute, il n'avait jamais été si belliqueux. Je restai debout. Quand Edward me prit par le bras pour me faire m'asseoir. Ils nous dévisageaient tous. Là franchement, ils attendaient quoi ? S'ils avaient un truc à nous dire qu'ils le fassent !

_ Bon ! C'est quoi ce nouveau jeu ? J'expose des affirmations et vous me dites si je chauffe, ou pas ?

_ Eleazar va vous expliquer. Vas-y mon ami. L'encouragea mon père

_ Bien. A la demande d'Aro et de ses frères, j'ai effectué des recherches pour eux.

_ Sur ? Demandai-je.

_ Sur vous.

_ Comment ça sur moi ? Mon père sait tout.

_ Non, je parle de livres très anciens.

_ J'ai huit ans d'humanité, les livres sont passés de mode aussi vite chez nous. Rigolai-je

_ Bella ! Me rabroua Edward.

_ Bella, connaissez-vous les prophéties ?

_ Oui, dans les séries télé. Ou les bouquins. Mais ça reste des mythes ! Quoi que Nostradamus était fort à ce jeu là !

_ Des mythes hein ? Tout 

comme les vampires ? Me fit remarquer Marcus

_ Oh !?

_ J'ai trouvé une prophétie qui parle de vous, dans un premier temps. Ainsi que d'Edward.

J'éclatai de rire devant cette information. Non, mais si vous les aviez vu ! Avec leurs regards paniqués. Ah ils étaient beaux les vampires sanguinaires ! Je tournai la tête vers Edward, ses yeux étaient fixes, son corps aussi. Il faisait la statue. Mon rire se stoppa immédiatement. Je fronçai les sourcils et déglutis.

_ Désolée. Continuez. Dis-je penaude.

_ Je disais donc que j'ai trouvé une piste très récemment qui m'a conduit jusqu'en Amérique centrale. J'ai trouvé un parchemin datant de huit cent ans avant notre ère. C'est une langue très ancienne proche du sumérien. Grâce aux milliers d'ouvrages recensés à Voltera, j'ai pu en faire une traduction à peu prés correcte. Elle parle d'une enfant née d'un vampire, se nourrissant de sang humain, et d'une humaine.

_ J'suis pas la seule…

_ Un instant, princesse. Cette enfant devait être sauvée par un buveur de sang. Sacrifiant son alimentation pour elle. Elle devait trôner à la droite du père, entouré de ses oncles.

Je me levai, trouvant cette histoire stupide et effrayante. Non mais n'importe quoi. Je refusai que ma vie soit écrite d'avance, par un type surement à poil. J'étais maitre de ma vie. C'était moi qui décidais, pas un morceau de papier qui pue.

_ Baliverne ! On nage en pleine science fiction ! Vous y croyez en plus ! Prenez tous rendez-vous chez un psy ! Parce que sauf votre respect Eleazar, là franchement c'est dingue !

_ Laisse le finir. Supplia mon père.

Edward m'avait suivi entourant ses bras autour de moi. Eleazar reprit son monologue.

_ Il est dit que son prénom est né de « Dieu est promesse » Saviez-vous qu'Isabella est la forme espagnol d'Elisabeth. Qui veut dire…

_ Dieu est promesse. Souffla Carlisle

_ Exact. Il est dit que sa venue déclenchera une guerre civile entre les vampires. Elle souffrira dans sa chair et son esprit, au point de vouloir mourir. Mais l'amour lui permettra de se relever pour affronter l'obscurité. Et oui, parce que sans amour, il n'y a jamais eu d'espoir. Et cet amour, sera celui d'un vampire aux yeux d'or, qui répond au nom de 'richesse et protection' et lisant dans les pensées. Il la sauvera et la guidera vers son avenir. Ensemble, ils donneront naissance à une nouvelle ère, une nouvelle vie qui apportera la paix et l'équilibre parfait entre le monde des ténèbres et celui de la lumière. Autrement dit entre les humains et nous.

_ Pour l'instant on peut pas dire que l'avenir soit en paix. Grognai-je.

_ Bella, vous ne comprenez pas tout. Il ne s'agit pas de vous réellement. Mais de votre unique futur enfant.

Alors, là je m'esclaffai, en secouant la tête. Depuis quand les vampires avaient des enfants ? Non mais franchement ! J'commençais tout juste à y croire. Mais là pour le coup, c'était foutu !

_ Faites pas cette tête ! C'est impossible ! Mais c'est du délire ! Vous êtes tous barjots ! Vous le savez ça au moins ?! Vous avez fumé quoi aujourd'hui ? Criai-je en tapant un doigt sur mon front.

_ Pourquoi serait-ce impossible ? Demanda mon père.

_ Pour des raisons biologiques !

_ Explique !

_ Je ne suis pas humaine de ce coté là !

_ Hein ?

_ Pour faire des enfants, il faut qu'il y ait ovulation ! Qui dit ovulation dit : « ragnagna », ou, « les anglais débarquent » ou « zone rouge » ou « règles » ou « cycle menstruelle »

_ Oh ! s'exclama Carlisle.

_ Merci Carlisle. Un point pour le docteur ! Dis-moi Edward le cours d'éducation sexuel, t'as déjà oublié !?

J'observai Edward, il déglutit, se pinça l'arrête du nez. Puis me fit un sourire crispé. J'me doutais que c'était pas vraiment la conversation idéale face à son beau père.

_ Ça y'est ça fait le tour ? Soufflai-je, penaude.

_ Tu veux dire que tu n'as pas de cycle menstruel ? Jamais ? Demanda Carlisle.

_ Jamais, alors si on pouvait changer de sujet avant que je subisse une combustion spontanée, ça m'arrangerait. Bon voilà c'est réglé stop et fin !

J'veux mourir maintenant. En plus, joli choix de mot ! Pitié achevez moi Pensai-je.

Voilà la conversation la plus honteuse de ma vie. Mon père, mon oncle, un presque inconnu, mon beau père et mon homme. Mes joues sentaient le bruler tellement je rougissais.

_ Ce n'est pas pour ça que ça ne peut pas arriver. Car il y aura un prix à payer, ta vie.

_ Eh ben, c'est sur cette note positive que j'me casse ! Merci à tous pour votre positive attitude ! Franchement si j'veux qu'on m'empêche de me suicider. C'est surement vous tous que j'irai voir !

_ Bella, attend ! Sulpicia est au courant de cette prophétie et…

_ Et quoi ? Elle veut me tuer ! Tu parles d'un scoop ! Ne faites pas cette tête là ! On dirait que quelqu'un est mort ! Enfin à part vous !

_ Bella, tu peux arrêter les sarcasmes deux secondes ! Arrêtes de prendre les choses à la légère !

_ Et tu veux que je fasse quoi, papa ? Que j'me mette à pleurer toutes les larmes de mon corps ! Parce que tout ça est injuste ! Bien sur que ça l'est ! Tu me crois naïve ! Je savais que je devrais payer mon bonheur actuel ! Un jour ou l'autre ça devait arriver ! Alors on y est ! Mais j'me battrai pour survivre ! Il est hors de question que cette folle me tue, sans que je réagisse ! Si jamais cette prophétie à la noix devait se réaliser…Et bien je me battrai encore ! Contre le destin, cette fois-ci !

Edward daigna enfin bouger. Il s'approcha de moi et m'enlaça. Je posai ma tête sur son torse et me laissai envahir par son odeur rassurante. Il déposa un baiser sur le sommet de mon crâne tout en caressant mes cheveux. Oh oui ! Je refusai la fatalité ! J'allais survivre à toute cette histoire de dingue. J'avoue que moi qui voulais savoir, j'avais obtenu ce que je voulais ! Mais à quel prix ! Je ne comprenais rien à cette histoire de prophétie. Je devais faire quoi au juste !? Attendre et voir ! J'avais reçu mieux comme cadeaux de Noël.

_ Bon ! On est censé faire quoi, concrètement Eleazar ? Demanda mon amoureux.

_ Je n'ai pas la réponse à cette question. Ca se produira, mais quand, je ne sais pas. Mais vu l'enchainement des événements ça ne devrait plus tarder. Edward tu ne pourras pas l'empêcher. Irina et Kate devraient revenir avec plus d'informations. Mais il faut se tenir prêt.

POV D'EDWARD

J'avais Bella contre moi. Je ne savais plus quoi faire après toutes ces révélations. Je trouvai cette histoire complètement dingue moi aussi. Mais moi-même je n'étais pas censé exister. Et pourtant j'étais là. Je connaissais trop bien Eleazar. Je savais que s'il en avait parlé, c'est qu'il était sur de lui. Le seul moyen à ma connaissance, pour ne pas avoir d'enfant était l'abstinence. Mais je savais que je n'en étais pas capable. De toute manière Bella refuserait. Mais risquer sa vie encore, je m'y refusai. Même si Eleazar était sur de lui, quand il disait que rien ni personne ne l'empêcherait. En prime, Sulpicia allait débarquer. Où et quand ça changeait tout le temps. Alice n'arrivait pas à avoir une vision précise. 

Bella releva ses yeux vers moi. Je lui souris, et déposai un baiser chaste sur ses lèvres. Je souhaitai m'entretenir avec eux sans elle. Je savais qu'elle m'en voudrait. Mais je savais aussi que je ne voulais pas qu'elle meurt. Bella exprima le besoin de sortir. Elle souhaitait surement se confier à Démétri ou peut-être à Alice. Elle m'embrassa la joue tendrement, et sortit. Je me retrouvai face aux autres. Aro et Marcus s'étaient laissés tomber sur le sofa. Mon père était collé le long du mur. Eleazar, lui, se trouvait près de la baie vitrée, observant dehors. J'avançai vers lui. Une grande lassitude morale m'envahit.

_ Chaque problème a sa solution. Réglons son compte à Sulpicia une bonne fois pour toute. Ensuite nous verrons pour cette prophétie.

_ Non, Aro. Malheureusement tout est lié. Expliqua Eleazar.

_ Après la confrontation avec Sulpicia. Si c'est le prix à payer pour qu'elle vive, alors je la quitterais ! Criai-je de désespoir

_ Non ! Hurla Marcus en se levant les poings serrés. Ca vous tuera. Vous ne pourrez survivre à votre séparation. L'un sans l'autre il n'y a point d'existence possible. Comme la fleur a besoin du soleil pour vivre. Si votre lien se brise, vos âmes seront annihilées, elles erreront dans les limbes, dans le tourment éternel. Sans jamais se retrouver. Tu ne peux pas Edward ! Tu en es incapable ! Fais confiance au destin. Il trouvera pour vous une solution.

_ Le destin… Lequel ? Celui qui a permis à Félix d'abuser d'elle ?! Ou bien celui qui veut me l'enlever, alors qu'il vient juste de nous réunir ?! Crachai-je.

_ Peut-être y a-t-il une erreur au niveau de ma traduction.

_ Eleazar, tu ne t'es jamais trompé jusqu'à présent. Se résigna Aro.

_ Alors on laisse tomber ? Demandai-je

_ Bien sur que non ! Carlisle, tu as une idée ? S'outra Aro.

_ Je n'ai jamais rencontré des cas semblables. Bella avec Nahuel sont les seuls demi-vampires que je connaisse. Je n'ai pas assez de recul. Mais Marcus, toi, tu as fait des recherches sur Bella ?

_ C'est exacte. Mais nous n'avons jamais poussé les examens très loin. Bella est pratiquement 
impénétrable. Tout comme nous. Les radios ne donnent rien, sans parler des écographies. J'ai commencé à trafiquer une de ses machines humaines, pour la rendre plus performante. Mais sans résultats. La seule chose que j'ai réussi à fabriquer est une seringue assez résistante, ce qui nous a permis de voir la proportion venin et sang.

_ Ca pourrait être intéressant, ne serait-ce que pour mesurer son taux hormonal. Mais il est vrai que si elle n'est pas réglée, il ne peut pas y avoir ovulation. Sans ovulation, pas de fœtus possible. Les femmes vampires ne peuvent pas avoir d'enfant. Alors que les hommes oui. Donc on peut supposer que les demi-vampires femelles sont comme les femmes vampires.

_ Bref ! On est pas plus avancé ! M'enervai-je.

Carlisle s'approcha de moi, et posa sa main sur mon épaule dans un geste paternel.

_ Edward, je te promets de faire tout mon possible, pour qu'il n'y ait pas de problème.

POV DE BELLA

Un mot. L'angoisse. C'était ce que je ressentais. Avec Sulpicia, je savais à quoi m'attendre. Mais cette chose qu'on appelait destin avait décidé de s'acharner. J'avouai aisément que je ne savais plus du tout où j'en étais. Qui croire, un bout de parchemin puant ? Ou bien la biologie ? Biologiquement parlant je ne devrais même pas exister. Edward ne devrait pas être. Alors que faire ? Décréter que notre amour, nous conduirait tous deux à une mort certaine ? Mais tant qu'il y a de la vie, y' a de l'espoir. Alors si toute cette histoire devait arriver, et bien ça arriverait quoi que je fasse. Alors à quoi bon ! J'avais besoin de parler à Démétri. Il était mon frère de cœur, mon plus grand soutien dans la vie avant Edward. Il était devant moi, seul, appuyé contre un arbre. 

J'avançai vers lui, la démarche peu assurée. J'arrivai à sa hauteur, et m'effondrai en larmes dans ses bras. J'avais la sensation de ne plus rien contrôler. Tout m'échappait. Au moment où j'avais trouvé une raison de vivre, la mort rodait sournoisement autour de moi. Je pouvais même sentir son odeur. Je devenais folle. Je n'avais pas peur de mourir. Mais je ne pouvais imaginer être séparée d'Edward. Même dans la mort. Démétri me berçait, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Tentant de me calmer, de me rassurer. Il nous fit asseoir par terre. Sa présence était rassurante. Après un long moment à pleurer, une fois mes canaux lacrymaux complètement asséchés tels la mer d'Aral, je lui racontai ce que nous avait dit Eleazar. Je ne pouvais admettre, ne pas être maître de ma destinée. Je lui expliquai la fin de l'histoire. Ma mort.

_ Bella, pour le destin, seule la route est écrite, pas sa destination. Tu es vivante, maintenant, Edward et toi vous êtes ensemble. Unis. C'est la seule chose qui importe. C'est ce que j'ai appris avec toi et Edward. C'est aussi ce que je tente de faire avec Jane. Si ça arrive vous ferez face. Comme toujours. On ne sait même pas si c'est vrai.

_ Démétri, si t'avais vu le regard d'Eleazar. Il en est persuadé ! Tout le monde en est persuadé. Edward aussi ! Mais le pire c'est qu'ils ont réussi à m'en convaincre. Alors quoi ? Je serai sur cette terre, juste pour servir de mère porteuse et déclencher des guerres civiles ?

_ Ta naissance est extraordinaire, tu n'aurais jamais du voir le jour. Et pourtant tu es là. J'aurais pu me nourrir de ton sang quand je t'ai trouvée. Ton père aurait pu tuer ta mère avec ses instincts de prédateurs. Ta vie est un miracle en soi. Je refuse de croire que toutes ses choses se sont mises en place, juste pour une autre génération. Même si cette génération nous apporte la paix entre nos deux mondes. As-tu parlé à Alice ?

_ Non, mais je suis sure qu'elle ne voit rien. Elle m'en aurait parlé.

_ Oui tu as surement raison.

Dém' déposa un baiser sur mon front, puis s'éloigna. Il savait que j'avais envie d'être seule. Je m'assis auprès d'un vieux chêne. Malgré les tempêtes, les batailles et le temps, il était toujours là, fier, étendant ses branches, toujours vers l'avant. Et moi, j'avais l'impression de faire un pas en avant pour trois en arrière. Je trouvai tout ça injuste. Il y a quelques temps, j'aurai accepté sans rechigner, en me disant que je l'avais mérité. Mais maintenant, j'en voulais à Edward de m'avoir fait miroiter un bonheur éphémere et inaccessible. J'étais là à me morfondre sur mon pauvre sort. Je baissai les bras. A quoi bon ? Félix aurait du en finir avec moi. Mais la vie et le destin sont cruels. J'avais retrouvé le goût et l'envie de vivre. La vie était injuste, mais ça je le savais depuis longtemps. La mort de ma mère n'avait plus aucun sens ! Plus rien n'en avait.

Bon dieu mais c'est pas vrai ! Ressaisis toi ma vieille ! T'es encore en vie ! Bouge tes fesses ! Rien n'est fini !

POV D'EDWARD

Elle était là, assise, appuyée contre un arbre. Ses genoux relevés sur sa poitrine, ses bras les entourant et la tête dedans. Elle était tellement mal. Je m'assis en face d'elle, d'une main je remontai son visage d'ange vers le mien. De mon pouce, j'essuyai une larme sur sa joue, et la portai à ma bouche. C'était ma façon de partager sa peine. Je posai mon front contre le sien. Elle enroula ses bras autour de mon cou, et pleura à nouveau. Je posai mes mains sur ses hanches, elle se positionna à califourchon sur moi. Je me sentais complètement désarmé face à sa peine.

_ Bella, ça va aller. On s'en sortira comme toujours. La rassurai-je.

_ Non ! Et, tu le sais !

_ Alors t'abandonnes ?

_ Oui, enfin non. Edward…je…J'ai…peur.

Voilà, elle l'avouait enfin. Bella avait peur. Je devais la rassurer, quitte à mentir.

_ On est plus fort que la mort. On s'aime Bella. Notre amour est éternel.

_ Admettons. On fait quoi ?

_ Carlisle et Marcus souhaiteraient faire quelques examens.

_ Génial ! De statut de demi-vampire, je passe à celui de cobaye !

_ Ne le prend pas comme ça…Ils veulent nous aider.

_ Je sais, je suis désolée. Je n'attire que le malheur. Tu devrais te faire une raison et me laisser partir.

_ Bella ! Jamais ! Tu m'entends ! J'ai moi aussi pensé à partir ! On ne peut pas ! Ca nous tuerait, tous les deux. M'emportai-je.

_ Tu voulais me quitter !?

_ Pour te protéger, après Sulpicia. Je suis désolé. Soufflai-je.

Elle m'embrassa langoureusement. Ce baiser n'avait rien à voir avec les autres. Je pouvais sentir son amour, ainsi que son désespoir. Elle fit glisser sa langue sur mes lèvres. Nos langues se rejoignirent, avec frénésie. Bella passa ses mains dans mes cheveux. Les choses allaient beaucoup trop vite. Comme si nous étions dans l'urgence. Comme si c'était peut-être la dernière fois. Je mis fin à notre étreinte en la repoussant gentiment.

_ Ne fais pas ça Edward ! Supplia t-elle.

_ Faire quoi, mon amour ? Mentis-je.


_ Ne me rejette pas ! Non !

_ Bella, il vaut mieux qu'on s'arrête là.

_ Pourquoi ?

_ Bella, la prophétie...

_ Alors quoi ? Tu ne me feras plus jamais l'amour !? Cria t-elle en se levant.

_ Bien sur que non. Je pense qu'on devrait éviter, tant qu'on en sait pas plus. Je refuse que tu risques ta vie. Expliquai-je en la rejoignant.

_ Tu refuses de risquer ma vie, mais tu refuses de m'aimer. C'est toi qui va me tuer !

_ Ne dis pas ça ! Je lutte contre moi-même ! Alors ne rends pas les choses plus difficiles.

_ J'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu m'aimes. Besoins de tes lèvres sur ma bouche, sur mon corps. Dit-elle tristement.

_ Bella, moi aussi. Mais…on va d'abord voir Carlisle et Marcus. S'il te plait. La suppliai-je.

Elle accepta de mauvaise grâce. Je n'aurais pas pu lui résister plus longtemps. Je ne voulais pas lui faire de mal. Mais il fallait que je garde le contrôle. Tant que nous n'avions aucune réponse à nos questions. Je refusais de risquer de lui faire un enfant. Je n'avais jamais pensé à la possibilité d'en avoir un, un jour. Je n'avais même pas imaginé que Bella puisse tomber enceinte. C'était une histoire de dingue. Ma fiancée avançait tristement vers la villa. Elle ne remarqua même pas Emmett, qui avait tenté de lui faire peur en se planquant. Elle continua à avancer tandis qu'Emmett m'attrapait le bras.

_ Le moustique dépressif est de retour ? Rigola mon frère.

_ C'est pas le moment, s'il te plait.

_ Edward, qu'est ce que tu lui as fait, encore ? A moins que ce soit Aro ?

_ Personne n'a rien fait ! Je te raconterai tout plus tard. Laisse-nous.

_ Edward, sérieusement tu peux te confier. Tu sais que je peux être sérieux.

_ Je sais…mais…plus tard. Merci.

Il n'insista pas, et me libera de sa poigne. J'entrai dans la villa, et croisai le regard de Tanya. Je levai les yeux au ciel et me dirigeai vers le bureau de Carlisle. Marcus ouvrit la porte. Bella était assise sur le canapé et le bras tendu.

_ Edward, pourrais tu aider ?

_ Oui, bien sur.

_ Tu vas compresser son bras, juste au dessus de la pliure du coude. Tu serviras de garrot.

_ Mais, je risque de lui écraser le bras.

_ Non ne t'inquiètes pas. Les élastiques cassent les uns après les autres.

Je me positionnai sur le sofa. Quand je vis la seringue, j'eus un hoquet de surprise. L'aiguille était longue, et tellement fine. J'appuyai comme il me l'avait demandé. Bella grimaça, mais me demanda de continuer. Je me noyai dans les yeux de ma douce, tandis que Carlisle lui prélevait son fluide. Il remplit plusieurs éprouvettes. Il me demanda de relâcher la pression, j'ôtai ma main. On pouvait voir la marque de mes doigts sur sa peau. Je savais qu'elle aurait des bleus. Je baissai la tête, quand elle posa sa douce main sur ma joue.

_ Les résultats ? Demanda t-elle.

_ Demain dans la matinée. Si vous avez besoin de nous. Nous seront dans le labo, au sous sol. Expliqua Carlisle.

Bella acquiesça, puis se leva. Nous descendîmes au salon, afin de retrouver les autres. Mes frères et sœurs jouaient à la Wii. Jane, Démétri, et Alec étaient de chaque coté de la maison, en surveillance. Esmè discutait avec Carmen et Tanya. Je m'installai au piano, Bella avec moi. 

J'entamai : Etude Op.10 no.3 "Tristesse" de Chopin. Puis Nocturne Op.9 No.2 du même artiste. Bella prit ma place, sous mes yeux ébahis et elle joua la marche funèbre. Je stoppai ses gestes. Je l'abandonnai rapidement, pour aller chercher son violon. Je lui mis dans les mains. Retournai à mon piano et débutai, la Sonate N°5 " le Printemps" de Beethoven. Puis la sonate « l'hiver » Only you. J'étais heureux de pouvoir rejouer avec Bella. Nous continuâmes par quelque chose de plus gaie. La sonate KV 305 de Mozart, le premier mouvement. Puis nous terminâmes sur le « nocturne » de Chopin, mais en duo cette fois là. Elle avait fermé les yeux, sur la dernière note. Son père se leva et alla l'embrasser. Elle regarda son violon, une nostalgie profonde émanait d'elle. Je la pris dans mes bras. L'attente serait longue jusqu'à demain. Je me rassis et lui jouai sa berceuse. Bella posa sa tête sur mon épaule, et se laissa guider par la musique.

POV DE DEMETRI

Edward et Bella semblaient si désemparés. J'en avais mal pour eux. Je savais me battre contre des vampires, je pouvais tuer des humains avec une main. Mais déjouer le destin, ça j'ignorai comment faire. J'avais une autre préoccupation en tête. Je devais parler à Aro, de Jane et moi. J'avais du mal à exprimer mes sentiments à Jane. Mais là, c'était une vraie torture. Je m'avançai donc vers lui, le saluant respectueusement.

_ Maître Aro. Pourrai-je m'entretenir un moment avec vous, s'il vous plait ?

J'étais nerveux et il le savait. Il aurait pu très bien me toucher pour avoir ses réponses. Mais il n'en fit rien. Il ne nous touchait que rarement. Il sortit de la maison, je le suivis. Jane tremblait d'appréhension. Il me fit face.

_ C'est à propos de ma fille ?

_ Non maître, c'est personnel.

_ Bien, je t'écoute.

_ Voilà mon seigneur. J'ai des sentiments pour une certaine personne. Et ces sentiments sont partagés.

_ C'est un vampire au moins ?

_ Oui maître !

_ Si tu me demandes congé, comprends bien que je ne peux accepter. C'est pas le moment. Mais je commençai à désespérer de te voir épris de quelqu'un.

_ Non, mon seigneur. Je souhaite rester.

_ Je connais cette femme. Serait-ce Tanya, je pensais qu'elle aimait Edward.

_ Ce n'est pas elle, mon roi. Affirmai-je avec véhémence.

_ Alors qui ?

_ C'est…

_ Oui, bah allez lance toi. M'encouragea t-il.

_ Jane, mon maître.

_ Nom de dieu ! Jane !? S'exclama t-il

_ Je vous l'ai dit, parce que je connais vos intentions. Vous convoitez de la ramener avec vous à Voltera. Je souhaiterais qu'elle puisse rester avec moi.

_ Tu souhaiterais hein ! Je ne vous ai pas envoyé ici pour batifoler ! Dois-je te rappeler ce qu'il s'est passé la dernière fois, que tu t'es laissé détourner ? Cingla t-il

_ Non maître, je m'en souviens parfaitement. Quoi que vous choisissiez, je me plierai à votre 
exigence. Mais une fois cette mission terminée, je vous quitterai. Bonne soirée mon seigneur.

Après une dernière courbette, je rentrai à l'intérieur. Je savais que jamais il n'accepterait. Mais je devais essayer. Il fallait que je l'annonce à Jane. C'était la tête baissée que je repris mon poste. Jane avait compris. Je voyais la tristesse dans ses yeux. Edward se redressa, au moment où Bella se levait. Il attrapa son bras, mais elle se détacha de son emprise. J'avais compris ce qu'elle voulait faire, je tentai moi aussi de l'en empêcher.

_ Non Bella !

_ Il n'a pas le droit de vous faire ça !

_ Il a tous les droits ! C'est notre maître !

_ Ce n'est pas le mien ! Cracha t-elle.

_ Reste en dehors de tout ça, pour une fois. Lui demandai-je

Tanya se leva, elle allait s'en mêler. Je savais que ça risquait de mal tourner.

_ Tu attires les ennuies, comme les cadavres attirent les vautours ! Ta présence est plus dangereuse que dix nouveaux nés ! Tu devrais t'en aller ! Tu ne voudrais pas qu'Edward soit blessé ? Dit Tanya acide.

_ Tanya ! S'outrèrent Carmen et Esmè.

_ C'est vrai ! Mais ravale ton venin, et occupe-toi de ton brushing ! Barbie ! Cracha Bella

Un grognement assourdissant s'échappa de la Denali. Edward et moi nous postâmes face à elle. Rose s'approcha de Tanya, la prit par le cou et la colla au mur. Alice tenta de calmer sa sœur.

_ Ne parle pas de ce que tu ne connais pas. Si tu t'attaques à Bella, tu t'attaques à moi. C'est ma petite sœur ! Alors laisse-la tranquille ! On supporte ta jalousie et ta méchanceté envers Bella depuis seulement quelques heures. Mais là je craque ! Alice est à deux doigts de t'étriper. Si tu ne veux pas te mettre ta famille à dos. Ferme là !

Tanya tentait désespérément de se défaire de Rose. Elle grognait, sa lèvre supérieure était retroussée. Ses yeux étaient noirs de colère. Elle ne semblait pas écouter un mot des menaces de Rosalie, trop concentrée qu'elle était de vouloir s'en prendre à Bella.

Soudain, aussi vite qu'elle l'avait attrapé, Rose finit par lâcher Tanya, et retourner jouer avec Jazz et Emmett à la Wii. Elle voulait faire de la boxe. Quelle femme ! Bella de son côté s'était décontractée. Mais je ne relâchai pas ma vigilance.

_ Si tu restes, tu auras SA mort sur la conscience ! Tu n'es qu'une gamine, pourrie, gâté, 
capricieuse, et égoïste ! Tu ne mérites pas d'être dans cette maison ! Cracha Tanya

Bella se jeta sur elle, sans que nous puissions intervenir. Elle lui décocha deux droites, dans son joli minois, avant que Tanya la balourde contre un mur. La cloison s'explosa sous l'impact. Il y eut un bruit sourd et Bella s'effondra. Je me jetai sur la Denali, avec Emmett. Jane et les autres se postèrent autour d'elle, en position d'attaque. Edward se précipita vers sa fiancée, avec Esmè. Edward appela son père. Heureusement qu'Aro n'était pas là. Esmè se leva furibonde, ses yeux noirs comme l'ébène. Edward s'accrocha à sa belle. Une chance pour Tanya.

_ Tu n'es plus la bienvenue dans cette maison Tanya ! Tant que ta jalousie t'aveuglera ! Touche encore à un seul de mes enfants, et c'est moi qui te démembre !

_ Tanya ! Tu me déçois ! Comment as-tu pu ?! Cria Eleazar

_ Elle m'a attaquée. Se défendit-elle.

_ Seulement, parce que tu lui as dit des choses horribles. J'aime Bella, et ça tu ne peux rien y faire ! Tu étais ma meilleure amie. Désormais tu n'es plus rien. Si elle a quoi que se soit ! J'te jure que j'te tue ! Je ne te le pardonnerai jamais ! Maintenant sors de chez nous ! Avant que je ne change d'avis et que je te tue ! Menaça Edward

_ Mais…Contesta t-elle.

_ Dégage ! Beugla Em'

Elle partit. Nous entourâmes Bella. Carlisle ordonna à Edward de la monter dans sa chambre.

POV DE CARLISLE

Cette histoire n'aurait jamais du arriver. Nous savions tous que Tanya ne supporterait pas de voir Edward et Bella, réunis. On aurait du être plus attentifs. On était trop accaparé par cette histoire de prophétie. Les résultats n'étaient pas encore aux complets. Nous n'avions pas découvert grand-chose. Mise à part qu'elle possédait des hormones. Mais à un taux tellement bas, que ça tiendrait vraiment du miracle si elle tombait enceinte. Mais nous devions attendre le lendemain pour le reste des examens. La science ne se base pas sur des miracles. Edward était inquiet. Il déposa Bella sur leur lit, et caressa son front, puis descendit sa main le long de son bras. Il s'attarda sur le bleu qu'elle avait, suite au garrot. Bella semblait sonnée. Je levai une de ses paupières, et l'aveuglai. Ses pupilles réagissaient. Je demandai à Edward de l'asseoir, afin de vérifier si elle n'était pas blessée, au niveau de sa tête, et de son dos. J'inspectai son crane, une bosse avait fait son apparition au niveau de sa nuque. Mais c'était un demi-vampire, donc ça n'avait pas l'air trop grave. Néanmoins cela expliquait sa perte de conscience. Son dos, lui était rougi par la force de l'impact. Mais rien d'inquiétant. Je rallongeai Bella, avec l'aide d'Edward.

_ Tout va bien, Edward. Le choc lui a fait perdre conscience. Mais elle ne devrait plus tarder à s'éveiller. Je sais que cette situation est compliquée, mon fils. Mais tout finira par s'arranger. Fais-moi confiance. Il ne disait rien, se contentant de déposer un simple baiser sur le front de Bella. Puis lui replaça une mèche de cheveux. Esmè arriva à ce moment là.

_ Carlisle, comment va-t-elle ? On se demande si…S'enquit t-elle.

_ Tu peux rassurer tout le monde, ça devrait aller.

_ Autre chose. Je pourrais savoir ce qu'il se passe depuis tout à l'heure. J'aime Bella, comme si c'était ma fille. Et j'exige de savoir !

_ Esmè. Supplia Edward.

_ Non, mon fils ! Parle ! Dit-elle en s'installant sur le lit.

Edward connaissait aussi bien que moi ses besoins maternels. C'était pour cela qu'on ne voulait rien dire avant d'en avoir la certitude. Edward lui raconta notre entretien avec Aro et Marcus, ne lui épargnant aucun détail. Il nous expliqua, avec une grande difficulté sa gène, pour avoir rejeté Bella. Alors qu'elle le désirait. Il avait besoin de se confier à nous, ses parents. Esmè le prit dans ses bras, compatissante. Mais elle lui expliqua que Bella avait son mot à dire, qu'il ne pourrait pas lui refuser ce qu'elle demandait, simplement parce qu'il avait peur de la suite. Je voulais les aider, afin que l'on puisse trouver une solution. Je savais aussi que Bella obtenait toujours ce qu'elle voulait d'Edward. Les hommes sont faibles face à leur moitié. J'en étais un parfait exemple. Bella commençait à sortir du brouillard.

_ Tout va bien, mon amour. La rassura Edward.

_ Tanya ? Marmonna t-elle.

_ Elle est partie. Expliqua t-il

_ Oh mon dieu Edward. Je suis désolée. Je n'aurais jamais du réagir aussi violement. S'excusa t-elle

_ Non, elle n'avait pas à te parler comme ça. Affirma Edward

_ J'ai un de ces mal au crane !

_ Tu t'es pris un mur en béton. Ca ne doit pas faire du bien. M'exclamai-je.

Elle nous sourit, puis Esmè et moi quittâmes la chambre. Nous souhaitions que tout le monde soit rassuré. Les prochains jours s'annonçaient difficiles.
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Trad :
_* Ca suffit, Je n'en peux plus, tu m'énerve ! Je ne suis pas une petite chose fragile ! T'as compris ! Je n'ai pas peur ! Je suis libre
_ Merde ! Ecoute, Bella !
_ Non ! Lâche-moi !
_ Bella ! Attends !

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