dimanche 4 avril 2010

26 Retour sur terre (S'éveiller)



POV D'EDWARD

Bella dormait nue dans mes bras, je ne pourrai jamais oublier cette nuit. Ce que j'avais ressenti était indescriptible. Enfin au vue de l'état de la tête de lit, c'était intense et puissant. J'avais beaucoup de mal à comprendre Emmett et Rosalie avant, mais après cette expérience j'avoue que je saisissais mieux leur irrémédiable envie de faire l'amour. Elle m'avait offert un abandon total. Je la dévorai du regard, mes yeux s'aventurant sur sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration. Il fallait que je me calme ou je risquais de lui sauter dessus, et je préférais qu'elle prenne les devants pour l'instant. J'avais eu beaucoup de mal à me contenir cette nuit car les rêves de Bella étaient très explicites. Je n'avais jamais été aussi angoissé par le réveil de Bella que ce matin-là. Elle commençait à remuer doucement, elle passa une de ses mains sur mon torse dénudé, je pouffai intérieurement en repensant au matin où elle s'était réveillée dans cette position. Elle avait été gênée et avait rougi. On avait parcouru du chemin depuis. Puis mon ange ouvrit les yeux. Elle se releva sur son coude, me fit le plus beau des sourires et m'embrassa langoureusement. Je la repoussais doucement, elle émit un grognement de frustration.

_ Bonjour mon amour.

_ Bonjour. Ronchonna-t-elle.

_ On devrait peut-être parler de ce qui s'est passé non ? Demandai-je.

_ Edward il n'y a rien à dire à part que c'était merveilleux et que je t'aime.

_ Ca l'était pour moi aussi. La rassurai-je.

_ Alors on a tout dit espèce de rabat-joie !

Elle se jeta sur mes lèvres et se positionna à califourchon sur moi. Voilà j'avais passé ma nuit à essayer de résister à l'appel de son corps et elle venait à l'instant, en moins de dix secondes d'anéantir mon self-control. Alors nous repartîmes tous deux vers les délices de la passion. Du coup j'en profitai pour achever totalement la tête de lit. Seigneur elle finirait par avoir ma peau. Quand nous sortîmes du lit, la matinée était déjà bien entamée. Je lui proposai d'inaugurer la baignoire, soit disant pour gagner du temps. J'étais sur et certain que jamais je ne me rassasierai d'elle. Elle sortit de la salle de bain en éclatant de rire.

_ C'est de ta faute tout ça, tu me fais trop d'effet. Râlai-je.

_ Je paierai la moitié des réparations, entre la tête de lit et le carrelage de la salle de bain. J'ai peur que tu finisses sur la paille, si on reste ici plus longtemps. S'esclaffa-t-elle.

_ Il vaut mieux que se soit le mobilier et la déco que toi !

_ Je t'aime Edward Cullen !

Elle venait de me sauter dans les bras et m'embrassait passionnément. Je répondis à son baiser avec ferveur. Mais la reposai délicatement sur le sol. Car je savais que le mobilier de la suite en pâtirait à nouveau. Je lui expliquai qu'il était temps de rentrer à Voltera. Bella n'était guère enchantée par l'idée. Nous nous dirigeâmes vers la réception. Je reçus un SMS de la part d'Alice pour m'informer de la somme des dégâts et payai en conséquence. Bella désapprouvait, voulant payer sa part. Mais je refusai avec véhémence. Elle ronchonna et fit sa moue boudeuse. Je l'emmenai devant l'hôtel pour attendre le voiturier. La neige avait recouvert la ville mais il nous informa que les axes routiers étaient dégagés. Elle s'assit sans un mot. Par moment elle avait vraiment un fichu caractère.

_ Tu comptes me faire la tête jusqu'au siècle prochain ? Juste pour une note d'hôtel ?

_ On aurait pu partager. Maugréa- t-elle.

_ Bah voyons, Bella l'argent n'est pas un problème.

_ Pour moi non plus, je te signale.

_ Mais je suis ton petit ami alors c'est normal.

_ Edward c'était comme ça au vingtième siècle ! Mets-toi à la page un peu !

_ Ca fait partie de mon éducation.

_ Quoi ? Emmener des filles à l'hôtel, fait parti de ton éducation ?

Je stoppai la voiture sur le bas coté. Je savais pourquoi elle réagissait ainsi et j'étais persuadé que ça n'avait aucun rapport avec la note. Elle angoissait à l'idée de rentrer. Elle tentait de passer ses nerfs sur moi. Mais je préférai avoir une vraie conversation sur le sujet. Plutôt que de me disputer pour un faux problème.

_ Bella, ta crise n'a rien à voir avec la note d'hôtel, je me trompe ?

Elle baissa les yeux et regarda ses pieds. Son pouls s'accéléra légèrement. Elle se mordit 
furieusement la lèvre et joua avec ses doigts.

_ Désolée. Tu as raison. Je ne devrai pas m'en prendre à toi. Mais c'est juste que…

_ Que quoi mon amour ?

_ On va rentrer au château et après hein ? Toutes les choses que j'ai tenté d'oublier à Florence avec toi vont revenir. Ma belle-mère et ses complots ! Les manipulations de mon père ! Il y aura la guerre et je ne veux pas te perdre !

Voilà ce qui l'inquiétait, elle avait peur pour moi. Peur de quoi ? Que je disparaisse ou que je meure? Bien sur que oui, la connaissant. Il fallait toujours que les autres passent avant elle. Désormais elle pleurait, je détachai ma ceinture et la pris dans mes bras pour qu'elle se calme.

_ Bella, rassure-toi. Tu ne me perdras pas, je te le promets. On se fiance comme le veut ton père et on rentre à Forks si tu veux.

_ Edward, il va revenir ! Je le sais ! Je le sens ! J'ai peur qu'il veuille te détruire, s'il sait pour nous deux. Il ne le permettra pas ! Tu comprends.

_ Bella, calme-toi. Tout va bien se passer. Il est hors de question que je te laisse. D'accord. Je ne le laisserai pas t'approcher ! Tu m'entends ?

Elle dodelina de la tête, je séchai ses larmes du bout des doigts. Puis déposai un baiser tendre sur sa bouche. Elle resta blottie contre moi un petit moment. Elle prit une grande inspiration et mit fin à notre étreinte. Je redémarrai, malgré le fait que les routes étaient déneigées, il subsistait des saletés, du coup je ne pouvais pas rouler aussi vite que je le souhaitais. Bella plongeait lentement dans le sommeil, sa tête reposant sur mon épaule. Elle semblait aller un peu mieux. J'appréhendais, moi aussi, le retour à Voltera, mais pas pour les même raisons. Je pensais aux retrouvailles entre Bella et son père, je savais qu'elles risquaient d'être houleuses. Il fallait que je trouve un moyen de confondre Sulpicia. Nous devions tirer un trait sur le passé malheureux de Bella. Nous arrivions déjà aux alentours du château. Je m'arrêtai et embrassai Bella sur le sommet de la tête. Elle s'éveilla et me regarda d'un œil triste, cherchant le réconfort. Je pris son visage en coupe et plongeai mes yeux dans les siens.

_ Bella, respire. Je suis là et tout ira bien, je reste près de toi.

Elle inspira un bon bol d'air. Je lui ouvris la portière et lui tendis la main pour qu'elle sorte. Nous nous dirigeâmes vers le château, je passai mon bras autour de ses épaules, je voulais la rassurer. Mais c'était aussi une façon de dire qu'elle était avec moi et que quiconque s'attaquait à elle, s'attaquait aussi à moi. Démétri nous attendait, il avait du être prévenu par Alice. Bella se détacha de moi et enlaça son presque frère. Il lui rendit son étreinte. Puis me serra la main. Bella retourna dans mes bras et cacha sa tête dans mon épaule. Quand j'aperçus une tornade brune s'approcher de nous, Bella releva la tête et vit Alice. Ma sœur se jeta dans ses bras, la faisant basculer, je la retins. Alice lui prit les mains et se mit à sauter dans tous les sens. Le reste de la famille arriva bientôt, Emmett quant à lui, fit décoller ma future fiancée du sol. Heureusement que les autres étaient moins démonstratifs et se contentaient d'une accolade. Parce que je ne crois pas que son cœur en aurait supporté davantage. Nous avions traversé le parc, Marcus et Aro l'attendaient devant la grande porte d'entrée. Marcus embrassa sa nièce sur le front. Aro s'avança vers sa fille, mais elle fit un pas en arrière. Ses pensés me parvenaient.

Même un glaçon serait plus chaleureux que Bella à cet instant. Je crois qu'elle m'en veut vraiment. Moi qui m'inquiétais pour sa sécurité ! J'aurais mieux fait de m'inquiéter pour son ressentiment à mon propos. Bah je suis pas sorti de l'auberge ! Mais attend voir cette manière qu'elle a de le regarder, ses yeux sont pétillants. Et luiil la dévore littéralement des yeux…Au seigneur, et puis cette façon qu'elle a de se cacher dans son épaule ! Bon dieu ! Bon dieu...Ils ont fait l'am…

D'accord, il avait déjà tout compris. Aro tendit la main vers moi, pour que je la serre. Je ne pouvais décemment pas refuser la poignée de main du père de ma future fiancée. Alors j'acceptai. Il plongea dans mes souvenirs et arriva directement à la nuit d'avant. Il en vit une bonne partie. Je crois que si j'avais pu rougir, je l'aurais fait ! Mais Bella avait compris et tapa la main de son père. Il lâcha prise. Ses pensées, elles, étaient claires.

Nom de dieu ! Bella a…Edward, tu aurais…Enfin…j'sais pas moi…Merde ! Ma petite fille ! Quand je parlais de protection rapprochée, je ne pensais pas au sens propre ! Edward, on va avoir une petite conversation tous les deux à propos de ma fille !

Bella le regarda avec fureur et une folle envie de le démembrer. Je poussai Bella pour l'accompagner jusqu'à sa chambre. Alec et Jane nous rejoignirent. Jane prit Bella par le bras et accéléra le pas pour nous distancer.

_ Alors Florence ? Chuchota Jane.

_ Très instructif culturellement. Affirma Bella.

_ Je ne te parlai pas culture, Bella.

_ Bah moi oui. J'ai rien à dire. T'es trop curieuse.

_ Quoi tu veux me faire croire, que tu as rendu dingue, ton père juste pour une visite touristique ?
_ Tout à fait !

Jane n'insista pas voyant que la conversation ne mènerait à rien. Puis nous arrivâmes devant sa chambre et Démétri ouvrit la porte tandis que Jane et Alec se postaient de chaque coté de la porte, sous l'œil inquisiteur de Bella.

_ Je peux savoir ce que vous faites ? Demanda Bella.

_ Notre job, princesse. Répondit Alex.

_ Mais qu'est ce qui se passe ici ?

_ Rien de grave rassure-toi. Disons que ton père a voulu renforcer ta sécurité.

_ Et ça lui a pris comme ça, comme une envie de pisser ? Arrête de me prendre pour une idiote Dém' ! Ait un peu plus de respect pour mon intelligence !

_ Ecoute, je ne sais rien, Aro m'a demandé de renforcer la sécurité et c'est ce que je fais ! Alors si tu veux des détails parle-lui.

Décidément Aro accumulait les bourdes. Ce n'était vraiment pas le meilleur moyen pour se réconcilier avec Bella. Elle avait vécu un petit peu plus de vingt quatre heures sans garde rapprochée. Je savais qu'elle avait vraiment apprécié. Alors là, avec trois sur le dos pour son retour, ça faisait beaucoup. Mais je redoutais le moment où elle allait trouver son père, pour avoir une explication. Pour l'instant elle était en colère. Je sentais qu'il ne lui fallait pas grand-chose pour plier bagage et quitter Voltera. Elle tournait comme un lion en cage, en pestant après son père.

_ Bella, tu pourrais te calmer cinq minutes, s'il te plait !

_ Et s'il me plait pas d'abord Démétri !!

_ Tu devrais aller chasser, je pense.

_ Mon amour, Démétri a raison, va chasser.

_ Mais je…Et toi ?

_ Tu veux que je t'accompagne ? Demandai-je, surpris.

_ Bah en fait, je sais pas si j'ai envie que tu me voies.

_ De toute façon tu n'iras pas toute seule, ça c'est clair !!

_ Eh !! C'est de l'abus de pouvoir Dém' !!

_ Non, ce sont les ordres, alors ou il t'accompagne ou c'est moi !

Elle maugréa et sortit de la chambre, furax. Vraiment en colère. Elle courait presque. Je la suivis, sachant pertinemment où elle se rendait. Je n'étais pas le seul dans ce cas Démétri et les autres nous suivaient. Je sentis que son cœur s'accélérait à chaque pas. Elle arriva devant la porte de la grande salle, les poings serrés. Elle allait pour ouvrir la porte, quand je la retins. Elle me regarda avec sévérité. Alors je la soulevai du sol et l'emmenai à l'extérieur. Elle se débattit dans mes bras, et cria pour que je la relâche. Mais je savais que je ne devais pas délivrer son corps de mon étreinte. Puis une fois assez éloigné, je la libérai. Elle se retourna et me fit face, Bella tentait de me dépasser, mais je l'en empêchai. Ses yeux étaient noirs comme l'ébène. Je maintins mon regard encré dans le sien. Elle ne comprenait pas pourquoi j'avais fait ça. Les autres venaient d'arriver, les pensées d'Alec et de Jane étaient complètement affolées. Démétri était plus calme. Le reste des Cullen ne tarda pas. Alice avait vu ce qui se serait passé si Bella était entrée voir son père. Après une violente dispute elle aurait quitté l'Italie et ne serait plus jamais revenue. Il valait mieux l'éviter. Je comprenais sa colère envers son père aisément. Elle en avait marre qu'il régisse sa vie au détriment de ses envies et de ses besoins. Elle ne supportait plus toute cette attention autour d'elle.

_ Mais bon dieu Edward ! Qu'est ce qui t'a pris !

_ Bella, il faut que tu te calmes. C'était une très mauvaise idée d'aller le voir dans cet état. Ca aurait mal tourné et tu le sais !

_ Mais je ne t'ai rien demandé !

Ca y était, elle était vraiment en colère, Jasper me le fit comprendre par son esprit.
Edward, fais gaffe, tu marches sur des œufs.

Esmèe, Carlisle et Rose étaient très angoissés. Emmett pouffait comme un gosse de dix ans.

Tu veux que je te défende frérot ? Pensa-t-il.

Alors j'osai poser mes mains le long de ses bras, pour tenter d'atténuer sa rage, mais elle me rejeta. Je fis signe aux curieux de se retirer. Bien sur, Emmett avait décidé de rester pour assister au spectacle. Il rigolait comme un bossu devant la moue boudeuse de Bella.

_ Emmett. Grondai-je.

_ Bah quoi ? Il faut bien que je reste pour la ceinturer, ça commence à être une habitude, 
désormais. Il faut bien que je te protège de ta future fiancée. Rigola-t-il.

_ La ferme Emmett ! Criâmes-nous Bella et moi. Barre-toi ! Rajoutai-je.

_ Oh la la, pour une fois qu'on pouvait assister à quelque chose de drôle ! Aie ! S'exclama-t-il.

_ Tu l'as bien mérité celle-là ! Triple idiot ! Déclara Rose, après lui avoir asséné un coup derrière la tête.

Enfin nous étions seuls, Bella paraissait un peu moins énervée. Mais son regard était dur. La colère la rendait magnifique. J'avais envie d'elle, alors que Bella devait vouloir m'étriper. Je m'approchai d'elle, et posai le bout de mes doigts sur sa joue, Bella repoussa ceux-ci d'un geste froid. Alors je me risquai à la prendre par la taille et à l'approcher de moi. Bella leva ses petits poings et tapa sur mon torse. Des larmesd'amertume roulaient sur ses joues. Les coups ralentissaient au fur et à mesureque les secondes passaient. Je ne sentais pratiquement rien. Mais le retour sur Terre était difficile pour elle, ces vingt quatre heures de liberté lui semblaient n'être qu'un rêve. Puis elle leva sa tête vers moi, cessant ses heurts sur mon corps, et se jeta sur mes lèvres dans un baiser fiévreux et désespéré. Elle me fit reculer doucement et me colla dos à un arbre. Je changeai nos positions sans quitter ses lèvres un seul instant. Je savais ce dont elle avait besoin à cet instant. Car moi-même, c'était ce que je désirais. Alors je la soulevai et elle enroula ses jambes autours de moi. Je remerciai Alice intérieurement de ne lui avoir mis que des jupes dans ce sac. Notre envie se faisait plus pressante et nous succombâmes encore une fois à la passion.

Finalement le caractère changeant des vampires n'était pas un mal en soit, du moins à ce moment précis.

POV DE BELLA

Bon dieu ! C'était fou l'effet qu'Edward avait sur moi J'avais du mal à me concentrer sur autre chose que son corps et sa bouche. Ce que j'avais ressenti la nuit dernière était magique. J'avais eu peur un instant que mon esprit regrette, mais en fait c'était tout à fait l'inverse. Je ressentais comme une libération. L'amour d'Edward et le passage à l'acte m'avaient débarrassée de mes appréhensions. Je voulais que mon passé soit enterré, pour ne vivre que le présent avec lui. Mais le rêve avait pris fin, une fois rentrée à Voltera. Mon père s'était pointé la bouche en cœur. J'avais lu dans ses pensées pour savoir comment il avait réfléchi à ce qui s'était passé. Mais la seule chose qui l'importait c'était de savoir si j'avais fait l'amour avec Edward ! Nan mais de quoi je me mêle ?! J'étais intervenue mais pas assez rapidement je crois.

Non mais il délirait ou quoi ? Le sang humain le rendait dingue, je ne voyais que ça comme explication. Il m'avait de surcroit affublée les trois mousquetaires en guise de sécurité supplémentaire. Franchement je ne pouvais pas espérer mieux pour mon retour. J'avais eu une de ses envies de lui dire le fond de ma pensée. Edward m'en avait empêchée, ma colère avait redoublé d'intensité. Non mais ! Me faire ça à moi, comment avait-t-il osé !? Il essayait de me calmer par tous les moyens, mais je ne voulais pas qu'il gagne cette partie. Mais ses yeux, son odeur, sa voix et sa bouche, tout était chez lui un appel au désir et à l'amour. Mon courroux me faisait pleurer, j'avais besoin d'extérioriser cette violence, alors je tambourinais son torse avec mes poings pour évacuer ma rage. Comprenant enfin que ma colère n'avait rien avoir avec lui, je m'arrêtai et croisai son regard d'ambre, qui s'assombrissait. Je me précipitai avec fougue sur sa bouche. Pourquoi ? J'en savais rien, je voulais tout simplement sentir ses lèvres sur mon corps. C'était une façon aussi de me prouver que je n'avais pas rêvé pendant ce tête-à-tête à Florence. Il prit les commandes, et nous envoya tous d'eux vers le plaisir infini.

J'étais dans ses bras, le seul endroit où je me sentais bien pour dire vrai. Je sentais qu'il était temps que j'aille chasser, ma soif devenait plus grande à chaque minute. Je me demandai si les relations intimes n'y étaient pas pour quelque chose. Je me défis de ses bras à contre cœur et me rajustai, tandis qu'Edward faisait de même de son coté. Une fois prête, il s'approcha de moi et me donna un baiser plein de tendresse, mon corps frissonnait déjà.

Edward ! Nom d'un chien ! Arrête ça tout de suite, ou on n'en sortira jamais ! Je ne pense qu'à sa bouche et ses mains sur mon corps. Je suis devenue nympho ! Pensai-je.

_ On y va ? Demanda-t-il.

_ Euh…Quoi faire ?

_ Chasser. T'en as besoin et moi aussi.

_ Tu veux dire toi…et…moi ?

_ Allez, après tout, je ne vois vraiment pas où est le problème ?

_ J'en sais rien.

_ Alors on est partis !

Il me prit la main et nous nous enfonçâmes dans l'épaisse forêt. Edward avait adapté sa vitesse à la mienne. Je le regardais par moment, ne pouvant m'empêcher de l'admirer. Tel Apollon conduisant son char, il était si magnifique. Puis il ralentissait et me donnait un baisemain avant de nous séparer. J'humai l'air à la recherche d'une proie en priant de ne pas tomber sur une marmotte emballant du chocolat. Quand une odeur alléchante me frappa. Je me laissai guider par mon instinct. L'humain avait laissé place au vampire avide de sang. La bête avait faim et il fallait qu'elle se nourrisse. L'odeur m'appelait de plus en plus, je me rapprochai de ma future victime. Le monstre en moi réclamait son tribut et je devais le lui donner. Mes pas se faisaient plus légers. J'avançai désormais à pas feutrés, vers ma petite victime. Je cessai de respirer, mon corps se positionnait en d'attaque. Il était là, ignorant qu'il vivait ses derniers instants, mais moi je savais. Un bruit le fit réagir. Il redressa la tête, les oreilles dressées, prêt à s'enfuir. Mais la bête immonde, qui se terrait au fond de moi, s'était déjà jetée sur lui. Enfonçant ses crocs dans la carotide de l'animal. Le sang chaud coulait abondamment au fond de ma gorge. J'haïssais tuer autant que je pouvais adorer la sensation que me procurait ce liquide chaud.

Ce lynx ne me suffisait pas, alors je continuais ma quête. Au moment d'achever mon troisième repas, mon attention fut portée vers autre chose, permettant à l'animal de renverser la situation. Un grognement sourd se fit entendre, l'animal se sentait prit au piège. Il grognait et feulait, alors je me mis en position d'attaque. Nous tournâmes l'un en face de l'autre dans une danse macabre. Puis il se jeta sur moi, toutes griffes dehors et gueule ouverte. Alors je fis de même et le plaquai dos au sol. J'écrasai mes crocs sur sa gorge et me repus de ce liquide nourricier. J'avais gagné, mais n'en retirai aucune gloire. Je repoussai la carcasse. C'était le moment que j'appréciais le moins : voir mon œuvre. Cette pauvre bête avait péri, juste pour mon besoin personnel. Je sautai sur mes jambes et me retournai en m'époussetant et croisai son regard. C'était donc lui qui avait grogné. Depuis quand m'observait-il comme ça ? Je sentis aussitôt mes joues s'empourprer. J'étais gênée, je n'arrivais vraiment pas à assumer cette partie de moi. Il le sentit et approcha ses lèvres des miennes pour m'embrasser.

_ Alors ta chasse ? Demanda-t-il.

_ Un repas en moins à faire.

_ Comme ça, tu aimes les lynx ?

_ C'est meilleur que les castors.

Il partit d'un grand éclat de rire et me serra contre lui. J'avais fait des progrès, j'arrivai à rigoler de ma dernière chasse à Forks. Je badinai avec lui.

_ Et toi ? Demandai-je.

_ Bonne et instructive. Rigola- t-il.

_ Je me suis doutée que c'était toi qui grognais.

_ J'ai vu le moment où j'allais te sauver de ce gros chat. S'esclaffa t-il.

_ Mais c'est de ta faute, c'est toi qui es venu perturber ma mise à mort d'abord ! Je m'en suis très bien sortie toute seule !

_ J'ai vu ça. Tu sais que t'es trop sexy quand tu chasses ? Dit-il d'une voix suave.

Je déglutis difficilement. Mes joues recommençaient à me chauffer. Edward dégageait un tel magnétisme. Je savais que jamais je ne pourrais lui résister. Je sentais tout mon être trembler de désir. Il posa ses mains sur mes hancheset me serra contre lui fermement, déposant une myriade de baisers dans mon cou. J'haletai, mon cœur s'accélérait. J'allais m'évanouir.

_ Edw…ard. Balbutiai-je.

_ Oui, mon amour. Dit-il d'une voix rauque.

_ Je…Crois…Que…

Oh sainte Marie mère de Dieu, j'arrive même plus à faire des phrases maintenant ! Mais ses lèvres, c'est un supplice. Son souffle. Pourquoi parler ? Arrête de penser ! Profite ! Ouais faire ça profiter !

_ Tu crois quoi ma Bella ?

Oh puis zut ! Je ne crois plus rien !

J'accrochai mes mains dans ses cheveux et y fourrageai avec passion. Je sentis que sa respiration était aussi rapide que la mienne. Je le désirai autant qu'il me désirait. A ce rythme là, on n'était pas près de rentrer au château. Quoi que finalement c'était pas vraiment un problème pour moi. Franchement, ça n'avait plus aucune espèce d'importance.

_ Vous savez tous les deux. Y a un truc que les humains appellent un lit, pour faire ce genre de choses. Rigola Emmett.

Oh ! Oh ! Mauvaise mayonnaise ! Non, tout mais pas ça ! Pas lui ! Voilà ma chère Bella, la raison pour laquelle, il fallait s'arrêter ! Emmett !

J'enfouis ma tête dans le torse d'Edward, pour ne pas croiser le regard d'Emmett. Je devais avoir de la fumée qui me sortait des oreilles tellement j'étais rouge. Mon amoureux releva la tête vers son frère. Il grognait de désappointement.

_ Alors Bella c'était quoi aujourd'hui ? Un chat sauvage ? Un renard ?

_ Non, toi si tu continue !! Grondai-je.

_ Edward protège moi ! J'ai peur !

_ Quand on est pas foutu de faire la différence entre un sanglier et un cochon, on l'a ferme !! Grogna Edward.

_ Hein ? Quoi ? Comment ? Rose !

_ Tu l'as bien cherché ! Laisse-les tranquille ! Sinon, tu n'es pas prêt de voir de si tôt, à quoi ressemble un lit, Emmett Cullen !

Emmett ronchonna, Edward jubila, et Rose avait un petit sourire moqueur. Moi je me planquais toujours dans le torse de mon Adonis. Mon quart d'heure de honte se lisant encore sur mon visage. Etre moitié humaine n'avait franchement pas que des avantages. Rosalie m'embarqua par le bras me séparant de l'homme de ma vie. Elle avait ce petit air qui voulait dire « t'as plein de choses à me raconter » Emmett et Edward partirent d'un coté, à mon grand désespoir. Quant à nous, nous allâmes dans une autre direction. Alice était en face de nous, trépignant d'impatience en nous bombardant de boule de neige. Rose lui lança un regard désapprobateur. En gros c'était « touche moi et t'es morte » Alice stoppa son petit jeu et commença à sauter dans tous les coins. Comme à son habitude dès qu'elle était excitée par un événement ! C'est-à-dire très souvent !

_ Oh jolie Bella. Contente de te voir ! Tu as réussi à te décrocher de la bouche de mon frère ?

_ Hey !!

_ Emmett est tombé à pique ! Fallait qu'on te voie, c'est vrai. Faut qu'on parle.

Pitié de quoi elles veulent parler ? Je me doute que ça n'a aucun rapport avec la cuisine !

Respire Bella ! Je veux te parler de tes fiançailles ! Les questions, dirons nous, plus personnels arriverons plus tard !

_ Alice ! Râlai-je.

_ Bon tu te fiances dans trois jours et les invités vont commencer à arriver dans deux jours. Alors il faut voir les derniers détails.

_ Du genre quoi ? La pièce montée d'humain qu'ils serviront !!

_ Bella tu pourrais arrêter les sarcasmes cinq minutes ! Non je parlais de ta coiffure, de ta robe à ajuster, de ton maquillage, le morceau de violon que tu vas jouer etc…

_ Oh oui que des choses vachement vitales !

_ Bella, tu m'aimes donc si peu ? Pleurnicha-t-elle.

Et c'est partie en avant les violons, avant la fin c'est moi la méchante de service. Sacrée Alice elle serait capable de vendre des glaces à des esquimaux !

_ Désolée, mais je préférerais être à la partie où on retourne à Forks !

Alors elles m'expliquèrent ce qu'elles comptaient faire avec mes cheveux et le reste de mes attributs. La mise en scène jusqu'à la bénédiction des trois rois.

_ Et pour le morceau de violon ? Demanda Alice.

_ Je trouvais que la marche funèbre était une bonne idée !

_ BELLA ! Hurlèrent-elles.

_ Bah quoi ?

_ Tu aimes Edward non ?

_ Bien sur que oui, la question ne se pose pas. J'aime pas être manipulée c'est tout !

_ Réfléchis pour le morceau de violon, et passons au plus important ! Dit Alice.

_ Ouais ! Alors toi et Edward c'était comment ? Demanda Rose.

_ Je crois pas que c'est le genre de conversation que j'ai envie d'aborder.

_ Bientôt on sera sœur, alors raconte.

_ Alice, t'as déjà tout vu !

_ Non c'est pas vrai ! Je sais ne pas dépasser les limites de la vie privée !
_ Bah voyons !

_ On ne veut pas les détails, juste savoir ce que tu as ressenti ! Si Edward est… Comment dire. Balbutia Alice.

_ Si c'est un bon amant ! Trancha Rose.

_ Non mais est-ce-que je vous demande moi si votre grand-mère fait du vélo ?

_ Bella, nos grands-mères sont mortes depuis un moment ! Rigola Rosalie.

_ Vous savez quoi, vous aviez raison. Tout c'est bien passé, Edward a été merveilleux. Il réussit tout ce qu'il entreprend. Satisfaites ?!

_ Je le savais !! S'écria Rose. Oh oui je le savais !

Je prenais mon cent cinquantième fare de la journée, mais elles semblaient heureuses. Finalement, elles me lâcheraient peut-être avec ça dans le futur ! J'en doutais. Mais l'espoir fait vivre après tout.

POV d'EDWARD

Emmett voulait tout savoir ! Je l'avais lu en lui. Le fait de nous avoir surpris dans la forêt avait aiguisé sa curiosité. Il voulait des détails que je ne lui donnerai jamais. Ça ne regardait que Bella et moi. J'avais du mal à croire que notre relation en était déjà là. Les choses me paraissaient bizarrement très naturelles. Comme si nos vies ne pouvaient être vécues séparément. Mais depuis que j'avais goûté au fruit défendu, je n'avais qu'une seule idée, m'y replonger corps et âme. Les courbes de son corps étaient un appel à la luxure. Je ne pouvais pas y résister. C'était ma mante religieuse, en moins tragique cela va sans dire.

_ Edward calme-toi ! Tu pourrais être responsable de la fonte de la banquise, rien qu'avec la « chaleur » que tu dégages. Expliqua Jazz.

_ Ca y est ! Ca fait quelque chose de nous dire que notre petit frère est devenu un homme. Hein Jazz ! J'en pleurerai presque, tellement je désespérais que ça arrive un jour.

_ Bon vous avez finis ? Râlai-je.

Pris séparément, ils étaient déjà durs à supporter sur le sujet. Mais à deux c'était pire et je dirai même effrayant.

_ Comment ça s'est passé ? A priori elle est toujours entière ?

_Elle oui, mais la tête de lit et la salle de bain ont souffert. Rigola Jazz.
Décidément, Alice ne savait pas tenir sa langue avec Jasper. Emmett rigolait à s'en taper sur le ventre. Jazz pareil.

_ Bon l'avantage c'est que Jazz va pouvoir respirer. Dit Emmett.

_ Alors là je ne parierais pas mon régime végétarien dessus. Ronchonna Jazz.

_ Bon c'était comment ? Raconte. Demanda Emmett.

_ Quoi ?

_Edward, ne fais pas l'idiot, avec Bella ? Comment elle a réagi ? Ouais, parce que si Aro l'apprend, ce sera peut être la dernière occasion que tu auras d'en parler !

_ Primo, il le sait déjà et secundo, j'ai jamais ressenti un truc pareil. Je veux dire que c'est dingue comme sensation. J'avoue que le matin à son réveil, j'avais un peu d'appréhension. La peur qu'elle regrette, surement. Mais elle m'a prouvé le contraire, si je puis dire. Alors merci Emmett pour tes conseils. Mais abstiens-toi de tout commentaire.

_ Alors là tu peux toujours courir mec !!

Ca je le savais, mais qui ne tente rien, n'a rien. Nous repartîmes en direction des filles. Elle était là entourer de mes sœurs. Carlisle et Esmèe arrivaient vers nous bras dessus, bras dessous avec un grand sourire. Ma « mère » enlaça Bella tendrement. J'étais vraiment heureux à ce moment là. Tous ceux que j'aimais étaient réunis. J'avais l'impression que plus rien ne manquait à mon bonheur. Bella me fit un sourire complice et un clin d'œil. Mais elle se figea d'un coup, et regarda derrière moi. Je me retournai et croisai le regard haineux de Sulpicia, elle arborait un rictus sadique. Emmett et Rosalie grognèrent. Je fis un pas vers Bella pour la serrer dans mes bras et la retenir au cas où. J'avais bien fait.

Profitez bien de votre bonheur, tous les deux, je vous promets que ça ne dureras pas ! Vous souffrirez ! Soyez en sur ! Tu la perdras et tu te perdras toi-même Edward !

Mais là je sentis des bras me ceinturer, j'allais lui sauter dessus. Mais Jazz avait ressenti ma haine et bizarrement Bella se tenait face à moi et c'était elle qui m'empêchait d'y aller. Posant sa main sur mon torse. C'était le monde à l'envers. D'habitude c'était à moi de la retenir.

_ Edward, écoute-moi, laisse tomber mon amour. Elle n'en vaut pas la peine. On va pas tout gâcher pour elle.

_ Mais…

_ Je sais, Mais j'ai compris certaine chose grâce à toi.

_ Elle veut…

_ Je sais ce qu'elle veut Edward. On l'aura mais pas comme ça ! Elle n'attend que ça, pour me séparer de mon père. Alors on trouvera un moyen de dévoiler ses plans. Si on la tue maintenant. Mon père ne saura jamais la vérité.

_ On voit tout de suite qui tient la culotte dans votre couple. Lança Sulpicia.

_ Et dis-moi qui tient la tienne. Répondit Bella.

_ Alors là bien envoyé Bella. S'esclaffa Emm'.

_ Un jour on réglera toute cette histoire Sulpicia, t'emballes pas. Mais ce jour là se sera toi et moi. Que je sois demi-vampire, ne change rien. Tu verras ! En attendant va déverser ton venin ailleurs et dégage ! Tu me gâches la vue !

Elle avait dit ça avec un tel aplomb, elle avait mesuré chaque mot avec sang froid. Je n'avais pas besoin de lire dans ses pensées pour savoir que c'était vrai. Au fur et à mesure qu'elle parlait, elle s'avançait d'un pas assuré vers elle. Déterminé. Un changement avait opéré. Elle semblait avoir plus d'assurance que jamais. Son regard était froid et d'un noir profond. Les hostilités étaient ouvertes. Je craignis les retombées. Sulpicia ne laisserait jamais quelqu'un l'humilier de cette façon et encore moins Bella, qu'elle haïssait profondément. Je savais qu'elle l'affronterait un jour et ça me terrifiait. J'avais peur pour elle. Peur qu'elle meurt en se battant contre elle. Mais l'empêcher de se battre un jour contre elle était impossible, je le savais. Il y avait Félix aussi dans l'équation, tant qu'il ne serait pas détruit, il la hanterait. Cette menace était réelle et quelque chose me disait que la rencontre serait pour bientôt. Je le tuerai. Mais pour l'instant je voulais simplement la prendre dans mes bras, ce que je fis. Sulpicia s'éloigna de nous en rageant sous les huées d'Emmett et les sifflements de Jazz. Nous avions encore un peu de répit avant que tout se déclenche, alors autant profiter de l'instant présent. Je voulais être avec Bella et savourer ses moments.

Aucun commentaire: