samedi 3 avril 2010

10 Rencontre du 3ème type (S'éveiller)



POV D'EDWARD

Cela faisait quelques jours maintenant que Bella m'avait avoué qu'elle connaissait notre secret. Curieusement les choses étaient plus simples pour tout le monde. Elle m'autorisait à rester près d'elle toutes les nuits depuis ce jour. Elle dormait très peu, bizarrement, une à trois heures environs, ce qui n'était pas désagréable. Nous discutions beaucoup, mais j'avais appris à ne pas lui poser de questions sur sa nature ainsi que son passé. C'était assez déroutant. C'était ça le plus important et non pas de savoir qui elle avait été par le passé, et les choses si horribles qu'elle avait fait d'après elle. Pendant nos échanges nocturnes, elle jouait souvent du violon. Sa musique m'ensorcelait toujours autant. On aurait dit que les notes qui sortaient de son instrument étaient des chants d'amours. Juste pour moi. 

Je l'aimais chaque jour de plus en plus, sans savoir que c'était possible. Mais ma Bella était nécessaire à ma survie, comme le sang dont je m'abreuvais. Elle ne m'imposait qu'une seule et unique chose : que je sorte de sa maison le temps qu'elle se prépare. Ce qui me permettait d'aller me changer moi aussi. Elle avait aussi besoin de moment d'humanité. Du moins le supposais-je. Je savais aussi qu'elle n'était pas totalement heureuse. Car quand je revenais la voir des traces de larmes séchées étaient encore présentes sur ses joues.

Ensuite je l'emmenais au lycée avec ma Volvo. Les autres élèves avaient presque fini par s'habituer. Les quolibets continuaient, mais pas dans le même registre. Ils se demandaient combien de temps ça allait durer. Ils n'arrivaient toujours pas à comprendre comment elle avait fait pour me mettre « le grappin dessus ». S'ils savaient que c'était moi qui avais tout fait pour en arriver là. Ce qui les étonnait, c'était que personne ne nous avait vus nous embrasser. Donc du coup d'autres imaginaient que notre relation était une vaste plaisanterie. Les garçons tentaient quelque fois de légers rapprochements. Mais ils abandonnaient vite fait le navire quand ils me voyaient, moi ou un de notre fratrie arriver.

J'étais un peu embêté pour cette après midi. Je devais aller chasser et la perspective de laisser Bella seule ne me réjouissait pas du tout. Je n'allais pas très loin, mais trop loin de Bella. Il fallait que j'y aille surtout en prévision de notre rendez vous, juste pour être rassurer. Et puis cela faisait un moment que je ne m'y étais pas rendu. Alors je l'attendais comme d'habitude à la cafète. Elle arriva enfin.

_ Bella.

_ Salut. Dis-moi t'as encore fait fort avec le plateau. Tu veux que je grossisse ou quoi ?

_ Tu oublies toujours que la moitié est pour moi.

_ Bah voyons, suis-je bête ?

_ Alors quoi de neuf ?

_ Je pense que je n'ai pas envoyé le ballon assez fort dans la tête de Newton, ou alors il est maso.

_ Au contraire tu l'as peut-être tiré trop fort et il est encore plus dingue qu'avant.

_ Ouais bah cette après midi je me fais porter pâle. Au fait Emmett tient bon ?

_ De temps en temps des petits trucs lui échappent, mais dans l'ensemble c'est reposant. Merci encore.

_ C'est gentil mais je te l'ai dit, c'est un coup de chance.

_ N'empêche qu'il veut sa revanche. Alors réfléchis bien avant d'accepter. La dernière fois vous avez failli laisser un humain sur le carreau. Si tu pouvais éviter de l'encourager dans ses délires ce serait bien. Tu sais que je vais chasser avec lui cet après midi alors soit sage.

_ Je serai sage comme une image. Alice reste ?

_ Oui en plus elle voulait discuter avec toi. Je ne vais pas tarder.

_ C'est quoi ton mets préféré Edward ?

_ Le puma.

_ Animal rapide, gracieux et souple. Ça te définit pas trop mal.

_ Bon Eddy, on y va sinon faudra faire la queue au Fast Food. Surtout si tu veux rentrer ce soir pour faire….

_ Chut…. Emmett, t'oublies le pari.

_ Comment tu sais ce que j'allais dire Bella ?

_ Je commence à te connaître c'est tout.

Emmett avait raison nous devions y aller, je voulais être rentré pour six heures. Voir Bella. Voilà la seule chose dont j'avais besoin. Mais la chasse faisait partie de ce que j'étais.

_ Bella tu as promis. Sois sage.

_ Edward ! J'ai pas quatre ans.

_ Et ne fais rien à ce pauvre Newton pendant mon absence.

_ Oui tonton Emmett de toute manière je ne vais pas en sport.

Après avoir fait les dernières recommandations à Alice et Bella, ce fut peu enthousiaste que je montais dans le 4X4 d'Emmett. Je savais que je voulais rentrer auprès de Bella le plus rapidement possible.

POV DE BELLA

Il devait s'en aller à « cause de ses devoirs vampiriques ». Mais me laisser à la garde d'une nounou nommée Alice, franchement il exagérait ! Comme si j'avais attendu après lui pour savoir m'occuper de moi. Ses manières d'hyper protecteur, m'agaçaient sérieusement. Franchement je n'étais pas si fragile que ça. J'étais une grande fille et j'avais largement assez avec mon père sur le dos. Il fallait que je me débrouille pour me débarrasser d'Alice. Elle arriva tout sourire et s'assit.

_Salut Bella, alors tu vas bien ? Comment se passe ta journée ? Que fais-tu cet après midi ? Pas trop angoissée pour demain ? Es-tu amoureuse de mon frère ?

_ Dis-moi Alice, heureusement que tu n'as pas besoin de respirer.

_ Réponds à la dernière question c'est tout ce que je veux.

_ Répondre à quoi Alice. J'arrive même pas à me souvenir de la première.

_ Aimes-tu Edward ?

_ Alice…Pourquoi parmi toutes tes questions tu choisis celle-là ?

_ C'est la plus intéressante.

_ Alice, je ne te dirai rien.

_ J'ai déjà la réponse de toute façon. Mais vas-tu lui dire demain ?

_ Alice !!! Arrête avec tes questions !!!

_ Bella tu l'aimes et il t'aime, alors je vois vraiment pas où est le problème.

_ T'abandonnes jamais toi. Maugréai-je.

_ Non !!! Surtout que je sais que j'ai raison !!

_Ecoute Alice, la situation n'est pas aussi simple que ça !!! En plus je vois vraiment pas ce que ton frère pourrait bien me trouver !

_ Bien sur que si Bella, c'est très simple. Je connais mon frère aussi bien que moi-même. Je peux t'assurer qu'il t'aime. Bon, c'est vrai que si par le plus grand des hasards il venait à apprendre que je te l'ai dit, deux océans et un continent ne suffiraient pas l'empêcher de me tuer.

_ Tu délires ! Tu sais, ça ne se snif pas le sang Alice !

_ Tu verras….

_ Je verrai quoi Alice… ?

Mais elle était déjà partie. La pauvre Alice avait complètement perdu l'esprit. Son frère amoureux de moi. Comment un Dieu vivant pouvait-il tomber amoureux du diable réincarné ? Toute cette histoire était contre nature. Les sentiments que j'éprouvais pour Edward sortaient de toute logique. Ma douleur n'avait pas le droit de s'atténuer, au nom du respect que je devais à ma mère. Pour l'avoir assassinée. La seule et unique personne que mon père avait aimé. Seul l'horreur. La douleur. Le malheur. La cruauté m'était autorisée. Edward était mon Eden. Mon paradis perdu avant même de l'avoir trouvé.

Super !! Edward est partit depuis quoi ? Vingt minutes et je suis déjà au bord du gouffre. Ah ! Bravo Bella ! Et maintenant quoi ? Tu vas pleurer ! Franchement Bella t'es pathétique ! Mets-toi une gifle et avance bon dieu!

Tu parles ! Avance ! Avance ! Qu'elle dit ! Saleté de voix intérieure ! Avancer mais pour aller où ? Vers quoi ?

Tu es une trouillarde Bella c'est tout et d'une lâcheté à toute épreuve ! Félicitation c'est vrai ce serait si terrible qu'Alice ait raison ! Et puis c'est pas comme si c'était ce que tu voulais !
Oh la ferme conscience à la noix !

Je décidai de rentrer à la maison sans passer par la case bio. Il fallait que je sois tranquille. Edward. Rien que son prénom déclenchait un sourire beat. Je rentrai et m'allongeai sur mon lit. Seule. Je rapprochai mes jambes sous mon menton. Je cherchai un réconfort et une raison d'avancer. La seule qui en valait la peine, je l'écartai. J'avais trop peur de ne me raccrocher qu'à une seule et unique chose. Car j'étais persuadée que si cette chose disparaissait pour une raison x ou y, je n'aurais plus aucune solution de replis face au précipice qui se dessinait devant moi. Je m'endormis, épuisée de toutes ces réflexions. Mais le réveil qui s'en suivit était d'une violence inouïe. J'étais paniquée, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'avais mal. Un souffle de violence immense s'insinuait dans mes veines et toutes mes articulations. Une boule de feu se formait au fond de ma gorge. Il fallait que je sorte. J'ouvris la fenêtre, pas le temps de passer par la porte et courus les yeux gorgés de larmes vers la forêt. Cette douleur lancinante me martyrisait l'âme et le cœur.

POV D'EDWARD

Je n'avais qu'une envie au bout de trois pumas, rentrer voir Bella. Depuis que j'étais parti, j'avais l'impression qu'un trou béant se logeait dans ma poitrine. Ma veste n'avait plus l'odeur de Bella et j'étais en manque. Je commençais vraiment à taper sur le système d'Emmett. Il râlait, grognait, frappait du pied. Puis il céda au bout de son deuxième grizzly. Il se mit au volant et ne décrocha pas un mot de tout le voyage, du moins oralement. Mais ses pensées étaient beaucoup moins pacifistes, il n'en démordait pas et était vert de rage après moi. Il pensait que Bella ne tiendrait pas longtemps avec moi si mon attitude de « grand père » protecteur ne se calmait pas. Enfin la villa apparaissait, j'étais trop pressé. Je montais directement prendre une douche, et redescendis cinq minutes plus tard. Il n'y avait pas que du négatif dans le fait d'être un vampire. Quand j'arrivais dans le salon, je stoppai. Alice était là les mains sur son visage. Je plongeais automatiquement dans son esprit. La vision était floue. On y discernait Bella se faisant attaquer par un animal. Mais elle faisait quoi là ? Je sortis de la maison avec fracas sous les yeux incrédules d'Emmett, il me suivit sans comprendre ce qui se passait.

J'humais l'air, pour tenter de sentir son odeur. Je ne savais pas de combien de temps je disposais avant qu'elle ne se fasse attaquer. Je sentais l'angoisse parcourir mon corps. Jamais je n'avais ressentis une telle peur. Je devais la trouver, c'était impératif. Elle ne devait pas mourir ! Elle ne pouvait pas mourir ! Elle n'en avait pas le droit ! Emmett avait exactement les mêmes gestes que moi. Enfin sa fragrance me frappa en plein visage, elle devait être juste à coté, je courus en direction du parfum de Bella. Puis Emmett me stoppa.

_ Edward on a pas le droit de continuer, c'est la réserve des Quileute.

_ Bella est là je la sens et….

_ Moi aussi mon frère mais es-tu prêt à enfreindre le pacte avec eux ?

_ C'est Bella, Emmett ! Tu n'as pas vu ce qu'Alice a vu, moi si ! Alors…

_ Alors on y va Edward !

_ Merci Emmett.

Nous avions franchi cette frontière invisible, pour ma Bella. Qu'est ce que de violer un traité quand la femme de votre vie est en danger ? Je devais risquer le tout pour le tout !!!

Ce que nous venions d'entendre aurait pu nous glacer le sang si nous en avions. C'était un hurlement de rage qui s'élevait vers nous. J'accélérai la cadence. Je voulais arriver pour éviter un massacre. Le massacre de mon amour... Mais il y avait une autre odeur que celle de Bella. C'était une vraie puanteur. J'arrivai le premier et ce que j'y vis m'horrifia. Un loup se tenait au dessus de Bella qui tentait de se dégager de son « agresseur ». Elle le repoussa d'un violent coup de pied et le loup se retrouva projeter sur un arbre. Le choc fut si violent que l'arbre se fissura. Bella se releva d'un coup et se jeta sur l'animal dans un grognement assourdissant. Le bruit provoqué par la collision fut tonitruant. Puis le loup reprit le dessus et la mordit. J'étais comme incapable de bouger devant le spectacle. Mais le hurlement de Bella me fit sortir de ma catatonie. Je me jetai vers Bella et la pris dans mes bras. J'assenai un coup de poing au loup mais à ce moment-là j'entendis sa pensée. Je ne comprenais pas. Je n'avais jamais entendu les pensées des animaux. Emmett arriva enfin et il alla attaquer l'animal quand plusieurs loups sortirent de derrière les fourrés dans un hurlement infernal. Emmett recula et moi aussi.

POV DE BELLA

J'étais dans les bras d'Edward, la main sur ma blessure. Je savais qu'elle s'atténuerait en quelques jours. Mais la douleur que j'en avais ressentie n'avait rien de comparable à une morsure d'un animal normal. J'étais vraiment maudite !

Après ma crise à mon réveil, j'avais ressenti une envie cruelle de courir et c'est ce que j'avais fait. Puis un parfum m'avait attirée. C'était un souvenir de ma vie passée. Je n'avais pas réussi à me retenir. Je traquai l'odeur quand je le vis. Il était là tête baissé dans l'herbe, je m'approchai lentement, et au dernier moment me lançai sur lui. J'accrochai son cou et me délectai de ce sang chaud et frais. Ma nature avait refait surface pour mon plus grand malheur. Je poussai cette chose loin de mon corps et pleurai mon désespoir. Je venais de me nourrir d'un cerf. Quand une odeur particulière me raidit. Je me relevai et vis un loup immense s'approcher de moi. Mes automatismes d'antan se réveillèrent. J'étais en danger, je le sentais. Mes jambes se plièrent en position défensive. Mes bras se tendirent vers mon adversaire et je grondai. Mes yeux se firent ténèbres et tous mes sens étaient en alerte. Il avançait vers moi, babines retrousser sur des dents énormes. Un bruit se fit entendre. Ce qui déclencha immédiatement le combat. Je n'étais plus Isabella, mais un monstre assoiffé de violence.

Edward se mit à dire quelque chose qui me fit sortir de mes pensées. Un jeune homme immense à la peau brune arrivait vers nous entouré de loups.

_ Qui êtes-vous ? Demanda Edward.

_ Vous n'avez rien à faire là, bande de sangsue. Vous êtes sur notre territoire. Reprenez cette chose avec vous ! Grogna l'indien.

_ Ecoutez nous allons partir. Nous sommes désolés. Nous ne souhaitons aucun affrontement. Expliqua Edward.

_ C'est pas à nous qu'il faut le dire, mais à cette chose.

Je me débattis, des bras d'Edward. Non mais, j'allais lui apprendre moi la politesse à cette espèce de chien galeux.

_ « La chose » s'appelle Bella. Grognai-je. C'est lui qui m'a attaquée, je n'ai fait que me défendre.
_ NON ! Cingla l'indien. En venant ici tu nous as agressés ! Jacob n'a fait que répondre à ton agression. Le pacte est fait pour être respecté et tu l'as bafoué. Tu n'es pas tout à fait un sang froid. Mais tu n'es pas humaine. Qui es-tu ?

_ La mère Noël bien sur !

_ Bella tu nous aide pas là. Me gronda Edward.

_ Je suis désolée, je n'étais pas au courant du traité. Je ne reviendrai plus je vous le promets. Bande de raciste !

Emmett me regarda d'un œil entendu sous le regard désapprobateur d'Edward. Il n'était toujours pas décidé à me lâcher malgré mes protestations. Nous nous éloignâmes de cet endroit maudit. Au bout d'un kilomètre, il me déposa enfin sur le sol. Je croisai son regard. L'heure des explications avait sonné. Edward m'abandonnerait surement dans un moment, pour ne plus revenir. Emmett continuait son chemin vers la villa. Je supposais qu'il voulait nous laisser seul.

_ Edward, je suis désolée, je ne savais pas et…

_ Bella ! Plus d'excuses maintenant, tu vas tout m'expliquer ! Bon dieu tu as failli te faire tuer ! Tu t'en rends compte ?

_Bah, failli seulement, comme d'habitude Zorro est arrivé.

_ Bella ! C'est pas drôle. Si tu étais morte je ne sais pas…

_ Je suis vivante alors rassure-toi, je ne me laisse pas tuer si facilement.

_ Ca suffit ! Tu as été blessée ! J'ai été patient, mais j'exige des réponses !!

Là, je crois qu'il était vraiment hors de lui. Il fallait que j'arrête de reculer pour mieux sauter. Je lui devais la vérité par respect et par amour pour lui. Même si je devais le perdre à cause de ça.

_ Edward je ne suis pas vraiment humaine, mais ça tu le sais. Mon père est un vampire.

_Un vampire ? Je croyais que les vampires n'avaient pas d'enfant. Du moins c'était ce que je pensais.

_ Edward je suis une ignominie, une aberration, une infamie, une erreur, une absurdité, une honte. Je suis un monstre abject, je suis un tabou, une mauvaise blague de nature. Je ne devrais pas exister et je le paye chaque jour que Dieu fait.

POV D'EDWARD

Ses yeux étaient emplis de larmes depuis qu'elle venait de me faire cet aveu. Ses yeux étaient à nouveau assombris par la tristesse et le dégoût d'elle-même. Elle me tournait le dos, désormais. Ses petits poings étaient serrés le long de ses bras. Comment pouvait-elle penser tout ça ? Elle était pour moi la plus belle créature que la Terre ait jamais portée. Demi-vampire. Tout s'éclairait, enfin presque. Elle ne supportait pas cette partie d'elle. Mais Bella était un tout. Je l'aimais entière et finalement cette explication me convenait. De toute manière, je crois qu'elle aurait était lycanthrope ça n'aurait absolument rien changé. Bon peut-être que l'odeur, elle… Et encore. Je ne savais pas quelle réaction adopter. Devais-je la prendre dans mes bras ? Parler ? L'écouter sans mot dire ? 

Je m'approchai et mis mes mains délicatement sur ses épaules, pour pouvoir la retourner doucement face à moi. Je souhaitais qu'elle comprenne que je ne la voyais pas comme ça. Elle vrilla ses prunelles larmoyantes dans les miennes et fit une chose à laquelle je ne m'attendais pas. Bella se lova contre mon torse pour pleurer. Elle était dans mes bras et égoïstement j'en éprouvai du plaisir. Je refermai mes bras autours d'elle. Elle était si fragile en cet instant. Alors qu'elle se montrait forte et à la limite de l'insensibilité à d'autre moment. Bella, ma Bella, se voyait comme un monstre. Je déposai un baiser sur le sommet de sa tête et la berçai dans mes bras. Cette muraille affective, infranchissable encore hier, s'effritait. Il fallait que je la rassure.

_ Je ne te vois pas comme un monstre, bien au contraire.

Elle se détacha de moi avec violence, elle ne comprenait pas. Elle me jeta un regard noir.

_ Tu ne m'as pas écouté ? Tout ce que je t'ai dit est la vérité.

_ Je sais mais je ne te vois pas comme ça. Tu es ce qui est arrivé de mieux dans ma non-vie.

_ Edward tu n'as pas le droit de dire ça ! Je suis une meurtrière ! La seule chose que je peux promettre n'est que la mort, destruction, haine et massacre ! Je suis un fléau !

_ Tu n'es ni un fléau ni une meurtrière.

_ Ah bon ! Tu ne me connais pas Edward ! Tu ne sais rien de moi ! J'AI TUE MA MERE ! QUE DIS-TU DE CA !?

_ Bella, je sais que si tu l'as fait. C'est que tu n'avais pas le choix. Tu n'es pas une tueuse de sang froid.

_ Je suis née du sang et de la mort. Mon premier acte sur cette Terre, c'est d'avoir tuer ma mère. Je l'ai éventrée de l'intérieur ! Je me souviens de tout, Edward ! Tu entends ? De tout, dans les moindres détails ! Ses hurlements ! Ses pleurs ! Sa terreur ! Peux-tu comprendre ce que je ressens! Peux-tu m'affirmer que tu sais ce que c'est ! Cria-t-elle. Non tu ne le peux pas et je devrai vivre avec ça sur ma conscience pour l'éternité. Aucune rédemption possible, seule la damnation est au bout du chemin. Elle m'aimait, je le sais et je l'aimais et l'unique chose que j'ai faite c'est de la tuer. Elle n'aurait pas du mourir, j'aurais du ne jamais paraître sur cette Terre.
Sa voix n'était que murmure, je comprenais mieux sa souffrance. Mais comment lui dire que j'étais heureux qu'elle soit là. Tout prenait un sens avec elle. Que je vénérais sa mère de s'être sacrifiée pour que cette merveilleuse jeune femme foule cette Terre.

_ Ta mère était humaine ?

_ Oui. Les vampires mâles peuvent avoir des enfants. Mon père est tombé amoureux d'une humaine, fait assez rare. Ils s'aimaient, mais tout les séparait. Il l'a quittée car elle était en danger. Mais elle était enceinte. Son calvaire a duré deux mois, pendant lesquels je l'ai brisée de l'intérieur. Os après os, organes après organes. Elle à même bu du sang pour moi. Elle n'assimilait pas la nourriture humaine. Et moi pour la remercier je l'ai éviscérée et me suis nourri de son sang.

_ Bella, tu n'est pas responsable et peut-être… qu'avec le temps.

_ Avec le temps ! Ca fait 8 ans et c'est de plus en plus dur tous les jours !

_ 8 ans ? Tu n'as que 8 ans !?

_ Je suis née, il y a 8 ans en France près de la frontière italienne. Nous autres, les hybrides, nous avons une croissance accélérée. Mais nous nous stabilisons vers l'âge de 7 ans, ensuite on ne vieillit plus.

_ Vous êtes plusieurs dans le monde ?

_ Ils en existent d'autres, mais combien, j'en sais absolument rien.

_ Ton père ?

_ J'ai rien à dire de plus ! Coupa-t-elle.

_ Bella, ce que tu es n'a aucune espèce d'importance.

_ Un jour, Edward tu ouvriras les yeux et tu verras cet être immonde que je suis.

_ Bella ça ne risque pas d'arriver, je te le promets.

_ Ne fais pas des promesses que tu ne peux pas tenir.

_ Arrête de te fustiger je t'en prie. C'est moi le monstre. J'ai déjà tué des humains pour me nourrir.

_ C'est ta nature. Mais moi, ma nature c'est quoi ? Est-ce que tu peux me le dire ?

_ Bella, tu es toi, une jeune femme très jolie, intelligente et pleine de sarcasmes.

_ Je suis fatiguée Edward. Fatiguée de n'appartenir à aucun de ses mondes. Les vampires me rejettent parce que mon odeur humaine les attire. Les humains quant à eux, ou ils me fuient en grande majorité, ou il me harcelle. Je suis ni vivante, ni morte. J'erre entre deux mondes. Je suis dans les limbes attendant ma place. Maintenant laisse-moi je rentre chez moi avant de déclencher une nouvelle catastrophe.

_ Bella je t'en prie, laisse-moi te raccompagner. S'il te plait.

_ Je ne sais pas, Edward. J'aimerai tant. Mais je ne le mérite pas. Pas de compassion ni quoi que se soit. La solitude est ma destinée. Je dois l'accepter, sans amis. Avec ma conscience pour seule compagnie.

Elle sanglotait et avançait d'un pas chancelant. Je la pris dans mes bras. Ne luttant même plus, elle se laissa faire. Bella pensait vraiment ce qu'elle disait. Elle rejetait cette partie d'elle, voulant l'oublier. La nier. L'effacer. J'étais perdu face à sa détresse. Je refusais la fatalité, elle avait tant fait pour moi sans s'en rendre compte. Il fallait que je lui rende son sourire. Je devais lui apprendre à vivre. Venant d'un mort la situation devenait presque « comique ». Je réfléchissais à notre rendez-vous de demain, car elle ne désirait rien entendre ce soir. Mais demain était un autre jour. Notre jour. Bella ne m'avait pas tout dit, je le savais, elle voulait se préserver.

POV DE BELLA

Ca y est ma bombe était lâchée. Mais ça n'avait pas l'air de le perturber plus que ça. Je ne comprenais pas pourquoi un être aussi parfait acceptait de me parler et de me regarder encore. Pourquoi ne voyait-il pas cette bête infâme enfouie en moi ? Edward m'avait prise dans ses bras, ma tête reposant sur son torse. Sur ce cœur qui aurait du battre. Ce contact avec lui m'était vital. Pour une des premières fois de ma misérable vie, j'avais envie que quelqu'un s'occupe de moi. Enfin pas n'importe qui. Edward. Lui seul avait ce pouvoir. Celui de me donner l'espoir. Malgré mon défaitisme apparent. Je sentais cette bouffée d'espoir quand j'étais près de lui. Etait-ce ça l'amour finalement ? Pourrait-il me sauver ? Pourrait-il m'accepter ? Pouvait-il m'aimer ?

Il me déposa sur mon lit, je ne m'étais même pas aperçu qu'on était arrivé. Je n'osais toujours pas croiser son regard, la honte me rongeait. Il s'agenouilla devant moi me forçant à le regarder. Le chagrin emplissait mes yeux. Avec ses mains il effaça les traces de ma tristesse. Sa main sur ma joue était la caresse la plus douce de toute ma vie. Mes yeux se fermèrent à ce contact. Je frémis. Il m'apaisait.

_ Bella je peux te laisser si vraiment c'est ce que tu désires. Je reviendrai demain te chercher pour notre ballade.

Il se dirigeait vers la porte.

Bella bon dieu ! Mais réagis, empêche-le de s'en aller ! Fais quelque chose ! Tu as besoin de lui ! De ses bras ! De son odeur ! De lui ! Bella ! Laisse-moi te dire que si tu laisse ce Dieu vivant quitter cette pièce je sors moi-même de ta tête pour t'en coller une !!!! T'AS COMPRIS !

_ Reste. J'ai besoin de toi. Suppliai-je

Il se retourna face à moi, avec son sourire en coin. Je lui fis signe de s'approcher de moi et de s'asseoir sur le lit. Ce qu'il fit. Je posai ma tête sur ses genoux. Ce contact était une nécessité pour moi. Il me releva, j'avais cru à un moment qu'il me rejetait. Mais comme s'il avait compris, il se laissa glisser sur le lit et s'allongea en me prenant dans ses bras. Je me lovai contre lui, ma tête sur sa poitrine. Sans un mot. Il embrassa le sommet de mon crâne. Puis il fredonna une mélodie que je ne connaissais pas. Enfin. Ce soir là je n'avais pas peur de m'endormir. J'étais prête à affronter Morphée et ses cauchemars. Je m'endormis au bout de quelques minutes avec cette mélodie tranquillisante dans mon esprit.

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