samedi 3 avril 2010

12 Un dimanche en famille (S'éveiller)




POV D'Edward

Je ne me lassais pas d'avoir Bella dans mes bras. Cette sensation était unique. Son odeur me transperçait. Son visage s'était crispé un moment et elle m'avait supplié de ne pas l'abandonner. Comment pouvait-elle imaginer et penser que je pouvais la laisser ? Mais toujours aucun indice sur son passé. Rien. Nada. Alors je lui susurrais que jamais je ne la laisserai. Qu'elle était mon unique but dans ma vie. Elle s'apaisa et se serra davantage contre moi et comme la veille, elle plaça sa main sur mon torse. Enfin à une évolution près le bout de ses doigts était entre deux boutons. Je pouvais sentir la tiédeur de sa peau contre la mienne. Jamais je n'avais ressenti une telle chose. J'aurais vendu mon âme pour elle, si j'en disposais toujours. 

Seigneur je la désirais. Oui je voulais tout posséder d'elle. Son âme. Son cœur. Son esprit. Son inconscient. Ses peines. Ses joies. Ses douleurs. Son désespoir. Son amour et son corps. J'admirai son corps parfait, ses courbes généreuses. Mais je savais qu'il ne fallait pas précipiter les choses et prendre notre temps. Je me giflai intérieurement pour avoir de telles pensées.

Elle a confiance en toi ! Et toi, tu réagis comme un véritable obsédé ! T'as pas honte ! On dirait un ado bourré d'hormones ! Ressaisis-toi !

Je savais que les émotions des vampires étaient exacerbées, par rapport à ceux des humains. Si je l'ignorais Emmett et Rosalie me le rappelaient tous les jours. Ce que je ressentais pour Bella était d'une puissance inimaginable. Je ne l'aimais pas. Je la béatifiais littéralement. Je tentai de me concentrer sur autre chose. Mais c'était difficile. Alors je pensais à cette future journée, à la villa avec ma famille. Je lui jouerai du piano. La berceuse qu'elle m'avait inspirée. Je me calmai doucement. Puis Bella reparla à nouveau dans son sommeil.

_ Edward… Soupira-t-elle.

_ Oui mon amour ? Susurrai-je.

_ Je t'aime.

Si mon cœur était encore vivant à ce moment, il aurait explosé. Elle m'aimait ! Elle me l'avait dit inconsciemment. Ces trois mots m'avaient transporté au paradis. Je ressentis une passion dévorante à ce moment là. Elle partageait les mêmes sentiments que moi. J'étais euphorique. Si je m'étais écouté, j'aurais sauté du lit pour exploser de joie, comme un gamin. J'aurais voulu crier au monde entier qu'elle m'aimait et que je l'aimais. Alors j'approchai doucement mes lèvres d'elle et l'embrassai sur le front.

_ Moi aussi je t'aime Bella. Plus que tout.

Désormais elle souriait dans son sommeil, elle avait l'air enfin heureuse. Je ne l'avais jamais vu sourire de cette manière. Je n'en revenais pas. Elle se colla encore plus à moi. Comme si elle voulait que l'ont soient liés pour l'éternité. Mais mes émotions me submergeaient. Il valait mieux que je m'éloigne d'elle un moment. Pour remettre mes idées aux clairs. Puis je devais me changer, prendre une douche et ramener ma voiture. Mais j'avais du mal à la laisser. Pourtant je savais que je reviendrai le plus vite possible. Et je m'attendais aussi à un interrogatoire en règle en rentrant. Mais cette perspective ne me dérangeait pas outre mesure. Alors je m'éloignais d'elle avec le plus de douceur possible. Puis je sautais par la fenêtre, non s'en avoir déposé un dernier baiser sur ses lèvres.

J'entrai en trombe dans la maison. Sans faire cas de ma famille au milieu du salon. Les pensées comiques de Jasper me parvenaient.

Quelle passion ! Edward calme toi ou je me jette sur Alice !

Je montai directement dans la salle de bain où je me jetais sous la douche. Mais Bella, rien n'y faisait était toujours dans mon esprit. Je comprenais mieux Emmett. Puis je mis une chemise bleue. Et descendis au salon où se trouvaient six vampires les yeux braqués sur moi. C'était le moment.

_ Quoi !?

_ Comment ça quoi !? Tu n'as rien à nous dire de particulier ? Demanda Emmett.

_ Vous savez déjà tout non ? Qu'est-ce que je pourrai rajouter d'autre ?

_ Je n'ai rien dit Edward ! Je préférai que tu leur disetoi-même ! Expliqua Alice vexée.

_ Désolé Alice, mais si tu veux leur dire vas-y.

_ C'est vrai ? Oh, merci Edward ! Cria-t-elle.

Elle s'était jetée dans mes bras, ravie. Elle était heureuse. Alice sautait partout dans le salon en tapant des mains

_ Edward et Bella se sont embrassés plusieurs fois ! Elle lui a dit qu'elle l'aimait pendant son sommeil ! Edward l'a même invité à venir à la villa aujourd'hui !!!

_ Oh mon Dieu Edward ! C'est merveilleux, je suis tellement heureuse pour toi mon chéri. J'ai hâte de la rencontrer. S'exclama Esmèe en m'embrassant.

_ Bah finalement notre petit Eddy n'est pas si cloche que ça. Son premier baiser en cent ans existence. J'ai même cru que tu étais gay. S'éclaffa Emmett.

_ Ouais on commençait sérieusement à s'inquiéter, on n'a même cru un moment que t'allais nous faire ton comming out et ne plus pouvoir se mettre torse nu devant toi. De peur que tu nous sautes dessus. Continua Jasper.

Alice donna une tape sur le derrière de la tête de son compagnon, chose assez rare. Sous le regard consterné d'Esmèe et l'hilarité d'Emmett. Rose était impassible.

Je n'ai peut-être pas le droit de t'embêter sur le sujet pendant une semaine. Mais le pari ne concernait pas Jasper. Pensa Emmett.

Il jubilait. Je le savais qu'il trouverait une parade aux termes du pari. C'était évident le connaissant. Mais de là à acheter Jasper.

_ Soit heureux mon fils. Tu crois que je pourrai discuter avec elle de sa condition ? C'est un sujet passionnant.

_ Carlisle, j'en sais rien, c'est un sujet qu'elle n'aime pas trop aborder. Elle n'accepte pas du tout cette partie d'elle. Elle la nie.

_ Bien j'attendrai que Bella m'en parle. Je ne veux surtout pas la brusquer. Mais j'avoue être impatient de la rencontrer moi aussi.

_ Y a que moi qui pense que c'est une très mauvaise idée à ce que je vois. C'est un demi-vampire, qui est poursuivi par un monstre dangereux. A tel point qu'elle avait peur pour nous et on fait comme si de rien était. Logique tout ça. Elle est dangereuse pour nous. N'oublions pas qu'elle à un mal fou à se contrôler. Cette chose attire les ennuies comme l'aimant par le fer.

_ Merci Rose mais ton avis ne m'intéresse pas. Je l'aime et si je dois sacrifier ma vie. Je le ferai. Si personne n'est d'accord avec ça alors je partirai avec elle !

_ Edward Antony Massen Cullen ! Je t'interdis de penser à ça un seul instant ! Tu m'entends ! Tu l'aimes et elle t'aime donc elle fait partie de cette famille ! Le premier qui me dit le contraire, je vous garantis que je ferai de son éternité un enfer ! J'espère que tout le monde a bien saisi ! N'est-ce pas Rose ?!

J'acquiesçai, Esmèe était en colère et j'étais très fier d'elle. Elle aimait déjà Bella comme sa fille alors qu'elle ne l'avait même pas rencontrée. Je devais discuter d'un sujet important avec « ma mère » à propos de Bella et le fait qu'elle ne se pardonnait pas la mort de sa mère. Esmèe ayant connu la situation inverse, la perte de son enfant. Je pensai que c'était une bonne idée qu'elle lui parle. Esmèe eut un sanglot sec au moment où je lui racontais cette histoire. Elle me fit la promesse de lui en parler.

Mais il était temps pour moi de rejoindre ma belle. Cela faisait trop longtemps que j'étais éloigné d'elle. Elle me manquait. Je sautais dans ma Volvo et allai la rejoindre.

POV DE BELLA

Je m'étais réveillée en sursaut ce matin là. Il me manquait quelque chose. Je me retournais dans tous les sens. Personne. Je dévalai les escaliers jusqu'en bas. Rien. Edward était parti ou peut-être que tout ça n'était qu'un rêve ? Pourtant son odeur flottait toujours dans la maison. Une angoisse me prit à la gorge, et si j'avais révélé des choses pendant que je dormais. Il me détestait et était parti. Alors de grosses larmes embuèrent mes yeux. J'étais prise de spasmes. Je ne pouvais plus m'arrêter. C'était impossible. Je m'écroulai sur le sol, vaincue par la douleur et la tristesse. Recroquevillée sur moi-même. J'étais dans un état second. Je n'avais même pas entendu la porte s'ouvrir avec fracas. Quelqu'un me prit dans ses bras, me berçait tendrement et embrassait le sommet de mon crâne.

_ Bella. Ma Bella, pourquoi pleures-tu ? Je suis là mon ange. Calme toi c'est fini.

Ce ténor je l'aurais reconnu entre mille. Edward était là. Il était revenu. Je me jetai à son cou. Comme une désespérée. J'avais peur que se soit encore un rêve complètement stupide.

_ Edward, j'ai eu tellement peur que tu sois parti pour toujours à cause de moi. Je t'ai cherché partout dans la maison mais tu n'étais pas là. Alors j'ai cru que j'avais rêvé. Ou que tu t'étais parti parce que tu avais compris que tu avais fait une erreur. Et que tu avais ouvert les yeux et que…Je suis ridicule.

_ Chut… Chut Bella. Je suis désolée, si tu as cru que je t'avais abandonnée. Mais je devais rentrer. Je m'en veux terriblement. J'aurais du attendre que tu te réveilles. J'ai pas l'intention de te quitter. Tu m'entends ! Tu es ma vie maintenant. Mon centre de gravité plus rien à aucune importance à part toi. Juste toi.

Je vrillai mon regard au sien et l'embrassai avec tout l'amour que je pouvais lui donner. Il me rendit mon baiser avec fougue me faisant ressentir ce qu'il éprouvait pour moi. De l'amour et du désir. Je n'étais pas prête pour cette deuxième partie. Mais avec le temps peut-être ? Il me consolait. En me répétant inlassablement que jamais il me quitterait.

Au bout d'un long moment, il m'aida à me relever. J'étais prisonnière de ses bras et franchement c'était une place de choix. Je savais qu'il fallait que j'aille me préparer. Il prit la décision pour moi. Il me fit son petit sourire en coin, me releva le menton et déposa un baiser tendre sur ma bouche.

_ Je crois que tu devrais aller te préparer. Les autres vont s'impatienter. En plus je risque de ne plus avoir envie de te partager. Chuchota-t-il.

_ Et ce serait vraiment si terrible ? Dis-je espiègle.

_ Bella, ne me tente pas.

Alors je partis pour me préparer. J'avais trouvé un jean taille basse. Mais pas trop. Et un top un peu décolleté, mais rien d'aguichant. Puis je respirai un grand coup et allai rejoindre Edward. Je descendais les marches et lui était en bas. Ses yeux étaient noirs. Son visage était tendu. J'étais inquiète.

_ Edward, j'ai fait quelque chose de mal ? C'est ma tenue. Je ne suis pas assez bien vêtue ?
Il m'attrapa par les hanches à la dernière marche. Puis me plaqua contre son torse. Pencha ses lèvres sur les miennes. J'avais perdue toute notion des choses. Il s'arrêta. J'étais chancelante.

_ Tu es absolument magnifique, Bella. N'en doute jamais. Tu es une véritable tentatrice.

Je rougis furieusement. J'avais chaud, très chaud. En plus pour couronner le tout il m'éblouissait.

Je me perdis dans son regard et il m'embrassa de nouveau. Ce coup-ci mes jambes lâchèrent et il dut me soutenir à bout de bras.

_ Ce sont mes baisers les responsables de ton comportement ? Rigola t-il.

_ Ne te sous-estimes pas Edward. D'ailleurs en y pensant. Où as-tu appris à embrasser comme ça?

_ Nul part.

_ Hein ?

_ Bella, je n'ai jamais embrassé d'autres filles que toi. Quand je dis filles je parle toutes espèces confondues bien sur.

_ Quand tu dis jamais tu veux dire qu'en 90 ans…tu…

_ Je veux dire jamais avant, hier.

_ Waouh… Autodidacte alors ?

_ Et toi ?

_ Quoi moi ?

_ Tu as déjà…

_ Non ! Bon y va avant que je change d'avis.

Cette question m'avait mise mal à l'aise. Il m'ouvrit la porte de la maison et fit pareil avec la voiture. Sa Volvo sentait la douce odeur d'Edward. J'avais beau l'avoir auprès de moi, je ne pouvais pas me lasser de son arôme. Il m'envoutait. Edward roulait assez vite, comme à son habitude. Mais ça ne me dérangeait pas. C'était une petite route et je pensais qu'on ne risquait pas de se faire coincer par les flics. La route s'enfonçait dans les bois. Puis en plein milieu de la forêt se dressait, une très grande villa blanche. Elle était splendide. J'étais perdue dans ma contemplation quand la portière s'ouvrit. Il me tendait la main, je la pris avec plaisir. Il me fit un magnifique sourire et m'emmena à l'intérieur.

Si l'extérieur était beau, l'intérieur était époustouflant. Cette clarté était presque aveuglante. La décoration était soignée. Les immenses baies vitrées donnaient l'impression que les arbres faisaient parti intégrante de la maison. Edward me regardait d'un œil interrogateur.

_ Tout est tellement lumineux, et clair c'est magnifique.

_ Tu t'attendais à quoi ? Des toiles d'araignées et des cercueils.

_ Bien sur que non, mais je sais pas. J'ai connu des choses différentes.

_ Du style ?

_ Différentes.

_ D'accord, je n'insiste pas alors.

_ Merci. Répondis-je en déposant un baiser tendre sur sa bouche.

_ Tu peux me remercier comme ça toute la journée si tu le souhaites. Car personnellement ça ne me dérange aucunement.

Puis un raclement de gorge ainsi qu'un gloussement se firent entendre. Je me retournai et vis cinq vampires nous observer. Mes joues s'enflammèrent d'un seul coup. Mon cœur devint erratique. J'avais vraiment tendance à oublier la présence des autres dès que j'étais avec Edward. Mes instincts étaient réduis à néant auprès de lui. Emmett était mort de rire devant mes rougeurs. Alice me regardait d'un air plein de malice. Jasper m'envoyait une bonne dose de calme pour atténuer mon stress. Je le remerciai d'un hochement de tête. Les « parents » d'Edward avaient un grand sourire. Esmèe en profita pour rabrouer Emmett qui n'arrêtait pas de glousser comme une dinde. Enfin une très grande dinde, style dinde de Jurrasic Park.

_ Bella je te présente « ma mère Esmèe », enfin c'est tout comme.

_ Ravie de faire votre connaissance Mme Cullen.

_ Appelle moi Esmèe, j'étais impatiente de te rencontrer. Me dit-elle en m'enlaçant.

_ Mon « père » Carlisle.

_ Enchantée, M. Cullen

_ Moi de même. Mais je préfère Carlisle. M. Cullen ça fait trop vieux !

_ D'accord. Souris-je.

Sous ses airs de médecin sérieux, il avait de l'humour. Emmett s'approcha et me fis décoller du sol, en me faisant tourner dans la pièce sous le regard affligé d'Edward.

_ Emmett dépose moi ! En plus tu m'écrases !

_ Comment va ma moitié d'humaine préférée ?

_ Cette moitié va bien et l'autre aussi. Merci

_ Vu ce qui se passe avec…

_ Dis moi Emmett souffrirai-tu d'une perte de mémoire soudaine ? Demandai-je.

_ Stupide pari. Râla-t-il.

_ C'était ton idée Em', je te le rappelle.

_ Ouais, je sais Edward. Mais j'aurai ma revanche un de ces jours ! Ca je te le promets Bella !
_ J'en doute pas Emmett et j'attends avec impatience !

_ Bella ne le pousse pas, s'il te plait. Demanda Edward.

_ N'empêche que grâce à Bella tu as la paix pendant une semaine.

_ Merci Alice. Répondis-je. Elle me fit un clin d'œil.

J'admirai la pièce quand mon regard se posa sur le piano à queue d'Edward. Je savais qu'il en jouait. On en avait discuté tous les deux. Je voulais l'entendre. Après tout il y avait pas de raison vu le nombre de fois que j'avais joué du violon pour lui. Je n'eus même pas le temps de demander.

_ Sais-tu qu'Edward joue du piano ? Demanda Esmèe.

_ Oui en effet il me l'a dit.

_ C'est un excellent pianiste. M'expliqua Esmèe.

_ Ca ne m'étonne pas, Edward réussit toujours ce qu'il entreprend. Dis-je en rougissant.

_ Toi tu es une virtuose du violon. Me dit-il.

Mes rougeurs tournèrent au cramoisie. Sous l'hilarité générale.

_ Tu crois pas que tu exagères un peu.

_ Même Emmett apprécie, c'est pour te dire ! S'esclaffa Edward.

_ Ca veut dire quoi cette insinuation Edward ? Bella tu as une très mauvaise influence sur mon frère. Bougonna l'intéressé.

_ Moi, je trouve que c'est le contraire. Rigola Jasper.

_ Eh de quel coté es-tu ? Faux frère va ! Demanda Emmett.

Les rires repartirent de plus belle sous le regard boudeur d'Emmett. Puis Edward me proposa de l'écouter au piano. J'acceptai avec joie et enthousiasme. Il commença par « clair de lune » De Debussy. Ses doigts caressaient littéralement les touches du piano avec grâce et délicatesse. Puis il poursuivit avec un morceau que je ne connaissais pas. Du moins il me semblait que c'était le morceau qu'il me fredonnait la nuit pour m'endormir. Cette mélodie me fit fermer les yeux et jedéposai ma tête sur son épaule. C'était magnifique, je ressentis sa musique au plus profond de moi. Je perçus tant d'émotions dans cette mélodie. La colère. La douleur. La tristesse. La peur. La haine. Mais aussi. L'amour. La joie. La vie. Le bien-être. On aurait dit qu'il avait représenté tous les sentiments que j'éprouvais. J'étais tellement émue par ce que j'entendais, que ces traitresses de larmes faisaient leur apparition pour la deuxième fois de la journée. Mais ce n'était pas des larmes de tristesse. Non, c'était juste de l'émotion pure. C'était magnifique. J'aurais pu l'écouter pendant des heures sans interruption. Puis la musique ralentit au fur et à mesure que la fin se rapprochait. Pour s'arrêta définitivement.

_ Eh ! Pourquoi tu pleures ?

_ Oh Edward c'est tout bonnement sublime comme morceau ! Je suis émue. Qui l'a composée ?

_ C'est moi.

_ C'est toi, le virtuose.

_ Non c'est toi. Car cette mélodie, c'est toi, qui me l'as inspirée.

Je pris ses lèvres sur les miennes et le remerciai. Edward prit une de mes larmes au bout de son doigt et la porta à sa bouche. C'était sa manière de partager mes émotions. Me rappelant où j'étais, je balayai la salle du regard. Personne. Ils avaient tous disparu. Edward m'expliqua que c'était leur façon de nous laisser un peu d'intimité. Je les remerciai par l'esprit. Parce que sincèrement encore un rougissement supplémentaire pour cette journée et je prenais feu. Il m'emmena visiter la maison. Elle était démesurée, mais bon, ils étaient sept à vivre ici. L'espace était nécessaire. Nous arrivions devant sa chambre. Je supposai vu que nous avions visité toutes les autres pièces.

Il ouvrit sa porte et m'invita à y rentrer. C'était une pièce immense et magnifiquement ornée. C'est vrai que la mienne à coté ressemblait à une cellule de Carmélite avec les barreaux en moins. L'absence de lit accentuait un peu plus l'impression de grandeur. Mais il y avait un très beau canapé en cuir blanc. Il y avait des centaines de disques. Des livres par centaine. Je me dirigeai instinctivement vers un exemplaire des hauts de Hurlevent.

_ C'est une édition originale, Carlisle me l'a offerte.

_ Elle est magnifique.

Il avait froncé ses sourcils, laissant apparaître une ridesur son front. Il se pinça l'arrête du nez. Inquiet.

_ Tu guettes le moment où je vais partir en courant ?

_ Oui j'avoue

_ Et ben c'est pas prêt d'arriver

Sont regard était espiègle et ilme gratifia de son petit sourire en coin. Il s'avança près de la chaine hifi et la mit en route. Edward s'approcha de moi et me fit danser lentement. Il me fit tournoyer gentiment, et je ne pus retenir une moue boudeuse.

_ Qui y a-t-il Bella ?

_ La danse, c'est pas pour moi. J'aime pas vraiment ça.

_ Je pourrai peut-être t'y forcer. Me dit-il d'un air qu'il voulait dur.

_ J'ai pas peur de toi, Edward. C'est pas la peine.

_ Vraiment ?

_ Edward… Pas bonne idée.

Il se mit en position d'attaque et commença à grogner. Mais son grognement ne faisait pas du tout l'effet escompté. Des frissons me parcourraient tout le long du dos. Il sauta sur moi ce qui nous fit atterrir sur le canapé, le meuble glissa jusqu'au mur. Il avait positionné une de ses mains au dessus de ma tête pour éviter que je me cogne. De l'autre il supportait son poids pour ne pas m'écraser. Quand le sofa stoppa il replaça ses mains de chaque coté de ma tête. Il recommença à gronder, et j'explosai de rire, ce qui le surprit. Il était en état de choc. Alors je profitai de ce moment d'inattention, pour le retourner de façon à me retrouver sur lui, et grognai à mon tour. Il me regarda et sembla être incrédule face à la situation. Je lui susurrai.

_ N'oublie jamais que dans demi-vampire, il y a 'vampire'.

_ C'est vrai. Chuchota-t-il.

Il reprit le dessus en un quart de seconde, mais sans violence. Mon cœur palpitait à cause de son regard troublé.

Je l'embrassai pour tenter une diversion. Mais je fis choux blanc. De toute manière je n'avais aucune envie de prendre le dessus.

_ N'oublie pas non plus qu'il y a le mot 'demi'. Dit-il d'une voix suave.

_ T'as gagné, voilà t'es content ?

Il s'allongea près de moi, et joua avec mes cheveux.

_ Tu m'as laissé l'emporter, oui ! Emmett m'a dit qu'il a eut beaucoup de mal à te contenir l'autre jour. Pourquoi ?

_ Pour ta fierté masculine évidemment ! Pouffai-je.

Il engouffra sa tête dans mon cou, il riait lui aussi. Il déposa un baiser dans celui-ci, qui m'électrisa.

_ Mon Dieu que c'est bon ! S'esclaffa-t-il.

_ De quoi parles-tu ?

_ De t'entendre rire, ton rire est magnifique. C'est la première fois que tu ris et deux fois d'affilées en plus.

_ Ouais tu as une mauvaise influence sur ma bougonnerie.

_ Ca doit être ça. Bella je…

Edward n'eut pas le temps de finir sa phrase, que des pas se faisaient entendre dans le couloir près de sa chambre. Il me plaça sur ses genoux. Je reconnus l'odeur d'Alice et Jasper.
Ils rentrèrent, tous les deux.

_ On vous a entendu grogner, et on se demandait si t'avais pas décidé de « manger » Bella. Et si tu pouvais pas nous en laisser un petit bout.

_ Désolé Jazz. Mais j'en ai déjà pas assez pour moi. Alors trouve un autre casse-croute, celui-là est pris !

_ Bella c'est bon de t'entendre rire.

_ Merci Alice. Ça fait une éternité que ça m'était pas arrivé.

_ Bella, Esmèe t'as préparé un café.

_ Merci, je viens tout de suite.

J'avais la vague impression que cette histoire de café n'était qu'une excuse. Esmèe voulait me parler. C'était la « mère » d'Edward. Je ne me voyais pas refuser. La bienséance me l'interdisait. Mon vampire de petit copain m'accompagna avec son frère et sa sœur jusqu'à la cuisine, où se trouvait Esmèe. Elle m'accueillit avec un sourire et un regard maternel, je dirai. Elle m'invita à m'asseoir. Elle m'expliqua qu'elle souhaitait me parler et demandait mon accord. J'acquiesçai et elle commença.

_ Bella, Edward t'a-t-il parlé de mon histoire avant que Carlisle me trouve dans cette horrible morgue ?

Je lui répondis que non. Alors elle m'expliqua en gros qu'elle s'était mariée très jeune. Ce qui était assez courant à l'époque avec un homme qu'elle n'aimait pas. Sa famille ayant choisit pour elle ce qui était souvent le cas pour les familles bourgeoises. Puis son mari s'avéra être un homme très violent. Quand elle tomba enceinte, il ne le supporta pas. Esmèe prit peur pour son bébé et partit. Elle voulait retourner dans sa famille. Mais celle-ci la rejeta, en lui disant de retourner chez son mari. Alors elle s'était enfuie et avait décidé d'élevé seule son enfant. Ce qui était très courageux en ces temps-là. Elle donna naissance à son fils dans des conditions difficiles, encore quelque chose de courant pour l'époque. Elle s'arrêta un moment et me fixa de ses yeux d'une tristesse insondable. Puis elle reprit.

_ Trois jours après sa naissance, mon fils, a eu une forte fièvre. Il était très malade. Le docteur n'arrivait pas à le soigner. Il ne trouvait pas la naissance de son mal. Un jour plus tard il mourait dans mes bras.

Des larmes silencieuses coulaient le long de mes joues. Cent ans après, elle était toujours terrassée par le chagrin.

Voir cette douleur si vivace dans ses iris était difficilement supportable.

_ Bella, je ne te raconte pas ça pour que tu sois triste. Je veux simplement t'expliquer quelque chose. Après avoir placé mon fils en terre, je n'avais qu'une seule idée qui m'obsédait : le rejoindre dans la mort. Je ne pouvais pas survivre à la perte de mon enfant. C'était impossible. Alors j'ai sauté du haut de cette falaise. Ce qui m'a permis de rencontrer un amour éternel et d'avoir cinq enfants que j'aime profondément. Pour moi ce sont mes enfants. Très turbulents je te l'accorde.

Je commençai à comprendre où elle voulait en venir. Mes larmes redoublèrent d'intensité.

_ Bella, ta mère aurait donné n'importe quoi pour que tu vives. C'est ce qu'elle a fait. J'aurais fait pareil, à sa place. Parce qu'elle t'aimait et que tu étais plus importante à ses yeux que sa propre vie. C'était son devoir de mère de se sacrifier pour toi. La vie de son enfant. C'est ça le plus important. J'ai prié Dieu de me prendre à la place de mon fils. Ce n'est pas dans ce sens là que les choses doivent se passer. Les parents meurent avant leurs enfants, pas l'inverse ainsi, va la logique de la vie.

_ Mais ma mère ne s'est pas sacrifiée, Esmèe ! Je l'ai éventrée et je me suis repue de son sang ! Elle n'a pas eu le choix !

_Je suis persuadée qu'elle savait dès le départ ce qui arriverait. Elle te voulait Bella. Tu as étais son plus beau cadeau. En tant que mère. J'en suis sure. Elle t'a donnée une chance de vivre. Ne culpabilise pas pour une chose dont tu n'es pas responsable. Tu n'en as pas le droit.

Je me levai. J'étais en colère contre moi, contre ma mère, contre mon père mais bizarrement je ne l'étais pas contre Esmèe. Au fond de moi je savais qu'elle avait raison. Je trouvais que ma mère avait été égoïste de me donner une chance de vivre au détriment de sa vie. Elle m'avait abandonnée. Mais l'avait fait par amour pour moi.

Lovée dans son sein, alors que je n'étais même pas née, je me souvenais encore de ce qu'elle me disait. Elle m'aimait et voulait que je fasse des choses bien autour de moi. Et qu'elle serait toujours auprès de moi quoi qu'il arrive. Mais la vérité me frappait violemment, elle n'était pas là. J'avais lamentablement échoué. J'avais trahi sa confiance. J'étais indigne d'elle. J'aurais du mourir il y avait deux ans. Je m'écroulai pour la seconde fois de la journée sous le poids de ma conscience. De ma douleur. J'avais mal. Ma souffrance était telle que j'hurlais de désespoir. Plus rien n'existait à part ce mal qui me rongeait de l'intérieur. J'aurais voulu mourir à cet instant. Mes sentiments étaient exacerbés par cette haine qui me détruisait littéralement. Esmèe avait raison. MAIS COMMENT NE PAS ME SENTIR COUPABLE !? En vouloir à qui !? A quoi !? A ma mère !? A mon père!?

Je sentis deux bras froids m'entourer, Esmèe me berçait comme on berce un enfant malade. Ses gestes étaient tendre et d'un amour débordant. Mais n'ayant jamais connu l'amour d'une mère, j'avais du mal à définir cette tendresse. On avait une chose en commun toutes les deux. Nous avions perdu un être essentiel à notre vie. Elle comprenait ce que je ressentais. Elle savait. Comme je savais qu'elle se sentait responsable de la perte de son enfant. Elle n'avait pas su le protéger. Je n'en voulais pas à Esmèe d'avoir provoqué ce choc en moi. Je savais que l'instigateur était Edward. C'était une douleur nécessaire. Un électrochoc. Une gifle. Voilà ce qu'elle venait de me donner. J'aimais déjà cette femme qui prenait soin de moi sans même me connaître. C'était d'une « mère » que j'avais besoin. Je n'avais aucun repère dans ce domaine. Je ne connaissais pas l'affection propre à celle d'une mère. Aucune femme de mon entourage n'avait fait preuve d'affection maternelle comme elle le faisait. Cette douleur dans mon cœur était réelle. Jamais je n'avais pu prononcer ce mot qui me terrifiait car absent de mon vocabulaire : maman. Je savais que jamais je ne pourrai le dire.

Je répétais inlassablement la même phrase.

_ Elle m'a abandonnée. Elle m'a abandonnée. Elle m'a abandonnée. Elle m'a abandonnée.

POV D'EDWARD

Ma Bella était effondrée au sol et elle répétait la même phrase. Bella qui avait rigolé pour la première fois un peu plus tôt dans la journée, pleurait désormais sur le sol de la cuisine. Les bras d'Esmèe l'entourant d'amour. Je ne pouvais pas m'empêcher de m'en vouloir. C'était moi qui avais demandé à Esmèe de lui parler. Tout se passait bien jusqu'au moment où son cri déchira le silence. Jazz avait senti la colère et la douleur insupportable de Bella. Il avait tenté par tous les moyens de soulager Bella. Mais sans aucun résultat. Sa souffrance était trop importante et il avait du s'éloigner. Il ne pouvait pas en supporter davantage. Alice et Esmèe pleuraient sans larme. Emmett était parti. Il ne pouvait pas voir Bella dans cet état-là. Moi j'étais resté pour elle. Parce que je ne pouvais pas l'abandonner. Pas maintenant. Carlisle semblait impuissant pour la première fois de sa vie. Et ça m'effrayait. J'avais peur pour elle. Esmèe lui caressait les cheveux en lui disant des mots rassurants. Ses sanglots se calmaient un peu et sa voix devint murmure. Puis plus rien. Ce silence était pire que tout. Elle fixait un point inconnu face à elle. Bella n'était plus là. Son esprit n'était plus dans cette pièce. J'aurais tout donné pour pouvoir lire dans ses pensées et comprendre où elle était.

_ Je crois qu'elle est en état de choc Edward.

_ Comment ça Carlisle ?

_ C'est fréquent chez les humains, après un traumatisme.

_ Mais elle n'est pas vraiment humaine.

_ Elle l'est assez pour ça, à priori.

_ On fait quoi ? Demanda « ma mère ».

_ On va la porter dans la chambre d'Edward et suivre l'évolution. Il faut que son esprit assimile tout ce qu'elle a entendu et les différents sentiments qu'elle ressent. Qu'elle fasse le tri.

_ Combien de temps. Demandai-je suppliant.

_ Je n'en ai aucune idée. Aucun médicament ne marchera. A cause de son coté vampire.

_ Tout est de ma faute. Je n'aurais jamais du te demander de lui parler.

J'étais accroupi devant elle. Les mains dans mes cheveux. J'étais désespéré.

_ Edward, écoute ta mère. Un jour ou l'autre cette discussion aurait eu lieu. Alors ce qui est fait est fait. Elle a besoin de nous et d'une présence maternelle dans sa vie. Si elle est d'accord je suis prête à la lui offrir. Le temps Edward. Il y a que ça qui l'apaisera. Et toi mon fils. Elle t'aime. Tu sais que l'amour fait des miracles. Prends soin d'elle et aime-la.

Esmèe se releva avec Bella dans les bras. Elle se dirigea vers ma chambre. Mon amour s'accrochait à celle ci comme si c'était une bouée de sauvetage. On l'allongea sur mon sofa. Elle avait toujours ses grands yeux ouverts. Ils étaient noirs et vides. Je lui caressai le visage et déposai un baiser sur son front. Je sentis la présence de Rosalie derrière moi. Je me retournai et embarquai Rose sans ménagement dans le couloir.

_ Rosalie si c'est pour déverser ton venin acide sur Bella, c'est pas la peine que tu l'ouvres. C'est clair ! Dis-je haineux.

_ Je suis désolée Edward pour mon comportement, et pour toutes ces choses que j'ai dite… Vraiment mon frère, je m'en veux. Je te promets de faire des efforts. Ne t'inquiètes pas, elle t'aime trop pour se laisser partir. Dit-elle penaude

_ D'où vient ce revirement ?

_ Je l'ai entendu quand elle était avec toi. Son rire… Elle te rend heureux et toi aussi tu l'as rend heureuse.

_ Pour l'instant, ça semble pas si évident.

Je retournai auprès de Bella et m'allongeai sur le coté pour la prendre dans mes bras. Tout le monde quitta ma chambre. Je respirai ses cheveux. Je refusai de la perdre. Je lui fredonnai sa berceuse. Je sentis qu'elle commençait à s'endormir. Alors je lui murmurai à l'oreille d'une voix suppliante.

_ Je t'aime, ma Bella. Reviens vers moi je t'en prie.

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