jeudi 15 avril 2010

42 1+1= 3 (S'éveiller)



BELLA POV

J'aurai bien ouvert mon esprit pour lire les pensées de Carlisle, mais j'avais trop peur de ce que je risquais de découvrir. Alors j'attendis patiemment qu'il me parle. Au fond de moi, je savais à quoi il faisait allusion. C'était tout bonnement impossible ! Carlisle avait le visage fermé. Je me redressai et sortis du lit. Me positionnant face à lui. Je lui fis un sourire crispé, pour l'encourager. Je pris mon courage à deux mains et finis par me lancer.

_ Je crois que je suis enceinte. Murmurai-je

_ Je pense aussi.

Je m'assis sur le bord du lit, et soufflai de lassitude, la tête dans les bras. Bizarrement, ça ne m'inquiétait pas plus que ça. Je pouvais même affirmer que ça me faisait plaisir. Si j'étais bel et bien enceinte, je comprenais mieux mes réactions avec cette fichue poupée. Je devenais cinglée. Carlisle me fit sa prise de sang. Il ne voulait pas en parler à Edward avant d'avoir tous les résultats. Mais c'était sans compter sur mon vampire d'amour qui déboula dans la chambre une fois son père sorti. Il s'installa près de moi, me prit les mains, et me serra contre son torse. J'inhalai son odeur à plein poumon. Il me berça un moment, embrassant mes cheveux. Il avait peur, l'odeur de ce sentiment était forte, et troublante. Certains vampires l'appréciaient chez leurs victimes. J'avais l'impression que mes instincts vampiriques étaient encore plus présents. Il me tourna la tête face à lui, vrillant nos yeuxles uns aux autres. Ce que j'y vis me terrorisa. Il souffrait de ne pas savoir, d'être dans le flou le plus total. Son inquiétude était réelle.

_ Bella, s'il te plait, dis-moi ce qui se passe.

_ Je pense qu'il faut que j'attende d'en être sure.

_ J'ai besoin de savoir.

_ Moi j'ai besoin d'une confirmation.

_ Mon amour, je t'aime.

Edward, avait un regard tellement triste et torturé. Que je n'avais pas pu résister.

_ Edward…Je pense que je suis…enceinte.

Mon fiancé ouvrit la bouche tel un poisson hors de l'eau. Je lui caressai la joue avec tendresse. Savourant sous mes doigts sa peau soyeuse.

_ Je suis désolée. Soufflai-je, en me levant

Il ne disait toujours rien, ça commençait à m'inquiéter sérieux. Un vampire pouvait-il souffrir d'un état de choc ? Je secouai ma main devant son visage. Il ne me voyait pas. J'commençais à paniquer. Mais aux grands mauxles grands remèdes. Je me jetai sur ses lèvres pour un baiser avide. J'attendais qu'il l'approfondisse, mais rien. Je m'assis sur ses genoux, à califourchon. Toujours collée à sa bouche, (N/R : MDR, elle va le violer, et il va mm pas s'en rendre compte !) je passai mes mains dans ses cheveux et les fourrageai avec force. Enfin, il répondit avec passion. Passant ses bras autour de mes reins, m'enlaçant fortement. 

Edward était désespéré, je le sentais à sa façon de m'embrasser. Après avoir mis un terme à notre effusion, je plongeai ma tête sur son épaule. Il caressait mon dos. Humant mes cheveux. J'aurais pu rester ainsi pendant des heures. Il n'avait cependant toujours pas dit un seul mot. Je ne l'incitais pas. Je savais que sa plus grande crainte venait peut-être de se réaliser. Quant à moi, je m'en voulais de nous avoir mis dans une situation pareille. Je resserrai ma prise autour de lui. Ayant peur qu'il m'échappe, qu'il s'enfuit. Il fit pareil. Ses bras étaient l'endroit le plus sécurisant au monde. Nous restâmes un long moment comme cela. En fait jusqu'à temps que Carlisle ouvre la porte de la chambre. Je me défis d'Edward, pour prendre place à coté de lui. Le médecin avait le visage et l'esprit fermé. Son fils le suppliait des yeux.

Bella, Edward…C'est confirmé, tu es enceinte. Nous expliqua Carlisle, les yeux pleins d'angoisse.

_ D'ac…cord. Dis-je

Edward se leva et sauta par la fenêtre. Carlisle tenta de le retenir, mais je l'en empêchai. Je savais qu'il avait besoin d'espace. Il voulait se morfondre seul. Le connaissant, il allait commencer à se fustiger. Moi une question me tarabustait.

_ Pourquoi vous n'avez rien vu la dernière fois ? Depuis on s'est protégé à chaque fois.

_ Je suis navré, Bella. Mais je pense que la fécondation s'est produite juste un petit peu avant. Ce qui explique qu'on ait rien décelé.

_ Concrètement, on fait quoi ?

_ Je ne sais pas, on peut tenter un avortement.

_ NON ! Hurlai-je. Il en est hors de question !

_ Mais Bella, c'est trop dangereux.

_ Peut-être…Mais je ne peux m'y résoudre. Carlisle, je ne l'explique pas. C'est comme ça. C'est surement la seule chance pour Edward d'avoir un enfant. Notre enfant.

_ Si tu meures…Edward ne s'en remettra pas et nous non plus.

_ J'ai pas l'intention de mourir. Ca tombe bien.

_ Bella, je suis dépassé. Je n'ai jamais expérimenté ce genre de chose. Je suis dans l'incapacité la plus totale de te prédire ce qui va se passer.

_ Je sais. Affirmai-je en l'enlaçant.

Carlisle sortit de la chambre. J'avais besoin de réfléchir. Je voulais cet enfant. Je souhaitais croire en cette prophétie. Au moins la partie où elle disait que cet enfant apporterait la paix. Je posai mes mains sur mon ventre, dans un soupir. Cet enfant était dans mon ventre parce que nous nous aimions. C'était le résultat de notre amour. Les humains exprimaient leurs attachements par cet acte. Les vampires eux n'en avaient pas la possibilité, mais moi oui. Je me levai, soulevant mon chemisier et observant mon ventre dans la psyché. Je n'avais même pas entendu la porte s'ouvrir. Ce sont les reflets d'Esmè et de Rosalie qui me firent sursauter. Je recouvris mon ventre et me redressai. Esmè et Rose s'affalèrent sur mon lit. Elles venaient de comprendre. Je me plaçai face à elle. M'asseyant dans un fauteuil. J'attendais qu'elles s'expriment, mais rien ne sortait.

_ Hum. Tu es…Balbutia Esmè.

_ Je suis…Confirmai-je

_ Oh mon Dieu ! Bella ! Oh mon dieu ! Cria Rosalie, en se jetant dans mes bras.

_ Oui, comme tu dis.

_ Je ne sais pas quoi dire. Expliqua Esmè en nous rejoignant

_ Y'a pas grand-chose à dire.

Elle tourna la tête dans tous les sens. Elle venait de s'apercevoir qu'il manquait quelqu'un.

_ Edward ?

_ Il a sauté par la fenêtre.

_ Vous allez faire quoi ?

_ Rien Esmè. Je veux le garder. Edward va s'y opposer, mais il faut qu'il comprenne que je ne risque rien. C'est moi le plus grand danger pour ce bébé. Je pourrai le tuer, à sa naissance à cause du sang.

_ Tu peux compter sur moi ! J'te soutiendrai face à Edward. Grogna Rosalie (N/R : ça c'est la Rose qu'on connaît tous !!)

_ Si c'est ton choix.

_ Merci Esmè.

Nous restâmes un moment enlacées. Puis, je suivis les filles au salon. Bien sur à voir leurs têtes, tout le monde était déjà au courant. Ils semblaient apeurés. Je leur fis un sourire, afin de les rassurer. Je savais que la partie était loin d'être gagnée. J'ignorais à quoi m'attendre avec cette grossesse. Mais je n'étais pas si anxieuse, la seule peur que j'avais été de ne pas pouvoir me contrôler, et de le tuer.

Alice était encore plus perturbée. Je lui proposais de sortir un peu. Ma soif venait de se réveiller. L'expression « manger pour deux » prenait tous son sens. Nous nous enfonçâmes profondément dans la forêt. Puis nous nous séparâmes. Une odeur alléchante me parvint. Réveillant le monstre assoiffé. Je me laissai guider par mes instincts primaires. Mes jambes fléchirent. Je fermai les yeux, et laissai ce parfum m'envahir. J'arrivai à visualiser ma proie. Je courus vers cette dernière. Elle s'affola au moment où elle m'entendit, et partit. Je la poursuivis, quand d'un bond, je sautais sur son dos. L'écrasant de tout mon poids. Mes crocs se plantèrent dans l'animal. C'était un jeune puma (N/R : un puma ? rien que ça ?? Mhh, BB est dans le coin, ça se voit *sifflot*). Son sang chaud se déversait dans ma gorge avec délice. M'abreuvant jusqu'à la dernière goutte de son essence. Je repoussais enfin ma proie le plus loin de moi. Je me redressai, ma soif n'étant pas étanchée. Au bout du troisième animal, je sentis mes jambes se dérober. Incapable de tenir, je m'assis. Alice se précipita. Je lui fis signe que tout allait bien. Elle prit la même posture que moi.

_ Moi qui pensais que les nausées étaient juste matinales. Rigolai-je

_ Comment peux-tu rire de cette situation ?

_ Alice, que veux-tu que je fasse ?

_ J'en sais rien ! Je ne vois plus ton avenir ! J'essaye par tous les moyens. Je suis inquiète. Edward aussi. Tu ne sais même pas si tu pourras survivre à ça.

_ Mais peut-être que c'est mon destin. Je ferai ce qu'il faut pour survivre. J'me battrai. Je ne peux pas dénier qu'il est là. Je le ressens, depuis le début sans avoir ce que c'était. Je sais que ça complique encore plus les choses. Je sais que ce mariage te tenait à cœur. Alors il est hors de question qu'on l'annule. T'agrandira ma robe. Dis-je avec espièglerie.

_ Mais Bella…Sanglota t-elle

_ Tout se passera bien. Je ne suis pas si fragile que ça. Je suis à moitié vampire.

_ Oui mais cette chose est plus puissante que toi.

Alice m'aida à me lever, quand une nausée me frappa. Je me retournai, m'appuyant à un arbre, et régurgitai une bonne partie du sang que j'avais avalé. Alice porta sa main devant sa bouche. Elle paniquait. Je la rassurai et nous rentrâmes. Mes jambes fléchirent à peine étais-je rentrée. Démétri et Emmett vinrent me soutenir. M'aidant à m'asseoir sur le canapé. Un combat se déroulait à l'intérieur de mon corps. La partie vampirique se battant contre l'humain. Cette sensation de conflit interne était déstabilisante. Edward n'était toujours pas revenu. Il avait besoin de solitude.

EDWARD POV

Alors, tout ce que j'avais fait pour l'éviter n'avait servi à rien. Bella était quand même tombée enceinte. Je me maudissais, j'aurais dû être plus prudent avec elle. Dès le début. J'avais mis cette chose en elle. Je n'avais pas pu lui parler, je ne savais pas quoi dire. Mais à son regard, un vent de panique me parcourut. Elle voulait le garder. J'en étais persuadé. Malgré le danger. Je ne la comprenais pas, elle m'avait dit qu'elle n'éprouvait pas le désir d'avoir un enfant. Etait-ce cette chose qui la manipulait ? (N/R : je kiffe) Lui ôtant son libre arbitre ? J'aurais voulu la soutenir mais j'en étais incapable. J'avais fui. Comme un lâche, je refusais de l'affronter. Je me morfondais dans mon coin, quand Carlisle apparut. Il s'approcha de moi, il débordait de compassion.

_ Mon fils, je sais que c'est un coup dur…mais…

_ Un coup dur !! Quand j'ai appris que Bella était la fille d'Aro, c'en était un ! Là elle risque d'y laisser sa peau ! A cause de moi !

_ Je suis sur que Bella ne pense pas que c'est de faute. Lui as-tu au moins demandé ce qu'elle en pensait ?

_ Non. Je ne sais…je ne sais pas…quoi dire. Mais toi. Tu sais ce qu'elle en pense ?

_ Oui, mais je ne te dirai rien (N/R : rooo t'es pas dôle !!!). Je n'y pense pas non plus. Alors n'essaye pas de lire en moi. Edward dans quinze jours, elle sera ta femme. Alors parles-en avec elle. Soutiens là quoi qu'elle choisisse. Car la décision finale lui appartient.

_ Je suis censé faire quoi ? La laisser mourir, si c'est son choix ?

_ Rien ne nous dit qu'elle mourra. Mise à part sa soif, et ses nausées, elle va plutôt bien, mon fils.

_ Le fait est qu'elle s'est écroulée.

_ Les femmes enceintes ont fréquemment des malaises, au début.

Je ne savais plus quoi dire. Mon père me donna une tape sur l'épaule, en signe de compassion. Je repartis dans mes pensées. Tiraillé entre deux désirs, celui de la protéger coûte que coûte, même d'elle-même. Ou cette envie incompréhensible, ce désir fou d'être père. Ce besoin égoïste. J'aurais tellement voulu que les choses soient différentes. Que l'on soit humain, tous les deux. Que l'on puisse vivre comme on le souhaitait. Fondant une famille, si nous le désirions réellement. Mais mon ange avait raison, la vie était injuste. Comment lutter contre un destin déjà écrit ? Le bonheur du monde dépendait-il de notre malheur ? J'aimais Bella plus que ma propre vie. Je ne pouvais concevoir mon avenir sans sa présence. Sans son amour, son odeur, sa musique, sa douceur, son sarcasme… Tout ce qui faisait d'elle Isabella. Une magnifique jeune femme. Ma future épouse. Celle avec qui je voulais partager mon éternité.

Des heures que j'étais là, Bella me manquait. Je devais parler avec elle. Argumenter. Qu'elle puisse prendre conscience de ce qui me perturbait. Je me dirigeais vers la villa. Les poings serrés. (N/R : je te l'ai déjà dit, j'adore quand Edward a des introspections comme ça. Tu le captes très bien, félicitations) (N/A : arrêtes tu me fais rougir)

Je rentrai. Mes yeux se posèrent instinctivement sur Bella. Elle était assise sur le sofa. Je m'approchai d'elle, lentement. Ses yeux étaient cernés, d'une touche violette. Leurs couleurs étaient plus sombres. C'était comme si elle avait soif. Je m'installais près d'elle, caressant sa joue. Elle coinça ma main contre son épaule, la frottant de sa joue. Je lui fis mon sourire en coin. Son visage s'illumina. Je l'attirai vers moi, embrassant son front. Rose grognait, elle avait peur que je veuille me débarrasser de cette chose, qu'elle appelait « un bébé ». Bella avait reposé sa tête contre mon torse. Je savourai ce moment, tentant de ne penser qu'à l'instant présent. Quand elle se leva d'un bond et courut dans le jardin. Je me levais pour la suivre, Rose se posta face à moi.
_ Laisses-moi passer !

_ Non. Elle a juste la nausée. Laisses-la tranquille !

_ Rose !! Laisses-moi passer ! Tout de suite ! Grognai-je

_ Wow ! On se calme ! Rose, il veut juste aller voir Bella. Expliqua Emmett

T'avises pas de faire quoi que se soit ! Ou j'te démonte la tête. Pensa Rosalie

Je la bousculai, lui donnant un coup d'épaule. Je suivis l'odeur de Bella. Elle était agenouillée. Je m'accroupis devant elle. Elle redressa la tête, ses yeux étaient rougis par les larmes. Elle se cacha le visage. Je lui pris le menton, pour soulever sa tête. Elle semblait éreintée. Je l'aidai à se relever, ses jambes vacillèrent, je la soutins et la pris dans mes bras. Je la ramenai, ne prêtant aucune attention aux autres. Quand Rose s'approcha, j'émis un grognement guttural.

Je portai Bella jusqu'à la salle de bain de notre ancienne chambre. Je savais qu'elle voudrait surement prendre un bain, après cette journée de fou. J'ouvris l'eau du robinet, tandis que Bella se déshabillait. Je la trouvais de plus en plus magnifique. Elle rentra dans la baignoire, en soufflant. Elle avait remonté ses cheveux. Laissant apparaître sa merveilleuse nuque. Je pris l'éponge et lui passai doucement sur ses épaules, sur sa nuque, le long de la colonne vertébrale. Je la sentis se détendre, elle avait besoin de douceur et de tendresse. J'embrassai son front. Mes yeux s'attardèrent sur son ventre, encore plat. Elle s'en aperçut. Je détournai la tête, gêné. Nous n'avions toujours pas ouvert la bouche depuis qu'elle m'avait dit qu'elle pensait être enceinte. Je lui savonnai le dos, elle soufflait d'aise. Elle me supplia des yeux de venir la rejoindre. Elle s'avança, tandis que je passais derrière elle. Bella appuya son dos contre mon torse. Je passai mes bras autour d'elle,et nouai mes doigts sur son ventre. Elle posa les siens par-dessus. J'étais bien, elle cala sa tête sur ma clavicule. Nous nous laissions bercer par la douce chaleur de l'eau. Sa respiration était très calme. Je pensais même qu'elle dormait.

_ Mon amour. Chuchotai-je

_ Oui.

_ Non. Je croyais que tu dormais. Murmurai-je

_ Oh…

_ On a besoin de parler, toi et moi.

_ J't'écoute.

_ Pas ici.

_ Au cottage ?

_ Si t'es d'accord et que tu as assez confiance en moi.

_ Edward ! Pourquoi n'aurai-je pas confiance en toi ? S'outra t-elle en se redressant

_ Rose…Elle a l'air de penser que…je pourrais te faire du mal…

_ Non ! Rose…ce n'est pas pour moi qu'elle s'inquiète…c'est pour le bébé. Soupira t-elle en sortant de l'eau

Nous nous habillâmes. C'était bien la première fois que nous ne cédions pas à la tentation, en étant nus. Elle me prit la main. Nous passâmes devant Rose qui voulait nous suivre. Bella lui fit signe qu'elle n'avait pas besoin d'elle. Nous retournâmes chez nous. J'allumai un feu. Bella s'assit sur le sofa, passant ses pieds sous ses fesses. Le feu crépitait dans la cheminée, je me posai aux cotés de ma douce.

_ Je ne sais pas trop quoi dire.

_ C'est bien la première fois. Rigola t-elle

_Voilà…C'est à propos de ta grossesse.

_ Ca tu vois, je m'en doutais.

_ Bella, on ne sait pas ce qui va se passer. Tu n'es qu'au début, tu es déjà affaiblie. Tu ne gardes rien de ce que tu avales…A ce rythme là. J'ai peur que tu ne tiennes pas.

_ Mi amor, je sais tout ça. Je connais les risques que j'encours. Mais c'est ton enfant. Le nôtre. Je suis déjà attachée à lui. C'est comme ça. Mise à part les nausées, je vais bien.

_ Tes yeux sont cernés, tu t'évanouies. Comment peux-tu dire que tu vas bien ?

_ Edward ait confiance.

Avoir confiance. J'avais confiance en elle. Mais en cette chose certainement pas. Elle était déterminée à avoir cette chose. Moi j'étais déterminé à la sauver. J'ouvrai mon bras, pour qu'elle s'y engouffre. Elle se colla à moi. Elle était éreintée. Mais elle éprouvait de grandes difficultés à dormir. Bella ferma enfin les yeux, tandis que je lui lisais « Les hauts de Hurle vent ».

Je déposai un baiser sur son front et la portai jusqu'à notre chambre. Me calant contre elle, respirant son odeur. Ecoutant les battements de son cœur. Me concentrant sur son rythme cardiaque. Mais ce que je découvris me laissa pantois. Un autre rythme plus lent, tambourinait dans son corps. (N/R : oh ! c'est trop chou !!!) Je me redressai, et posai délicatement mon oreille sur le ventre de Bella. Elle frissonna, mais elle ne bougea pas d'un millimètre. Je me laissai bercer par la mesure. Il était donc assez humain pour avoir un cœur. Je me laissais ballotter par cette mélodie. Comment définir ce fœtus ? On ne dit pas « chose » d'un être dont le cœur bat. Un monstre n'a pas de cœur. Alors que devais-je faire ? Penser ? Espérer ? En avais-je le droit ?
Je fermai les yeux et imaginai ce que la vie pourrait être avec un nouvel être. Mais quel était le prix à payer ? La vie de Bella, ou celle du…fœtus. Avions-nous la moindre chance ? Je calais ma respiration sur celle de Bella. Me focalisant sur le présent. Essayant de repousser au maximum le lendemain. Ce moment n'appartenant qu'à nous. Personne pour nous observer, nous décrypter. J'aurais voulu rester ainsi pendant des siècles.

BELLA POV

Au moment de mon réveil, je sentis un poids froid sur mon ventre. J'ouvris les yeux, et mon regard se porta sur la cause. Edward, avait posé sa tête au niveau de mon nombril. Je me délectais de cette vision. Mes yeux s'embuèrent de larmes, je portais ma main dans ses cheveux, les caressant doucement. Cette vision était la plus belle qui m'ait été donnée de voir. Il retourna sa tête vers moi. Il me fit un sourire, puis remonta jusqu'à moi. Il frotta son nez contre le mien, puis m'embrassa tendrement. Mes larmes roulaient jusqu'à nos bouches, se mélangeant à notre baiser. Mes doigts s'accrochèrent instinctivement à ses cheveux couleurs bronze. Ne voulant plus le laisser partir. Ce besoin irraisonné de l'avoir toujours près de moi. Il mit un terme à notre étreinte. Puis s'installa, à coté de moi. Prenant ma main dans la sienne, les entrelaçant. Embrassant chaque phalange de mes doigts. Nous étions à ce moment là, plus intime que jamais. Même plus que quand nous faisions l'amour. Je ne pouvais détacher mes yeux de mon adonis. Imprimant dans ma mémoire chaque trait de son visage d'ange. Je savais qu'il ne me laisserait pas aller au lycée aujourd'hui et peut-être plus jamais. Mais cet enfant valait bien tous les sacrifices. Edward, lui, devait y aller.

_ Tu devrais te préparer. Dis-je

_ Pourquoi ?

_ Le lycée.

_ J'y vais pas.

_ Bien sur que si. Tu dois y aller, sinon les autres trouveront ça bizarre.

_ Non. Grommela t-il. Rappelles-moi depuis quand c'est toi la raisonnable dans l'histoire ?

_ Depuis que mon futur époux ne l'est plus. Rigolai-je (N/R : excellent !! la Bêta Spuffy adore tout ça !!)

Il vint m'embrasser, se plaçant au dessus de moi.

_ J'aime entendre « futur époux » dans ta bouche. Chuchota t-il

_ Et moi je t'aime, tout simplement.

Il continua ses caresses et ses baisers. Me faisant presque perdre pied. Mais une autre envie me tirailla, j'avais soif. Il le remarqua tout de suite. Il sauta du lit. Me tendit la main. Nous partîmes chasser, tous les deux. Une fois repue, les nausées reprirent de plus belle. Je lisais l'inquiétude sur le visage d'Edward. Je caressai son visage. Il me prit dans ses bras, me serrant fort contre lui. Je lui cajolais le dos, en signe de réconfort. Puis nous repartîmes au cottage, pour nous laver et nous changer.

Il m'emmena jusqu'à la villa. Ils semblaient tous soucieux de mon état. Je tentai de les rassurer par un sourire. Carlisle s'approcha. Je savais que mes cernes et mes yeux étaient pratiquement noirs désormais.

_ Comment te sens-tu ?

_ Ca va.

_ Tu n'arrives toujours pas à garder ce que tu avales ?

_ En effet. C'est peut-être que ça va pas si bien que ça.

_ Mouais. J'ai pris ma journée. Je compte bien remédier à ce petit souci.

_ Je reste aussi ! Affirmèrent Rosalie et Edward ensemble (N/R : mdr !!)

_ Non. Vous allez en cours. Ce serait trop suspect. Je ne risque rien. Alors on respire. Enfin façon de parler. Et puis vous savez cette petite chose, qui à un clapet…mais si, un portable. Ca marche bien. Officiellement j'ai quoi au fait ? Une gastro ? Pouffai-je

_ La grippe. Avec les complications ça peut durer plus longtemps.

_ Wow. Ok.

Edward m'éloigna un peu des autres. Comme si les oreilles de vampires n'entendaient pas. Réaction typiquement humaine. Mais il me surprit, il me fit signe d'enlever mon bouclier. Je m'exécutai.

Je n'aime pas te savoir loin de moi.

Ca me rappelle quelque chose.

Tu m'as dit que tu voulais que je reste

Edward, je vais pas disparaître. Carlisle et Esmè seront là. Il faut qu'on trouve un moyen de me nourrir. Qui sait peut-être que plus tard…

Il posa son doigt sur ma bouche comme pour me faire taire.

Mon amour à chaque jour suffit sa peine.

Je sais, mon chéri. Alors va en cours et on se voit ce soir.

J'aime bien, « mon chéri ».

Edward m'embrassa avec passion. Emmett et Jasper sifflèrent. Puis Jazz s'insinua dans notre histoire sans parole.

Vous avez fini ou j'demande à Emmett d'aller chercher un seau d'eau froide. Juste pour vous séparer ? (N/R : pff, aucun cœur ce Jasper !!:p)

Edward grogna. Je ne me sentais pas bien. Mais je devais tenir jusqu'à ce que mon amoureux parte. Je savais qu'au moindre de mes malaises, il renoncerait à aller au lycée. Il déposa un dernier baiser sur mes lèvres. Me montra son téléphone. Rose vint embrasser mon front. Démétri m'enlaça. Enfin ils passèrent la porte. J'avais la tête qui tournait, voyant des filaments blancs devant mes yeux. Les voitures démarrèrent et je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Deux bras me rattrapèrent.

Je rouvris les yeux, Carlisle et Esmè étaient au dessus de moi. Me scrutant, je me redressai. Ils m'aidèrent.

_ Bon retour parmi nous.

_ Je suis désolée.

_ T'as bien fait d'attendre qu'ils s'en aillent. Rigola Carlisle

_ J'commence à connaître le coté hyper protecteur d'Edward (N/R : j'aurais dit 'giga protecteur' *sifflot*). Ce genre de faiblesse est à éviter.

Esmè rit. Carlisle sourit. Elle traça de ses doigts frais les lignes de mes cernes. Quand mon téléphone sonna. Je levai les yeux au ciel. C'était Edward.

_ Il n'a même pas tenu vingt minutes. Raillai-je

Je lui expliquai que tout allait bien. Qu'il ne devait pas s'inquiéter. Il raccrocha en m'expliquant qu'il devait me rappeler vers midi.

_ Je voudrais essayer quelque chose. Enfin si tu le permets ?

_ Oui, bien sur.

_ C'est une théorie.

Il partit à vitesse éclaire. Esmè s'assit à coté de moi, me frottant le dos. Puis elle alla pour poser sa main sur mon ventre. Mais se ravisa. J'accompagnai son geste de ma main. Pour lui exprimer mon accord. Elle avait un très large sourire. Sa main froide me rappela la douceur d'Edward, le matin même. Puis Carlisle revint. Elle ôta sa main, d'un geste rapide. Il me tendit un verre de sang. Je fronçais les sourcils. J'étais dubitative. Il me tendit le verre. Je le pris. Il me fit signe de le boire. Après une longue inspiration, je le bus. Puis me levai, m'apprêtant à courir, si besoin était. Mais ce sang était différent. Son goût était bien meilleur. C'était comme un lointain souvenir. Je restai un moment debout. Attendant le deuxième effet « Kiss cool ». Mais au bout d'une demi-heure, je n'avais toujours rien régurgité. Je me sentais mieux.

_ Je le savais ! S'écria le médecin

_ Hein ?

_ Oui ! Nous sommes des vampires. Le sang humain est plus nutritif ! Jubila t-il

_ C'est du sang humain ??

_ Oui, il est plus facile à digérer. Donc à partir d'aujourd'hui, oublie le sang animal. On te nourrira avec des pochettes de sang.

_ Mais, je ne peux pas. Mon corps va s'habituer. Quand il va naître…Je risque de le…de le tuer.

_ Bien sur que non. Nous seront là. N'aie crainte.

Bah voyons ! La sœur de Nahuel avait tué le sien. En quoi, ce serait différent pour moi ? Je baillai. Je montai dans l'ancienne chambre d'Edward. Pris son pull de la veille. L'enroulant autour de mon cou. Puis le ramenait vers mon nez. Humant son odeur. Je finissais par m'endormir.

Mais mon réveil fut brutal et violent. Je sortis d'un cauchemar. J'avais tué mon enfant J'avais l'impression d'avoir le goût de son sang dans ma bouche. Esmè arriva, et me prit dans les bras. Je pleurai de tout mon saoul. Criant mon désespoir et ma terreur. Esmè me berça, afin de m'apaiser. Mais les images violentes de mon infanticide me revenaient. Il n'était pas encore né, qu'il était en danger. Pourquoi les choses devaient-elles être si compliquées ? Pourquoi la vie était-elle si injuste ? Je posai ma tête sur ses genoux. Cherchant un réconfort, que je ne méritais pas. Elle caressa mes cheveux, me murmurant des mots tendres et aimants. Mes sanglots se calmèrent. Mon corps était parcouru de soubresaut. Un poème de Victor Hugo, poète et écrivain français me revint.

Oh l'amour d'une mère
Amour que nul n'oublie
Pain merveilleux
Qu'un Dieu partage et multiplie
Table toujours servie au paternel foyer
Chacun en a sa part et tous l'ont entier

Ce poème était écrit pour la douce et aimante Esmè. Mère dévouée. Je me calmais. Pensant à la chance que j'avais. Car même si je n'avais jamais connu ma mère. Une m'avait adoptée. Partageant son cœur gonflé d'amour, pour les enfants des autres. Cette femme n'était que douceur, amour, et tendresse. J'espérai sincèrement ne pas la décevoir. Elle caressait mes cheveux. Je relevai ma tête, elle essuya le reliquat de mon désarroi, et embrassa mon front.

_ Ca va aller ? Me demanda t-elle.

_ Oui. J'ai fait un cauchemar. Mais ça va mieux. Grâce à vous.

_ Tout va bien se passer. Il faut que tu te nourrisses un peu, et Edward ne devrait plus tarder.

J'acquiesçai, et l'enlaçai posant ma tête sur son épaule. Elle la recouvra de la sienne.

_ Merci. Soufflai-je

_ De rien, ma chérie.

Puis nous descendîmes, j'avalai ma potion magique, et allai marcher un peu dans le jardin. De ce fait, je n'entendis pas Edward rentrer. Mais quand je le vis, je lui sautai au cou. Accrochant mes jambes à sa taille. Ne voulant plus le lâcher. Ce qui le fit rire.

_ J'devrais partir plus souvent. Rigola t-il

_ T'en es pas capable.

_ Alors, t'as dormi ?

_ Oui.

_ J'ai appelé plusieurs fois, J'suis tombé sur Carlisle.

_ Je suis désolée.

_ Ne le sois pas. Tu as bu ?

_ Oui, Carlisle a trouvé.

_ Mais c'est merveilleux ! S'exclama t-il en me faisant tournoyer

_ Tu as devant toi un carnivore. Maugréai-je en me desserrant de son étreinte

_ Oh…Mais le principal, c'est que tu ailles mieux.

_ Edward, je risque de tuer…

Il m'enlaça tendrement

_ Non, Bella j'le protégerai. Toi aussi. J'te le promets

_ Alors, ça veut dire que tu n'es pas fâché. Tu ne m'en veux pas de vouloir le garder ?

_ Il s'est passé quelque chose la nuit dernière, j'ai entendu son cœur battre…Il est un peu humain.

_ Oh mon dieu Edward ! Si tu savais comme je t'aime !

_ Moi aussi mon amour, je t'aime.

Je savais que la gestion de la situation serait complexe. Mais donner la vie est un acte puissant d'amour. J'avais confiance en Edward. Je savais que jamais il ne me permettrait de faire du mal à notre enfant. Mes craintes étaient atténuées. Il avait entendu ses battements cardiaques. Ce qui expliquait sa position de ce matin. Les émotions depuis la veille avaient été fortes. Une lueur d'espoir apparaissait, peut-être au bout du chemin, finalement.

Arrivés à l'intérieur, chacun tentait de s'occuper, comme il le pouvait. Alice, Rose et Esmè étaient encore avec les préparatifs du mariage. Carlisle semblait soucieux. Edward embrassa mon front, et alla rejoindre son père. Tandis que j'allais voir les filles. Elles tentaient de choisir une pièce montée. Je les regardais, abasourdie. S'il était vrai que nous ne mangions pas, pour les humains tout était différent. Elles avaient prévu de faire mettre des lentilles, aux non végétariens. Alice avait choisi la couleur en fonction de leurs souvenirs. Ou au hasard, en réfléchissant à ce qui leur irait le mieux. Mais sa plus grande inquiétude concernait ma robe, elle craignait que je prenne trop de forme. Edward me fit comprendre que ça ne le dérangerait pas. Il nous rejoignit, regardant les différents desserts, tandis qu'Em' faisait semblant de vomir. Il me restait à choisir nos témoins de mariage. Je savais qu'Edward avait décidé. Il avait demandé à Jasper et Emmett. Mais moi, j'étais hésitante ne voulant blesser personne. Je souhaitais prendre Alice et Démétri. Mais je ne voulais pas vexer Rose et Jane. J'exposai mon dilemme à Edward par la pensée.

J'voudrais prendre Alice et Dém' comme témoins. Mais j'ai peur de faire de la peine à Rose et Jane. J'fais quoi ?

Tu as qu'à prendre Jane et Rose comme demoiselle d'honneur. Puis je crois qu'on peut confier un autre rôle à Rose.

Comme ?

Marraine, par exemple. C'est le plus beau cadeau qu'on puisse lui faire. Vu sa hargne à te défendre hier. Enfin défendre le…bébé.

Tu l'as dis !! Youhou ! Tu l'as vraiment dit !!!

Oui j'l'ai dit.

Je lui sautai dans les bras, sous le regard ahuri des autres. Je l'embrassai à en perdre haleine.

_ Et c'est reparti ! Maugréa Jazz.

Tout le monde se mit à s'esclaffer. Je restai dans les bras d'Edward. Savourant simplement ce moment. J'avais trouvé une nouvelle famille, grâce à lui. Il m'avait appris l'amour, le soutien.
Il était convenu que l'annonce de ma grossesse à mon père et mes oncles ne se fassent que de vive voix. J'avais pas envie de les voir débarquer, affolés et surexcités. Peut-être que le bonheur était aussi simple. Un peu d'amour, d'espoir et de joie. (N/R : snif, snif, je veux la même !!)

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