samedi 3 avril 2010

21 une intolérable vérité (S'éveiller)



POV D'EDWARD

Bella pleurait toutes les larmes de son corps. Elle voulait mourir, se laisser aller. Je me jetais sur ses lèvres pour un baiser passionné et désespéré. Je devais la retenir dans mes bras, l'empêcher de laisser tomber. Qu'elle se batte pour vivre, pour que je puisse l'aimer. Je la rassurai entre mes baisers pour lui dire que jamais je ne la laisserai. Elle était ma vie, mon univers. Elle était le cœur qui ne battait plus dans ma poitrine.

A ce moment-là peut-être que la lueur d'un espoir traversa son esprit. Elle m'embrassa fougueusement. Mes limites n'allaient pas tarder à être dépassées. Mes mains passèrent bien malgré moi sous son débardeur, je ne contrôlai plus rien. Sa peau était tellement douce et tiède. Elles descendirent sur ses hanches. Je me figeai. Car ce que j'avais senti sous mes doigts me fit frissonner d'effroi. Une cicatrice presque insensible au toucher d'un être humain, s'étalait sur une dizaine de centimètres.

_ Bella, c'est quoi ça ? M'inquiétai-je.

Elle sauta hors du lit brutalement. Elle colla son dos contre le mur de la chambre. Bella était terrorisée. Elle se laissa glisser le long du mur la tête dans les bras. Je devais savoir. Mais d'où venait cette marque ? Qui lui avait faite ? J'étais en plein brouillard. Qui avait osé martyriser son pauvre petit corps si fragile ? Ses pleurs redoublèrent d'intensité. Elle se balançait d'avant en arrière, son dos tapant dans le mur à chaque mouvement de recul. Elle allait finir par le traverser si elle continuait ainsi. Avant de faire quoi que se soit, j'appelais Alice sur son portable.

_ Alice.

_ Edward ? Y a un problème ?

_ Oui c'est Bella…j'ai besoin de toi.

_ Mais qu'est ce qui se passe Edward !

_J'en sais rien, écoute, prévient Carlisle et Démétri.

_ Reste calme, on sera là dans moins de dix minutes.

_ A tout de suite.

Je ne pouvais pas rester là sans rien faire, à la regarder dans cet état. Je m'approchai doucement d'elle. Comme on approcherait un animal blessé. Je m'accroupis face à elle. J'avançai ma main doucement, pour lui caresser la joue. Mais elle s'enfonça encore plus dans le mur en détournant la tête. Je passai nerveusement mes doigts dans mes cheveux. J'étais complètement dépassé par les événements.

_ Non ! Je suis indigne de toi. Ne me touche pas !

_ Bella, je t'en prie, ne me rejette pas. Je t'aime.

_ Ca ne durera pas.

_ Bella, tu te trompes.

_ Non, c'est toi !

Puis elle retomba dans son mutisme. Ses larmes qui coulaient le long de ses joues étaient une véritable torture. Pourquoi croyait-elle être indigne de moi ? Pourquoi pensait-elle que mon amour pour elle ne durerait pas ? Trop de questions et aucune réponse. Ca avait vraiment le don de m'énerver cette situation. J'étais largué. J'entendais les pensées d'Alice me parvenir. Ils arrivaient enfin. Je me levai et ouvris la porte. Toute la famille était là. Démétri en prime. On aurait dit la bande à Dany dans « Ocean eleven ».

_ Bon dieu Edward ! Mais qu'est-ce qui se passe ? Demanda Alice.

_ J'en sais rien.

Démétri s'approcha de Bella et lui murmura quelque chose à l'oreille. Mais c'était tellement bas que personne n'avait entendu. Lui savait ce qui se passait. Je trouvai la situation des plus frustrantes. Il la porta sur le lit. Encore une spoliation de plus, il avait l'autorisation de la porter. Alors que moi, elle ne m'avait même pas laissé la toucher. Il nous dirigea vers le salon de la suite et ferma la porte. Je ne comprenais pas pourquoi il l'abandonnait dans cette chambre seule.

_ Edward, tu peux m'expliquer ?

_ Non, mais toi oui Démétri !

_ J'en ai pas le droit. Je te l'ai déjà dis. Alors ?

J'étais gêné. Je ne savais pas comment leur expliquer, que mes mains s'étaient posé sur ses hanches, sans passer pour un obsédé.

_ La cicatrice. Soufflai-je.

_ Quoi ? Demanda Démétri.

_ C'est compliqué. Elle s'est réveillée en hurlant et elle pleurait à cause de ses cauchemars. Elle a dit qu'elle…Qu'elle voulait mourir. Alors je l'ai embrassée tout en la rassurant. Elle m'a rendue mon baiser passionnément. Mes mains ont touché la cicatrice qu'elle a dans le bas du dos. Dis-je honteux.

_ D'accord. J'ai compris.

_ Et ben ! Pas moi ! Cette marque c'est quoi au juste !? Qui lui a fait ça !? Criai-je.
L'esprit de Démétri était toujours aussi hermétique. Il s'amusait à traduire les phrases que je disais en italien. Je commençais franchement à perdre patience. Quand Bella cria. Je me précipitai vers la porte de la chambre. Mais Démétri m'en empêcha. C'était donc de ma faute. J'avais dépassé les limites de Bella.

_ Edward. Reste là. Alice, Rose et Esmèe vous pourriez y aller. S'il vous plait ? Dit-il calmement.
Pourquoi les envoyer, elles ? Cette histoire était vraiment dingue. Quand quelque chose me traversa l'esprit, une grande angoisse s'empara de moi. Jazz m'envoyait des ondes calmes. Je me pinçai l'arête du nez dans un tic nerveux.

POV D'ALICE

Démétri nous avait demandées d'aller voir Bella. Nous avions du mal à comprendre les raisons pour lesquels Edward n'avait pas le droit d'y aller. Bella était recroquevillée sur le coté, en position fœtal. Ses genoux étaient remontés jusqu'à sa poitrine. Les larmes coulaient le long de ses joues laiteuses. Elle n'avait même pas bougé à notre arrivée. Esmèe s'assit en face d'elle. Elle caressa ses cheveux. Mais Bella sursauta à ce contact au prim'abord. Puis elle ferma les yeux se détendant sous la douceur des doigts d'Esmèe. Ce qu'on était sensé faire, je l'ignorai. Je rejoignis « ma mère » sur le lit et regardai Bella. Je décidai de m'adresser à elle.

_ Bella, on est là. Qu'est-ce qui se passe ?

_ Je suis indigne de lui. Quand il saura, il s'en ira.

Je ne comprenais rien à ce charabia. Pourquoi Edward partirait ? Indigne de lui ? Mais elle délirait ou quoi ? Rosalie s'avança dans le dos de Bella. Nous voulions qu'elle se sente entouré. Quand Rose prit place sur la couche de Bella, ses yeux se posèrent sur la fameuse cicatrice de la demi-vampire. Elle se releva d'un bond, sous nos regards stupéfiés. Portant une main à sa bouche.

_ Oh mon dieu ! Non, c'est pas possible ! Comment ? s'écria-t-elle.

_ Rose calme toi. Quoi ? Qu'est ce qui est impossible. M'affolai-je.

_ « Je suis indigne de lui. Quand il saura, il s'en ira. » Pourquoi ? J'aurai du y penser. O seigneur !

_ Rose !! Répond !

Elle martelait les phrases de Bella. Comme si elle tentait de se convaincre d'une chose qui la dépassait. On ne comprenait rien à ce qui se déroulait dans cette chambre. Rose retourna auprès de Bella et s'allongea en vis-à-vis, sa main avait remplacé celle d'Esmèe, mais elle caressait son visage avec douceur. Elles se regardaient les yeux dans les yeux…

_ Oh Bella. Je suis tellement désolée. Ce qui t'es arrivée c'est tellement injuste.

Rosalie sanglotait, sa peine était réelle. A ce moment là un éclair de lucidité me frappa. Je tournai les yeux vers « ma mère » On savait. Ce que Rose exprimait. Un homme, enfin surement un vampire avait abusé de Bella. Des cris venaient du salon d'à coté.

_ Je veux la voir ! Laissez-moi ! Bella, non…

_ Edward. Tranquillise-toi. Pour l'amour de Dieu. Tu la verras plus tard.

_ Démétri ! Dis-moi que c'est pas vrai ! Pas elle ! Non !

_ Je suis désolé, j'aimerai pouvoir te dire le contraire.

Nous décidâmes de laisser Rose avec Bella. Car la seule personne qui pouvait comprendre ce qu'elle ressentait, était ma sœur. Nous arrivâmes dans le salon. Edward était adossé au mur. Comme assommé. Il n'était pas dans la pièce et pourtant ils avaient tous compris. Edward l'avait lu dans nos esprits. Jazz avait tout ressenti. Quand à Emmett ayant connu la même situation qu'Edward, il était sans voix, une lueur de colère dans les yeux. Carlisle fidèle à lui-même gardait un calme apparent. Esmèe et moi rejoignîmes les bras de nos maris. Pour un grand besoin de réconfort. Démétri affichait un air de désolation.

POV D'EMMETT

Le sol venait de s'ouvrir sous mes pieds. Les paroles de Rose me revenaient. J'avais l'impression d'être face à un souvenir. Mais c'était pire que ça. Je regardai Edward, il était stupéfié par la nouvelle et avait glissé contre le mur. Je savais que l'unique personne qui pouvait l'aider à l'heure actuelle, c'était moi. Je savais exactement ce qu'il ressentait. L'impuissance. L'incompréhension. La douleur et la haine. Oui la haine pour ce fumier qui avait osé la toucher.

_ J'aimerai parler à Edward. Pourriez-vous nous laisser ?

Tout le monde se dirigea vers la sortie. Il fallait que je trouve les mots justes pour le rassurer et sur la manière de se comporter. En donnant toujours la possibilité à Bella de changer d'avis. Je m'assis au sol le long du mur, près de lui.

_ Edward ? Je sais que c'est dur. Il va falloir que tu commence par l'accepter.

_ Emmett, comment on est sensé accepter ça !?

_ Tu n'as pas le choix. Elle à besoin de toi et surtout elle aura besoin de toi. Je sais que tu aurais souhaité l'apprendre par elle. Mais c'est une situation difficile pour vous deux.

_ Elle n'avait pas assez confiance en moi !

_ Ca n'a aucun rapport avec la confiance. Elle a honte de ce qui s'est passé !

_ Pourquoi ? Elle n'a pas à avoir honte. Elle n'y est pour rien ! Emmett je suis sensé faire quoi ? Comment je fais pour l'approcher ? Je l'aime, ça ne change rien !

_ Et ben tu commences par ça. Tu lui dis. Laisse-la venir vers toi. Elle va surement te raconter ce qui s'est passé. Alors commence par écouter. Ensuite c'est pas parce qu'elle a été abusée que votre relation va changer. Elle évoluera. Elle aura surement peur que tu la rejettes au début. Mais rassure-la Edward. C'est maintenant qu'elle a besoin de ton soutien. Bella a souffert, la douleur s'estompera. Mais elle ne disparaîtra jamais totalement. Ce ne sera pas facile Edward. Les cauchemars dureront surement. Sois naturel avec elle. Elle doit comprendre que quoi qu'il arrive, tu seras là. Sois patient et pour le reste tout viendra au fur et à mesure. Pour le coté plus intime de votre relation, laisse la mettre les limites. Ne te poses pas de questions. Surtout ne lui demande jamais si elle est sur de ce qu'elle veut. C'est Bella qui décidera. Ca peut prendre du temps. Mais par expérience personnelle, c'est pas une obligation. Tu es responsable d'elle, ne l'oublie jamais et un dernier truc, évite de penser à ce type quand tu es avec Bella.

_ Je te promets que si je mets la main sur ce type…

_ Je sais, je sais… Mais là c'est elle qui décidera encore.

_ Merci Emmett.

_ De rien mon frère.

J'étais heureux d'avoir pu servir à quelque chose, pour une fois. La porte de la chambre de Bella s'ouvrait sur Rose. Elle se jeta dans mes bras. Je l'embrassai avec amour. Edward s'était levé. Ma Rose s'était défaite de mon emprise et alla se blottir contre Edward pour lui parler.

_ Tu peux aller la voir. Elle t'attend. Ecoute ce qu'elle a à dire. Elle a besoin de soutien et de savoir que même si tu sais, rien ne changera entre vous.

_ Merci Rosalie.

Elle lui offrit un sourire et déposa un baiser sur sa joue, puis nous sortîmes de la suite. Les laissant seul.

POV DE BELLA

Ils savaient. Rose m'avait parlé avec des mots simples. Elle comprenait ma douleur et pour cause. C'était suite à son viol qu'elle avait été transformée par Carlisle. En effet, quand elle était humaine, sa famille était aisée. Elle devait épouser un homme de bonne famille qu'elle aimait. Déjà humaine, Rose devait être une magnifique jeune femme qui n'avait qu'un seul rêve, celui de fonder une famille. Alors qu'elle rentrait chez elle à pied, après avoir rendue visite à une amie qui n'habitait pas très loin, elle rencontra son fiancé qui sortait d'une auberge avec ses amis. Ils étaient complètement ivres. La rencontre fut fatale pour la jeune femme. Son futur mari et ses amis l'avaient violée et laissée pour morte au milieu d'une ruelle. Carlisle attiré par l'odeur du sang de la petite victime, l'avait trouvée. Son cœur battait encore. Incapable de la laisser mourir, il l'avait transformée. Rose m'expliqua que par la suite « son père » avait autorisé sa vengeance. Ca avait soulagé sa haine sur le moment. Mais il avait fallu qu'elle trouve Emmett pour « guérir ».
Elle savait exactement ce que je ressentais. Ce mal qui me rongeait. La réaction d'Edward me terrorisait. Comment allait-il prendre mon déshonneur ? Rose me rassurait. Elle m'affirmait que je ne devais pas baisser les bras. Qu'Edward était là. 

Il y avait une différence entre nous. Rosalie ne risquait plus rien. Ses agresseurs étaient morts. Alors que LE mien était toujours dans la nature. IL avait promis de revenir pour recommencer et m'achever. La terreur que je ressentais dès que j'y pensais me submergeait. Je voulais simplement que ça s'arrête. Rose m'avait convaincue de parler à Edward. Elle m'avait dit que du jour où elle avait tout expliqué à Emmett, elle s'était sentie mieux. Sa douleur morale s'était estompée. Grâce à lui. Elle avait offert sa confiance à Emmett. Qu'il avait su patienter, pour être avec elle physiquement. Mais que les choses s'étaient produites assez rapidement. L'amour qu'ils se portaient tous deux avaient été la raison principale. Mais surtout ce désir qu'ils avaient l'un pour l'autre. Je devais faire en sorte de ne pas refreiner mes envies. Le viol n'était en aucun cas faire l'amour. Justement la seule chose importante était ce lien tendre et passionné qui nous unissait Edward et moi.

Puis elle me laissa pour rejoindre son mari. Elle voulait que j'explique à Edward mon histoire. Je ne savais même pas si j'en étais capable. J'avais du mal à saisir qu'il veuille encore de moi par la suite. Rose m'avait dit que son mari était surement en train de discuter avec l'amour de ma vie. Avant Edward ma vie était un enfer. Je me demandais comment j'avais pu survivre jusqu'à notre rencontre. Tellement mon existence sans lui me paraissait impossible. Comme si pendant ces deux années n'avaient été qu'un long coma dépassé.

Il s'approcha doucement de moi, ses yeux ancrés aux miens. Je me reculai un peu dans le lit, pour lui permettre de s'allonger auprès de moi. Ce qu'il fit. Je tendis une main tremblante vers son visage d'ange, et replaçai une mèche de ses cheveux. Ils étaient dans tous les sens. Je voulais surtout toucher son doux visage si parfait. Sentir qu'il était vraiment là. Pour moi. Maintenant le plus dur était à faire. Je ne savais pas comment engager la conversation. Il me devança.

_ Hey, mon amour. Chuchota t-il.

Je crois que je n'avais jamais eu autant besoin de ses deux mots qu'à ce moment précis. Mes larmes refirent sournoisement leurs apparitions. J'engouffrai mon nez contre son cou.

_ Ne te cache pas Bella. N'aies pas honte, pas devant moi.

_ Oh Edward…Je t'aime tellement. Si tu savais comme je regrette.

_ Chut, Bella…Ma Bella.

_ Je te dois une explication.

_ Tu ne me dois absolument rien du tout.

_ Rose m'a dit que je devais te dire ce qui s'était passé. Parce qu'après je me sentirai mieux… Mais c'est extrêmement difficile. Je sais pas comment te raconter ça.

_ Commence par le début. Bella je suis là. Ca ne change absolument rien aux sentiments que j'éprouve pour toi. J'ai pas l'intention de me sauver. Je t'aime trop pour ça mon ange.

_ D'accord. Soufflai-je. Je prie une grande inspiration. C'était il y a deux ans après un concert que j'avais donné pour mon père. Des rumeurs courraient depuis un moment sur la possibilité d'une attaque à Voltera. Certains espions avaient rapporté à Aro que des Lycans étaient aux portes de la ville. Il fallait qu'il s'en assure par lui-même. En effet, il pensait qu'ils avaient tous été éliminés. Alors tout le monde partit en « guerre ». J'étais restée au château pour ma propre sécurité. T'imagine l'ironie. La seule personne qui se trouvait là, c'était ma belle mère. Elle avait dit à mon père qu'elle préférait rester, pour veiller sur moi. J'étais partie me coucher, j'étais fatiguée. Et je m'étais endormie tout de suite. Je savais que je devais rester sur mes gardes. Mais je ne m'étais pas méfier. Depuis un bon moment quelqu'un m'observait la nuit. Je ne lisais pas dans les esprits des gens. J'avais l'impression de violer leurs consciences. Enfin bref. Je m'étais réveillée dans un sursaut sentant encore cette présence. Mais là…IL était la devant moi. IL…Aurait du être avec les autres mais…Non.

Je m'étais arrêtée. Les mots étaient là, coincés dans ma gorge. Je respirai avec difficulté et déglutissais. Mes yeux s'étaient fermés. Cette scène me revenait par flash. Je percevais le regard d'Edward sur moi. Je sentais ses doigts frôlant ma joue, n'osant pas la toucher. Je posai la paume de ma main sur la sienne pour l'encourager à caresser mon visage. J'avais besoin de cette tendresse et de son soutien pour avancer dans cette histoire sordide. Je repris mon monologue.

_ Il encerclait déjà mes poignets fermement et se penchait vers moi, pour me dire qu'il allait me tuer. Mais que d'abord il souhaitait s'amuser…Je lui appartenais, que je l'obsédais, j'étais une allumeuse, une catin et qu'il me montrerait ce que l'on fait à ce genre de fille. Au début j'étais tétanisée par la peur. Mais mon instinct de survie avait repris le dessus. Je me suis mise à me défendre. Son corps est allé s'écraser sur le mur. Je voulais en profiter pour m'enfuir. Mais ses bras me plaquèrent violemment contre la porte qui avait explosé sous l'impact. Il m'avait attrapée par les hanches férocement enfonçant ses doigts dans ma chair. D'où la cicatrice. Ensuite il me jeta par terre et me roua de coups. Après…il…enfin…tu vois quoi. Il m'a violé.

Je m'arrêtai un instant, le mot avait été lâché. Je sentais Edward se raidir. Il avait cessé de respirer. Je devais continuer. Après tout j'avais fait le plus dur. Je secouai la tête, et respirai un grand coup, puis je me lançai à nouveau.

_ Une fois qu'il avait terminé, il n'a pas voulu me tuer. Je le suppliais d'en finir. Mais il a refusé. J'étais dans un état semi-comateux. Il m'a promis de revenir. Car j'étais à lui…que plus jamais aucun homme ne voudrait de moi et que si je tentais de faire l'amour, ce serait son visage à lui que je verrai. Il m'a dit qu'il devrait remercier ma belle-mère, pour lui avoir offert un tel cadeau. Puis je sombrais dans l'inconscience.

Les larmes affluaient toujours, ce souvenir provoqua un frisson de terreur dans tout mon corps. Le fait de revivre cette nuit de torture et de blessures aussi bien physiques que mentales était insupportable. J'avais la tête baissée, Edward releva mon menton, pour que je croise ses yeux. Ils étaient noirs comme l'onyx, j'y vis plusieurs sentiments. La tristesse. La haine. La souffrance et l'amour. Il me fit un signe d'encouragement, pour que je continue.

_ Un moment plus tard, j'ai entendu des cris et sentis que quelqu'un me portait. Je devais apprendre plus tard que c'était Démétri. Il me déposa sur la couche de mon père. Celui-ci hurlait, envoya Dém,' Jane et Alec traquer ce monstre. Il ne comprenait pas comment il n'avait pas réussit à prévoir ce qui venait de se dérouler. J'étais dans l'impossibilité de parler, d'expliquer. Marcus était enragé, il s'en voulait. Il n'y avait pas eu d'attaque, c'était un leurre. Ils m'ont soigné pendant des mois. Mais tout était de ma faute, j'aurais du être plus vigilante. Si je m'étais forcée à lire dans les pensées, rien ne serait arrivé. Mon père est allé voir sa femme pour lui demander, pourquoi elle n'était pas intervenue. Elle a prétexté, qu'elle avait du sortir un moment car une des humaines qui « travaillait » pour elle, s'était enfuie. Qu'elle regrettait que tout fût de sa faute. Elle a même demandé à Aro de lui pardonner. Après ça n'a été qu'une descente aux enfers pour moi, jusqu'à…jusqu'à…toi.

Il me fit un léger sourire en coin, et intensifia son étreinte. Il plongea dans mes cheveux et déposa un baiser. C'était le seul endroit où je me sentais en sécurité, dans ses bras. Je l'aimais, il était l'espoir personnifié pour moi. Bizarrement, j'avais l'impression que l'énorme poids sur ma conscience, s'était un peu allégé. Partager mon fardeau avec l'être que j'aimais le plus au monde avait légèrement apaisé ma colère. Entre nous le silence. Mais pas lourd ni oppressant. L'impression que les choses étaient à leurs places. En faisant partie de ma vie, il avait le droit de savoir, simplement pour lui laisser l'opportunité de choisir de rester ou de partir. Etait-ce là la confiance ? Se remettre totalement à la décision de l'autre ? Je savais que désormais sans lui à mes cotés, je n'aurais aucun espoir de survie. Il était mon avenir, mon présent. Puis il brisa le silence.

_ Pourquoi, n'ai-je jamais entendu les pensées de Démétri et des autres à ce sujet ?

_ C'est à cause d'Heidi. Elle arrive à les bloquer sur ce sujet. Aro le lui a ordonné. Mon père culpabilise encore. C'était un de ses bras droits.

_ Bella…euh…C'est qui ?

_ Ca n'a aucune importance. Tu ne le connais pas. Ca ne changera rien. C'est mon combat.

_ A partir du moment où ça te concerne, ça me concerne aussi. Alors dis-le !

_ Il s'appelle…Félix…Tu es satisfait ?

_ Bella, je ne te lâche plus. Tu vas commencer par te réconcilier avec ton père. Ensuite si tu es d'accord je te ramène à Forks. Même si Aro refuse. Tant pis pour les conséquences, on avisera. Voltera est trop dangereuse pour toi. Je te protégerai, quoi qu'il en coûte. Que tu veuilles ou pas ! Il est hors de question que je refasse les mêmes erreurs avec toi ! Je tiens à toi plus qu'à ma propre vie. On fera comme j'ai décidé, car c'est mon combat autant que le tien désormais. Affirma-t-il avec autorité.

J'en avais perdu ma voix. Le voir si catégorique était presque effrayant. En effet je savais qu'il pouvait se montrer ferme. Mais là pour le coup j'étais complètement incapable de lui dire non. Il était aussi têtu que moi, je n'en n'avais aucun doute. Mais je le soupçonnais de cacher ce trait de caractère pour ne pas me brusquer. Il craignait surement que je m'enfuie, s'il le dévoilait. J'étais revêche à toute forme d'autorité. Finalement l'unique chose qui me déconcertait était qu'il souhaite une réconciliation avec mon père. Il avait qu'à m'emmener et on en parlait plus.

Bella franchement Edward est en train de te ramollir le cerveau ma vielle !!! Pensai-je.

J'éprouvais un besoin soudain et incompréhensible de poser mes lèvres sur les siennes. J'aurais dût être en colère après lui, au vu de son discours. Mais non, je sentais même une certaine reconnaissance, peut-être parce que j'avais eu tellement peur qu'il me rejette, que j'avais oublié qu'il pourrait m'accepter moi et mon passé. J'approchai mon visage du sien doucement et déposai un baiser délicat sur sa bouche. Il m'observa pendant un moment, j'avais l'impression qu'il cherchait mon approbation. Alors mes doigts se dirigèrent vers son visage, dessinant le contour de son facies, il ferma les yeux sous cette sensation. Il embrassa mon doigt avec tendresse quand il passa sur sa bouche.

_ Je t'aime ma Bella.

Il frotta doucement son nez contre le mien, c'était d'une douceur incroyable. Il commença à baiser ma joue, mon cou, ma mâchoire et termina sur les commissures de mes lèvres. Alors je les capturai sur ma bouche, pour lui montrer que j'avais envie d'un vrai baiser. Il m'embrassa avec tant d'amour que ma tête m'en tournait. Mes émotions me submergeaient. A ce moment là, plus rien n'existait à part nous. Je me lovai contre lui et laissai Morphée m'emporter.

POV D'EDWARD

Elle dormait, ses petites mains fines accrocher à ma chemise. Son corps était collé au mien. C'était la plus belle chose que je n'avais jamais vu. Enfin elle me faisait entièrement confiance, je le sentais. J'étais calme à l'extérieur, mais au fond de moi je bouillonnais de rage et de haine. Comment quelqu'un avait pu faire ça à Bella ? Ce genre d'individu me dégoutait déjà quand il était humain. Mais un vampire !? Je comprenais mieux pourquoi elle pensait que j'étais parfait et pourquoi je ne la méritais pas. Elle se sentait salie, humiliée. Et moi qui m'inquiétais dans la ruelle, de sa première fois ! Elle avait eu tellement de mal à s'ouvrir à moi.

C'était donc lui, ce Félix qui la traquait. Mais pour échapper à Démétri, il n'y avait pas trente cinq solutions, soit il pouvait se volatiliser à sa guise, soit il bénéficiait d'un soutien solide. Sulpicia était-elle vraiment derrière tout ça ? Comment pouvait-on haïr une personne au point de vouloir l'humilier avant de la tuer ? Il avait été l'instrument de sa vengeance. Elle voulait la souffrance et l'humiliation de Bella autant que sa mort. Ca n'arriverait pas, même si je devais bruler ce château et Voltera pour la protéger. Mon amour n'aurait jamais dût endurer tout ça. Je ne pouvais pas imaginer cette scène. Mon esprit refusait de l'encaisser.

Maintenant, terminer les concessions avec son père et tout le monde. J'étais déterminé. Je m'occuperai de sa sécurité. Après tout, c'était moi son petit ami et c'était mon rôle. Il fallait qu'Aro comprenne. J'aimais sa fille, elle m'aimait. C'était à nous de décider de notre avenir. Je ne concevais pas l'avenir sans elle. J'avais pris ma décision. Félix crèverait de ma main. Je le dépècerais morceau par morceau avec délectation et il souffrirait. Oh oui il souffrirait ! J'en faisais le serment. 

Sulpicia ne serait pas en reste, elle allait payer aussi. Pour sa barbarie et son infamie. Elle avait envoyé ce destructeur d'âme pour annihiler mon ange. Sa pureté, toute cette douceur qu'elle avait enfouie depuis ces deux années étaient refoulées à cause de cette brute, ce vandale, ce barbare, ce sous vampire d'une lâcheté inimaginable. Il s'en était pris à elle bon dieu ! J'allais lui montrer à cette chose ce qu'est « un homme ». Il comprendrait et il mourrait, pourtant la mort était trop douce pour une raclure d'une telle envergure. Mais je prendrais mon temps. Il avait ouvert ma propre boite de pandore, et je lui garantissais que ce qu'il avait libéré contre lui n'était rien à coté de l'histoire originel. Rien qu'à l'idée de croiser sa route, un sourire cruel se formait sur mon visage. Mais pourquoi cette jeune femme dont j'étais éperdument amoureux, avait du subir tel tourment ? Elle était mon oxygène. La raison de mon immortalité. Ma boussole, mon nord, ma conscience, mon âme perdue.

J'avais plusieurs certitudes et presque plus aucun doute. Je lui redonnerai confiance en la vie, en l'amour. J'allais lui prouver que sa place était auprès de moi. Je ne pouvais pas la quitter. Jamais.

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