samedi 3 avril 2010

17 Amour et confidence (S'éveiller)



POV D'EDWARD

Enfin j'étais là où je voulais être depuis qu'elle m'avait quitté. Près d'elle, la revoir dormir. Voilà ce que j'aimais. Plonger dans ses cheveux pour humer son doux parfum. Qu'elle puisse s'abandonner dans mes bras, confiante. Etre le gardien de ses rêves les plus secrets. Sa respiration était calme. Aucunes larmes ne perlaient sur son visage de nacre. Elle semblait sereine. J'espérai égoïstement en être la cause. Lui apporter ce dont elle avait besoin. De l'amour et enfin, qu'elle soit heureuse. Son rire m'avait manqué. Mais depuis qu'elle était rentrée à Voltera quelque chose avait changé.
Tout ce qui tournait autour d'elle ne lui ressemblait pas. Sa chambre, par exemple. Elle était décorée de fines dorures. Les murs de couleurs parme étaient assortis à la parure de son lit et aux rideaux. Je pensai au contraste avec la maison de Forks qui était la simplicité même.

Ses vêtements, eux aussi, n'avaient rien à voir. Pour le plus grand bonheur de ma sœur. La robe qu'elle portait hier venait d'un grand couturier. Elle était d'un bordeaux clair avec un léger décolleté. Elle était magnifique, malgré ses traits tirés. Mais où était Bella dans tout cet apparat ? Elle si simple et sans froufrou. Était-ce à cause de l'étiquette imposée dans ce château ? Trop sophistiqué laissant peu de place à l'impulsivité qui faisait le charme de Bella. On aurait dit que Bella était sage et calme. Mais ce n'était qu'une apparence. La vraie Bella bouillonnait de l'intérieur, et c'était celle-là que j'aimais et que je désirais. Bon, pour sa chambre elle était plus jolie celle là. Celle de Forks ressemblait plus à une cellule de none qu'à autre chose.

Je repensai à Démétri. Il aimait Bella d'une façon pure et sans arrière pensée. C'était sa petite sœur. Mais je me demandais en quoi consistait ce lien qui les unissait. Il était prêt à se sacrifier pour elle. J'aurais souhaité que Bella ait la même confiance en moi, qu'elle avait envers lui. Je voulais qu'elle se livre à moi sans détours, sans secret. Bella m'aimait. J'aurais pu m'en contenter, mais ma fierté m'en empêchait. Il fallait que je sache. Je crevais de ne rien savoir alors que Démétri connaissait le moindre de ses secrets. J'étais jaloux de la relation qu'elle entretenait avec lui.

Quant à Aro. Il avait décidé qu'il saurait ce qui se passait entre nous. Il comptait bien ne pas me lâcher, pour le savoir. Je comprenais mieux pourquoi elle m'avait dit qu'en matière de protection, elle en avait assez avec son père. Tous les deux avaient le même caractère. Bella semblait moins despote que son père quand même. Elle avait horreur d'être manipulée. Elle ne voulait pas non plus qu'il se serve d'elle pour arriver à ses fins. Mais il aimait sa fille et était prêt à tous les sacrifices pour elle. Il ne supportait pas l'idée que Bella puisse lui échapper. Il ne souhaitait pas non plus que sa fille tombe entre les mains de quelqu'un avide de pouvoir. Cette réflexion me fit sourire. Car Aro aimait le pouvoir. Il s'en servait pour son propre bénéfice. Mais Bella avait un atout : Marcus. Il l'aimait comme sa propre fille. Il devait souvent jouer les médiateurs entre les deux. Ca ne devait pas être drôle tous les jours. Caius, c'était la neutralité même. Mais il était plus craintif que ses frères. Il pouvait prendre des décisions irréfléchies juste au cas où. Son statut était trop important à ses yeux pour devoir le perdre sur un danger potentiel.

Ma douce bougea légèrement, son cœur et sa respiration se modifiaient. Signe que son réveil était pour bientôt. Elle ouvrit les yeux sur moi et me fit un très léger sourire qui transperça mon cœur atrophié. Elle était belle. Je me serais damné pour elle si ce n'était pas déjà fait. Elle se serrait encore plus contre moi. Elle vit que sa main était posée entre les boutons de ma chemise. Elle touchait ma peau. Mais à l'inverse de la première fois, elle laissa sa main, Caressant mon torse du bout des doigts. Pour mon plus grand plaisir. Elle me regardait d'un air taquin.

_ Dites donc, mademoiselle, vous avez décidé d'abuser d'un pauvre vampire sans défense ?

_ Sans défense, toi ?

_ Oui, il paraît même que ce serait pour ça que tu es partie.

Aie ! Félicitation Edward ! Bravo quel tact ! Tu viens d'être élu gougeât de l'année ! Jamais tu réfléchis avant de parler !

Elle s'était redressée d'un bond pour sortir du lit. Je ne voulais pas lui dire ça, mais l'impulsivité vampirique avait parlé pour l'homme. Je devais rattraper le coup avant qu'elle sorte de cette chambre. Je sautai du lit et l'attrapai par le bras. Je la retournai vers moi pour qu'elle me fasse face. Une larme coulait le long de sa joue. Je l'essuyai du revers de la main. Puis collai Bella contre moi.

_ Je suis désolé Bella. Je ne voulais pas… Ce n'est pas ce que je voulais dire.

_ Arrête Edward. Je sais que tu n'es pas prêt de me pardonner mon abandon. Je comprends.

_ Mais non tu ne comprends pas justement. Je t'ai pardonnée au moment où je t'es vu. Mais j'ai besoin de savoir ton histoire. Si tu n'es pas prête à tout me raconter je comprendrais. Mais au moins, essaye.

_ D'accord je te dois au moins ça. Mais pas ici, les murs ont des oreilles. Puis je crois qu'une petite discussion avec mon père et Marcus s'impose avant. Mais avant toute chose. J'aimerai d'abord parler aux tiens, j'ai des excuses à formuler je crois.

Bella ne m'en voulait pas et c'était pour moi le principal. Elle devait discuter avec son père, je pouvais comprendre. Mais Marcus je restais perplexe. Je restai dans sa chambre pendant que Bella prenait sa douche et se changeait. J'étais curieux et impatient qu'elle me révèle son histoire. Au moment de sortir de la salle de bain, je restai pantois face à sa beauté et son charme. Elle était sexy et élégante. Elle portait un top dos nu de couleur rose pâle avec une jupe qui descendait juste au dessus des genoux. Elle était de couleur noire avec des arabesques de la même couleur que son haut. Et ses escarpins lacés le long de ses mollets me faisaient perdre la tête. Mon Dieu j'avais du faire un effort surhumain pour ne pas lui sauter dessus.

_ Alors comment tu me trouves ? Demanda-t-elle.

_ Heu…Faut vraiment que je réponde ?

_ Oh !! Si ça ne te plait pas je peux…

Je la rattrapai avant qu'elle ne fonce vers la salle de bain, voyant que je l'avais vexée. Mes mains étaient posées sur son dos et commençaient malgré moi à caresser sa peau nue. Elle soupirait d'aise et avait des frissons. Je déglutis difficilement et lui susurrai à l'oreille.

_ Tu es absolument magnifique. Tu es à la fois élégante et sexy. J'avoue avoir beaucoup de mal à me concentrer sur autre chose que toi.

Les battements de son cœur devenaient erratiques ainsi que sa respiration. Ses rougeurs étaient magnifiques. Elle frémissait encore plus quand je déposais un baiser dans son cou. Il fallait que je me secoue pour éviter de continuer à l'embrasser. J'étais certain de ne pas pouvoir me contrôler si je ne m'arrêtais pas tout de suite. Quelqu'un cogna à la porte. Ce qui nous fit sortir de cette situation inconfortable. Du moins pour moi.

_ Oui. Répondit mon ange.

_ Maître Aro vous demande, votre altesse.

_ J'arrive dans un quart d'heure. Grogna-t-elle

_ Bien, vôtre grâce. Je vais de ce pas prévenir sa seigneurie.

_ Aucun commentaire d'accord !

Devant la tête déconfite et agacée de Bella, je ne pus retenir un fou rire. Non seulement, elle n'avait pas du tout apprécié d'être dérangée, mais les marques de noblesse n'étaient franchement pas son truc. Je crois même qu'elle l'aurait tué pour lui avoir donné ces titres. Elle me donna une tape sur l'épaule juste pour la forme et me regarda d'un air réprobateur. Puis elle se dirigea vers la porte, la démarche bien assurée. Au moment où elle allait poser la main sur la poignée, je la devançai et lui ouvris la porte en m'inclinant.

_ Si votre grâce veut bien se donner la peine.

_ Edward Cullen !! Tu ne crois pas que j'en ai assez avec les autres rigolos ! Sans que tu en rajoutes ? Je ne supporte pas ces courbettes à la noix. Les 'votre grâce', 'votre altesse', 'votre majesté', 'votre grandeur' et tout le toutim, ça me tape sur les nerfs. Les fringues, les faux semblants. Alors qu'il faut sans cesse que je sois sur mes gardes. Juste pour éviter de me retrouver désossé comme un vulgaire jambon ! Arrête de rire, on dirait une andouille. Nan mais c'est vrai quoi !

Son irritation ridicule me faisait mourir d'hilarité. La colère la rendait belle. Je l'embrassai pour la calmer. Ce qui la fit taire.

_ Dites-moi monsieur Cullen, vous croyez franchement que vous allez vous en sortir comme ça ?

_ J'espère bien. Mais tu es trop jolie quand t'es en colère.

_ Ouais bah dis-le à mon père. Je suis sur qu'il n'a pas la même vision des choses que toi.

POV DE BELLA

Edward était le seul homme qui était capable de me faire passer de l'agacement à la gaieté en moins d'un quart de seconde. J'avais horreur de ces titres pompeux. Je trouvais ça disproportionné. Mais lui, ça le faisait rire. Entre nous si ça devait lui arriver, je ne crois pas qu'il aurait été enclin à la même hilarité. Il déposa un baiser à nouveau sur mes lèvres quand un toussotement se fit entendre.

_ Alice ! M'exclamai-je.

Je sautai dans ses bras. Elle m'avait manquée. Toute la famille Cullen était là. Je passai de bras en bras. J'étais heureuse qu'ils soient là. Les retrouvailles avec Esmèe furent les plus longues. Puis vint l'heure des excuses. Décidément, j'avais passé plus de temps à leur demander pardon qu'en huit ans d'existence.

_ Je suis désolée de vous avoir créé tant de soucis.

_ Du souci, penses-tu !? Emmett voulait juste déclarer la guerre aux Volturi, c'est tout. Ironisa Jasper

_ La guerre, carrément ?

_ Bah ouais j'ai une revanche à prendre. Ce qui est génial, c'est que je peux taper sur le système d'Eddy à nouveau.

_ Désolée j'aurais du demander qu'il arrête pour l'éternité.

Un fou rire se généralisa. Au moment où un serviteur s'approcha de nous d'un pas prudent.

_ Votre majesté, je dois vous rappeler que sa seigneurie Aro, roi des Volturi vous attend.

_ Votre quoi ? Demanda Emmett en pouffant.

Mon amoureux lui lança un regard noir qui le stoppa tout de suite.

_ Vous avez décidé de me donner le CV entier de mon père ? Dis-je acide.

_ Plait-il votre grâce ?

_ Laissez tomber.

Emmett se retenait de rire et les autres aussi quand Dém' arriva.

_ Je voix que tu aimes toujours autant les marques de noblesse, Princesse.

_ Ouais bonjour à toi aussi ! Maugréai-je.

_ Bella, tu sais qu'ils n'ont pas le choix. C'est l'étiquette.

_ Ouais bah les étiquettes, chez moi ça se met sur les valises !

Tout le monde continuait de rire à gorge déployée

_ Oh Bella, Bella, Bella huit ans à supporter tes sarcasmes. Il est temps que quelqu'un d'autre prenne ma place. Bienvenu en enfer Edward.

_ Merci mais si l'enfer ressemble à ça. Je signe tout de suite !

_ Sauf que l'enfer est pavé de bonnes intentions mon jeune ami.

_ Eh ! Criai-je.

_ T'es sur que tu ne préfères pas t'engager dans la légion ? Demanda Dém'.

_ Tu sais que je pourrai faire un abus de pouvoir et t'envoyer au cachot, si je voulais.

_ Ouais bah en attendant, on va voir ton père. Avant que lui perde patience et qu'il décide de faire un brasier avec ma tête.

_ Ca va le chantage ! Il n'osera pas. Sinon il sait que je ne lui pardonnerai pas.

Pour Dém' et moi ces joutes verbales étaient naturelles. Ca me détendait de rigoler avec lui. Les autres aussi avaient l'air de bien s'amuser. Le pire étant Emmett. Il n'avait pas fait attention et avait voulu marteler la porte avec son poing. Mais il était passé à travers. Du coup notre hilarité reprenait de plus belle jusqu'à ce qu'Aro débarque. Laissant un froid.

_ Bonjour à tous.

_ Papa

_ Je sais que le fait d'avoir l'éternité ne facilite pas la ponctualité. Mais Bella, tu pourrais faire un effort. Quant à toi Démétri, je t'ai envoyé la chercher, pas pour prendre le thé. Tu es chargé de sa protection. Pas de ….

_ On se calme d'accord je te suis. Démétri n'y est pour rien alors c'est pas la peine de t'en prendre à lui.

Je me retournai brièvement vers les Cullen en haussant les épaules et les bras. Puis leur fis un signe de la main. Nous avancions dans les dédales du château. Toujours affublé de mon garde du corps et bientôt accompagné d'Alec et Jane. Tout ce cirque commençait vraiment à me rendre dingue. Depuis que j'étais revenue, c'était pire.

_ Papa tu crois vraiment que c'est nécessaire tout ce monde?

_ Bella, dès qu'il s'agit de ta sécurité tout est nécessaire.

Qu'est ce que je pouvais bien dire ? Que j'étais pas d'accord ? Il le savait déjà. Que ses craintes n'étaient pas fondées ? J'aurais menti. Alors je le suivis sans mot dire jusqu'à son bureau. Ce lieu ressemblait plus à une salle à manger qu'à un bureau, du reste. Il ordonna à mes « gardes du corps » de rester devant la porte et me fit entrer avec lui. Il se dirigea vers la fenêtre en passant ses mains dans les cheveux. Il était anxieux.

_ Isabella.

Aie ! Mon nom complet. Là ça ne s'annonçait pas très bien pour moi.

_ Isabella. Te rends-tu compte de la situation dans laquelle tu nous mets ? Tu fugues pendant plus de quatre mois. L'autre jour tu m'appelles, je te dis qu'on L'a repéré sur la côte est des Etats-Unis, et tu débarques ici avec une tête de zombie. J'ai le droit de savoir. C'est pour le protéger lui et sa famille que tu es partie ? J'ai compris en le touchant.

_ Papa, c'est compliqué.

_ Dis que je suis idiot, aussi !

_ C'est pas ça. Tout ce que tu as vu est la vérité. Edward…Il…Il est important pour moi. J'ai besoin de lui.

_ Nom de Dieu !! Cette vielle chouette de Marcus avait raison !!

_ Hein !?

_ Mais bien sur qu'il avait raison. Il a toujours raison avec ses fichus histoires d'âme. Bon Dieu ! Bien sur il fallait que ça arrive maintenant ! Mais c'est pas possible ! J'ai du trop martyrisé de chrétiens quand j'étais romain ! On fait quoi ! Réfléchis Aro. Réfléchis…

Ca y est il est devenu barge. Il a pété un câble, une durite. Il parle tout seul maintenant. Comment veux-tu que je sois normal avec un père pareil ?

_ Papa ! Hou hou. Je suis toujours là. OH !!!

_ Hein ? Quoi ? Oui, excuse-moi.

_ Tu m'expliques ?

_ Marcus ! Cria mon père.

Marcus arriva moins d'une minute plus tard. Il avait l'air renfrogné. Il s'installa sur un fauteuil pas très loin de moi.

_ Marcus mon frère, pourrais-tu expliquer à ta nièce ce que tu m'as dit cette nuit ?

_ Ouais la « vieille chouette » y consent. Tu peux dire à Alec de surveiller son langage.

Je retins un fou rire du plus profond de moi. Mon père aurait pu s'en douter quand même. Marcus avait entendu la phrase qu'il avait prononcée. Rien de plus normal pour un vampire.

_ Voilà, ma chère enfant. C'est à propos de toi et d'Edward.

_ Eh !!!

_ Bella écoute ton oncle s'il te plait. Pour une fois.

_ Toi et Edward êtes très épris l'un de l'autre. Mais ça a un rapport avec l'âme. Vos deux âmes sont liées pour l'éternité. Ne confonds pas avec les âmes sœurs dites « normales ». Vous êtes dépendants l'un de l'autre. Je suis certain que si Edward ou toi disparaissiez, l'autre ni survivrait pas. Vous ne pouvez pas vous séparer, c'est impossible même avec toute la volonté du monde. C'est tout bonnement impossible

_ Bah tu vois papa. Au moins tonton Marcus sait mettre l'ambiance en faisant de l'humour. Rigolai-je.

_ Bella, tu peux arrêter tes sarcasmes trente secondes.

_ Autant demander à un vampire de ne plus boire du sang.

_ Bella ! Cingla mon père.

_ Ecoutez tous les deux pour avoir une âme sœur, faut déjà avoir une âme,non ?

_ Tu as une âme, ma chère nièce. La plus pure que je n'ai jamais vue. Peut-être avec celle d'Edward…

_ Ouais c'est ça et moi je suis le lapin de Pâques. Pitié oncle Marcus, tu sais que je crois pas à tout ça.

_ Peut être. Mais réfléchis à ce que tu as ressenti quand tu as du le laisser à Forks. Combien de temps aurais-tu tenu loin de lui ?

_ De toute façon, cette histoire finira mal. J'ai pas vraiment le temps pour ce genre de choses. Si j'arrive déjà à sauver ma peau ce sera pas mal.

_ Bella, tu peux faire ou dire ce que tu veux, tu ne peux pas t'éloigner de lui. Tu as essayé d'après ce que j'ai compris. Pour quel résultat ?

_ J'ai fait choux blanc. Voilà vous êtes content.

_ Et pour ta protection. IL ne t'approchera pas. Tout le monde est là pour veiller sur toi. Je finirai par l'attraper et quand j'en n'aurai fini avec lui. Il me suppliera de l'achever ! Ragea mon père.
Je pris congé et m'éloignai du château. J'arrivai près de la fontaine du tourment. Ouais, je sais c'était très sympathique comme nom, et puis au moins ça avait l'avantage de me parler ! Je m'assis deux minutes, voulant analyser les paroles de mon oncle. Mais quelqu'un arriva et m'en empêcha.

_ Comment va ma bâtarde préférée ? Toujours en vie ? Cracha-t-elle.

_ Et toi, Sulpicia toujours mariée avec mon père ? Tu n'as toujours pas trouvé le moyen de devenir veuve ?

Elle me toisait. C'était une très jolie femme. Sa peau était fine et ses cheveux blonds étaient bouclés. Ils descendaient jusque dans le bas de son dos. Mais elle était aussi belle que venimeuse. Elle me vouait une haine féroce. Je lui rappelais trop l'écart de conduite de son mari. Elle aimait encore plus manipuler les gens qu'Aro, et sa soif de pouvoir dépassait largement celle de mon père. Elle était dangereuse. Je savais certaine chose sur elle que tout le monde ignorait. Mais n'ayant aucune preuve pour étayer mes dires, je me taisais. Mon père s'en voulait de lui avoir fait du mal par le passé. Mais ses sentiments n'étaient pas aussi profonds que ceux qu'il avait ressenti pour ma mère. Nous faisions bonne figure devant lui. Afin de ne pas le blesser. Mais elle s'arrangeait toujours pour me rabaisser quand il n'était pas là. Elle avait trouvé le moyen de lui cacher ses pensées. Comment ? Je l'ignorais.

_ Ne t'inquiètes pas. Il ne pourra pas te protéger éternellement. Un accident est si vite arrivé. Surtout pour une malchanceuse comme toi !

_ Je te jure que je trouverai un moyen de lui faire ouvrir les yeux ! Tu découvriras bientôt que la mort n'est rien par rapport à ce que te fera subir Aro !

_ Qui es-tu, petit être inférieur, pour me parler ainsi ? Aro se lassera vite de toi, sale casse croute sur deux pattes. Tu n'es que source de déception pour lui. Je ne voudrais même pas de ton sang pour me brosser les dents.

_ Ca tombe bien, j'avais pas l'intention de te le proposer. Dis-moi Aro est-il au courant que tu t'envoies en l'air avec des humains et la moitié des serviteurs de ce château ? Tu n'es qu'une garce et tu crèveras la bouche ouverte ! Comme tu as tuée Didyme.

_ Tu n'as aucune preuve de ce que tu avances, bâtarde ! Dit-elle venimeuse.

_ Ne t'en fais pas j'en aurai un jour ! Je suis sur que Marcus sera ravi d'apprendre comment tu t'es débarrassé de sa femme.

A ces mots le corbeau ne se sentit plus de joie. Il ouvre un large bec pour mordre sa proie.

Sulpicia se jeta sur moi avec une violence infinie. J'explosais un arbre sous le choc. Mon corps était légèrement endolori. Elle n'avait pas apprécié ce que je venais de dire. Elle tenta de me mordre. Quand je sentis quelque chose nous tirer vers l'avant et nous ceinturer.

_ Emmett ? Edward ? Dém' ? Mais qu'est ce que…

_ Bella, ça va ? Demanda Edward.

J'hochai la tête pour toute réponse. Ma belle-mère grognait. Edward et Démétri la retenaient par les bras. Elle débitait tout un tas d'insanités et des mots plus imagés les uns que les autres. Puis s'apercevant du monde qui nous entourait elle s'arrêta. Et se mit à crier.

_ DE QUELLE DROIT OSEZ-VOUS PORTER LA MAIN SUR MOI ?

_ Du même droit que vous avez utilisé en attaquant Bella. Fille du seigneur Aro. Princesse de Voltera. Répondit calmement Dém'.

_ Tu n'es qu'un sbire ! Je ne parle pas aux subalternes !

_ Le seigneur Aro m'a chargé de parer et de protéger la princesse de n'importe quel danger ou attaque. Vous êtes un danger et vous avez attaqué. Donc il est de mon devoir de vous empêcher de lui faire du mal.

_ Espèce de sous-fifre. Cracha-t-elle.

_ Je serais curieux de savoir ce que maître Aro penserait de tout ça. Votre Altesse.
Ils la lâchèrent. Edward se mit à grogner et fut retenu par Démétri qui s'était positionné face à lui. Elle tourna les talons et partit à grandes enjambés vers le château. Démétri me regarda sévèrement. J'haussai les épaules.

_ Quoi ? Demandai-je.

_ Je vais finir par demander une prime de risque à ton père ! Ou alors je vais lui demander de m'engager. S'esclaffa Emmett.

_ Pourquoi ?

_ Parce qu'à chaque fois, c'est moi qui dois te retenir de massacrer les gens. Continua-t-il.

_ Eh ! J'allais pas la massacrer, c'est elle qui s'est jeté sur moi.

_ Bella, tu la connais, bon dieu, tu sais comment elle réagit, non ?

_ C'est elle qui est venue m'agresser ! Je ne lui ai rien demandé à cette morue !

_ Bah tu vois. Je ne crois pas que de la traiter de morue soit une bonne alternative. Rigola Emmett.

Je décidai de partir le plus vite possible. Non, mais c'était pas possible ! Comment osaient-ils défendre cette femme qui m'avait fait tant de mal. Je ne pouvais l'accepter. Surtout venant d'eux. A coté d'elle, la belle-mère de Cendrillon n'était que douceur et amour. C'était une plaisanterie d'Emmett. Mais elle me faisait trop mal pour la supporter. Je m'enfonçai dans les bois. Les larmes coulaient abondamment sur mes joues, je m'allongeai sur l'herbe humide. Je ne supportais plus cette tension, tout mon être bouillonnait d'une colère si intense, que je pouvais la sentir transpirer par tous les pores de ma peau.

_ Bella ? Murmura un ténor que je connaissais bien.

Je relevai ma tête et mes yeux rougis vers lui. Il me fit son sourire en coin, me prit par les épaules et me serra contre son torse. Je lui devais une explication. Comment ? Qui ? Pourquoi ? Où ?

POV D'EDWARD

Bella était partie à cause de la blague d'Emmett. Qu'est ce qu'il pouvait être lourd parfois ! Il n'avait pas compris. Mais moi je savais. Les pensées de cette horrible femme me revenaient comme un couteau en plein cœur.

« Cette sale bâtarde n'a eut que ce qu'elle méritait, il y a deux ans, et aurait du y rester. Cette trainée te détruira toi et ta famille. Comme elle détruira notre dynastie. Elle devra mourir ! Pour que nous puissions survivre ! Choisis ton camp et ne reste pas sur ma route ! »

Je l'aurai bien démembrée sur place. Mais c'était quand même la femme d'Aro. Je devais me contenir. Démétri m'avait retenu pour que j'évite de la transformer en charpie. Mais cette femme était mauvaise comme la galle. Dangereuse. Sous ses airs de poupées, c'était le diable déguisé. Je lançai un regard glacial à Emmett. Puis je poursuivis Bella. Elle était là, prostrée allongée sur l'herbe, et pleurait silencieusement. Elle était complètement abattue. Je m'approchai d'elle. Son regard me fit plus mal que n'importe quelle douleur physique. Je l'avais serré contre mon buste
.
_ Oh… Edward. Souffla-t-elle

_ Chut, Bella du calme. Je suis là.

_ Elle a raison, je te détruirai, toi et ta famille.

_ Quoi ?

_ Ce qu'elle pensait. C'est vrai.

_ Wohwohwoh… Attends. Tu peux revenir en arrière.

_ Elle a raison Edward…je

_ Non, juste la partie où tu dis que tu as lu ses pensées !

Elle baissa la tête et je vis ses joues s'empourprer. Elle m'avait caché ça. Une chose aussi importante. Pourquoi ?

_ Bella, pourquoi tu ne m'as rien dit ? Comment tu as pu me cacher une chose pareille !?

_ Edward très peu de personnes sont au courant.

_ Alors quoi ? Ca veut dire que tu entends toutes mes pensées. Depuis le début en plus, tu te…

Elle posa un doigt sur mes lèvres. Elle voulait que je me taise. Elle me suppliait de l'écouter. Je soufflai d'exaspération...

_ Mon don fonctionne complètement différemment du tien. Ce n'est pas quelque chose que je fais naturellement. Il faut que je me concentre pour l'utiliser. C'est épuisant. Je n'aime pas m'en servir. Je viole l'intimité des gens. Du moins, leur esprit et ça me gène. Je ne l'ai jamais utilisé sur toi, ou un membre de ta famille. Mais depuis deux ans, je m'en sers sur ma belle-mère. Je me méfie d'elle. Elle n'en sait rien. Je t'en prie Edward, je suis désolée. Je sais que j'aurais du t'en parler. Mais…
Je me reculai violement. Je voulais comprendre et savoir. J'en avais marre de vivre dans le flou le plus total. Je devais savoir pourquoi elle n'avait pas confiance en moi. J'étais en colère. Elle me devait la vérité, et elle n'avait même pas été foutu de me parler de cette simple chose!

_ Mais, tu ne me fais pas assez confiance ! C'est ça ! Moi je t'aime Bella. Tu sais tout sur moi ! Et moi je sais quoi de toi ? Seulement ce que tu veux bien me donner ! Tu ne m'aimes pas assez pour me parler d'une chose aussi importante ! Tu es partie ! Tu m'as laissé ! Si vraiment tu avais confiance et que tu me respectais, tu ne serais pas rentrée chez toi sans même m'en parler ! Tu aurais cru en nous deux ! Tu te serais battue pour nous ! Criai-je.

_ Edward je t'en prie, ne fais pas ça ! Supplia-t-elle.

Elle se jeta dans mes bras et pleura de tout son saoul. Je lui avais fait de la peine. Mais quand elle s'était enfuie, même mon cœur mort avait été arraché. J'aurais voulu pleurer pour qu'elle comprenne l'impacte que ça avait eu sur moi. Puis une idée me traversa l'esprit.

_ Si tu me fais vraiment confiance. Utilise ton don sur moi. Vois mon passé. Comprends ce que j'ai ressenti quand tu m'as laissé.

Alors, elle approcha ses mains de mon visage délicatement. Elle tremblait de tout son être. Je sentis son esprit entrer et parcourir mes souvenirs. Elle voyait absolument tout. Les hommes don je m'étais nourri. Mes pensées la première fois que je l'avais vue. Puis la douleur que j'avais éprouvée lors de son éloignement. Le désir que je ressentais pour elle et enfin ces quatre jours d'agonies durant lesquels elle s'était enfuie.

Elle ôta sa main de ma joue. Ses yeux étaient de la couleur de l'ébène. Je sentais dans son regard la culpabilité. De l'amour aussi. Elle prit mon visage entre ses doigts fins et m'embrassa doucement, puis le baiser se fit de plus en plus passionné. Mais elle rompit le lien qui nous unissait.

_ Je vais te raconter ce qui s'est passé en commençant par la rencontre de mes parents. Mais concernant ce qui s'est passé il y a deux ans, je ne crois pas que j'en serai capable. Alors si tu ne peux pas l'accepter, je te laisserai partir. Si c'est ce que tu souhaites.
Mes parents se sont rencontrés à Florence, ma mère s'appelait Renée….

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