samedi 3 avril 2010

20 De corps et d'esprit (S'éveiller)



POV D'EDWARD
Non ! Mauvais choix de mot ! Ne pas dire « déshabiller » ne pas penser « déshabiller » ! Penser à Bella ! Uniquement Bella! Son décolleté…Ses lèvres… Non Edward non ! Seigneur pitié, aidez-moi !

Je m'étais levé. Bella me regardait avec surprise. Je suis sur qu'elle avait vu la rage dans mes yeux. Elle resta stoïque un moment. Mais quand elle me vit avancer, Bella fit un pas à mon encontre. J'avais peur qu'elle pense que ma fureur était liée à elle. Alors je me plantais devant elle. Une idée me traversa l'esprit. J'avais trouvé le moyen de revendiquer Bella aux yeux de tous ces hommes débordants de testostérone. Je posai ma main sur sa joue l'autre sur sa nuque et la plaquai contre moi d'une façon ferme, déterminée et l'embrassai passionnément. La seule variable que j'avais omise dans cette équation était que la femme de ma vie ne voulait plus me parler depuis quelques heures. Du coup je m'attendais à certaines retombées. Mais quand elle se mit à intensifier le baiser, j'étais perplexe. M'avait-elle pardonné ? Puis elle me repoussa. Certainement dans un moment de lucidité.

_ Edward Anthony Massen Cullen est-ce ta manière de t'excuser ?

Bella 1 Edward 0. Pensai-je.

J'avais pas vraiment pensé à ça. Mais je ne pouvais décemment pas dire à Bella que les mecs présents la désiraient. Et que du coup dans un élan de jalousie, d'égoïsme et d'instinct de propriété je m'étais jeté sur ses lèvres. En gros je venais de faire ce que son père avait fait avec moi pour la garder auprès de lui ! Je ne lui avais pas donné le choix. C'était justement ce qu'elle reprochait à Aro, de ne pas lui avoir donné le choix ! Mais si je lui mentais la situation risquerait d'empirer.

_ Bella…En fait…J'ai pas trop...Pardonne-moi s'il te plait.

Edward, t'es qu'un lâche ! Disait ma petite voix.

_ Moi qui pensais qu'il y avait un rapport avec ces types derrière qui n'arrêtent pas de me mater.

Bella 2 Edward perd par KO. Mais c'est fou ce que je peux être idiot par moment !! Comme si elle n'allait pas s'en rendre compte. Tu n'es qu'une tâche. Merci cerveau débile. Me dis-je à moi-même.

_ J'avoue tout. Mais je suis vraiment désolé pour tout à l'heure. Tu es magnifique Bella. Parfaite.

_ Merci. Dit-elle rougissante. Mais tu ne t'en sortiras pas comme ça, avec des compliments.

_ Alors dis-moi comment ? Dis-je d'une voix suave.

_ En me promettant d'être franc et de toujours me dire la vérité. Qu'elle soit bonne ou mauvaise.

_ Je te le promets. Mais toi Bella. Crois-tu que tu pourras me dire ce qui s'est passé il y a deux ans?

_ J'y travaille Edward. Un jour surement. Sois patient.

_ J'attendrai.

Je resserrai ma prise autour d'elle en déposant un baiser dans son cou. Elle m'avait pardonné et c'était là l'essentiel. Je l'invitai à s'asseoir sur la banquette à coté de moi. Elle posa sa tête délicatement sur mon épaule en croisant ses jambes l'une sur l'autre. Ce qui faisait remonter sa robe encore plus. J'embrassai le sommet de son crane quand mes yeux tombèrent sur son décolleté. J'allais tuer Alice. Cette fois, j'en étais sur. Je courrai droit à ma perte. Je me statufiai et fermai les yeux.

C'est pas possible Edward ! T'as du intervertir ton cerveau avec celui d'Emmett !!! Sors de ce corps Emmett !!

J'essayai de me concentrer sur les pensés des personnes environnantes. Histoire d'avoir l'esprit ailleurs.

« Mon Dieu cette fille a de ces jambes ! »

« Elle a une poitrine magnifique »

« Autant ils sont juste amis. Cette fille est trop b… »

« Je donnerai tout pour être à la place de ce type. Sauf que moi je l'amènerai à la maison et je lui ferai… »

« Je lui enlèverai bien sa robe bleu à cette gonzesse. Si le dessous est aussi excitant que le dessus… »

Les hommes étaient tous des obsédés ou quoi ? Ce n'était pas possible autrement. Je le savais mais ça ne me gênait pas plus que ça. A ce rythme là je ne donnais pas cher de mes bonnes résolutions et de leurs vies. J'aurais voulu ne plus lire dans leurs cerveaux tordus. Je proposai à Bella de danser sur un slow. Elle n'aimait pas ça. Mais elle avait accepté pour me faire plaisir. Je voulais ne plus penser à ces mecs par tous les moyens. Sa tête reposait sur mon torse. Mes mains encerclaient sa taille. Son dos était à moitié nu. Une de mes mains caressait malgré moi, sa peau. Elle frissonnait. Je sentais quant à moi un courant électrique me parcourir. A cette sensation je replaçai ma main sur sa hanche. Mais la tension était palpable entre nous. Jasper me rabroua par la pensée.

BON DIEU EDWARD ARRETE CA TOUT DE SUITE ! FAIT QUELQUE CHOSE ! OU C'EST ALICE QUI VA PRENDRE ! CALME TOI OU FAIS CE QUE TU VEUX, MAIS FAIS LE PLUS LOIN!!!

Il en avait de bonne lui, fait quelque chose ! Comme si je pouvais me contrôler. Et puis d'abord il avait qu'à s'en prendre à sa femme. Après tout c'était de sa faute ! Il fallait que je calme mes hormones d'ado pré-pubère et vite. Bella me regardait désormais. Elle sentait que ça n'allait pas. Aurai-je l'audace de lui parler de ce que je ressentais. Sincèrement je n'en n'avais aucune idée. Mais son corps m'attirait de plus en plus. Je devais peut-être en parler à Jazz ou Emmett. Cette pensée me fit grincer les dents.

_ Edward ça ne vas pas ? Que se passe t-il ? Demanda Bella.

_ C'est rien Bella. Tout va bien. Dis-je difficilement.

_ Edward tu as promis d'être franc avec moi.

Elle avait raison. J'avais fait le serment d'être toujours honnête avec elle. Mais lui dire que je voulais lui faire l'amour, c'était affreusement gênant. Surtout que notre relation n'en n'était qu'au début. Je ne devais pas être normal.

_ Tu peux tout me dire, tu sais.

_ C'est pas facile et c'est embarrassant. Surtout ici.

_ Alors allons autre part si tu le souhaites.

Comment lui dire que pour sa propre vertu, il valait mieux rester entouré de témoins ? Mais elle me prit la main et nous dirigea vers la sortie. D'un pas pressé. Je la suivis comme si j'étais un pantin désarticulé. Sa robe virevoltait au fur et à mesure de ses pas. Se soulevant. Nous étions dehors et elle continuait d'avancer jusqu'à une ruelle. Il n'y avait personne et une pluie fine descendait sur la ville. Sa robe commençait à être mouillée. Elle collait de plus en plus à sa peau. J'aurais souhaité qu'on m'achève. La seule chose que je réussis à faire fut de la mettre plus ou moins à l'abri le long du mur. Son odeur devint plus soutenue et m'attirait encore plus vers elle. La pluie en était responsable.

- Je t'écoute.

_ Bella…

_ Allez courage. Après ce qui s'est passé aujourd'hui. Ca ne peut pas être pire. Enfin… Ca le peut ?

Ca y est, elle paniquait maintenant. Je paniquai. Nous paniquions. Dans le genre « handicapé des sentiments », nous deux, on faisait la paire. La nuit allait être longue. Encore un mauvais choix de mot. Elle me scrutait. Bella tentait de comprendre mon comportement. Mais je ne savais pas comment amener la chose.

_ Tes sentiments envers moi on changé. C'est à cause de ma réaction avec mon père. Je savais que ça arriverait un jour. Rentre à Forks, je comprends.

Ah non ! Voilà que maintenant, elle croyait que je ne l'aimais plus. Elle était pire que moi. C'était une véritable atrophiée des sentiments. Comme si j'étais capable de ne plus l'aimer ! Il fallait qu'elle comprenne que c'était tout le contraire. Alors je la collai contre le mur de pierres froides. Elle eut un hoquet de surprise.

_ Bella, t'as rien compris. C'est tout le contraire et j'ai très envie de t'embrasser. Susurrai-je.

Elle déglutit difficilement, ses yeux fixaient toujours les miens. Qui devaient être noir comme l'ébène à ce moment-là. Son cœur battait la chamade. Ses joues avaient pris cette teinte que j'aimais tant. Mais le pire c'était la façon qu'elle avait de se mordre la lèvre inférieure. J'approchai ma bouche de la sienne. J'haletai pour je ne sais quelle raison. Quand on n'a pas la nécessité de respirer, c'était une sensation assez étonnante. Doucement mais surement je m'approchai de ma terre promise. Puis enfin mes lèvres se posèrent sur les siennes. Elles étaient d'une douceur incroyable. 

J'entrepris d'approfondir cet instant. Elle ouvrit légèrement la bouche pour permettre à ma langue de jouer avec la sienne, dans une danse sensuelle. Plus le baiser s'intensifiait, plus j'en voulais encore. Je passai ma main derrière son dos et serrai ses hanches contre moi. De mon autre main je lui saisis doucement la nuque. Elle avait plongé ses doigts dans mes cheveux. Je délaissai ses lèvres un moment pour descendre le long de sa mâchoire et embrassai son cou. Son pouls s'accélérait de plus en plus. Elle soupirait d'aise. Il valait mieux arrêter là avant que je l'aime dans cette ruelle. Pour une première fois, il y avait mieux. Mais mes lèvres en avaient décidé autrement et reprirent le chemin des siennes. Puis je sentis quelque chose qui vibrait dans la poche de mon pantalon. Le temps d'analyser ce que c'était, Bella ôtait sa bouche de la mienne. Elle retira ses mains de mes cheveux en les faisant glisser le long de ma nuque. Je fermai les yeux devant cette sensation. Quand je revins à la réalité mon portable ne sonnait plus.

_ Edward c'était…Enfin…Tu vois quoi.

_ Bella. Il faut que je te dise que…J'ai beaucoup de mal à résister. Dis-je d'une voix rauque.

_ Comment ça ?

_ A toi !

_ Qui te le demande ?

Je supposais qu'elle n'avait toujours pas compris où je voulais en venir. Mais comment lui expliquer sans qu'elle prenne peur ? Alors je tentais une dernière fois la subtilité.

_ La bienséance. Bella.

_ La biensé…OH !

Ca y est, elle avait compris, vu ses joues rougissantes. Elle était toute penaude. Elle recommençait à se mordre la lèvre inférieure. Mais elle voulait ma mort ou quoi !?

_ Bella. Je suis dé…

_ Non Edward ! C'est moi qui suis désolée.

_ Bella, je ne veux surtout pas te brusquer. Je veux dire. C'est pas grave. Il y a des limites que je dois ne pas franchir. Mais je ne veux pas te mentir en te disant que je n'y pense pas.
Non, la vérité était que j'y pensais systématiquement dès que je l'embrassais ou que je la touchais. Les prochains jours seraient un calvaire. Ca j'en étais persuadé.

_Edward tu n'es pas tout seul. Moi, aussi…je…Disons que…Ca m'arrive…En fait…Non…Jypenseaussi.
La fin de sa phrase avait été dite à pleine vitesse. Elle aurait rougi encore plus si c'était possible. Alors je déposais sur ses lèvres, le baiser le plus tendre que je pouvais lui donner. Elle était restée figée. Les bras le long du corps. Je posai mon front contre le sien. J'avais perdu une occasion de me taire.

_ J'aurai du ne rien dire. Déclarai-je.

_ C'est pas ça. Mais tout à l'heure quand tu m'as embrassé. On a dépassé les limites ?

_ Disons que…On n'en était pas loin. Mais je peux quand même t'embrasser. C'est juste qu'il faut que je calme mes hormones d'adolescent boutonneux. Rigolai-je.

_ Edward. Je sais pas si… C'est compliqué…J'en ai envie. Mais j'en sais rien en fait.

_ Mon amour. Je suis conscient que c'est trop rapide. Mais je crois que nos réactions sont en rapport avec notre caractère impétueux de vampire. On a l'éternité.

Je venais vraiment de dire ça ! Non l'éternité c'était trop long. Jazz craquerait bien avant et moi aussi, du reste. Je baissai les yeux honteux de mes pensées. La pluie ruisselait sur le corps de Bella et sa poitrine avait durci sous cet effet. Ce serait vraiment un enfer. Elle s'était aperçue de mon changement d'humeur.

_ La robe ne t'aide pas. Je me trompe ?

_ Non. Mais même sans cette robe. Tu es belle. Il serait tant que tu t'en aperçoives. Tu es une jeune femme très sexy et désirable. J'aimerai que tu te vois avec mes yeux.
Elle se jeta à mon cou et m'embrassa passionnément. Mes mains caressaient son dos nu. Mon dieu, je la désirai à un point ! Je me ressaisis et reculai.

_ Bella. Soufflai-je

_ Oups ! Les limites…Désolée.

_ Je crois qu'on devrait retourner là-bas. Les autres doivent nous attendre.

Je pris sa main délicatement dans la mienne. Pour la ramener à l'intérieur du club. Notre discussion m'avait soulagé finalement. Bella ressentait la même chose que moi. Même si ça devait être moins difficile pour elle que pour moi. Mes frères et sœur se déhanchaient au rythme de la musique. Emmett avait entrepris « d'allumer » sa femme. Il ondulait de manière très subjective. Rosalie n'en perdait pas une miette. Ses pensées étaient claires comme de l'eau de roche. Celle de Jazz aussi.

_ Pitié Rose ! Emmett ! Trouvez-vous une chambre. Bon dieu ! J'ai assez à gérer avec Edward et Bella !

Je me tournai immédiatement vers Bella qui avait viré au cramoisie, bouche ouverte. Puis elle baissa les yeux sur ses chaussures. Si j'avais pu rougir, j'aurais été dans le même état que Bella. Quand à moi je me passais une main dans les cheveux, nerveusement. La situation devait franchement être inconfortable pour lui. Jazz ne se serait jamais permis de dire ce genre de choses devant Bella. Alice arriva et scruta Bella d'un air affolé.

_ OH MON DIEU ! BELLA ! Hurla-t-elle.

_ Quoi !? Répondit Bella inquiète.

_ Vous avez- fait quoi avec cette robe tous les deux. Suis-moi ! Vite !

_ Alice !! Attends mais on va ou ?

_ Rattraper le gâchis ! Cingla Alice.

C'est une drôle de façon de me remercier pour le coup de téléphone Edward. Pensa-t-elle

Bella me lançait un regard désespéré. Mais contre ma tornade de sœur je n'avais aucune chance. Surtout en ce qui concernait la mode. Décidément c'était la journée des sous entendus. Emmett s'approchait en se dodelinant.

_ Alors frérot !! Toi et Bella vous avez…

_ Non Emmett ! On n'a pas ! Non !

_ Jazz, il va falloir qu'on donne à notre cher petit frère un petit cours accéléré. Sur comment faire grimper une femme au rideau ? Parce que j'en connais d'autre qui se ferait un plaisir de prendre ta place dans cette salle. S'esclaffa-t-il.

_ Emmett ! Arrête ça tout de suite !!!

_ Edward, il a raison. C'est infernal comme situation pour moi. Entre tes envies, ta frustration, ton angoisse de la blesser à ce moment là. Les envies de Bella et ses craintes. Ca fait beaucoup !!

_ Ecoutez je sais que c'est dur pour Jazz. Mais je peux rien faire contre ça ! Alors lâchez-moi !

_ Il y a une solution et tu la connais, frérot…Insinua Emmett.

_ Je ne crois pas que je sois prêt pour ça, et elle encore moins.

_ Oh arrête cinq minutes Edward. C'est pas ce que me disent tes émotions. J'arrive même pas à te calmer quand elle est dans le coin.

_ C'est ni le lieu ni l'endroit pour en parler ! Alors stop et fin !

_ Demain les filles font du shopping. On doit les accompagner. Elles feront les magasins et nous on parlera. Tu n'y échapperas pas.

_ Bien dit Jazz !

_ Merci Em'.

POV DE BELLA

Alice était furax à cause de la robe. Rosalie m'en voulait à mort pour mes cheveux. Jazz et ses réflexions, Emmett et ses sous entendus. Non, mais quelle journée ! Le pire de tout était la conversation que j'avais eue avec le vampire de mon cœur. Je n'avais jamais été aussi mal à l'aise de toute ma vie. Enfin jusqu'à l'intervention de Jasper bien sur. C'était la cerise sur le gâteau. Mais pourquoi fallait-il que nos hormones se rappellent à notre bon plaisir. J'éprouvais les mêmes envies, la terreur en plus. Comment lui dire que je n'étais pas si pure que ça ? Au contact d'Edward, tout paraissait si simple et si compliqué à la fois. Mais merde je l'aimais bon dieu ! Et il m'aimait. Pourquoi mon esprit refusait-il de m'offrir à lui ? Bien sur que je connaissais les raisons. Mais se mentir faisait tellement moins mal. D'autant plus que nous étions ensemble depuis très peu de temps. Alors pourquoi précipiter les choses ? Le temps ferait surement son œuvre. J'avais la vague impression que les filles voulaient aborder le sujet de ma non vie sexuelle. Mais je tentai désespérément de penser à autre chose.

_ Bella ? Avec Rose, on se demandait si toi et Ed…

_ J'ai pas vraiment envie d'en parler. Je suis fatiguée. Alors quand vous aurez fini de rattraper les « dégâts ». Je rentrerai à l'hôtel.

_ Tu ne rentres pas au château ? Demanda Rose.

_ Je refuse de voir mon père pour le moment.

_ Mais tu ne peux pas rester toute seule. C'est dangereux. Continua Alice.

_ Démétri et Alec ne sont jamais très loin, va.

_ D'ailleurs Dém' m'avait dit qu'il viendrait. Edward va surement « dormir » avec toi.

_ Je sais pas pour Edward, les choses se sont un peu compliquées Alice.

_ Compliquées dans le sens, il t'aime et rêve de te faire l'amour ?

_ Rose ! Criâmes Alice et moi.

Si j'avais pu prendre mes jambes à mon cou, j'aurais été déjà très loin. Avec Rose et Emmett, l'expression qui se ressemble s'assemble prenait toute sa signification. J'avais pris ma décision. Je me levai brutalement et pris la direction de la sortie. La pluie battait sur le pavé. Démétri était là, il m'attendait. Il me prit délicatement par les épaules et me fit entrer dans sa voiture. Je lui demandai son portable et envoyai un texto à Edward pour m'excuser et lui faire comprendre que s'il le désirait, il pourrait me rendre visite plus tard. Nous n'avions échangé aucun mot avec Dém' pendant le trajet. Parler n'était pas nécessaire. Vu le nombre d'espions dans le quartier à la botte de mon père. Je supposais et à juste titre qu'il savait déjà tout. Il m'accompagna dans ma chambre et attendit que je sorte de la salle de bain. Je m'assis sur le lit, prête à écouter ce qu'il avait à me dire.

_ Bella tu devrais lui parler.

_ Pour qu'il s'enfuit en courant, non merci.

_ Tu as promis d'être franche avec lui. Je sais que c'est difficile Bella. Il le faut. Tu as le droit de connaître le bonheur intime avec celui que tu aimes. Il t'aime. Il sera patient. Edward est un homme bien. Il n'a rien à voir avec…

_ Tais-toi ! Ne prononce jamais ce nom devant moi !

_ Bella, tire un trait ! Il faut que tu penses à l'avenir. Tu es amoureuse. Ne laisse pas cet espèce de fils de…. Enfin ce type te gâcher ton avenir avec lui. Parle-lui Bella.

_ C'est trop dur. Je ne peux pas. Il va me haïr. Il ne voudra plus me voir. Il m'abandonnera et je l'aurais mérité. Sanglotai-je.

_ Bella tu n'y es pour rien et personne ne mérite ça. Arrête de te rendre responsable. Avance. Ca fait deux ans. Tu as le droit de passer à autre chose. De croire dans l'avenir. D'espérer. D'aimer. Edward prendra soin de toi. Ouvre-lui ton cœur. Cesse d'avoir peur. Brise cette carapace que tu t'es forgée. Montre lui qui tu es. La Bella que je connaissais avant ce qui s'est passé. Tu seras heureuse une fois seulement que tu lui auras parlé. Fais lui confiance. Il t'écoutera et il comprendra.

Les larmes affluaient le long de mes joues. Démétri me prit dans ses bras et me berça. Comme quand j'étais enfant et que je pleurais ma mère. Pourrai-je tout expliquer à Edward ? Le regarder en face après ça. Pourrait-il poser ses yeux à nouveau sur moi une fois cet aveux fait ? Ce tourment que je ressentais dès que je respirais allait-il s'arrêter? Je voulais appartenir à Edward entièrement. De corps et d'esprit. Le doute m'envahissait. Je sanglotais, j'étais complètement perdue. J'avais mal, tellement mal. Je souffrais autant mentalement que physiquement.

Ma douleur me transperçait le cœur. Se pouvait-il qu'Edward soit ma rédemption ? Avais-je seulement le droit d'exiger ça de l'être le plus parfait que je connaissais ? Son amour pour moi était-il assez fort pour l'accepter ? Comment lui dire que mon amour pour lui m'écrasait sous le poids de ma culpabilité ? Je devais payer un tribut à cette Terre qui ne voulait pas de ma venue. Ce monde qui n'était pas pour moi. Ne m'avait pas donné le choix. Avais-je vraiment le droit d'être aimée ? J'avais beau tenter de refaire surface. Le poids de mon esprit me renvoyait toujours dans la profondeur de ma douleur. Je sentais que mon corps s'affaissait dans les méandres obscures de mon passé. Je disparaissais vers Morphée avec cette mortification ancré dans ma chair.

Je dormais sans dormir. Je flottais entre deux mondes. J'entendais Démétri parler avec Edward mais je ne différenciais plus le rêve de la réalité. Dém' lui expliquait d'après ce que j'avais cru entendre, qu'il n'avait pas le droit de dire quoique ce soit. Qu'il fallait qu'Edward me fasse confiance. Que le temps effaçait les blessures les plus profondes. Qu'un jour je lui expliquerai. Mais qu'il devait patienter. Que je l'aimais et c'était ça le plus important. Ne pas me brusquer. Me laisser avancer vers lui à mon rythme. Puis, je sombrais complètement dans mon subconscient. Les cauchemars s'étaient amplifiés cette nuit là. Tous les détails de ce qui s'était passé me revenaient en plein visage. Les blessures, les coups, les insultes. Tout. J'hurlais dans mon sommeil ce qui me fit sortir de celui-ci. J'ouvris les yeux, pressée de sortir de mon enfer irréel mais tellement vrai. Mes pleurs reprirent de plus belle. J'avais l'impression que toute la pluie d'hier soir ressortait par mes canaux lacrymaux. Mais Edward était là.

_ Chut…Bella calme toi…Chut. C'est fini.

_ Tu…ne…comprends…pas…ce…sera…jamais…fini.

Ma phrase avait était entrecoupée de sanglots. Je n'y arrivais plus. Tout me revenait d'un seul coup, tel un raz de marrée. Je rendais Edward malheureux. Je le sentais à la façon dont il me prenait dans ses bras. J'aurais voulu lui dire. Lui crier ce qui me rongeait de l'intérieur. Mais ces mots n'arrivaient pas à franchir ma gorge. J'aurais voulu mourir. Qu'on extirpe se mal qui logeait dans le fond de mon être. Ne plus souffrir. Ne plus ressentir. Ne plus vivre. L'amour n'était qu'une illusion. Toutes ces simagrées avaient assez durées. Je priais pour que tout s'arrête.

_ Bella. Mon amour. Je t'aime.

_ J'en peux plus. Je ne veux plus me battre. Je…Juste…Mourir !

_ NON ! Bella tu n'as pas le droit ! Ne me laisse pas ! Sans toi je ne suis rien ! Vis pour nous !

_ Tu es malheureux avec moi.

_ Je t'interdis de dire ça ! Je n'ai jamais, tu m'entends, jamais été aussi heureux que depuis que je te connais ! Mais parle-moi je t'en prie. Dis-moi ce qui te ronge. Bella je t'aime.

_ Trop dur. Peux pas.

Il m'avait forcé à le regarder dans les yeux. Soutenant ma tête de ses mains. Mais à quoi ça servait tout ça ? Pourquoi ma vie ne devait être que souffrance et désolation ? Il m'avait offert le baiser le plus passionné que je n'avais jamais reçu. Il ne lâchait mes lèvres que pour me dire à quel point il m'aimait. Qu'il était là. Qu'il me sauverait même de moi-même s'il le devait. Que j'étais sa vie. Son univers. Le cœur qui ne battait plus dans sa poitrine. Cette dernière phrase me fit l'effet d'une bombe. Bon dieu j'aimais cet homme.

Mon égoïsme était tel que je ne voulais plus vivre. Mais mourir. Sans lui plus rien n'avait d'importance. Je me jetais à corps perdu sur ses lèvres, comme si ma vie en dépendait. Mais c'était vrai ma vie en dépendait. Seul notre amour m'empêchait de sombrer dans les abymes. Et égoïstement, je voulais le laisser. Je commençais à comprendre qu'entre nous c'était à la vie, à la mort. Quoi que je fasse ou que je sois. La vie ou la mort sans lui ne valait rien. Je l'embrassai désespérément. J'avais un besoin vital de ce contact. Ses mains passaient sous mon débardeur au niveau de mes hanches. Quand quelque chose me revint, ma cicatrice. Non, il ne devait pas la voir. Trop de question mais c'était trop tard. Quand il toucha celle-ci il se figea. Trop tard pour reculer. J'étais au pied du mur, ne pouvant plus reculer. Cette marque était celle de mon fardeau. Celle de mon corps meurtri. La seule trace visible de cet « incident ». Oui, voilà ce que c'était aux yeux des autres un « incident ». J'étais blessée dans ma chair et dans mon sang. J'étais rien, insignifiante aux yeux des autres vampires. Mon corps et ma vie ne valaient rien.

_ Bella, c'est quoi ça ? S'inquiéta-t-il.

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