samedi 3 avril 2010

15 Compte à rebours (S'éveiller)


POV D'EWARD

J'étais dans les bras d'Emmett qui n'avait pas perdu son sens de l'humour. Mais moi, je n'avais plus rien. J'étais incapable d'haïr la femme que j'aimais. C'était impossible. Puis Alice fracassa la baie vitrée en entrant dans le salon. Sous nos regards ébahis.

_ Edward ! J'ai vu ! Seigneur c'est horrible !

Je plongeais dans l'esprit de ma sœur. C'était un peu moins flou qu'à l'accoutumée. Bella était là, entourée de plusieurs vampires. Mais un en particulier retint mon attention. Il avait attrapé Bella par le bras. Elle se débattait comme une diablesse. Il voulait l'emmener de force. Mais elle résistait. Les yeux du vampire étaient rouges et emplis de colère. Le vampire donna un ordre à deux autres. Mais quand ils s'approchèrent d'elle, Bella tenta de se battre. Ils étaient trop forts pour elle. Elle abandonnait. Bella pleurait. Ils la trainèrent de force vers une autre porte. Le regard désespéré. Un instant, et je finis par réaliser qui était ce vampire qui s'en prenait si violemment à ma Bella. J'avais vu son portrait dans le bureau de Carlisle.

_ Aro Volturi. Soufflai-je.

Ah non ! Il était hors de question que cet assassin mette la main sur Bella ! Je ne le permettrai pas ! Les yeux suppliants de Bella me revinrent. Il fallait que je la sauve de ce monstre avide de sang humain. Je me tournai vers Carlisle qui me regardait, dubitatif.

_ Bella est entre les mains des Volturi. Expliquai-je.

_ Alors, on part en guerre ! S'exclama Emmett.

_ Du calme, les enfants. Si on essayait plutôt de réfléchir à la situation. Proposa Carlisle.

_ Je sais que les Volturi sont tes amis. Mais ils ont Bella. Alors entre eux et Bella. Mon choix est fait.

_ Nous aussi Edward ! N'est ce pas Jazz !

_ Avec plaisir Em'. Répondit l'intéressé.

_ Ecoutez-moi tous. On ne peut pas débarquer comme ça chez les Volturi, pour leur déclarer la guerre. Ils sont beaucoup plus nombreux que nous. On n'a aucune chance.

_ Alors, on fait quoi Carlisle ? On leur offre un bouquet de fleurs en échange de Bella ?

_ Em'. Je suis désolé mais Carlisle n'a pas tort. Ce serait pure folie.

_ Dis-moi, Jazz, de quel coté es-tu ? Faux frère ! Cracha Emmett.

_ Aro m'invite régulièrement. Jusqu'à présent, j'ai toujours décliné son offre. Pourquoi ne pas l'accepter ?

Jasper trouvait le plan très bon et regrettait même de ne pas y avoir pensé tout seul. Alice acquiesça de la tête mais aucune prémonition en vue. Rose aurait suivi Emmett jusqu'en enfer. Esmèe voulait revoir sa « fille ». Carlisle ne voulait pas « froisser » ses amis.

_ Carlisle, tu peux dire et faire ce que tu veux. Je pars en Italie. Tout de suite ! Annonçai-je.

_ Cinq minute. C'est le temps qu'il nous faut pour être prêt. Expliqua Alice

J'étais parti dans ma chambre, pendant que les autres faisaient pareil. Je pris son violon. La lettre était dans l'étui. Je comptai bien lui rendre, qu'elle puisse jouer pour moi à nouveau. S'il fallait tuer Aro pour ça, je le ferais. J'avais pris ma Volvo avec Alice et Jasper. Tandis que les autres prenaient la voiture de Rose. J'étais stressé. J'avais peur pour Bella. Je voulais arriver à temps.

_ Combien de temps ?

_ J'en sais rien Edward. A cause du flou artistique qui l'entoure.

_ Tu fais du sarcasme toi maintenant ? Demandai-je.

_ Bella déteint sur moi je crois.

_ Edward juste une seule chose, évite de foncer tête baissée, dès qu'on sera arrivé.

_ Si Bella va bien. Je te promets de ne rien tenter de stupide Jasper.

_ Ouais, c'est ça. Bah tu vois, ça on en reparlera.

_ Toi et Alice avez interverti vos pouvoirs ?

_ Edward, pas la peine de voir l'avenir pour ça. Je commence à te connaître depuis le temps.

_ Quand arriverons-nous à Voltera ?

_ Demain en début de soirée normalement.

Demain soir, voilà ce qu'avait répondu Alice. La patience n'était pas mon fort. Mais en sachant que j'allais passer les prochaines heures entre les aéroports et les avions, j'avais l'impression que c'était au dessus de mes forces. Ca m'agaçait. A ce moment-là je regrettai vraiment le Concorde. Je conduisis encore plus vite que d'habitude, et ce n'était pas peu dire.

_ Edward, tu peux ralentir. On ne risque pas de louper l'avion. Alors, du calme.

Alice l'avait vu. Je ralentis la cadence, pour revenir à une allure normale. Du moins pour nous autres vampires. J'avais hâte de la revoir afin de pouvoir la sortir des crocs d'Aro. Si Bella m'en avait parlé avant, elle n'aurait jamais atterri là-bas. Pourquoi fallait-elle qu'elle soit si têtue !? Je ne pouvais pas concevoir qu'elle puisse mourir. La vision de Bella où elle se faisait démembrer me revint. Je secouai la tête pour faire fuir cette image.

Ne pense pas à ça mon frère. Tu la sauveras. J'ai confiance en toi !

L'éternelle positivité d'Alice m'étonnait encore. Même si je savais qu'elle aussi était parcourue par l'anxiété. Elle refusait de l'admettre.

_ Du calme, tous les deux, vous aller finir par me rendre dingue avec votre anxiété.

Je m'étais toujours demandé comment faisait Jasper pour encaisser toutes les émotions des gens environnants. Ca devait être un calvaire pour lui. C'est moi qui lui avais toujours créé le plus de souci à ce niveau-là. Mais depuis que Bella était arrivée, c'était encore plus difficile à gérer pour lui. Sa tristesse, sa mélancolie et sa détresse ne faisaient qu'accentuer la douleur de Jazz. Il disait que Bella allait mieux ces jours-ci. Qu'elle semblait plus heureuse. Alors pourquoi partir ? C'était Aro qui la poursuivait. Il l'avait trouvée. J'avais peur de ce qu'il pouvait lui faire. La tuer. Se servir d'elle. Il voulait ses pouvoirs et la maintiendrait en vie. Pour l'utiliser. Cette pensée déclencha ma colère. Si Aro touchait à un seul de ses cheveux, il était hors de question qu'il s'en sorte vivant. Même si je devais mourir. De toute façon, où était l'intérêt de vivre si elle n'était plus là ? Je sentis une vague de calme m'envahir et remerciai Jazz par l'intermédiaire du rétroviseur.

Nous arrivâmes enfin à l'aéroport de Seattle. Alice s'était occupée des réservations, juste avant de partir. Je partis d'un pas pressant vers le comptoir de la compagnie aérienne. Talonné de près par le reste de ma famille. Jasper me mit la main sur l'épaule, me priant de le laisser faire. Il passa devant. Puis parla à l'hôtesse. La conversation ne dura pas plus de cinq minutes. Les billets en main, il revint vers nous.

_ L'avion pour New York est dans une demi-heure. Ensuite nous avons une escale d'une heure. Direction la France et Nice sur la côte d'Azur, encore quarante minutes. Pour finir L'Italie. Alice a loué deux voitures à l'arrivée. Une heure plus tard nous serons à Voltera.
Je ne disais rien. Mais les prochaines vingt quatre heures promettaient d'être vraiment infernales.

_ Edward, tout ira bien ?

_ Comment veux tu que ça aille Jasper ? Bella est peut-être déjà morte à cette heure-ci.

_ Edward, ça ne te ressemble pas d'être si fataliste.

_ Ca c'est nouveau.

_ D'accord, je me suis mal exprimé. Ca ne te ressemblait plus.

_ C'était à cause d'elle. Bella m'a apporté l'espoir. Maintenant qu'elle n'est plus là, je n'ai plus aucune raison d'espérer.

_ Elle n'est pas morte mon frère.

_ Es-tu le sais comment ça ?

_ A cause de ton amour pour elle. Je l'ai ressenti et ce qu'elle éprouve pour toi aussi. Elle ne te l'a pas dit oralement. Mais elle t'aime, Edward, plus que tout. Au vue de l'ampleur de vos sentiments, si l'un de vous devait disparaître, l'autre le saurait automatiquement. J'en suis persuadé. Votre amour est trop fort. Comme pour moi et Alice.

_ Mouais, j'en doute.

_ C'est moi l'empathe dans cette famille, oui ou crotte ? Bon je crois qu'on a un avion à prendre non ?

POV D'ALICE

Edward allait retrouver Bella. Non il devait ! Mon frère était anéanti. Le voir ainsi me retournait le cœur. J'étais persuadée que Bella aussi était malheureuse sans lui. Franchement, je trouvai cette situation injuste pour eux deux. Esmèe aussi souffrait de son absence. Elle avait énormément de tendresse pour Bella depuis cette fameuse discussion entre elles. Esmèe avait ressenti toute la détresse de Bella face à la mort de sa mère. Elle ne comprenait pas que l'on puisse laisser une enfant sans amour maternel. 

Bella ne s'était pas élevée toute seule ? Alors pourquoi aucune femme de sa famille n'avait tenté de l'aimer comme une fille ? C'était irréel comme situation pour notre « mère ». Son instinct maternel était inassouvi et c'était pour cela qu'elle nous considérait comme ses propres enfants. Bella avait besoin d'une maman. Besoin aussi de savoir qu'une mère est prête à se sacrifier pour son enfant. Comment Bella aurait-elle pu le savoir ? Personne ne le lui avait dit. Esmèe voulait que Bella puisse connaître ce lien si particulier qu'unit une mère à sa fille. Il était temps que la chance tourne. Ainsi Bella pourrait avoir la chance d'être heureuse, entourée d'amour et d'une vraie famille. C'était le rêve d'Esmèe.

Edward était passé par tous les sentiments, d'après Jasper. La douleur. La tristesse. La colère. La haine. Il s'était senti abandonné. Il doutait même que Bella puisse l'aimer. Il se posait des tonnes de questions. Il voulait connaître les secrets de Bella. Les raisons qui faisaient que Bella était terrifiée pour nous, et non pour elle. Il savait que la seule chose en définitive qu'attendait Bella avant de le rencontrer était la mort. C'était ce qui lui faisait tant de mal d'ailleurs. Mon frère avait peur qu'elle ne veuille plus se battre pour lui. Peur qu'elle se laisse mourir. Il avait plus besoin d'elle que de sang pour se nourrir. Il savait qu'un vampire pouvait vivre sans en boire. Mais lui était incapable de survivre sans elle. J'étais certaine que pour Bella, c'était la même chose. Leur amour mutuel était inconditionnel.

Nous étions dans l'avion et Jazz faisait tout ce qu'il pouvait pour apaiser tout le monde et franchement, c'était pas une mince affaire !! Moi aussi, j'étais apeurée. Bella allait devenir ma meilleure amie. J'étais impatiente de la serrer dans mes bras. Bella n'était pas ce monstre froid et égoïste qu'elle voulait paraître. C'est vrai que ses émotions étaient décuplées du fait de sa condition vampirique, mais elle était douce et aimante en vérité. Elle se souciait de notre survie. Et plus que tout, de celle d'Edward.

_ Alice, mon ange calme toi. Parce que si tu t'y mets toi aussi, je ne suis pas sur d'arriver à gérer toute la famille.

_ Désolée, mon amour. Mais j'ai beaucoup de mal à me concentrer sur autre chose que sa disparition et le manque que ça me procure. Je trouve cette histoire tellement injuste.

_ Oui, mon cœur elle est injuste. Mais rien n'est fait. Tout va s'arranger. Il faut avoir confiance dans le destin.

_ Avoir confiance dans le destin ? Arrêtes un peu Jazz s'il te plait !! Bella n'a jamais eu de chance depuis qu'elle est sur cette terre. Le mauvais sort s'est acharné sur elle. La preuve, je suis tombé amoureux d'elle. Railla Edward.

_ T'en as pas marre de toujours jouer les martyres ? Jusqu'à preuve du contraire, elle est encore en vie non ? Alors arrête de te punir pour quelque chose dont tu n'es pas responsable. Parce que si toi tu l'es, alors nous aussi. Ouais elle a intérêt d'être en vie quand on va arriver. J'ai une revanche à prendre moi !

_ Emmett, stop ! Cria Rose.

Enfin nous arrivions à New York. L'attente de la correspondance était longue, très longue. Edward tressaillait dès qu'il voyait des couples. C'était un calvaire pour lui. Enfin l'embarquement s'annonça, nous montâmes dans l'avion pour Nice. Edward bouillonnait d'impatience. N'ayant aucune idée du moment où ma vision se réaliserait. Le compte à rebours avait commencé, mais depuis combien de temps ? Personne ne le savait. Une fois tout le monde installé, Jazz s'adressa à Carlisle.

_ Bon, qu'est ce qu'on fait une fois arrivés chez les Volturi ? On enlève Bella ?

_ Bien sur que non ! On trouve une autre solution. On tente de discuter, de trouver un arrangement.

_ Du style quoi ? Rendez nous Bella ! Ou on met le feu à vot' baraque !?

_ Emmett, le mot diplomatie ne t'évoque absolument rien ? Demanda Carlisle.

_ Ca a un rapport avec les dinosaures ?

_ Arrête de faire l'idiot ! On t'a dit diplomate pas diplodocus. Cinglai-je.

_ Ouais t'as raison surtout que les Tyrex devaient être meilleur à manger !

_ EMMETT !!

_ Bah quoi ? Dit-il, l'innocence même.

Toute la famille cria en même temps. Mais comment lui en vouloir ? C'était sa façon de décompresser. Il avait besoin de dédramatiser la situation. Humour à la Emmett tout craché. Quant à Edward, c'était comme s'il n'était pas là. Il ne participait pas du tout à la conversation. Il était plongé dans les méandres de son esprit. Se concentrant uniquement sur Bella et sur les sentiments qu'il éprouvait. Je savais que s'il la retrouvait, la confrontation entre les deux serait terrible. Ils avaient deux fichus caractères et la rencontre promettait d'être explosive, Edward n'ayant pas accepté d'être évincé de la sorte. Il était vieux jeu, pour lui c'était à l'homme de protéger la femme, et pas l'inverse. Par certain coté, c'était un macho. A cette dernière pensée, je sentis le regard désapprobateur de mon frère dans mon dos.

Oh Edward ! Tu sais que c'est la vérité alors ne fais pas le choqué s'il te plait !!

Il m'envoya une projection de sa pensée dans l'avenir en guise de réponse. C'était très efficace. Surtout quand on ne voulait pas que les autres soient au courant.

Ca n'a rien à voir Alice, je l'aime et je veux la protéger. C'est tout !

Je lui répondis par la pensée.

Peut-être. Et qui te dit qu'elle n'a pas fait la même chose ! Elle aussi elle t'aime et voulait te protéger.

Nous continuâmes notre joute non verbale.

Alice c'est moi le vampire à cent pour cent ! Pas elle, et je n'ai aucunement besoin de protection! Je sais me défendre tout seul.

Je ne lui répondis même pas. Sachant pertinemment que la discussion ne mènerait nulle part. Edward replongea dans sa méditation. Pendant que je me concentrais à nouveau sur la conversation des autres membres de ma famille.

POV DE JASPER

Quatre jours que c'était un véritable enfer pour moi. Quatre jours à ressentir la douleur de tout le monde. C'était pas humain comme situation ! Bon je l'étais pas, mais quand même ! Je croyais ne pas avoir plus mal que lors de notre rencontre avec Bella, et durant ces trois semaines où elle avait décidé de s'éloigner de nous. Et ben je me trompais lourdement ! Ces quatre jours étaient mon purgatoire personnel. Même Emmett, qui jouait la carte de l'humour était en réalité au trente sixième dessous. On avait l'impression qu'Edward était directement descendu du paradis à l'enfer en un quart de seconde. Non, là franchement, c'était vraiment trop dur. Esmèe était autant affectée qu'Edward, elle avait l'impression qu'on lui avait enlevé son enfant pour la deuxième fois. Alice avait peur que l'on n'arrive pas à temps pour la sauver.

Mais Edward, mon pauvre frère. Jamais je n'avais ressenti autant de choses émanant de lui. Il y avait le doute, l'amour bien sur, la peur, la colère, la haine, la douleur, le manque, l'angoisse de ne pas la revoir. La culpabilité aussi, pour ne pas être resté avec elle. Il éprouvait une telle passion vis-à-vis de Bella. Il la désirait aussi à un point que je me demandais comment il faisait pour résister à l'envie de lui faire l'amour. En tous cas moi je ne résistais pas à Alice quand Bella était dans le coin.

Je savais que les sentiments de Bella pour Edward étaient aussi forts que les siens. Elle l'aimait passionnément, mais elle souffrait de quelque chose appartenant à son passé qui était bien pire que tout. Elle tentait de contrôler le moindre de ses désirs pour lui. Elle aussi avait envie de faire bien plus que les simples baisers langoureux qu'ils échangeaient. Je l'avais senti très fortement le matin où elle s'était réveillée de sa catatonie. La tension sexuelle qui émanait de la chambre d'Edward était à son paroxysme. Mais bon Dieu ! Comment faisaient-ils pour y résister ? Ce matin-là j'avais emmené Alice précipitamment faire «un tour » avec moi dans les bois. Mais à mon retour les appétits d'Edward n'étaient toujours pas redescendus. Alors j'envoyais Alice les chercher. Sinon je crois qu'à l'heure actuelle, je serais toujours dans les bois avec elle. Mais à chaque fois qu'ils se rapprochaient physiquement tous les deux, des tourbillons de sentiments assaillaient Bella. L'envie bien sur, mais la terreur aussi. A ce mot, je sentis mon télépathe de frère avoir une angoisse. Je me tournai vers lui et demandai à Esmèe de changer de place afin que je puisse le rassurer.

_ Edward quand j'ai pensé « terreur » ce n'était pas par rapport à toi.

_ Ce qui expliquerait qu'elle soit partie.

_ Dis-moi l'auto-flagellation te plait autant que ça ? Elle n'a pas peur de toi, elle te l'a prouvé, il me semble, non ?

_ Peut-être mais alors pourquoi elle est terrorisé si c'est pas à cause de moi ?

_ C'est quelque chose de plus profond. De plus vieux. C'est ancré en elle. Grâce à toi, elle va mieux. Ses sentiments ont évolué depuis son arrivée.

_ En bien ou en mal ?

_ Arrête de faire l'idiot. Bella t'aime. Je l'ai senti. Elle te désire aussi, alors je vois pas où est le problème ?

_ Le problème Jazz, c'est qu'elle est partie. Et que quelque chose la terrifie ! Qu'elle n'a pas eu assez confiance pour m'en parler !

_ Edward, elle a peur que tu partes si tu l'apprends.

_ Comment tu sais ça toi ?

_ Parce que c'est la seule explication logique mon frère. Quelque chose la fait fuir et ce n'est pas toi ! Les pots de peintures en sont la preuve.

_ Quoi ?

_ Quelqu'un qui veut s'en aller n'achète pas de quoi refaire sa déco intérieure ! On a l'impression que tu as perdu ta logique en même temps qu'elle est partie.

Edward plongeait sa tête dans ses mains. Il était perdu. Il ne savait plus quoi penser. Il doutait d'elle et de lui-même. Le trajet allait être définitivement interminable. Les sentiments des passagers de l'avion n'arrangeaient rien. Je n'aimais pas les avions comme Edward, trop de sentiments et de pensées mélangés. C'était un calvaire. Le mien en l'occurrence.

_ Désolé vieux. Je suis navré de me montrer si égoïste. J'ai beaucoup de mal à contrôler ce que je ressens envers elle. Elle me manque Jazz, et c'est de pire en pire. Si on devait arriver trop tard je crois que…

_ Ecoute, je sais que c'est dur. Je ne t'en veux pas Edward. Je suis content que tu connaisses enfin l'amour. Bien sur qu'elle te manque et c'est normal. Elle nous manque à tous différemment, c'est tout. On n'arrivera pas trop tard. On la sauvera. On trouvera un moyen. Enfin de l'espoir, voilà un sentiment positif ça change.

Je me levai pour rejoindre ma place près d'Alice. Afin de laisser Edward à ses réflexions. Dans quelques heures, nous serions à Voltera. Les choses ne seraient surement pas évidentes dans un camp comme dans l'autre.

_ Oh ! Jazz…Merci

_ De rien mon frère.

POV D'EDWARD

Jazz venait de me parler. C'était pas facile pour lui toutes nos émotions à gérer en même temps. Je venais d'apprendre que Bella me désirait comme je la désirais. Ca m'attristait encore plus. J'avais l'impression que notre courte histoire était un vrai gâchis. J'appréhendais de la revoir mais beaucoup moins que l'annonce de sa mort. La voix du pilote me sortit de mon introspection. Nous arrivions à Nice en France, pour attendre le prochain départ. L'attente, c'était ça le pire. Ne rien faire. Etre dépendant des heures humaines. Ca me révoltait. Du temps pourquoi faire ? Réfléchir. Non, pour moi ce mot rimait avec souffrir. Carlisle s'approcha de moi.

_ Comment te sens-tu mon fils ?

_ Mis à part le fait que j'ai l'impression qu'on m'a arraché le cœur avec une pince à épiler, tu veux dire ?

_ Excuse-moi, c'était une question idiote.

_ Non…Je suis navré. Je n'aurais pas du dire ça. Mais j'en sais rien. Impatient et terriblement angoissé, je crois.

_ Ecoute, tu sais que les frères Volturi sont mes amis. Je ne veux pas de guerre entre nos deux clans. Mais s'il fallait choisir, ma famille est ma priorité.

_ Carlisle, merci. Je ne veux pas d'affrontements je veux juste…

_ Bella, oui je sais mon fils.

Il posa sa main sur mon épaule d'un geste paternel et réconfortant. Puis nous prîmes l'avion.
Ce dernier vol fut le pire de tous. Le plus court en trajet mais le plus long dans mon esprit. J'en pouvais plus. Jasper faisait ce qu'il pouvait pour m'envoyer des ondes de calme. Mais rien n'y faisait. Même une hôtesse en fit les frais. Elle m'avait fait du rentre dedans, j'avais été agressif en la repoussant. En général je n'y faisais même pas attention mais là, elle avait émis des suppositions sur « la peut-être » petite amie que j'avais. Franchement c'était pas le sujet à aborder ! J'étais habitué à ce genre de fantasme de la part de la gente féminine, mais je ne les supportais plus ces jours-ci. Je voulais Bella et son esprit impénétrable. Je voulais ma Bella, pleine de sarcasme. Je souhaitais l'entendre rire à nouveau.

Enfin nous étions arrivés et pour une fois le ciel était de notre coté, l'orage grondait. Pas besoin de nous cacher. Alice m'avait dit que j'allais adorer les voitures qu'elle avait trouvées. Mais franchement, je m'en fichais pas mal. S'il avait fallu y aller en trottinette je l'aurais fait.

_ Et dire qu'on a oublié nos battes de baseball ! C'est pas de bol. Pour une fois qu'il y'a de l'ora…Aie !!!!

Emmett venait de s'en prendre une par Rose. Elle trouvait ce qu'avait dit son mari déplacé. Je n'arrivai même pas lui en vouloir. Ce ne serait pas Emmett s'il ne racontait pas ce genre de bêtises à des moments peu appropriés. Il était comme ça, ce qui ne l'empêchait pas d'être très inquiet malgré les apparences. Nous attendions nos voitures de location quand deux Porsche et une Ferrari firent leurs apparitions. Alice sauta de joie en les voyant arriver. Puis elle se tourna et s'excusa de sa réaction inappropriée face à la situation. Je lui fis un signe de la tête pour lui certifier que je ne lui en voulais pas. Elle me fit un grand sourire et nous montâmes dans les voitures. Je pris la Ferrari avec Carlisle. Alice prit une des Porsche avec Jazz et Esmèe. Rosalie conduisait l'autre Porsche avec Emmett. Il avait interdiction d'y toucher car ma chère sœur était dingue des voitures. Donc elle voulait conduire. Elle était excellente dans le domaine de la mécanique. Les uns derrière les autres nous foncions littéralement vers Volterra.

Une heure plus tard nous y étions. Le crépuscule commençait à s'étendre sur la ville tout doucement. Cette ville était tenue avec une main de fer dans un gant de velours par les frères Volturi depuis sa création. Les règles étaient simples : ne pas se faire remarquer et ne pas se nourrir des habitants ni des touristes de cette ville.

Nous attendions les autres, ils ne tardèrent pas à arriver. Puis nous avançâmes vers les méandres de la ville. Carlisle en tête. Nous arrivâmes devant l'enceinte d'un château. Un panneau annonçait que les visiteurs VIP qui préféraient visiter le lieu de nuit n'avait qu'à appuyer sur le bouton situé à droite. Ce que fit Carlisle. Au bout d'un moment deux vampires en capuches arrivèrent. Je ne dis rien. Comme mon père me l'avait gentiment demandé dans la voiture.

_ Bonsoir je suis Carlisle Cullen et voici ma famille. Je désirais parler aux seigneurs Aro, Marcus et Caius s'il vous plait.

Aucune réponse, l'une des gardes sortit un téléphone cellulaire de sa poche et composa un numéro. Après avoir obtenu un avis favorable elle se présenta.

_ Je suis Heidi et voici Chelsea, voulez-vous bien nous suivre s'il vous plait ?

Nous nous enfonçâmes dans les dédales du château en suivant nos deux guides. Tout était lugubre et sombre. Je pensais à Bella, terrorisée et seule dans cet endroit. Je sentis la colère s'insinuer lentement en moi. Elles nous demandèrent d'attendre devant une porte. Ce que nous fîmes, bien obligés. Au bout de cinq minutes, au moment où j'envisageais sérieusement la possibilité de défoncer le porte, elles nous invitèrent à rentrer. La pièce était soigneusement décorée, mais l'atmosphère était lourde. Je vis trois hommes face à nous.

_ Carlisle, mon vieil ami quel plaisir de te revoir ! Ca fait un siècle. Rigola-t-il.

_ Ca en fera même plusieurs Aro, mon , Marcus quel plaisir de vous revoir.
Répondit mon père.

_ Nous aussi Carlisle, nous sommes ravis. Répondit Marcus.

Leurs pensés n'étaient pas du tout hostiles, au contraire ils semblaient ravis de voir Carlisle. Mais ils n'étaient pas dupes et étaient persuadés que nous n'étions pas là pour rien. Il fit les présentations et Aro se lança.

_ Quel est l'honneur de ta visite mon cher ami ?

_ Voilà c'est un sujet délicat qui concerne une jeune fille que vous avez parmi vous.

_ Vraiment ? Son nom ?

_ Isabella Swan. Répondis-je.

A ces mots le vampire me regarda, étonné. Ses pensées étaient claires comme de l'eau, je dirai limpide même.

Isabella !! Mais qu'est ce qu'ils lui veulent. Il est hors de question qu'elle m'échappe encore.

_ Désolé, il n'y a aucune Isabella Swan ici.

_ Vous mentez Aro je sais que Bella est ici ! Bella ! Bella !

Je commençai à l'appeler quand une porte s'ouvrit.

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