BELLA POV
Je me réveillai d'un seul coup, mon coeur tambourinait dans ma poitrine, j'étais en sueur. Encore ce cauchemar. Ca ne s'arrêterait donc jamais. Je me levai, et me dirigeai vers la salle de bain. Une douche c'était qu'il me fallait pour me détendre et enlever ces images de ma tête. Je glissai le long de la paroi de la douche, mes mains se portèrent à mon visage, l'eau coulait sur moi, je sentis ces traitresses de larmes revenir.
Ressaisis toi Bella tu vas pas commencer ta journée comme ça! aller lèves toi! respire.
il fallait que je m'habille, je pris un jean dans mon sac et un pull, puis je plaçai le reste de mes affaires dans la commode. Je regardai l'heure 5h30 génial, j'avais dormi 3 heures ! J'attrapai mon violon, mon sac de cours et descendis dans la cuisine pour me préparer un café, que j'avalais goulument. Mon violon était là à un mètre de moi environ. J'ouvris l'étui et me saisis de mon instrument, je commençai à jouer. La musique me réconfortait pour un moment au moins. ça faisait deux ans que je n'y avais plus touché et depuis 3 jours j'avais décidé de m'y remettre. Le son me faisait du bien, je me laissai emporter.
Un peu plus et j'oubliais l'heure. 8 heures. Il était vraiment temps que je parte au lycée. Je sautai dans mon carrosse, et au bout de 10 minutes j'étais sur le parking. Première place venue et ça y était j'y étais. Je me dirigeai à pieds vers le bureau, une dame d'une cinquantaine d'années était derrière le bureau tête baissée. Je toussai pour lui signaler ma présence. Elle leva les yeux vers moi. Et je me lançai
_ Bonjour je suis....
_Mademoiselle Isabella Swan, je suppose.
_ Oui, mais c'est juste Bella.
_Voici tes horaires de cours, le plan du lycée et ta feuille de présence à faire signer par tes professeurs. Il faudra que tu me la ramène à la fin des cours. Nous sommes ravi de t'accueillir ici Is...Bella, bonne journée et à tout à l'heure.
_Merci et bonne journée à vous.
Bon aller premier cours, bâtiment A salle 10. C'est partit, une heure d'italien franchement y'avait pire comme cours. J'avançai les yeux rivés sur mon plan, quand tout à coup un choc. Je relevai mon visage et tombai nez à nez avec un garçon blond, on aurai dit un poupon.
_ Je suis désolée je regardais le plan et...
_ Ne t'inquiètes pas ce n'est pas grave du tout, tu es Isabella c'est ça?
_ oui mais c'est juste Bella.
C'était une manie dans ce pays de couper la parole au gens ? Et pourquoi tout le monde me regarde ?
_Enchanté moi c'est Mike Newton pour te servir, si tu veux je peux t'accompagner à ton cours.
Il prit mon emploi du temps des mains et m'invita à le suivre. Je sentis qu'il allait me taper sur les nerfs celui là avec son sourire et ses œillades.
_Voilà tu y es. A tout à l'heure pour le déjeuner.
_Merci mais je sais pas si....
_'Super il est déjà parti' maugréai-je.
Je rentrai dans la classe et me dirigeai vers le bureau, je dis bonjour au professeur et lui tendis ma feuille de présence.
Elle signa mon papier, et me présenta à la classe. J'étais rouge de honte. Moi qui voulais passer inaperçu c'était mal parti. Après ce moment haut en couleur elle m'envoya m'assoir auprès d'une jeune fille châtain clair.
_ Bonjour moi c'est Jessica et toi Isabella?
_ Bella je préfère.
_ Ravie Bella, alors tu es à Forks depuis quand?
_ Hier.
_ Et tu viens d'où?
_ D'Italie.
_ Waouh l'Italie, mais il parait que c'est génial là bas, en plus il doit faire beau tout le temps. Tu ne devrais pas avoir trop de mal dans ce cours.
_ Oui plus beau qu'ici en tous cas.
_ c'est sur, et ta famille, il parait que tu es émancipée, c'est vrai?
A coté de Jessica, l'Inquisition espagnole faisait pâle figure, j'acquiesçai pour lui répondre, et merci seigneur le cours démarra enfin. Une jeune fille se retourna vers moi avec un sourire et une mine désolée. Elle avait compris que Jessica et ses questions commençaient à me mettre mal à l'aise.
J'appris plus tard que la jeune fille s'appelait Angela, elle était timide comme moi. Elle semblait gentille, simple et on partageait plusieurs cours. Plus qu'avec Jessica en tous cas, finalement Dieu existait. La matinée passa assez vite malgré tout.
Quand l'heure fatidique du déjeuner sonna, Mike me revint en mémoire. Angela me proposa de manger avec elle, j'acceptai, pensant être sauvée de Mike. Mais grave erreur. Il était à cette table lui aussi. Dieu m'avait encore abandonnée. Je me retrouvai donc avec lui mais aussi Jessica, Laurène que je n'avais pas rencontrée jusque-là, ainsi que deux garçons, Eric et Tyler.
Et Jessica commença à me raconter les potins du lycée : qui sortait avec qui, qui faisait quoi…Bien sur comme je connaissais personne, franchement ça n'avait que peu d'importance.
Quand soudain un mélange d'odeurs à la fois familières et inconnues vint me chatouiller les narines. Je me retournai discrètement, et mon regard se porta sur la table derrière moi. Cinq personnes étaient assises, plus belles les unes que les autres. C'était comme un souvenir. Jessica qui s'aperçut de mon manège, prit la parole.
_ Ce sont les enfants du docteur Cullen et sa femme. Ils les ont adoptés. Mais tu vois ils sont bizarre, parce qu'il sont très unis, ils ne se mélangent jamais avec personne. Le grand bun baraqué c'est Emmett il sort avec la jolie blonde Rosalie, la brune elle c'est Alice, elle est avec le blond qui a toujours l'air de souffrir : Jasper, je sais même pas si c'est légal.
_ Jess répondit Angela outrée, ils n'ont pas les même parents.
_ Ouais mais ils vivent sous le même toit.. Alors…
Jess aimait vraiment les potins, je me retournai encore une fois et le vis, un garçon aux cheveux cuivrés. C'était un véritable adonis, son regard me transperça, je tournai la tête démasquée et m'empourprai.
_ Et lui qui c'est? Demandai-je penaude
_ Ca c'est Edward Cullen, c'est une beauté fatale comme tu peux le voir, mais il semblerait que personne ne soit assez bien pour lui, alors te prends pas la tête Bella.
_ J'en avais pas l'intention.
Je m'excusai auprès de ma tablée et me dirigeai vers mon casier pour prendre mon violon. Une envie folle de jouer pour évacuer la tension me pri. Je rentrai dans la salle de musique et commençai.
EDWARD POV
Le lycée était en pleine effervescence depuis quelques jours, car une nouvelle élève devait arriver ce matin. Les pensées des garçons, étaient toutes tournées vers elle. Ils trouvaient qu'elle était jolie, mystérieuse, et pensive. Mike pensait déjà à la draguer, pauvre fille. Décidément les hormones des adolescents étaient insupportables. Je tournai la tête vers Emmett.
_ Alors il lui raconte quoi à la nouvelle?
_ A ton avis Emmett ? Comme d'habitude, les potins sur nous, notre famille.
_ Elle en pense quoi?
_ C'est un peu curieux pour l'instant, elle pense à rien.
_ Comment ça elle ne pense à rien ?! Les ados passent leurs temps à penser!
_ Je sais Rosalie, mais pas elle.
_ Regarde Edward où est ce qu'elle va?
_ J'en ai aucune idée, ou elle n'y pense pas ou.... Non c'est impossible. Alice?
_Ou alors.... tu n'arrives pas à lire dans ces pensés Edward!
_ Pourquoi? Il faut que j'en aie le coeur net!
C'était la première fois. C'était impossible. Pourquoi je n'arrivais pas lire en elle ? Peut être que cette fille ne pensait à rien finalement ? Donc je quittai la table pour la suivre discrètement. Personne.
Mais où était elle passée ? Puis un air triste, et mélancolique me parvint. Du violon!? Qui pouvait bien en jouer ? Pas un élève, c'était tout juste s'ils savaient à quoi ça ressemblait.
Guidées par la musique, mes jambes avançaient toutes seules. Quand je la vis. La nouvelle était là, c'était d'elle qu'émanait cet air si triste. Concentrée, elle continuait à jouer. Ses cheveux brun bouclés bougeaient au rythme de ses épaules. Sa peau était si blanche qu'on aurait pu la confondre avec l'une d'entre nous, des doigts fins. Son visage reflétait sa musique. Elle souffrait. On ressentait son désespoir. Sa tristesse.
Mes frères et soeurs m'avaient rejoint. Ils étaient surpris, figés, ils ne respiraient plus. Mon regard se tourna vers Jasper, ses traits étaient tirés, son corps se voutait sous le poids de la souffrance. Alice le soutenait, de ces petit bras. Par pensée il me dit.
Elle a mal Edward! Sa souffrance est insupportable! Je vais essayer de l'apaiser.
Puis la musique cessa, et Jasper se redressa, il avait l'air d'aller un peu mieux. Mais dans son regard subsistait toujours cette tristesse. Elle se retourna face à nous. Surprise. Bouche ouverte. Rougissante Son violon à la main.
Alice brisa le silence.
_ C'est très beau. Tu joues merveilleusement bien, c'est quoi comme air?
Je répondis à sa place, ses rougeurs n'ayant toujours pas disparu, elle était mal à l'aise.
_ Vivadi : ' Al Santo Sepolcro' n'est ce pas?
_ Oui oui, mais c'est assez rare de voir que quelqu'un connait. Je suis désolée, je pensais être seule, je ne savais pas que vous étiez là et...
Elle pensait. D'accord, je n'arrivais pas à lire en elle, c'était une première. Cette fille m'intriguait, je la coupai.
_ Et ma sœur a raison tu joues très bien. C'est très agréable de t'entendre jouer.
Elle s'empourprait, ces couleurs lui allaient à merveilles.
_ Je suis Edward cullen, mes frères Emmett, Jasper et mes soeurs, Alice et Rosalie
_ Bella Swan. Je suis nouvelle ici mais ça vous le savez déjà je suppose?
_ En effet tu étais attendue comme le messie figure toi. Lui répondis- je, d'un air taquin. Tu sais le lycée c'est une vrai usine à ragots.
_ J'ai cru comprendre. J'ai eu ma dose ce matin, avec Jessica, j'en ai même pas retenu un quart.
_ Tu en pense quoi? Demanda Emmett.
_ Pas grand chose, ça ne m'intéresse pas. J'aime bien connaître les gens avant de me faire une opinion
_ Tu me plais bien toi, lui lança Emmett.
Elle murmura un petit merci, et rougit à nouveau, ce qui déclencha le rire d'Emmett. La pauvre Bella avait compris, elle esquissa un très léger sourire. Puis regarda ses chaussures, gênée, je la trouvai belle.
Bella s'excusa. Elle avait cours de biologie, comme moi. Je lui proposai qu'elle me suive. Elle accepta et les autres repartirent dans leurs cours respectifs. On s'arrêta un moment à son casier pour y déposer le fameux instrument. Son odeur était spéciale, à la fois familière et inconnue, une odeur de freesia . Mon dieu qu'elle sentait bon. Son odeur m'attirait, pas au point de me jeter sur elle, mais valait mieux être prudent pour ne pas réveiller ma bête intérieure. Arrivés dans la salle, les pensées de Mike étaient limpides.
Qu'est ce que fout Cullen, avec Bella ? Pourquoi il discute avec elle ? Bella est à moi, je l'ai vue en premier. Elle est trop canon cette fille, et ses fesses une pure.....
Il fallait vraiment que je décroche de la tête de Mike. Sa façon de penser à Bella était vraiment obscène. Je ne savais pas pourquoi mais une envie irrésistible de lui arracher les yeux me prit. Il fallait que je me calme sérieusement. Je m'assis à ma place, et M. Banner l'envoya s'assoir au près de moi étant donné que c'était la seule place disponible.
BELLA POV
Que de rebondissement ! Je m'étais faite surprendre par toute la famille Cullen. Ils avaient plutôt l'air d'être gentils, malgré ce qu'avait dit Jessica. Dans le genre vipère celle là ! Je pense qu'elle était pas mal. Le pire étant notre arrivée en classe de bio. Elle n'était pas passée inaperçue au vu des regards de Lauren et Jessica. Je crus lire de la jalousie, ça commencait bien. Edward était à coté de moi et franchement j'avais un peu de mal à me concentrer sur le cours. Il était vraiment beau, avec ses yeux sombres, sa peau blanche comme le marbre et son odeur attirante et toujours aussi familière. Le cours se déroula un peu trop rapidement. Il m'accompagna à mon cours de sport. En plus d'être un dieu vivant il était serviable, et beaucoup moins lourd que Mike qui nous lançait des regards assassins Je partis me changer dans les vestiaires.
Jessica m'alpaga.
_ Salut Bella, alors comme ça tu as fait connaissance de notre cher Edward, quelle chance. Il t'a accompagnée en cours de bio puis de sport. Intéressant.
_ Tu sais qu'il ne parle à personne? Continua Lauren venimeuse.
_ Je l'ai rencontré lui et sa famille en salle de musique, après le repas, ils semblent très sympas.
Dans les dents les filles, elles étaient vraiment incroyable. A peine arrivée, elles suspectaient quelque chose entre moi et Edward. L'année allait être très longue, je le sentais. Je me retrouvai en sport avec Emmett. Drôle d'idée de mélanger les premières et les fins de cycle entre eux. Emmett eut un sourire et me lança.
_ On va voir si tu joues aussi bien au ballon que du violon.
_ Ouais alors là c'est tout vu, le violon c'est mieux et moins dangereux. Je suis trop malchanceuse pour ça. Je crois que le sport ne m'aime pas
_ Et bien on va voir ça tout de suite.
Et la merci Emmett! Il me lança le ballon, alors que je ne m'y attendais pas car j'étais trop occupé à écouter Angela. Plus aucun doute, sur la nature de ma chance. Je la pris derrière la tête, et m'écroulai par terre. Il avait une sacré force Emmett! Résultat. Un-zéro pour Emmett, il s'approcha de moi et se confondit en excuse. Je n'avais rien senti malgré tout.
_ T'inquiètes pas Emmett j'ai pas eu mal, je te rassure, tout va bien.
Il sourit à nouveau, et me fit un clin d'oeil. Il s'esclaffa
_ T'avais raison!
_ Pourquoi?
_ Restes au violon! C'est sur. C'est moins dangereux! Pour toi.
Le cours se passa agréablement, malgré les moqueries d'Emmett sur ma malchance. Il me le paierait un jour ! Foi de Bella. Enfin je rentrai chez-moi, mangeai un morceau en réfléchissant à cette journée. Je trouvais les Cullen sympathiques, mais je savais au fond de moi qu'ils n'étaient pas ce qu'ils prétendaient être. Il y avait trop de similitude avec les évènements de mon passé. Leurs peaux. Leurs voix. Leurs grâces à tous. Mais pourtant quelque chose en moi refusait d'y croire. Je voulais juste oublier. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sentais un peu mieux dans mon être, même les pleurs n'étaient pas revenues depuis plusieurs heures.
La soirée se passa tranquillement : devoirs, violon, douche. Mais le moment fatidique se rapprochait, le coucher. J'y allai la peur au ventre, prenant avec moi ma deuxième peau, mon violon. Je m'allongeai en boule sur mon lit, puis tout me revint en mémoire l'incertitude du lendemain. Ma solitude. Mon dégout de moi même. Ma peur. Mon chagrin. Les sanglots réapparurent d'un coup, je ne pouvais plus les arrêter. Je ne respirai plus, incapable d'être maître de mon corps. Comme la veille le sommeil vint sournoisement m'emporter vers mes cauchemars. Ils me hantaient le jour et la nuit sans répit. Me tuant à petit feu, chaque jour de ma douloureuse existence. Ma non vie. Absence d'espoir. Mais présence de mon cruel désespoir.
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