mardi 23 mars 2010

2 Une nouvelle amitié S'éveiller



POV D'EDWARD



On était tous rentrés à la maison, Esmè étudiait des nouveaux plans, Emmett et Rosalie s'étaient éclipsés, prétextant une partie (à deux) de chasse. Jasper et Alice étaient sur le divan et discutaient de Bella. Jasper avait souffert aujourd'hui. La cause. Bella. Elle semblait si malheureuse. Plongée dans une solitude sans fin. C'est peut être pour ça que je n'arrivais pas à lire en elle, la raison était son enfermement personnel. Pourtant elle avait esquissé un très léger petit sourire, grâce à Emmett. Il arriverait à faire rire un condamné à mort la veille de son exécution celui-là. Bella, sa musique m'avait ému, comme personne ne l'avait fait auparavant. Cette douceur. Cette mélancolie. Ses doigts fins autours de l'archer, elle était d'une grâce époustouflante. Elle m'avait touché au plus profond de mon être, car cette solitude elle me parlait. C'était vrai, je vivais au milieu d'une famille aimante et soudée. Mais je me sentais esseulé par moment. Mon éternité me pesait, je la trainais comme Jésus portait sa croix lourde et encombrante. Esmè me regarda et j'entendis ce qu'elle pensait.

Mon pauvre Edward tu as l'air tellement triste. Je m'inquiète pour toi mon chéri. J'aimerais tant pouvoir faire quelque chose pour t'aider.

Je la regardais et lui fis un sourire pour la rassurer. Esmè était la douceur personnifiée. Elle nous aimait comme ses enfants et j'étais le premier, elle se désespérait à l'idée que je puisse passer mon éternité seul. Comme si elle avait manqué quelque chose dans mon 'éducation'. C'était ma mère même si je ne l'appelais que rarement 'maman'.

Tu penses à elle? me demanda Alice par la pensée. Je fis l'innocent.

_ A qui Alice ?

_ Oh arrête ton char Ben-Hur et prend le métro ! Bella voyons ! Tu croyais quoi ? Que je parlais de Jessica,

_ Oui en effet, c'est à elle que je pense, du moins à sa musique, ce que j'ai ressenti....

_ De la douleur. répondit Jasper. C'est ce que moi j'ai ressenti, sa douleur m'a mis k-o. Sa tristesse et sa solitude, m'ont achevé. Elle me fait pensée à...TOI en fait !

_ T'es drôle Jazz, tu veux remplacer Emmett, dans le rôle du frère comique ? Non parce qu'un par famille ça suffit !

_ Je parlais de tes mauvais jours bien sur. C'est à dire environ quatre jours par semaine. Rigola t-il.

Je lui balançai un coussin dans la tête, sans aucune conséquence bien sur. Mais c'était juste pour exprimer mon désaccord. Même s'il n'avait pas tout à fait tort.

_ T'inquiètes pas va, à ce niveau Bella te surpasse sans problème. Sincèrement Edward, pour une humaine, j'ai rarement ressenti ce genre d'émotions aussi changeantes. Elle se sent coupable, mais de quoi ? J'en ai aucune idée et vu que tu es incapable de lire dans son esprit, on risque pas de le savoir un jour.

_ Je sais Jazz inutile de me le rappeler. Elle m'intrigue c'est tout, du fait que je n'arrive pas à lire en elle.

D'un seul coup Alice se figea signe d'une vision, je me plongeai dedans.

Je voyais Bella et Alice bras dessus bras dessous. Elles rigolaient, le rire de Bella était merveilleux. Elle avait l'air heureuse, elles faisaient du shoping toutes les deux. Non, en fait on y était tous. C'est comme si ce n'était pas la même fille triste d'il y avait quelques heures.

Alice se leva sautillant, tapant des mains, et souriante comme une gosse de quatre ans devant un arbre de noël. Le tout sous les yeux interrogateurs de Jasper qui commençait franchement à se poser des questions.

_ Dites moi, tous les deux ça ne vous dérangerait pas de me faire partager votre joie soudaine! Merci! C'est vrai quoi, y'en a marre d'être toujours le dernier au courant avec vous!!!

_Oh Jasper! Cria Alice en se jetant dans ses bras, ce qui fit reculer le sofa de plusieurs mètres. C'est merveilleux! N'est ce pas Edward?

_ Mais encore mon amour... s'impatienta Jasper. A ce moment là Emmett et Rosalie débarquèrent, ma soeur avait des écorces d'arbre dans les cheveux et vu les pensées d'Emmett il n'y avait aucun doutes sur ce qu'ils avaient fait.

_ On peut savoir ce qui ce passe ici? demanda Emmett.

_ C'est Bella

_ Bah quoi Bella? Retorqua Emmett

_ Elle va devenir ma meilleur amie, et elle sera amie avec vous tous, on fera du shoping, on voyagera ensemble, et puis ensuite.....

_ Tu iras manger un steack avec elle ? S'esclaffa Emmett. Tu le prendras très saignant alors. Continua t-il.

_ Tu vois je te l'avais bien dit que la place du frère comique était prise, Jasper.

A cette phrase Alice me jeta un regard noir.

_ Edward tu l'as vu aussi, ça va arriver et tu le sais !

_ Ta meilleure amie une humaine ?! Tu rigoles ou tu fais les dents ?!

_ Oui Emmett à raison, ce serai trop risqué pour notre secret et notre famille Alice.

Rosalie prête à tout dès qu'il s'agissait de la famille.

_ Emmett, tu as dit que tu l'aimais bien non ?

_ C'est vrai et depuis le cours de sport je l'apprécie encore plus. Aie !!

Et une claque derrière la tête d'Emmett de la part de Rose. Elle était jalouse, alors ça c'était l'apothéose ! Rose comprit la raison de mon sourire et me lança un regard noir.

Si tu répètes ça Ed, je te démembre t'as compris!!!!

'Ed' je ne supportais pas ce surnom et elle le savait. Elle était vraiment en rogne, mais Emmett la prit dans ses bras, se qui l'apaisa aussitôt.

_ Demain je lui propose de faire du shoping avec nous, pour le lendemain.

_ ALICE!!! Nous criâmes en même temps.

_ Quoi? Répondis l'intéressée. Vous n'avez pas le choix je l'ai vue! Content ou pas content c'est pareille, faites moi confiance et puis c'est pas comme si on ne l'appréciait pas. Jazz s'il te plait declara t-elle de sa voie enfantine.

_ Désolé les mecs, mais je ne sais pas résister à Alice, même si je risque de souffrir le martyr à cause de la souffrance de Bella.

_ Edward mon grand frère préféré d'amour, Emmett frérot, je te promets de nouvelles pièces pout ton 4X4 et toi Rose, je te laisse bricoler ma voiture autant que tu veux.

Jazz avait raison, on ne résistait pas à Alice. C'était impossible. Alors on accepta pour notre petit lutin préféré. De toute façon elle l'aurait invitée même si on avait refusé. Autant y aller.



POV DE BELLA



Un cri dans la nuit. Je sursautai. D'où venait ce cri ? Je regardai autour de moi, personne. Je me rendis compte enfin que c'était moi qui avais hurlé. Toujours la même histoire. Ma hantise dès que le jour ce mourait. Cette meurtrissure dans mon coeur. Trop de douleur. Trop de haine. Pour une seule erreur. Je n'avais pas voulu écouter la voix de la terreur. Ma famille me manquait, je savais pertinemment que ce serait dur. Mais leurs regards sur moi étaient insupportables. Le dégout. La salissure de mon âme. Qu'importe même leur amour n'était pas suffisant pour refermer ma blessure. Je savais qu'ils avaient honte de moi, c'était impossible autrement. Il fallait que je parte, pour eux et pour moi. La reconstruction ? Comment reconstruire quelque chose qui n'avait aucune raison d'être ? Comment pouvait-on avoir des états d'âme, quand on n'en disposait pas soi-même ? Ils me cherchaient, je le savais. Ils me traquaient. Je leur avais dit de ne rien faire. S'ils devaient me retrouvée, je m'enfuirais. Car c'était ce que j'avais fait. Fuir.

Voila c'était fait! Me morfondre! Je ne savais faire que ça! Non, ça avait assez duré, je n'en pouvais plus. Je me levai. Une douche, c'était la seule chose qui m'apaiserait. C'était décidé! Il fallait que je reprenne le cours de ma vie, et lutter, contre cette infamie. Direction la cuisine, un café, une tartine. Courage, j'avais la rage. Il fallait que j'avance, sinon rien n'avait plus de sens.

Nouvelle vie, nouvel espoir. Oui l'espoir. Il le fallait! Il en allait de ma survie.

Enfin le lycée. Pas le temps de penser ? Donc de pleurer.

L'histoire! La seule chose que je ne voulais pas avoir, un passé. Notre histoire fait notre avenir alors j'avais décidé. Je n'en voulais pas. J'allais me fabriquer mon propre destin, et enfin ne plus jamais me retourner.

Le cours était terminé. La sonnerie me fit sursauter. J'allais en math, mais Jess me tomba dessus.

_ Salut Bella, tout va bien ?

_ Oui pourquoi ?

_ Tu as l'aire perdue dans tes pensées.

_ Oh ça ! Non c'est juste que je réfléchissais.

_ A quoi ?

J'eus la soudaine envie de lui répondre "pourquoi t'es de la police ?". Mais non je ne le fis pas. Bella t'es trop gentille!

_ Au cours d'histoire voyons.

_ Menteuse !

_ Curieuse !

Jess rigola pendant un bon moment, en fait jusqu'à notre arrivée en classe. J'étais assise à coté de la sympathique et reposante Angela. Elle me regarda tristement et me lança.

_ Je suis désolée.

_ De ?

_ Pour Jess, sa curiosité est quelques fois éreintante et stressante

_ Je m'en suis rendue compte, c'est vrai. Elle part à la pêche.

_ A la pêche?

_ Ouais, aux potins. Je pense qu'elle a peur d'être à cours d'ici vingt ans.

_ Tu as raisons, Bella. Rigola Angela. Elle en a juste assez pour tenir une toute petite vingtaine d'années

Le professeur commença, et nous écoutâmes le cours religieusement. Puis vint l'heure tant redouter du midi. Me retrouver au milieu de Laurène, Jessica, Mike et des autres était une épreuve difficilement supportable. Ils n'étaient pas méchants, mais leur envie de tout savoir m'exaspérait au plus haut point. Alors je me contentais d'être évasive, jusqu'au moment ou Laurène me demanda.

_ Tes parents, ils font quoi dans la vie ?

Là je ressentis un grand malaise, j'eus un haut le cœur. Quoi répondre à cette question simple en général mais compliquée personnellement ?

_ Mon père est diplomate, il voyage beaucoup.

Pour la diplomatie quand on connaissait mon père, c'était vraiment une bonne blague. Mais pour la politique en revanche ce n'était qu'un demi mensonge.

_ C'est pour ça que tu es émancipée. Mais ta mère?

Ma mère, la seule personne à qui je ne voulais pas penser, elle me balançait cette question naturellement. Bien sur pour eux c'était naturel comme demande. Alors je pris une grande respiration, et je me lançai.

_ Oui. Mais ma mère est morte à ma naissance. Je ne l'ai pas connue.

_ Oh je suis tellement désolée. Ca doit être vraiment dur. Dit-elle ravi de son effet

En moi-même je bouillonnais. Désolé ! Laurène tu ne l'es pas ! Espèce de vipère ! Et dur ça l'était, surtout d'en parler avec eux. Je lui lançai un regard noir, qui la glaça, elle baissa les yeux, terrifiée. Et je prétextai un devoir à finir, pour m'éclipser. Les ados aimaient se faire souffrir les uns les autres, je le savais. Ce n'était pas une première pour moi. D'ailleurs, par moment, je me demandais si j'en étais vraiment une.

Quand d'un seul coup, je la sentis. Elle venait, elle commençait lentement à se déverser dans mes veines. La colère. Cette haine. Mes larmes accourraient prête à se déverser à la moindre faiblesse de ma part ou à la moindre ouverture. Je serrai les dents. Pas ici. Non. Il en était hors de question. J'inhalai l'air profondément. Mon casier. Mon violon. La salle de musique. Besoin de me défouler. De m'évader.



POV D'ALICE



Mes frères et sœurs avaient tous entendu la conversation qui venait de se dérouler à la table de Bella. Cette Laurène Malhory, quelle langue venimeuse ! Elle était vraiment obligée de faire cette remarque désobligeante à Bella ! Elle méritait une bonne leçon. J'étais une non violente, mais là franchement, elle dépassait les bornes. Tout ça parce que les garçons se prenaient pour des coqs avec Bella. Je souhaitais qu'elle s'étouffe avec son gloss et sa jalousie, celle-là. Jasper me prit dans ses bras.

_ Calme toi Alice mon amour.

_ Mais vous avez entendu ce qu'elle lui a dit! Comme si c'était pas assez dure d'être orpheline de mère!

_ Oui Alice non seulement on a tous entendu, mais moi j'ai eu les émotions de Bella en prime. Franchement je connais des choses beaucoup plus agréables que ça.

_ Vous avez vu la façon dont elle est partie. Les autres ont avalé cette histoire de devoir à terminer. Mais moi je sais que c'est faux!!

_ On le sait tous Alice, mais tu sais comment sont les ados... Expliqua Edward.

_ Oui ce sont de sales gosses boutonneux, avec des hormones de Bonobo.

_ Pas mal Emmett comme comparaison! Tu aurais pu faire une carrière comme prof de bio. S'esclaffa Jasper

_ Quoi ? C'est vrai, les singes Bonobo passent leur temps à faire l'amour dans toutes les positions possibles, pour évacuer leur stress.

_ C'est marrant Emmett, d'après cette description, on pourrait croire que tu parles de toi. Rigola Jasper. Quelle culture Emmett !

_ Bah tu vois que ça sert de zapper sur les chaines animalières pendant les coupures de pubs des matchs de foot. J'ai trouvé ça pour une fois très intéressant, n'est ce pas ma Rose ?

_ EMMETT, tu peux arrêter de penser à ça trente secondes ! Demanda Edward.

_ Et je t'en prie cesse de m'envoyer tes pulsions. Sinon la cafète va se transformer en lupanar*.

_ Oups désolé. Répondit Emmett

J'en avais marre d'écouter leurs sottises, alors je me levai. Décidée à trouver Bella et à lui proposer une sortie shopping. Ca lui remonterait surement le moral. Et puis c'était pas parce que l'on devait garder le secret sur notre condition qu'elle ne devait pas être mon amie.

_ Alice laisse là respirer un peu.

_ Edward je l'ai laissé assez respirer comme tu dis. Ca fait au moins dix minutes qu'elle est partie!

_ Attends...

Trop tard j'étais déjà loin. Enfin aussi loin que je pouvais aller à vitesse humaine. Il me tardait de mettre mon plan à exécution, j'allais devenir son amie. Je l'avais vu. Si j'avais pu, j'aurai était la rejoindre en dansant tellement mon impatience se faisait pressante. Quelle joie! Je savais que je parviendrai à rendre son sourire à Bella, même si je devais y passer mon éternité. Sa tristesse avait assez duré! Il était temps pour elle de retrouver sa joie de vivre ! C'était pas difficile de savoir où elle était allée. Dans la salle de musique. Je l'avait vu, et c'était bien la seule chose que j'arrivais à voir sur elle. Comme si Bella naviguait entre deux eaux sans avoir décidé où sa vie la mènerait. Elle me troublait, la souffrance que ressentait Jazz me troublait. J'ouvris la porte de la salle discrètement. Je vis Bella les poings serrés le long du corps, les jointures de ses mains encore plus blanches que d'habitude. Elle sentait la colère. Je pris la parole.

_ Bella.

Elle se retourna ces traits étaient tirés par la colère. Elle prit une grande inspiration.

_ Alice.

_ Tu vas bien?

_ Oui c'est rien, tout va bien.

_ Voilà en fait je voulais te demander ce que tu fais demain après-midi?

_ Euh..

_ Bon bah c'est réglé alors.

_ Alice de quoi parles-tu?

_ Ma famille et moi avons prévu une sortie shopping demain et j'aurais aimé que tu te joignes à nous.

_ Ecoute Alice, c'est gentil mais tu vois le shopping... Les fringues... C'est pas pour moi tout ça.

_ Allez Bella tu viens d'arriver, je pense que tu dois avoir besoin d'une nouvelle garde robe.

_ Pourquoi tu dis ça ?

_ Parce que tu portes les mêmes habits qu'hier.

_ Oh... tu as remarqué. Mais je peux savoir pourquoi moi ?

_ C'est simple je t'aime bien, tu es sympa, tu n'écoutes pas les racontars. Puis j'aimerai mieux te connaître et qui sait on deviendra peut-être amies toutes les deux ?! S'il te plait, je te promets qu'Emmett ne se moquera pas de toi.

_ Oui alors ça, tu vois j'en doute. Je te fais confiance mais pas à ce point là.

_ S'il te plait, s'il te plait, te plait, te plait, te.....

_ STOP Alice, tu as gagné, mais je t'en supplie arrête de sauter partout, tu me donnes le tournis.

_ Génial! Tu vas voir on va bien s'amuser.

_ Oui surtout toi.

_ C'est pas faux, mais toi aussi tu verras.

_ Amusement et shopping pour moi ce sont deux mots qui ne vont pas ensemble.

_ On va y remédier tu verras. Bon il faut que j'aille en cours Bella à toute à l'heure.

_ Ciao Alice.

J'étais euphorique. Bella avait accepté, et j'avais hâte d'être à demain. Mon plan se déroulait à merveille, je le savais. Tout irait bien désormais, je m'y étais engagée personnellement. Même si elle ne le savait pas encore. Je devais la protéger de sa propre tristesse. La soulager de sa douleur. Et l'entendre rire. Oui j'aimais déjà son rire, l'entendre dans ma vision avait été la plus belle chose que j'avais vue depuis très longtemps. Mais en premier lieu il fallait que j'annonce la nouvelle à ma famille. Car même s'ils étaient d'accord, je leur avais un peu forcé la main. Mais pour la bonne cause.



POV DE BELLA



Oh mon Dieu dites-moi que c'est pas vrai! Comment avais-je pu accepter aussi vite? Victime d'un sort peut-être? Encore un enfer personnel. Le shopping, je me giflai intérieurement. Car même si Alice n'avait pas tout à fait tort pour mes vêtements sur le fond, je n'aimais pas ça. Mais alors pas ça du tout! Surtout rien qu'à l'idée d'essayer des fringues à coté de mes deux divinités de futures copines, je ne pouvais soutenir la comparaison. Ce fut donc sur cette note très peu positive que je rejoignis ma classe. Les yeux rivés sur mes chaussures. Quand tout à coup, deux élèves qui étaient en train de chahuter près de moi risquèrent de me rentrer dedans. Je m'écartai d'un petit bond et me retrouvai nez à nez avec Edward

_ Vous pourriez faire attention quand même!! lança Edward aux deux jeunes qui s'étaient enfuis.

_ Désolée. Soufflai-je

_ Tu vas pas t'excuser dès qu'on se voit quand même?

_ Comment ça ?

_ Tu l'as déjà fait hier en salle de musique.

_ Oh oui c'est vrai désolée j'avais oublié.

_ Et en plus tu recommences. Me dit-il avec un petit sourire en coin

Et voilà mon cœur qui s'emballait, mes joues qui chauffaient. Seigneur achevez-moi par pitié ! C'était pas humain un sourire pareil.

_ Disons que j'ai la fâcheuse tendance à toujours me retrouver dans des situations gênantes avec toi.

_ Gênantes ? Comment ça gênantes ?

_ Gênante pour moi bien sur, pour le violon je pensais être seule dans la salle.

_ Tu n'aimes pas que l'on t'écoute.

_ Disons que je n'étais pas préparée à avoir un auditoire aussi nombreux.

_ Et ou était la situation gênante dans ce qui vient d'arriver ? Me dit-il d'un air taquin

Il le faisait volontairement ou quoi ? Et à nouveau ce sourire, mais c'est pas vrai.

Aller Bella maintenant tu ouvres la bouche et tu dis quelque chose d'intelligent pour changer. Après tout c'est le frère d'Alice. Aller respire un bon coup, et lance toi

_ Euh

On t'a dis de dire quelque chose d'intelligent pas une voyelle ! Géniale !

_ En fait, disons que j'ai bien failli te rentrer dedans et....

_ Ah d'accord tu t'excuses par anticipation alors.

_ Mais non c'est juste que... Dis moi toi, tu ne serais pas en train de me faire tourner en bourrique par hasard ?

Bravo Bella t'as réussi à faire une phrase sans bafouiller. En progrès.

_ Oui je m'excuse. Tu m'as démasqué. Voilà, encore une excuse de ma part et on est à égalité. C'est bien ça la parité ?

_ Je suppose. Mon cours est ici alors je te laisse.

_ Non !

_ Non ?

_ Je vais aussi en cours de littérature.

_ Ah...

C'est bien Bella deux voyelles, extra!

Décidément c'était une journée riche en événements. L'interrogatoire à la cantine, la proposition d'Alice, la discussion et le cours de littérature avec Edward. Je n'avais pas l'habitude d'être aussi sociable. Mais à priori Alice avait décidé de me sociabiliser de force.

Alice débordante de bonne humeur, le parfait contraste de moi même en y pensant. Quelque chose me disait que c'était impossible de lui résister. Elle semblait être le bonheur incarné. Je trouvais qu'elle était chanceuse d'être aussi heureuse.

La famille Cullen me faisait prendre conscience d'une chose à laquelle j'essayais de ne pas trop penser. Ma famille me manquait réellement. Oui elle me manquait encore plus que ce matin. Je me pris à rêver éveillée debout que je leur revenais. Bien sur que c'était impossible. Après ce que je leur avais fait subir. J'allais leur donner des nouvelles très bientôt je le savais, mais eux, en retour, n'en donnerait pas. Trois mois que j'étais partie. Trois mois que je ne leur avais pas donné signes de vie. Trois mois loin de mon pays.

J'étais fatiguée. Epuisée moralement. Laurène m'avait achevée. Elle m'avait blessée. Les paroles font souvent plus de dégât que les coups. Je le savais pour avoir expérimenté les deux. C'était l'heure d'aller au lit, mais l'angoisse était plus forte que moi, je savais ce qui allait se passer au moment où je rencontrerais Morphée. Le mal incarné viendrait. Il s'insinuerait dans mes rêves, pour en faire des cauchemars. D'une effrayante réalité. Terrorisée. J'avançai vers cette contrée. Les yeux fermés. Résignée. Je sombrais. En espérant néanmoins les faire cesser.



* Lupanar : maison close au temps des romains

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