22 Où es-tu Matt?

BELLA POV

Edward me retint au moment où mes jambes fléchissaient. J'étais complètement dépassée par les événement, j'avais peur de comprendre. Pourtant je savais qu'au plus profond de moi, c'était la vérité. J'étais de nouveau plongée dans ses yeux, et je lisais toujours la panique en lui. Je sentis Edward prendre une profonde inspiration, tout en ferment les yeux. Je supposai que c'était sa façon de reprendre le contrôle de ses émotions.

_ Habilles-toi chaudement et viens avec moi. Jazz aussi. Papa prends ta sacoche s'il te plait. Dit-il d'une voix tremblante.

_ Edward !! M'écriai-je.

_ Fais ce que je te dis! M'ordonna-t-il.

_ C'est Matt. Couinai-je.

J'avais besoin de savoir, d'avoir confirmation.

_ Je t'expliquerai tout en route.

Tout le monde attendait cette putain d'explication qui ne venait toujours pas. Un frisson d'effroi parcourut mon dos.

_ Dis moi ce qui se passe pour l'amour de Dieu! EDWARD! M'époumonai-je en le secouant comme un prunier.

Il me prit dans ses bras et embrassa ma tempe.

_ Matthew a disparu. Souffla-t-il.

_ Que…quoi…non…comment…

_ Ô seigneur! S'exclamèrent en même temps Esmè et Alice.

_ On n'a pas de temps à perdre. Prends deux ou trois choses lui appartenant, et qu'il ait touché ces derniers jours.

Je pris son doudou, et Esmè me tendit son autre manteau, ainsi que deux pulls. Edward me prit la main et m'emmena à sa suite. J'entendis Carlisle dire à sa femme qu'il la tiendrait au courant. J'étais saisie par le froid. J'avais l'impression d'être en plein cauchemar. Je ne comprenais plus rien. Mon esprit volait vers Matt, et je me mis à pleurer.

_ Edward. Il fait si froid, il va faire nuit…

_ Je sais mon amour. On va le retrouver, je te le promets

Ma hantise suprême venait de se réaliser, Matt avait disparu. Je pleurais sans savoir ce qui se passait. Je pensais à la nuit qui allait s'abattre très prochainement, à la neige qu'ils avaient annoncée, aux animaux. J'en devenais folle, mais le pire de tout était l'ignorance. Je savais simplement qu'Emmett avait appelé Edward, pour lui dire que mon tout petit s'était volatilisé. Quand Edward avait demandé à Carlisle de prendre sa trousse, j'avais failli m'effondrer en imaginant le pire. Edward conduisait d'une main crispée sur le volant, l'autre serrant fortement ma main. Il roulait très vite, mais je n'avais aucune peur. Rien n'avait plus d'importance. Je voulais arriver le plus vite possible.

Seigneur protégez le!

D'un certain coté je n'arrivais pas y croire. J'avais la nette impression d'être sortie de mon corps, et d'assister à la scène de l'extérieur. Les arbres défilaient devant mes yeux embués. J'avais son doudou dans les bras, je respirai son odeur comme si j'avais peur de l'oublier. Le silence était pesant dans la voiture. Ne pas savoir. Ne pas comprendre.

Nous arrivions enfin à la réserve, on s'enfonçait jusqu'à la maison de Jacob. Il y avait beaucoup de monde. Je tremblais de tous mes membres. Edward coupa le contact de la voiture, il souffla un bon coup, se retourna vers moi. Il posa sa main sur ma joue et embrassa mon front. J'essuyai mes larmes. Puis il sortit de la voiture et m'ouvrit la portière. Edward me donna sa main, et nous avançâmes d'un pas rapide vers Emmett et les autres. Mon frère m'enlaça.

_ Qu'est-ce qui c'est passé? Demandai-je.

_ Ô Bella. Je suis…tellement…

_ Je m'en contre fou Emmett! Dis moi bon dieu!!

Edward posa une main sur mon épaule.

_ Je suis sorti de la voiture pour raccompagner Jacob et Leah. Il a dit qu'il voulait rester dans la voiture. Quand je suis revenu, sa portière était ouverte, et il n'était plus là. La couverture non plus et ma lampe torche aussi. Bella, je sais pas…on l'a appelé tout de suite… Sam a été prévenu, il est parti avec Jacob, Seth, Embry et les autres. Mais rien.

Billy venait d'arriver, ce qui m'étonnait car il devait être à la pèche avec Harry et Charlie.

_ Bella, on va lancer des recherches, mais il faut prévenir ton père.

Je regardai Edward, terrorisée. Je ne pensais pas vraiment le revoir comme ça.

_ Bella, Billy a raison. C'est le chef de la police. Il a des moyens. Le plus urgent c'est de le retrouver. M'expliqua Edward.

_ Je sais.

_ Quil, Leah allez à la cabane et ramenez Charlie.

_ Pour commencer on devrait faire plusieurs groupes. Expliqua Carlisle.

_ Oui et chacun des groupes devra prendre une ou deux couvertures, ainsi que de l'eau, des barres énergisantes, et aussi un thermos avec une boisson chaude. Il faudra surement le réchauffer. Bien par équipe il faudra au moins un portable o talkie walkie. Je pense que le chef Swan dispose de tout.

J'admirai le sang froid d'Edward. Comment pouvait-il être aussi calme? Moi je tremblai de peur. Mon sang se glaçait dans mes veines. Billy et Edward répartissaient les gens dans les groupes. Emmett se sentait coupable. J'avais envie de lui crier qu'il n'y était pour rien, mais les mots s'étaient évaporés. Les adjoints de Charlie venaient de nous rejoindre avec des chiens, et le matériel dont avait parlé Edward. Avait-il déjà vécu ce genre de chose?

_ Le chef Swan arrive. Nous annonça Miller, le premier adjoint.

Pendant qu'il regardait les cartes, pour nous envoyer par secteurs, je tentai de réfléchir à ce qui avait bien pu se passer. Avait-il était enlevé? Avait-il fugué? Mais pourquoi? Il avait quatre ans aujourd'hui. Il semblait si heureux. Il n'y avait plus la lampe torche d'Emmett dans la voiture. Matt serait donc parti de lui-même. Mais pour aller où? Pour faire quoi? La nuit n'allait pas tarder à prendre le jour et Matt allait se retrouver dans le noir et complètement seul dans le froid. Il y avait trop de question et aucune réponse. Charlie arriva. Son visage était fermé, je pouvais y lire l'inquiétude. Il me fit un signe de tête, et se dirigea vers l'attroupement autour de la carte. Il salua tout le monde à voix haute. Il les observa un moment et baragouina quelque chose en direction de mon petit ami, et de mon frère. Puis alla se changer. Il revint très rapidement. Il était décidé que je serai dans le groupe d'Edward, Charlie, Emily et d'autres gens. Carlisle serait avec le premier adjoint, Jasper et d'autres. Emmett avec Harry, un autre adjoint et Leah. Je m'en fichais d'être avec mon père ou pas. Mais je ne me voyais pas affronter la disparition de Matt sans Edward. Mon bébé avait disparu, et il fallait que je le retrouve. Sans lui m'a vie ne valait rien. A cette pensée mes larmes retrouvèrent le chemin de mes joues. J'aurais voulu être forte. Mais c'était impossible. J'avais tellement peur que j'en avais des nausées.

Edward m'ôta le doudou des mains pour le faire renifler aux chiens, ainsi que les vêtements que nous avait donnés Esmè. Il me le rendit juste après, je le serrai contre mon cœur. Edward se tourna vers moi et prit mon menton entre ses deux doigts.

_ Bella. On va le retrouver d'accord? Tu vas rester près de moi, surtout tu fais attention où tu marches, je ne voudrais pas que tu te blesses.

_ Comment peux-tu être si calme! Criai-je.

Il me serra contre lui.

_ Parce qu'il le faut! Je dois avoir la tête froide, pour faire ce qu'il y a à faire.

J'avais l'impression de me retrouver face à Rambo, ou Terminator. C'était comme si son cœur s'était changé en glace. Je ne pouvais pas séparer mes sentiments du reste. Je secouai la tête.

_ Laisse moi faire ça pour nous. Poursuivit-il.

_ Comment tu…?

Il lisait dans mon esprit ou quoi? Il posa un doigt sur ma bouche.

_ Bella. On y va, viens.

Edward chargea un sac sur le dos et avança. Charlie était devant avec le chien et ouvrait la marche. J'étais au coté d'Edward. J'entendais les voix s'élever autour de nous. Ils criaient le nom de mon fils. Emily me tenait la main, je n'étais pas capable de crier. Ma gorge était nouée. Je tentai de me concentrer sur mes pas pour ne pas penser et surtout ne pas imaginer. J'avais si mal, mon cœur était serré dans ma poitrine. J'avais l'impression que j'allais m'effondrer à chaque mètre.

Nous avancions depuis déjà un long moment, et bizarrement je n'étais pas encore tombée. Le chien n'avait rien trouvé de probant. Les nouvelles des autres équipes étaient les mêmes que les nôtres. Je sentais une vague de désespoir profond m'envahir. Il faisait nuit, et froid. Le vent s'était levé, la lune était invisible. Mon père décida qu'on fasse une pause de cinq minutes. Edward s'approcha de moi.

_ Ca va? S'enquit-il. Tu devrais boire un peu.

_ Non, ça va pas. Comment voudrais-tu que ça aille? Mon bébé est là quelque part, il fait trop froid, il est si petit. Sans parler des animaux sauvages. Il doit avoir si peur. On cherche une aiguille dans une meule de foin, et plus le temps passe et plus…

Je pleurai à nouveau, Edward me serra dans ses bras. Il embrassa mon front.

_ Je sais. Souffla Edward.

_ Pourquoi est-il parti? Qu'est-ce que j'ai fait de mal? Demandai-je en larmes.

_ Je crois savoir pourquoi et tu n'y es pour rien.

_ Vraiment?

_ Oui, l'histoire avec Charlie l'a beaucoup touché. Il savait que ton père était à la Push avec Harry. Je pense qu'il voulait le voir, Matt voulait arranger les choses

_ Mais si c'était ça, pourquoi ne pas en avoir parlé?

_ Il m'en a parlé Bella, il pensait que son grand-père ne voulait plus le voir. Je lui ai dit que ça n'avait aucun rapport, mais il ne m'a surement pas cru. Il pensait arriver à ce que tout rentre dans l'ordre

_ Ô mon dieu, mais qu'est-ce qu'on a fait? S'il lui arrivait quoi que se soit, jamais je ne me le pardonnerais. Paniquai-je.

_ Bella on n'en est pas là. Il faut que je parle à ton père.

EDWARD POV

Bella était si perdue, si inquiète. Moi, je faisais abstraction de mes sentiments. Je devais avoir l'esprit clair pour avancer. Non je ne devais surtout pas m'attendrir. C'était ma manière de travailler, même si Bella ne pouvait pas comprendre. Parce que si je me mettais à réfléchir, je pensais immédiatement que tout était ma faute. Que des choses horribles allaient arriver. Que Dieu m'avait enfin puni pour ce que j'avais fait en Irak, pour ses vies que j'avais arraché. Mais j'aurais préféré mourir que de vivre ça. Mais plus j'y pensais et plus j'étais persuadé que Matt était parti pour retrouver Charlie. Les tensions qui existaient entre nous n'avaient que peu d'importance face à sa disparition. Mais ce qui m'angoissait le plus était le froid. Même s'il était bien couvert, il ne pourrait pas tenir une nuit si glaciale dehors. Je devais demander à Charlie s'il avait emmené Matt quelque fois à la pêche avec lui et si oui, où? Je rejoignis donc Charlie qui discutait avec son adjoint.

_ Je pourrais-te parler Charlie?

_ Ouais. Bougonna-t-il tandis que son adjoint s'éloignait.

_ Je pense que Matt est parti pour te voir.

_ Pour me voir?

Il semblait si surpris que la colère s'insinuait en moi. Comment pouvait-il ignorer que Matt souffrait de son absence?

_ Oui Charlie, tu pensais quoi? Que tu ne lui manquerais pas! Il se sent coupable de la situation, et je suppose qu'il voulait arranger les choses à sa manière. Il a cru que tu ne voulais pas le voir et que c'est pour ça que tu étais parti à la pêche!

_ Ridicule. Marmonna-t-il.

_ Peut-être, mais pas pour un enfant de quatre ans!

_ Je suis allé à la pêche, parce que je ne voulais pas créer plus de tension, qu'il y en avait déjà.

Le silence s'abattit entre nous. Nous nous jaugions du regard.

_ Tu l'as déjà emmené avec toi à la pêche?

_ Ouais quelques fois. Tu penses qu'il est là-bas?

_ Je pense que c'est une possibilité.

La conversation était redevenue cordiale, sans agressivité particulière. Son regard se tourna vers sa fille qui était toujours près d'Emily. Il semblait très affecté par la peine de Bella. Alors que ses sentiments à lui étaient profondément enfouis.

_ Comment va-t-elle?

_ Elle tient le coup pour l'instant.

_ Emily devrait peut-être la raccompagner.

_ C'est son fils Charlie. Jamais elle n'acceptera!

_ Mouais. Il leva les yeux au ciel. Il va neiger, on ne doit pas perdre de temps. Ca fait trois heures qu'il est dehors. Déclara Charlie.

Je rejoignis Bella. Elle se leva de son rocher. Elle ajusta son manteau et son bonnet. Puis nous repartîmes.

_ On va où?

_ Ton père a prévenu les autres que nous allions voir où il a déjà emmené Matt pêcher avec lui.

_ Bien. Souffla-t-elle. Dis-moi qu'on va le retrouver? Supplia-t-elle.

_ Je te le promets mon amour.

Même si j'en étais pas persuadé et que je ne voulais pas mentir, elle avait besoin d'être rassurée. La neige se mit à tomber. Je me tournai vers Bella. Elle semblait horrifiée. Soudain, le chien se mit à japper fortement, signe qu'il avait trouvé quelque chose. Il tirait sur sa laisse. Je me mis à courir derrière lui. Il avait trouvé la couverture de Matt. Je la pris, Charlie appela les autres groupes par Talkie Walkie, pour les informer de notre découverte. Il décidèrent de nous rejoindre, car devant toute logique Matt ne devait pas être très loin. Mais la tempête de neige s'intensifiait et nous n'avions vraiment pas de temps à perdre. On n'y voyait pas grand-chose, et le froid était saisissant. On avait du mal à avancer.

ESME POV

L'attente quoi de plus cruelle avec l'ignorance? Des heures qu'ils étaient partis et la neige qui commençait à tomber. Alice et Rose étaient toutes les deux dans mes bras. J'aurais voulu les rassurer, mais j'en était tout bonnement incapable. Il était là quelque part tout seul, sans sa famille, sans nous. Jamais je n'avais ressenti douleur si intense. C'en était violent. Alice se leva précipitamment.

_ Je deviens folle, on reste là à ne rien faire, pendant que Matt est je ne sais où!!

_ Assieds toi Alice, on ne peut rien faire de plus.

_ Mais maman…

_ Non Alice, on doit attendre c'est tout ce que l'on peut faire et prier.

_ Mais Bella elle…

_ Lili, Bella est avec Edward d'accord. Ils ont besoin de l'un et de l'autre.

Elle se rassit complètement dépitée. Rosalie pleurait à chaudes larmes Je la pris dans mes bras, pour la consoler. Nous attendions des nouvelles qui ne venaient toujours pas. Je pouvais comprendre que Rosalie craque, mais néanmoins c'était elle la plus forte de nous toutes, je m'en étais aperçue à la mort de ses parents. Alice se leva et décida de faire du thé. Je secouai la tête pour ôter toutes les mauvaises pensées que j'avais à l'esprit.

Mais on retrouverait Matt, oui. Dieu ne pouvait pas nous l'arracher, il avait fait en sorte qu'Edward revienne, il n'allait pas m'enlever mon petit-fils. Nous en mourions, et Bella ma pauvre petite Bella. J'aurais tant voulu être auprès d'elle pour soulager sa peine et ses angoisses. Elle qui avait toujours peur qu'il arrive quelque chose à Matt, je ne pouvais imaginer dans quel état elle était. Moi-même je n'avais pas le droit de flancher, non je devais garder la tête froide pour ma famille. Je devais y croire. Mais mon regard ne pouvait pas s'empêcher de fixer le petit gant de baseball que lui avait offert Emmett, il était si joyeux quand il avait pu joué avec, quelques heures auparavant. Je réprimai mes larmes quand le téléphone se mit à sonner. Je délaissai Rose et allai répondre.

_ Esmè?

_ Oui mon chéri, dis-moi que tu as des nouvelles. Le suppliai-je.

_ Le groupe d'Edward et Bella a trouvé sa couverture. Edward pense qu'il a voulu rejoindre Charlie pour discuter avec lui et essayer d'arranger les choses.

_ Ô mon dieu! Je savais que ça le perturbait, mais pas au point de partir tout seul.

_ Ecoute on est sur sa piste Esmè, on va le retrouver.

_ Comment vont Bella et Edward?

_ Je n'en sais rien, Edward est très maître de ses émotions et quant à Bella, je suppose qu'elle est anéantie. Dès que j'en sais plus je te rappelle.

_ Merci, je t'aime.

_ Moi aussi ma chérie.

Je venais de raccrocher, les filles me dévisageaient. Impatientes d'avoir des nouvelles. Je leur répétais ce que Carlisle m'avait dit. Rosalie refondit en larmes.

_ Si ça m'arrivait, j'en mourrais. C'est déjà insupportable en tant que tante. Sanglota Rosalie.

_ Du calme Rose. Tout ira bien. Tentai-je de la rassurer.

_ Mais tu n'en sais rien! Hurla-t-elle.

_ Tu es fatiguée Rose. Tu devrais dormir. Lui proposa Alice.

_ Non, comment pourrais-je alors que…

Rosalie venait de caressait son ventre. Se pourrait-il que…

_ Rose, ma chérie. N'as-tu rien à me dire? Demandai-je calmement.

Je croisais ses yeux bleus emplis de triste. Je m'accroupis face à elle, et caressai sa joue. Je savais qu'Emmett et elle avaient quelque chose à nous annoncer, mais je pensais que ça avait un rapport avec leur futur mariage.

_ Esmè, c'est pas le moment.

_ Ô Rose, pour une nouvelle vie c'est toujours le moment.

_ On va avoir un bébé. Souffla-t-elle.

_ C'est magnifique.

_ Je me sens tellement coupable d'avoir ce bonheur en moi, alors que…

Elle se remit à pleurer. Le stress plus les hormones étaient des mélanges détonants (N/R :non, les hormones en elles mêmes suffisent, pas vrai??xd) (N/A : exact!lol) . Je l'embrassai avec tout l'amour que je pouvais lui donner. Elle n'avait pas à s'excuser. Alice lui apporta une couverture, quoi qu'il allait arriver la nuit serait longue.

EMMETT POV

Un mot: l'angoisse.

Je ressassai cette fin de journée sans cesse. Comment avais-je pu le laisser seul? Pourtant tout indiquait qu'il préparait quelque chose. Son lance pierre, sa couverture, les gants… J'aurais du être vigilent. Je ne pourrai jamais me le pardonner. Bella devait m'en vouloir à mort. Mais ce serait toujours moins que ce que je pouvais ressentir à mon égard. Cette situation avec Charlie avait pris des proportions incroyables.

La neige collait à nos vêtements, elle s'accrochait au sol. On avait retrouvé la couverture de Matt. Pourquoi n'avait-il tout simplement pas demandé de voir Charlie? Jamais on ne lui aurait interdit. On aurait trouvé une solution. Ce pauvre petit ne méritait pas de souffrir à cause de nos conneries. Quel sensation horrible, les chiens qui aboyaient, les gens qui hurlaient le prénom de Matt et aucun résultat. Je n'avais pas été foutu de surveiller mon neveu, comment pourrais-je devenir un père correct? Ce gosse était tout pour moi. Harry me tendit un sourire rempli d'espoir que j'étais incapable de lui rendre. Je commençai à désespérer.(N/A :moi aussiiiii, tu es trop dure, caro!!!) (N/A : Même moi je désespère)

JASPER POV

Nous avancions dans cette nuit sans lune, le pauvre Matthew devait être terrorisé. On allait le retrouver, je refusai de partir avec le défaitisme en étendard. Matt était un gosse malin, je savais qu'il ferait tout pour se mettre à l'abris, il était intelligent. Edward m'avait dit que le petit se sentait coupable pour Charlie, mais jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse faire une chose aussi improbable. Ce gosse était rentré dans nos vies comme un vrai boulet de canon. Il était notre plus grande force, mais aussi notre plus grande faiblesse. On ne pouvait pas ne pas l'aimer. Sa douceur, son besoin de tendresse, ses discours, ses questions faisaient que l'on n'était obligé de l'aimer. Il faisait partie intégrante de notre famille, autant que Bella et Emmett.

Dire que nous étions venus pour célébrer son anniversaire, et maintenant nous nous retrouvions à marcher dans cette forêt pour retrouver Matt. Charlie avait prévenu son adjoint qu'ils venaient de trouver sa couverture. Nous devions concentrer nos recherches aux environs de ce lieu.

JACOB POV

J'aurais du le savoir!

Oui, c'était la vérité. Je connaissais assez bien Matt pour me douter qu'il ne resterait pas là à attendre que ça s'arrange tout seul. C'était un petit garçon angoissé comme sa mère, mais qui avait énormément de caractère, et têtu tout comme ses parents. Je savais qu'il se sentait responsable de cette situation, je savais aussi qu'il devait se sentir rejeté par Charlie, même si ce n'était pas la vérité. Il avait l'impression qu'il était coupable des maux de sa mère, du départ de son père. Des tensions qui existaient entre eux. Car Matthew était un enfant très sensitif, même si Edward et Bella ne se disputaient jamais en sa présence, il ressentait parfaitement la tension entre eux. Quand Bella s'était disputée avec Emmett, il en avait été très malheureux. Il était si fragile, son besoin d'être rassuré était constant, ainsi que son besoin d'amour. C'était pour cela qu'il était si fusionnel avec sa mère. J'aurais du discuter avec lui, essayer de trouver les mots pour le rassurer, pour expliquer aussi à Bella les craintes de son fils. Il avait peur de perdre sa famille et les tensions de ces temps derniers avaient accentué son sentiment d'insécurité. Et les chiens ne faisant pas des chats, il ne faisait en général pas confiance aux gens facilement, mise à part peut-être avec Edward très curieusement.

Edward…Il était un très bon père, Matt était vraiment à l'aise avec lui. C'était tellement naturel entre eux. Comme s'ils s'étaient toujours connus. Il n'y avait qu'à regarder Matt pour voir dans ses yeux toute l'admiration et la fierté qu'il lui portait. Mais on pouvait y lire la peur et le doute. Celui de l'abandon, tout comme sa mère, et je pense que c'était justement pour cette raison qu'il voulait voir son grand-père. Il se sentait abandonné, et de voir sa famille se déchirer encore plus avait du lui faire beaucoup de mal.

Je me fustigeai intérieurement. J'aurais du alerté ses parents, mais je ne l'avais pas fait. Car je n'avais pas pensé qu'il ferait une chose pareille.

Il devait être terrorisé dans cette endroit si lugubre, et ce froid intense. J'espérai sincèrement qu'il avait trouvé un lieu pour se réfugier.

BELLA POV

Depuis combien de temps?

Oui, depuis combien de temps, nous marchions dans cette forêt épaisse? Il nous restait plus qu'un seul endroit à voir. Après…Je n'osai penser à l'après. Je voulais retrouver la chaleur des petits bras de mon fils. Entendre son petit cœur battre dans sa poitrine. Le regarder dormir. Jouer avec lui dans le bain. L'accompagner à l'aquarium avec son père. Son sourire, son rire, j'avais l'impression qu'ils allaient s'effacer de ma mémoire. Même son odeur, j'avais la sensation de l'oublier. Mon tout petit, la chair de ma chair, mon sang, ma vie. Qu'étais-je sans lui? Rien absolument plus rien.

(N:A : ata, je reprends mon souffle avant de continuer! Tu y as été fort, là!) ( N/A : Une grande goulée d'aire pour Spuffy SVP)

Cette douleur dans ma poitrine comprimant mon cœur à vif était insupportable. Jamais je ne pourrais ne serait-ce qu'envisager de ne plus le voir, de ne plus sentir son petit corps frêle contre le mien. De ne plus passer mes mains dans ses cheveux, de ne plus entendre ses questions qui me mettaient si mal à l'aise. Comment en étions nous arrivés là? Je donnerais ma vie pour lui!

Ca fait mal. Tellement mal.

Les enfants ne meurent pas avant leurs parents. C'était d'une injustice totale. L'innocence même doit survivre. Et pourtant plus les heures s'écoulaient et plus les chances qu'il puisse survivre dans ces conditions si exécrables diminuaient. Même les traits d'Edward étaient rongés par l'inquiétude. Il ne disait rien pour ne pas m'affoler, mais son expression ne pouvait pas me trahir. Même mon père qui prenait soin de ne pas me regarder n'était qu'angoisse et ce silence maintenant était mortel. Les voix s'étaient tues en même temps que l'espoir. Pourtant je ne pouvais me résoudre à abandonner, car en abandonnant c'était ma vie que j'aurais laissé. Comment avais-je été si aveugle pour ne pas me rendre compte que son malaise était plus profond qu'il n'y paraissait? Matt était un petit garçon sage, qui ne désobéissait que très rarement. Alors partir pour rejoindre son grand-père comme on le pensait, était surréaliste. J'avais l'impression d'avoir tout raté avec lui, j'aurais du être à l'écoute de ses besoins, de ses attentes. Je les délaissai tellement ces derniers temps pour mes histoires personnelles. J'avais été d'un égoïsme monstre, me souciant plus de ma relation avec Edward que de son épanouissement personnel. Jamais je ne pourrais me le pardonner. Et cette neige qui ne cessait de tomber, le froid qui engourdissait mes mains. Je frissonnai, mais pas pour les mêmes raisons. Si moi j'avais froid qu'en était-il de mon petit garçon?

_ On n'y est. Déclara Charlie.

_ Mais les chiens ils…Emily n'avait pas pu finir sa phrase.

_ Le chien ne nous sert à rien. Expliqua Edward.

Je lui jetai un regard d'effroi.

_ C'est à cause de la neige.

_ Pourtant les chiens d'avalanches…Continua Emily.

_ Oui, mais ils sont formés pour ça. Poursuivit Edward.

Le maître chien acquiesça.

_ Alors quoi?? On abandonne! Y 'a plus d'espoir! Hurlai-je de dépit.

_ Bien sur que non Bella! Me contredit Edward.

Mon père se retourna face à moi et posa ses mains sur mes épaules. C'était la première fois qu'il me touchait depuis cinq ans, à part si on compte le coup de la dernière fois.

_ Il est hors de question qu'on abandonne Bella. Tu m'entends. On le retrouvera, avec ou sans chien. Je te le promets.

J'étais transie par ses paroles, ses gestes et par le fait qu'il m'avait appelé « Bella ». Je pouvais lire la détermination dans ses yeux.

_ J'ai déjà perdu ta mère, je ne le perdrai pas lui non plus. Marmonna-t-il plus pour lui-même.

_ Papa… M'étranglai-je.

Il secoua la tête en signe de désapprobation. Comme s'il voulait effacer cette dernière phrase. Le crédo de mon père : ne jamais montrer ses sentiments. Il me lâcha et nous poursuivîmes, mais aucune trace. Il n'était pas là non plus. J'avais l'impression que tout s'effondrait sous mes pieds. J'allais le perdre et je ne pourrai rien faire contre ça. Sans même que je puisse m'en rendre compte, mes larmes avaient recommencé, avec des sanglots de plus en plus prononcés. Mes jambes me lâchèrent, et je m'assis sur une pierre, je portai mes mains à ma tête, essayant de me contenir. Mais je n'y arrivais plus. Tout mon courage s'était envolé en même temps que le dernier souffle d'espoir. Edward s'accroupit à mon niveau, il caressa mes cheveux. Je relevai la tête vers lui, il essuya mes larmes. Puis au moment où j'allais ouvrir la bouche. Il me fit taire d'un doigt sur la bouche et me releva.

_ Qu'est-ce que…

_ Chut! M'intima-t-il.

Il se dirigea vers ma droite, je me relevai d'un coup et le suivis. Il accéléra légèrement l'allure, mon pied butta contre une pierre. Je me rattrapai. Il s'arrêta devant un tout petit renfoncement dans la roche. Il s'allongea. J'entendais de légères plaintes sortir du trou. (hourrrrraaaaaa!!!) ( N/A : Ne cris pas victoire tout de suite. lol) Mon cœur s'emballa inexorablement. Charlie s'était rapproché.

_ Charlie appelle une ambulance et préviens les autres!! Lui cria Edward.

Je posai une main sur ma bouche, interdite.

_ Mon dieu! Edward, c'est lui? Demandai-je.

_ Ca va aller mon bonhomme.

_ Papa…sa voix n'était que murmure.

Mais il était en vie.

_ Edward! M'alarmai-je.

_ Je ne peux pas passé. Le trou est trop petit. Matt essaye de glisser vers moi.

_ Suiiiis fatiiiigué. Grelota Matt.

_ Je sais mon ange. Mais encore un petit effort. Courage mon fils.

_ S'il te plait mon ange, fais ce que te dis papa. Le suppliai-je.

_ Edward ton père va arriver. L'ambulance aussi. Mais elle a du mal à avancer à cause de la neige.

_ Ouais je m'en doute. C'est bien Matt continues. Voilà.

Edward se recula légèrement, je vis un des pieds de Matthew dans la grande main de son père. Edward tira un peu plus fort sur les pieds de son fils. On aurait dit un sac de pomme de terre, ou une poupée de chiffon. Edward le prit dans ses bras. Je me jetai sur lui, Edward me stoppa.

_ Ouvre ton manteau Bella.

Je fis ce qu'il me disait sans broncher, il me le tendit. Je le serrai contre moi. Il frissonnait et était trempé. On aurait dit que ses cheveux étaient gelés. Son corps était si froid.

_ Maman…Souffla-t-il.

_ Oui mon petit cœur. Répondis-je des trémolos dans la voix.

_ Il est en hypothermie, il faut le réchauffer. Garde le contre toi. Charlie, les couvertures.

_ Papi? Chuchota-t-il.

_ Je suis là.

_ Il n'a presque plus de frissons. S'inquiéta Edward.

_ Il se réchauffe. Expliquai-je.

_ Non. Il tombe en hypothermie profonde. On doit absolument l'emmener rapidement.

Carlisle venait d'arriver ainsi que le groupe d'Emmett. Le docteur se précipita vers nous. Jazz lui ouvrit sa mallette. Carlisle en sortit son stéthoscope.

_ Ouvrez lui son manteau.

Edward le déboutonna avec rapidité. Carlisle réchauffa son outil avec son haleine et en le chauffant contre son pull. Puis écouta son cœur. Il fronça les sourcils. Il prit son pouls, se pencha pour entendre sa respiration. Il regarda ses pupilles, prit sa température.

_ Depuis quand est-il inconscient? Demanda Carlisle.

_ Quelques minutes environ.

_ Edward enlève lui son manteau.

_ Mais je croyais qu'il fallait le réchauffer. Paniquai-je.

_ Oui, mais en temps normal…Il faudrait qu'on le déshabille pour lui changer de vêtements, mais c'est impossible ici. Il est en hypothermie profonde. Ses pupilles sont dilatées, ses battements cardiaques et sa respiration sont faibles. Sa température est de 29°c. On est dans l'urgence. Edward prends le, il va falloir marcher vite, mais sans trop le bousculer, son cœur risque de ne pas le supporter.

J'étais complètement abasourdie par le discours. Venait-il de dire que mon fils risquait de mourir? Que son cœur allait peut-être s'éteindre?

_ Je sais. Souffla Edward.

_ On vient de m'informer que l'ambulance est à moins d'un kilomètre, ça va aller Edward? S'enquit mon père.

_ J'ai fait pire que ça. Grommela-t-il.

Ca voulait dire quoi ça? Edward marchait d'un pas sûr, son fils dans les bras en lui répétant « tiens bon mon bonhomme ». Je les suivis et les autres aussi. J'avais la mauvaise sensation de suivre la scène de l'extérieur. Était-ce la façon qu'avait mon esprit de se préserver? Peut-être. Emmett était à coté de moi, tandis que Charlie était devant Edward afin qu'il y voit mieux. On ne distinguait pas grand-chose. Matt, il était complètement emmitouflé dans sa couverture, on aurait dit qu'Edward transportait un paquet fragile. Enfin nous commencions tout juste à distinguer les gyrophares des secours. Edward accélérait ses pas, sans bousculer Matt. J'avais l'impression que jamais nous n'y arriverions. Puis enfin nous atteignîmes l'ambulance. Edward posa délicatement notre fils sur le brancard à l'intérieur. Matt avait une couleur violette, sa peau était marbrée. Edward se recula. Les deux urgentistes que je connaissais du lycée prirent Matt en main. Ils lui découpèrent ses vêtements pour le déshabiller. Ils posèrent des électrodes, afin de surveiller son rythme cardiaque. Ils vérifiaient à nouveau sa température.

_ Docteur Cullen, à combien s'élevait sa température tout à l'heure?

_ A 29°C

_ Elle s'est abaissée à 28°C.

_ On doit l'emmener. Bella tu montes? Demanda Kyle, l'un des ambulanciers.

Je tournai la tête vers Edward, et Carlisle.

_ Vas-y, on te suis! M'ordonna Edward.

Je montais donc dans l'ambulance. Je ne comprenais rien à ce qu'ils faisaient. Le véhicule n'avançait pas très vite. C'était comme si le temps passait au ralenti. Je me sentais tellement désemparée, je n'avais même pas le droit de le toucher. Ils étaient en train de s'affairer autour de lui. L'ambulance arriva enfin à l'hôpital de Forks. Il neigeait de plus en plus. J'accompagnai mon fils jusqu'aux urgences. Les médecins l'avaient pris en charge. Edward, Charlie et Carlisle étaient déjà là. Vu que nous avions conduit doucement, et connaissant Edward (N/R : c'est grave si un premier sourire fend mon visage la?) (N/A : Mais non, mais non, j'comprends DD). Carlisle leur demanda s'il pouvait assisterà la prise en charge de Matt aux urgences. Le docteur Ross accepta à condition que Carlisle reste en dehors de l'intervention.

EDWARD POV

Je savais que c'était grave, au moment où je l'avais vu, je l'ai tout de suite su. Sa respiration était tellement faible, son petit corps froid. Sa peau violacée. Bella était complètement anéantie. Je tentai de garder mon sang froid, mais c'était mon fils. Comment faire pour réagir autrement? Bella était arrivée complètement hagarde, les yeux dans le vague. Elle ne se rendait même pas compte qu'elle était gelée, elle aussi. Mon père venait de rentrer dans la salle, tandis que Bella avait les mains sur la vitre, elle regardait ce qui se passait, tout en frissonnant. Je m'approchai d'elle et je l'enlaçai.

_ Tu devrais ôter ton manteau, il est trempée.

_ Je sais. Souffla-t-elle à demi mot.

Mais elle ne bougea pas.

_ Bella?

_…

Je me mis de coté et je la forçai à me regarder. C'était comme si elle était ailleurs, perdue au plus profond d'elle-même. Je dé-zippai son manteau, et lui retirai doucement. Elle se laissa faire, mais sans aucune réaction. Une fois que j'eus terminé, elle reprit place face à la vitre. J'aurais voulu la secouer pour qu'elle dise quelque chose, ou bien qu'elle hurle. Je n'aimais pas cette Bella là, si inexpressive. On aurait dit Charlie. Les médecins étaient entrain de réchauffer Matt tout doucement, ils l'avaient perfusé avec une solution légèrement chauffée. Du moins je supposai, je connaissais déjà l'hypothermie, plusieurs soldats s'étaient fait avoir dans le désert. C'était du à la différence de température entre la nuit et le jour. Pourtant ça n'avait aucun rapport, c'était mon fils qui était allongé là sur cette table. On pouvait entendre le bruit de la machine qui surveillait son rythme cardiaque. Emmett et les autres arrivèrent. Mon meilleur ami nous avait ramené de quoi nous changer. J'y allai et espérai que j'arriverais à convaincre Bella de décoller de cette vitre et de faire de même. Mais quand je revins ma mère était auprès d'elle et lui tenait la main. Mais Bella secouait la tête. J'avançai près d'elle. Emmett marchait de long en large dans le couloir. Jazz tenait Alice et Rose dans ses bras. Nos amis de la Push étaient présent également. L'attente était insupportable. Quand les machines s'emballèrent, son cœur était en fibrillation. L'horreur se lisait sur le visage de Bella, et surement sur le mien. Elle se dégagea de ma mère et tenta d'entrée dans la salle. Je la ceinturai.

_ MATTHEW! MATTTT!!!! Hurla-t-elle.

Elle tentait de résister. Je voulais qu'elle réagisse et c'était chose faite, malheureusement.

_ Bella. Ils s'occupent de lui! Laisse les faire leur travail.

_ Mais…Matt…il a…Il a besoin de moi. Pleura-t-elle.

_ Il a besoin de médecins.

Bippppppppppppp

(N/A : J'ai faillit couper là!)

Et ce bruit dramatique. Je regardai le Docteur Ross un ami de mon père, en train de pratiquer un massage cardiaque sur son petit corps inerte, tandis qu'un autre le ventilait. C'était un véritable supplice. Mon père avait fait un pas en avant, mais avait tenu sa promesse en reculant immédiatement.

_ EDWWARDDD! NONNNN. Cria Bella de désespoir.

Je la serrai aussi fort que je pouvais dans mes bras. Je sentais que je craquai moi aussi. Je refoulai mes larmes, ne voulant pas en rajouter.

_ Ca va aller. Mentis-je.

_ Non…il…Non, Edward…il doit pas…partir. S'étrangla-t-elle.

Je ne pouvais plus rien dire. Les mots mourraient dans ma gorge. J'enfonçai ma tête dans ses cheveux, pour qu'elle ne me voit pas. Mais un trou béant déchirait mon cœur. Les secondes s'écoulaient comme des heures, ce bip puissant qui nous répétait inlassablement que Matt avait cessé de respirer. Rien de ce que j'avais vécu n'était comparable à la douleur que je ressentais. C'était un déchirement, et ce bruit implacable qui résonnait autour de nous. J'entendais les médecin, et les infirmiers s'activer autour de lui. Mais il n'y avait que ça comme son et des sanglots. C'était comme si le temps avait suspendu son vol. Les doigts de Bella étaient accrochés à ma chemise. Je relevai la tête en direction de la salle de trauma. Ils continuaient le massage. Mon père avait les points fermés le long du corps. Mais son regard, c'était comme s'il encourageait Matt à s'accrocher silencieusement. C'était un cauchemar, mais vivant. Matt devait s'en sortir, c'était impossible autrement. Je n'avais pratiquement rien partagé avec lui. Je voulais avoir une famille avec Bella, et sans Matt…non ça m'était impossible d'y penser. Si Dieu avait décidé de me punir, il aurait du s'attaquer directement à moi, pas à mon fils, car Bella ne méritait pas un tel châtiment. Dieu s'était trompé. Mais j'étais coupable de tous les chefs d'accusations. J'avais tué, si je n'étais pas revenu rien de ceci se serait produit. Charlie, Bella et Emmett ne se seraient pas déchirés. J'avais tout détruit par ma faute.

BELLA POV

Il est mort. Mon fils est mort.

Son cœur ne battait plus. Ses poumons ne se gorgeaient plus d'air. Ce n'était qu'une petite coquille vide. Je ne savais pas comment réagir à cela, je ne savais pas comment survivre à sa perte. Comment ne pas demander que l'on m'achève? Jamais je n'aurais cru connaître si horrible souffrance. Même la mort semblait plus douce, la vie elle était plus dure, elle n'a aucun sens quand un innocent perd la vie. Ô Matthew, mon ange, ma douleur. Cette sensation d'inachevé me transperçait l'âme. C'est sa vie qui défilait devant moi, sa naissance, ses premiers pas, ses premiers mots, ses attitudes et sa toute petite voix. Dieu m'avait abandonnée, il avait laissé ça arriver. Le bonheur était donc si cher payer. Rien ne justifiait la mort de mon fils, de mon bébé. Encore moins la rancœur, l'incapacité à se comprendre entre adultes. Je n'étais plus rien. J'aurais voulu mourir avec lui. Je tombai à genoux, mes jambes ne soutenant plus mon corps et m'écroulant sur ma douleur de mère. On m'avait arraché mon fils, mon âme, ma vie, chaque infime partie de mon être. Cette sensation inhumaine de ne plus pouvoir respirer. Je me sentais mourir, comme éteinte de l'intérieur. Mon corps lui-même refusait de survivre sans lui. Edward était à genoux face à moi. Il pleurait lui aussi, on était impuissant face à la mort. Si nous n'étions plus parents. Que nous restait-il?

Bip…bip…bip…bip

(N/R :je te déteste de nous faire ça!!!!!tu es officiellement la pire sadique qui puisse exister!!! Arghhhh) (N/A : Youpi! *saute de joie. *se retourne. Bah quoi?)

Je ne savais pas que l'espoir avait une mélodie. Je croisai le regard d'Edward, il m'aida à me relever. Nous nous collâmes tous les deux à la vitre de la salle de trauma. Son cœur battait à nouveau, je ne connaissais pas plus douce mélodie. Ils l'avaient intubé, Edward prit ma main dans la sienne. L'agitation commençait à retomber dans la pièce de trauma. Carlisle discutait avec le docteur Ross. Carlisle s'approcha de Matt. Le docteur Ross posa sa main sur son front et sortit accompagné du père d'Edward. Ils vinrent tous deux vers nous. Nous leurs fîmes face, j'essuyai les larmes de mes joues.

_ Isabella, Edward. Je suis le docteur Ross.

_ Oui on sait. Répondit Edward.

_ Bien. Je vais tout vous expliquer. Matthew est en hypothermie profonde, c'est très grave comme vous avez pu le voir. Nous ne pouvons le réchauffer trop rapidement, car à ce stade son cœur s'est considérablement ralenti. Au point qu'il s'est arrêté un long moment. Il a fait ce que l'on appelle un arrêt cardio-respiratoire. On a réussi à le réanimer, pour l'instant il est stable. Sa température remonte doucement, il est sous surveillance intensive. On l'a aussi mis sous assistance respiratoire. Je dois quand même vous informer qu'il est dans le coma. Je ne peux malheureusement pas vous dire quand il se réveillera. Mais c'est un petit garçon qui s'accroche. Pour l'instant il faut attendre, les prochaines vingt-quatre heures seront déterminantes.

_ Je peux allez auprès de lui? M'enquis-je.

_ Dès qu'il sera transféré en soins intensifs. En premier lieu nous devons vérifier si ses côtes ne sont pas fracturées, c'est souvent le cas après un massage cardiaque sur un enfant. Mais vous pourrez le voir par la suite, pas plus de deux personnes en même temps. Bien sur si vous avez des questions, je suis à votre entière disposition. Mais je pense que Carlisle est à même d'y répondre.

J'hochai la tête en signe d'acceptation. Il serra de sa main l'épaule d'Edward et nous laissa. Edward me prit par le cou, en me ramenant vers lui et embrassa mon front. J'engouffrai mon nez dans son torse. J'étais vidée. Bien sur nous avions à nouveau de l'espoir. Je me doutai que les vingt-quatre prochaines heures seraient interminables. Mais nous n'avions pas le choix.

_ Mon amour tu devrais te changer.

_ Hein…je…non…Matt.

_ Bella, je reste là. Tu en as pour cinq minutes.

Il prit mon menton entre ses doigts et souda son regard au mien.

_ Je…d'accord.

Je fis ce qu'il me demandait. Esmè me tendit un sac. Ses yeux étaient rougis. Elle retourna dans les bras de Carlisle. J'allais me changer en vitesse. Voulant plus que tout au monde retrouver mon fils. J'arrivai devant la vitre. Matt n'était plus dans la pièce. Je commençai à paniquer. Edward me retourna dans ses bras.

_ Du calme Bella, ils l'ont transféré en soin intensif.

_ Ô Edward. C'est un cauchemar. Pleurai-je.

_ Je sais, mais Matt est un petit bonhomme costaud, et courageux. Il va se battre Bella, j'en suis persuadé. On va le voir? Demanda-t-il avec un regard plein de tendresse.

J'acquiesçai, je voulais y croire. Edward me prit par les épaules, les autres nous suivaient. Nous étions tous les deux devant sa porte. C'était comme si ni l'un, ni l'autre n'osait entré. Edward fit le premier pas, il me donnait la main pour que je le suive. Je m'approchai prudemment du lit. C'est tout juste si j'osais le toucher. Edward posa son autre main sur celle de son fils. J'avais du mal à voir son visage, et le bruit de ses machines me prenaient aux tripes. Je baisai son front et replaçai une mèche de ses cheveux. Je posai son doudou dans ses bras.

_ Mon bébé. Si tu savais combien je t'aime mon ange, et combien j'ai hâte de revoir tes beaux yeux verts. Murmurai-je. Tu crois qu'il nous entend? Demandai-je à Edward plein d'espoir.

_ Certains le pensent, et moi aussi.

Edward m'enlaça un bon moment. Je m'installai sur une des deux chaises à coté de mon fils, et lui pris sa main. Il était branché de partout. Le voir comme ça, sur ce lit, c'était un calvaire. Je ne voyais que lui, ne pensais qu'à lui, ne vivais que par et pour lui.

CARLISLE POV

Comme s'il n'avait pas assez de soucis dans leur vie, comme si ça n'avait pas été assez dur! Il fallait que ce genre d'horreur touche notre famille. J'étais totalement impuissant. Je n'avais même pas le droit d'intervenir et quand bien même, qu'aurais-je pu faire de plus? Rien absolument rien. Son état était vraiment grave, même le pronostique vital était engagé. Les voir comme ça tous dans la détresse était insupportable. Je l'étais moi aussi, mais mon coté médecin me faisait relativiser. Esmè, ma douce Esmè. Ses larmes silencieuses étaient la pire des armes. Elle me tuait un peu plus à chaque sanglot. Emmett culpabilisait, mais il n'était pas l'unique responsable, d'une certaine manière on l'était tous. Charlie lui était dans un coin, adossé au mur. Son visage était fermé, presque inexpressif. Je savais qu'il devait être aussi inquiet que nous tous. Mais il ne le montrait pas. La situation était difficile pour lui. Il était là, mais se mettait en dehors de la famille. Il s'excluait tout seul.

Rose dormait sur un des fauteuils dans les bras d'Emmett. Alice était sur les genoux de Jasper. Bella s'était endormie, la tête sur le matelas de Matt, lui tenant la main. Elle était épuisée, comme nous tous. Edward avait demandé une couverture pour Bella, et maintenant il veillait sur sa petite famille avec dévotion. J'étais si fier de lui. Il était très attentif aux besoins de Matt et de Bella. Il avait tellement muri pendant toutes ces années. Mais cette épreuve était de loin la plus difficile à vivre. Je priais Dieu, non que dis-je, je le suppliais pour qu'il épargne Matt. Oui il le devait, car personne ne s'en remettrait s'il venait à trépasser.

EDWARD POV

Pourquoi fallait-il qu'on subisse ça? Bella dormait, l'épuisement aussi bien physique que moral l'avait assommée. Elle ne lâchait pas la petite main de notre fils. Les autres étaient dans le couloir, mais mon père entra un instant. Il ne pouvait pas s'empêcher de vérifier ses constantes. Il posa une main sur mon épaule. Je me levai pour le suivre.

_ Comment te sens-tu? S'enquit-il.

_ J'en sais rien. Vidé, anxieux, terrorisé.

_ Oui je vois, un peu perdu.

_ Papa…Tu crois que…Matt…je…veux dire…

_ Edward. Il se bat bien. Il faut que tu gardes espoir.

_ Oui mais…

_ Mon fils ce qu'il faut que tu comprennes, c'est que c'était loin d'être gagné que de le voir arriver jusqu'aux soins intensifs.

Ce qu'il m'avait dit était la stricte vérité. J'avais su au moment de prendre Mattdans mes bras qu'il y avait de grandes chances qu'il n'arrive même pas vivant jusqu'à l'hôpital. Mais Matt s'était accroché. Il avait tenu bon. Si son cœur avait lâché dans l'ambulance, il ne serait certainement pas dans ce lit. Je réprimai un frisson d'effroi à cette pensée. Je frottai mon visage avec mes mains. J'étais éreinté.

_ Tu devrais dormir un peu.

_ C'est bon papa. Je préfère veiller sur le sommeil de ces deux-là. Bella m'a demandé si Matt entendait. Je lui ai dit que c'est ce que je pensais mais…

_ Tu voudrais que je te le confirme. Et bien, d'après certaines études il semblerait que oui.

Je caressai ses cheveux du bout des doigts. Mon père venait de poser sa main sur mon épaule. Je sentais toute l'angoisse que j'avais réprimé ces dernières heures remonter. Mon père ferma la porte, et tira les rideaux qui donnaient sur le couloir. J'avais posé ma tête contre la vitre. Tandis que je regardai la neige tomber, toutes les larmes enfouies au plus profond de moi débordèrent. Je tentai par tous les moyens de les réprimer, mais rien à faire. Elles me tenaient. Mon père me prit dans ses bras. Je craquai.

_ Laisse toi aller Edward. Tu ne peux pas garder tout ça pour toi.

Moi, je pleurai dans les bras de mon père comme un gosse de quatre ans, comme je n'avais jamais pleuré. Mon corps se soulevait du au spasme. J'en étais au point où je ne savais plus pourquoi ou pour qui mes larmes coulaient. Jamais je n'avais été si déchiré, si écartelé dans mon âme et dans mon cœur. Je risquais de perdre la seule chose qui avait vraiment de l'importance dans ma vie, ma famille. La mienne.

(N/R : ouinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!! Bon vous permettez, je vais faire un tour sur les rails du train, et je reviens…ou pas) (N/A : Zen j'ai besoin de toi pour le prochain chapitre! Mdr)