jeudi 18 mars 2010

2 Y'a des jours comme ça…






POV D'EMMETT

Je cherchais le sommeil depuis plusieurs heures. Nous avions fait l'amour deux fois avec Rose, mais mon cerveau refusait de s'éteindre. Finalement, j'étais partagé entre deux sentiments. J'étais heureux d'être rentré et de pouvoir retrouver le club, car la présence fantomatique d'Edward à Forks était trop pesante. Les non-dits étaient pires que tout. Je savais qu'il était parti pour se prouver qu'il était un homme, je trouvais tout ça ridicule. C'était un dragueur invétéré, pendant son adolescence. Les filles se jetaient dans son lit. Ils y en avaient même qui l'attendait sous sa douche après l'entrainement de football. J'avais moi aussi du succès, et j'en avais largement profité. Edward était un excellent élève, il excellait dans toutes les matières. Il avait eu son bac à dix-sept ans. Son père souhaitait qu'il fasse médecine, mais lui refusait catégoriquement, il voulait être prof de littérature. Mais enfin de deuxième année. Edward avait commencé à déconner. Carlisle et lui s'étaient engueulés, Carlisle trouvait que son fils délaissait trop ses études.


A l'époque il sortait avec Lauren, très mignonne, et très accro au sexe, mais complètement folle. Il passait ses nuits dehors avec elle, oubliant d'aller en cours. Son père l'avait traité, « de sale gamin égoïste et immature », en lui faisant bien comprendre que c'était lui qui lui payait ses études. Par respect envers lui et sa famille, il devait arrêter et se concentrer sur ses études. Edward claqua la porte et il vint à la maison. Rose était là, Bella aussi, elle faisait sa première année de fac en littérature, elle avait eu son bac à seize ans enfin presque dix-sept. Avec un an d'avance. On s'était violemment disputé enfin surtout avec Bella qui lui avait dit « si c'est pour baiser, t'as qu'à prendre une pute, ça te coutera moins cher que de sauter cette pouf, et de louper tes études » Ce n'était pas ma sœur pour rien. 


Mais elle avait raison, Lauren profitait de lui et surtout de son pognon. Enfin celui de ses parents. Il ne l'aimait même pas. Mais c'était une folle du cul, elle le tenait par les valseuses. Il décampa en disant qu'il en avait marre de cette vie de merde, et qu'on était trop con pour comprendre. Enfin bref, toujours est-il que le lendemain, il signait son engagement dans les Marines. Ca ferait quatre ans demain. Cinq ans sans son meilleur ami ça fait long ! Très long ! Bella et moi n'en parlions jamais, elle se sentait responsable de son départ. J'avais passé des semaines pour tenter de lui expliquer, qu'elle n'y était pour rien, mais elle était têtue comme une mule ! Enfin Morphée accepta de m'ouvrir ses bras et c'est d'un profond sommeil que je m'endormis.

Le réveil fut mouvementé. Ma terreur de neveu débarqua dans mon lit pour une séance de chatouilles dignes de ce nom. Puis je l'attrapai par les chevilles et l'emmenai suspendu jusqu'à la cuisine. Bella me regarda, paniquée.

_ Emmett t'attends quoi pour le redresser, qu'il vomisse sur tes pieds !

_ Encore tonton !!

_ J'tiens à mes pieds ! Mon pote !

Bella avait les traits tirés. Sa nuit avait du être mouvementée. Rose vint m'embrasser sous les yeux rieurs du petit. Bella alla l'habiller, la rentrée devait avoir lieu dans une heure. J'avais mal au ventre. Je stressai pour lui. Rose posa sa tête contre mon front, pour elle aussi c'était le grand jour, elle était magnifique. J'allai me changer pour pouvoir accompagner tout ce petit monde. Le jardin d'enfant faisait partie du même bâtiment que l'école. J'arrivai au salon, et tombai sur Alice, Jazz, Carlisle et Esmè. Bella tenait Matthew par la main.

_ J'espère que ça ne te dérange pas trop, nous souhaitions accompagner Matt à l'école avec vous ? Demanda Esmè

_ Avec grand plaisir. Répondit ma sœur.

Bella était vraiment quelqu'un de bien, elle savait que ça leur faisaient du bien de faire partie de la vie de Matt. Cette journée était encore plus dure pour eux. Jazz enlaça Alice amoureusement, ils étaient mignons. L'école était à 10 minutes à peine de la maison, à mi chemin de l'université. Les parents d'Alice étaient encore plus prêts. Mais c'était Rose qui devait le ramener, quand Bella reprendrait la fac dans quelques jours. C'était donc en grande délégation que nous accompagnâmes mon neveu. Il était heureux tenant fermement la main de sa maman et celle d'Esmè. Au fur et à mesure que nous avancions, je sentais la main de Rose se presser plus fortement sur la mienne. Ma sœur faisait de même avec son fils.


POV DE BELLA


Voilà, nous y étions. J'allai laisser mon fils toute la journée ici. J'angoissai. Nous avions déjà fait une prérentrée, au mois de juin. Mais là, c'était la vraie ! La directrice nous accueillit devant l'entrée. Mon fils était fier, arborant son plus beau un sourire. Il embrassa tout le monde. Puis je m'accroupis. Rose était déjà dans sa classe, après avoir embrassé Matt. Esmè lui avait dit qu'ils étaient fiers d'elle.

_ Alors, mon ange t'es prêt ?

_ Oh oui ! Maman !

_ Fais moi un gros bisou.

_ T'aime maman.

_ Je t'aime mon cœur. Dis-je émue.

Il fit un signe à son oncle, Emmett se baissa et tendis l'oreille. Il lui murmura.

_ Fais un câlin à maman, elle a pleuré quand je faisais dodo. Elle est triste.

_ Compte sur moi !

_ Merci tonton !

Je sentis les larmes affluer devant l'inquiétude de mon fils, il m'avait entendue. Il nous fit au revoir de la main, et rentra avec la directrice dans la cours. J'observai Matthew, un moment et décidai de rentrer à la maison, pour pleurer sur mon sort devant une bonne glace. Emmett me prit par les épaules et me secoua comme un prunier.

_ Il n'a même pas pleuré. Annonça fièrement Carlisle

_ Sacré p'tit bon' homme !

_ T'as raison Jazz, il est courageux comme son tonton.

_ Ouais, bah quand t'accoucheras sans péridurale, là, on pourra parler de courage. Maugréai-je

_ Oui, mais moi j'ai pas versé de larmes quand Rose est allée à l'école !

_ Encore heureux ! S'exclama Esmè.

Nous rentrâmes le cœur, un peu plus léger qu'en partant. Nous embrassâmes Esmè et Carlisle. Emmett et Jazz nous ouvrirent le club. Ma glace attendrait, il y'avait urgence au point de vue ménage. Alice avait organisé une fête semi-privée le lendemain pour mon anniversaire et franchement, ça ne me réjouissait guère. Mais bon dire non à Alice revenait à escalader l'Everest en tong, autant dire que c'était impossible. Nous avions donc expliqué à la directrice du jardin d'enfant que le petit ne serait pas là le lendemain, elle nous assura qu'il n'y avait aucun souci. J'avais tenté d'expliquer que la fête aurait pu être reporté au samedi, mais Alice ne voulait rien savoir, quelle plaie ! Alors nous attaquâmes un nettoyage dans les règles, pendant que Jazz et Emmett s'occupaient de faire l'inventaire. Au moins ce qui était bien avec le balai et la serpillère c'est que l'on ne pense pas trop au reste. Emmett avait commandé des pizzas, pas très équilibré comme repas, mais nourrissant. L'après midi fut éreintante, entre la poussière et le reste, c'était déjà l'heure d'aller récupérer Matt. J'étais ravie, mon petit garçon m'avait manqué. J'arrivai devant le bâtiment, et me présentai devant la cours, une jeune fille s'approcha de moi.

_ Je viens chercher Matthew Swan.

_ Et vous êtes ?

_ Sa mère ! Assena Rose qui venait d'arriver

_ Et qui me le prouve ? Elle est si…Vous êtes si…Jeune !

Je commençai à bouillir intérieurement quand mon fils s'avança vers la grille en courant.

_ Maman !

_ Oh madame, je suis confuse…Je…Désolée

_ Mouais tu peux. Dit Rose

Elle ouvrit la porte et me rendit mon fils, je lui fis un sourire crispé et Matt se jeta dans mes bras. Il était plutôt silencieux et semblait préoccuper. Rose était emballée par sa journée, un petit garçon lui avait dit qu'il était content d'avoir une maitresse si jolie. Je ne posai aucune question à Matt même si ça me démangeait. Nous nous arrêtâmes pour faire deux courses, histoires d'avoir quelques choses dans le frigo. Puis nous rentrâmes au club. Il se jeta dans les bras de son oncle et se mit à pleurer, à chaudes larmes. Je restais là, interdite, n'osant plus bouger, ni parler. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. C'était comme si mon cœur se déchirait. Au bout d'une dizaine de minutes, il se calma, toujours dans les bras de son oncle et moi lui caressant la tête. Son petit corps était parcouru de spasmes du aux sanglots. Emmett l'assit sur le comptoir, je séchai ses larmes. Il me fit un énorme câlin. Je lui demandai ce qu'il avait fait aujourd'hui. Il me regarda d'un œil sévère, mais il m'expliqua.

_ Emma a demandait mon nom, ensuite le tien et celui de mon papa… Je lui ai dit que j'avais pas de papa, elle a dit que c'était pas vrai, que tout le monde il avait un papa.

Je regardai les autres, tout le monde semblait sous le choc, et attendait que je parle. Je refusais que la conversation la plus redoutée ma vie arrive maintenant. Non c'était trop tôt, oui beaucoup trop tôt. Il ne pourrait pas comprendre, j'avais déjà du mal à le comprendre moi-même.

_ Maman. Supplia t-il

Je pris une grande inspiration, mon cœur tambourinait dans ma poitrine.

_ Bien sur que tu as un papa, mais…

_ C'est comme ta maman ?

_ Non, mon cœur, ton papa est en vie, mais tu sais les histoires de grands, des fois, c'est pas drôle et pas facile.

_ Mais j'ai un papa, hein maman ?

_ Oui.

_ Papa est parti ?

_ Ca on aimerait bien le savoir ! Beugla Emmett

_ Oui et non, disons qu'il ne sait pas pour toi.

_ Et tu vas lui dire ?

_ Quand je le verrai !

_ Moi aussi, j'irai le voir?

_ J'espère, oui.

J'attrapai mon fils sur le comptoir. J'enlaçai son petit corps fragile, avec tout l'amour que je pouvais lui donner. J'aimais Matt, pour deux et c'était pas une façon de parler. Mon dieu comment lui dire. Je souhaitai que son esprit vivace divague sur autre chose. J'embrassai ses cheveux avec tendresse, caressant son dos. J'aurais tout donné pour ne plus voir ses larmes.

_ Et sinon tu t'es fait des copains ? Demanda Emmett afin de détourner la converstion

_ Oui plein ! Mais tu sais Tonton, j'ai faim !

_ Rose va te donner quelque chose, faut que je parle à maman.

Rose embarqua Matthew, Jazz et Alice, les suivirent. Je savais que ce serait ma fête. Mon frère avait son regard d'inquisiteur. Je pris la place de mon fils sur le comptoir attendant que l'orage éclate. Je savais qu'il allait me reprocher les larmes de Matt et qu'il avait raison. J'étais soulagée dans un sens que mon bébé ne m'ait pas demandé le nom de son père, les autres étaient déçus, mais je m'en foutais. C'était mon histoire et celle de mon fils. Les choses deviendraient de plus en plus compliquées. Emmett triturait son comptoir avec nervosité.

_ Vas-y qu'on en finisse !

_ Bon Dieu, Isabella ! Merde, tu déconnes ! Tu te rends compte que Matt souffre de cette situation ! C'est normal, tous les autres gosses ont un père, et lui vient de se rendre compte qu'il n'en a pas !

_ Il en a un !

_ Mouais qui c'est? Fantômas !? Tu es égoïste, il a le droit de savoir qu'il a un fils ! Bordel si c'était moi j'aimerais savoir !

_ Mais c'est pas toi ! C'est ma vie ! Je la gère comme je veux ! Mon fils est heureux !

_ Il était en larmes y'a dix minutes !! Matt a le droit de connaître son père ! Et toi ? Tu penses à toi ?

_ Quoi moi ? Je me démerde !

_ Mais qui c'est ! Putain ! Tu vas finir par le dire ! Merde ça fait 4 ans que j'attends !

_ Et ben, tu risques d'attendre encore un moment ! Ca ne te regarde pas !

_ A partir du moment où mon neveu en souffre, c'est mon problème !

_ Putain Em', on dirait Charlie ! Il est hors de question que tu le saches avant son géniteur !

_ Alors va le trouver !

_ Non, je sais pas où il est !

_ T'es en train de me dire quoi là ! Que c'était juste le coup d'un soir ?

_ Et oui, les filles aussi ont le feu au cul ! Tu crois quoi ? J'm'envoie en l'air avec qui je veux !

_ Ma sœur est en train de me dire qu'elle a gâché sa vie, juste pour baiser !

_JE T'INTERDIS DE DIRE QUE J'AI GACHE MA VIE ! MON FILS ME PROUVE TOUS LES JOURS QUE J'AI FAIT QUELQUE CHOSE DE BIEN ! SI TU COMPRENDS PAS CA, VA TE FAIRE VOIR, C'EST QUE T'ES PAS MIEUX QUE CHARLIE ! Cinglai-je.

_ Merde, putain Bella pas d'histoire d'amour, juste du cul ? J'ai du mal à l'avaler !

_ Tu veux que j'te dise, je m'suis même envoyé en l'air avec Paul au feu de camp ! T'es content, t'as qu'à me mettre dans la catégorie salope ! Comme ça c'est fait

_ Oh putain de merde ! Paul est mort ! J'vais le buter ! Ca t'a pas suffit !

_ Les capotes c'est pas fait pour les clebs ! Je fais ce que je veux avec mon cul ! Toi tu t'en fou, tu as Rose, mais merde moi aussi j'suis une femme ! J'ai besoin de tendresse et d'amour !

_ Prends un chien ! Et puis j'suis là moi.

_ Emmett, tu es mon frère. J'te parle de physique avec un mec, se sentir désiré, et aimé.

Un lourd silence s'abattit. Nous étions mal à l'aise. Je sentais qu'Emmett n'en avait pas fini. J'avais été un peu dur avec lui en le comparant à Charlie.

_ Euh…Tu étais vierge, il y a 5 ans.

_ Emmett, bordel ça change quoi ?

_ S'il te plait, réponds.

_ Oui ! Heureux ?

_ Pas vraiment, j'aurai souhaité que ça se passe différemment !

_ Ouais, moi aussi.

_ Je suis désolé, mais ça m'énerve de ne pas savoir, j'te préviens que le jour où j'apprends qui c'est, j'lui fais avaler son bulletin de naissance à cet enfoiré.

_ Génial, c'est vrai que ça arrangerait tout. J'suis sur que Matt apprécierait de voir son oncle exploser la tronche de son père !

Comme souvent après nos disputes, qui étaient plutôt rare, en définitive, nous restâmes là à nous observer. J'avais horreur de me disputer avec lui, surtout à propos de Matt. J'avais vraiment exagéré en lui balançant tout ça. Mais quand il se mettait à se prendre pour Charlie, j'explosais. C'était mon grand frère, pas mon père ! Je savais que tôt ou tard, le nom du père de Matt serait révélé, mais je n'étais pas particulièrement pressé. Je remerciais ma bonne étoile, que mon fils ait eue faim, avant qu'il ne me pose la question fatidique. A moins qu'il ait senti que je n'étais pas prête, mais le serai-je un jour ? Là était toute la question. Je repensai au moment où je lui avais balancé pour Paul. Je serrai les dents, ma réaction était vachement adulte. J'avais intérêt à ce que mon frère ne le croise pas pendant un moment. Il était à Forks et nous à Seattle, il y avait quand même peu de chance que ça arrivent. Puis au bout d'un long moment, ce qui me semblait être une éternité, il me prit dans ses bras immenses et embrassa le sommet de mon crane. J'aimais Emmett, et je lui devais énormément. Il ne m'avait pas rejeté, bien au contraire. Il m'avait soutenue. Je comprenais son désir de savoir, mais j'avais tellement peur de le décevoir que je ne lui avais rien dit. Je n'avais pas menti, c'était un coup d'un soir et j'étais vierge. Mais c'était pas vraiment la meilleure façon de lui annoncer. On n'était pas frère et sœur pour rien, le sale caractère coulait comme le sang dans nos veines. Même si on s'aimait vraiment. Nos fâcheries ne duraient jamais bien longtemps.

_ Ma petite sœur…Soupira t-il.

_ Ouais, grand frère !

_ On devrait monter avant que quelqu'un descende en pensant ramasser nos cadavres.

_ T'as raison.

Alors on partit bras dessus bras dessous, dans l'appart. Là se trouvaient Jazz et Alice les bras croisés et lui les mains sur les hanches. Ils étaient en colère.

_ Vous n'avez pas honte, tous les deux !

_ De quoi ?

_ Vous savez qu'il y a un enfant dans cette maison, vous ne pouviez pas attendre, que l'on soit arrivé en haut, pour beugler comme des bêtes ! Beau langage fleuri au fait ! Maintenant il s'inquiète depuis qu'il vous a entendu vous disputer !

_ Je vais aller lui parler. Annonçai-je.

_ Non, tu lui parleras au moment du coucher, quand vous serez seuls. M'expliqua Jazz.

_ Bien, je vais faire à manger. Vous restez avec nous ?

_ Si vous promettez de ne pas hurler, pourquoi pas Bella.

_ On vous le promet Jazz.

Je savais qu'Alice avait besoin de distraction, c'était un jour difficile. Mon fils arriva tout propre et vint m'enlacer, après un je t'aime et un gros câlin, j'installai mon fils à table et le servis. Il en profita pour raconter ses aventures dans la cours et parler de ses nouveaux copains. J'avais appris que celle qui lui avait dit que tout le monde avait un papa, était la même qui ne voulait pas me laisser récupérer mon fils. Demain j'aurai une petite discussion avec celle-ci. Après un gros bisou à tout le monde, j'allais le mettre au lit. Je le bordai et m'allongeai près de lui.

_ Maman ?

_ Oui ?

_ Tu es plus fâché avec tonton Em'.

_ On n'était pas vraiment fâché, tu sais des fois, les grands se disputent. Alors ça crie fort, mais on s'aime quand même.

_ Avec mon papa, c'est pareil qu'avec tonton ? Vous avez crié fort à cause de moi ?

_ Non, disons que je ne savais pas que tu étais dans mon ventre, quand il est parti. On ne s'est pas disputé à cause de toi.

_ Toi et mon papa, c'est comme tonton et Rose ?

_ On s'aimait bien, mais pas comme ça.

_ T'aime maman

_ Moi aussi mon bébé. Tu veux une histoire ?

_ Oui, celle là !

_ Ok

Alors j'attaquai l'histoire du Petit poucet, j'avoue qu'il y avait un peu plus gai, comme histoire, mais c'était son choix. Il s'endormit avant l'abandon des enfants dans la forêt pour la deuxième fois. J'embrassai son front et rejoignis les autres pour manger. La table était mise, nous déposâmes les plats et prîmes place autour de la table.

_ Alors ? Demanda mon frère

_ Il va bien, il croyait que nous étions fâchés

_ Tu lui as expliqué ? Me questionna Alice.

_ Il croyait que je m'étais disputé avec son père, comme avec Em'.

_ C'est pas le cas ?

_ Non Em' ! C'est pas le cas ! On ne s'est plus jamais revu, après cette nuit là.

_ T'as même pas un numéro de portable ? Tu sais où il vit ?

_ Non Emmett ! Non ! On pourrait parler d'autre chose ?

Ce que nous fîmes. Le sujet du père de Matt était sensible. Alors Rose parla de l'incident de l'école et tout le monde fut d'accord pour aller coller une baffe à cette Emma. Je les calmai en leur expliquant que les trois quarts du temps, les gens me prenait pour sa grande sœur. Alice me donna le programme du lendemain : après la dépose du petit à l'école, nous devions aller à la fac pour récupérer nos emplois du temps. Ensuite nous irions manger toutes les deux. Pour l'après midi elle avait prévu de m'emmener au salon de beauté. Rose devait ramener Matt à la maison, ensuite Carlisle et Esmè devaient le récupérer, pour la nuit. Rose expliqua à Alice qu'elle ne pourrait pas rester trop tard, du fait qu'elle travaillait le lendemain. Nous commencions à discuter de nos vacances, quand le sujet tomba sur la table.

_ Alors comme ça Bella, t'as fait des cochonneries avec Paul.

_ Rose. Maugréa Emmett.

_ Hey ! Comment tu…Alice !

_ Je l'ai juste dit à Jazz ! Bella, c'est tellement dingue ! Mais c'est pas grave, à priori Em' le sait !

_ Mouais…

_ Raconte ! Insista Rose.

_ Raconter quoi ?

_ Bah comment c'est arrivé.

_ Comme ça !

_ 7 lettres Bella ! D.E.T.A.I.L.S

_ Il m'a embrassé, au début je ne voulais pas trop, mais il avait de bons arguments.

_ Du style ? Demanda Emmett en avalant une gorgée d'eau.

_ Juste du sexe ! Vous êtes content !

Emmett s'étouffa. Alice et Rose rigolaient. Quant à Jasper, il semblait choqué. Sa bouche était ouverte. On aurait dit une carpe avec des cheveux blonds bouclés.

_ Ca t'arrive souvent ? Demanda Jazz, après avoir recouvré ses esprits.

_ De quoi ? De coucher avec un mec, juste histoire de prendre mon pied ! Environ une fois par semaine, mais attention, jamais avec le même !

_ ISABELLA ! Cingla mon frère.

_ La curiosité est un vilain défaut, personne ne vous l'a dit !? Plus sérieusement, bien sur que non ! En fait, c'était la première fois depuis presque 5 ans.

_ Tu veux dire qu'en 5 ans tu n'as…Oh bah merde alors !

_ Merci, on avait compris Jazz. Râla mon frère.

_ Ca c'est si mal passé la première fois, mise à part le Kinder Surprise, bien entendu ? Demanda Jazz

_ Non ! c'était très bien, mais entre ma grossesse, les cours, les exams en candidat libre, le travail au club trois soirs par semaine, puis mon retour en fac et mon fils. Le temps passe vite. De toute manière, je ne veux pas m'engager. Je ne suis pas toute seule. Je n'ai pas le droit de me planter.

_ Oh, mais tu as le droit de vivre ! Assura Alice.

_ Mouais ! Alors disons que j'en avais envie, et que lui aussi. Les choses étaient claires dès le début.

_ Arrêtez de la regarder comme si elle venait de Mars ! On l'a tous fait ! Non ?

_ Oui peut-être Alice, mais c'est ma petite sœur bordel !

_ Et toi t'es mon frère, j'en ai jamais fait un plat !

La discussion divagua sur autre chose, et j'étaisravie de ne plus être le centre de l'attention. J'avais toujours eu horreur de ça. Je commençai à être épuisée. J'embrassai mon fils, et allai me coucher, priant pour mieux dormir. Je m'allongeai dans ce grand lit froid. Seule. Est-ce qu'ils avaient raison ? Avais-je le droit d'être heureuse. Je n'en n'étais pas sur. Finalement je m'aperçus que je n'avais jamais dormi avec un homme. Le père de Matt était parti bien avant la fin de la nuit. Je n'arrivais pas à penser à lui avec son prénom. Pour moi c'était et ça resterait le père de Matthew.

****************


Je me levai tôt ce matin là, le sommeil m'ayant lâché de bonheur. J'avais eu le temps de nettoyer une bonne partie de la maison, de m'occuper du linge, et de préparer le petit déjeuner. Après une bonne douche, j'étais prête à affronter cette journée interminable. J'avais 22 ans officiellement, mais j'avais l'impression d'en avoir 40. Je travaillais trois fois par semaines dans un club. Je trouvais ça tellement pathétique. Je rigolais toute seule quand mon frère débarqua avec Rose. Ils se positionnèrent chacun d'un coté de mes joues et y déposèrent un baiser en même temps.

_ Bon anniversaire Bella ! Dirent-ils collégialement

_ Merci. Soufflai-je.

_ C'est pas grand-chose, mais ça appartenait à maman, papa me les a donnés pour toi. Et ça c'est de ma part. Je sais que tu l'as toujours adoré, et dès que tu peux tu me le piques ! Toute façon je ne rentre pas dedans.

_ Non, Emmett, je ne peux pas l'accepter, c'est le maillot que tu avais échangé avec Edward. C'était pour votre dernier match de football au lycée. C'est un souvenir que tu partages…Enfin partageait avec lui.

_ Bella ou tu l'acceptes ou sinon…Je file dans le premier magasin, que je trouve. Et là je t'achète le truc le plus…

_ Non Emmett ! Merci, c'est adorable, grand frère.

Emmett m'avait vraiment gâté. Je tenais dans la main l'écrin. Je l'ouvris avec appréhension. C'était un des seuls cadeaux qu'avait offert mon père à ma mère. C'était des boucles d'oreilles goutte d'eau, bleu ciel, dont l'attache était un clou oxydé blanc. On aurait dit qu'il y avait des mouvements de vague. Les larmes me montaient aux yeux, j'étais émue. Ma mère me manquait, et mon père aussi. Emmett enroula ses bras autour de moi, et me berça. Juste le temps que je me calme. Une fois mes sanglots ravalés, je servis le petit déjeuner. Mon fils débarqua à vive allure et sauta dans mes bras.

_ B'jour maman ! Bon anniversaire !

_ Bonjour, mon cœur. Merci

_ J'ai faim !

_ Et ben au moins, tu perds pas le nord, mon neveu !

Tout le monde rigolait autour de la table, c'était un bon matin. J'adorais voir mon frère et mon fils chahuter ensemble. C'était un vrai régal. Alice arriva en trombe, on aurait dit une tornade brune. Elle n'était pas très grande, mais elle compensait par son activité intense. Toujours en train de sauter dans tous les coins. Mais il était vrai que depuis cinq ans, c'était surtout une façade. Je savais qu'elle souffrait énormément de l'absence de son frère. Bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. Jazz avait du mal à suivre par moment, j'étais heureuse qu'ils se soient trouvé tous les deux. Ils le méritaient.

Nous partîmes en voiture, pour le jardin d'enfant, avec Rose et Alice. Matthew était regonflé à bloc par son oncle. Je déposai mon fils à la directrice, en lui glissant quelques mots, à propos d'hier. Je déposai un baiser à Matthew. Rose nous fit un grand sourire et rejoignit sa cour. Alice m'embarqua pour le campus. Il grouillait d'étudiants enthousiastes, nous nous dirigeâmes vers l'accueil, et fîmes la queue. Après une heure trente d'attente nous obtenions nos emplois du temps. Nous allâmes ensuite vers le centre commercial. Je l'attendis dans la voiture, comme elle me l'avait ordonnée. Vu ma passion, pour ce genre de chose, j'acceptai avec joie. Alice arriva au bout d'une demi-heure, des paquets pleins les bras. Elle me fit signe de me taire. Puis m'emmena au salon de beauté.

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