vendredi 19 mars 2010

13 I love you



Bella POV


J'étais exactement là où je voulais être. Dans les bras d'Edward. Je ne dormais plus depuis un moment. Mais je voulais simplement profiter de ce calme. Ecoutant simplement les battements de son cœur. M'abandonnant complètement à la chaleur de sa peau nue contre la mienne. Ma tête était posée sur son torse, il m'entourait de ses bras. Tout en dessinant des courbes imaginaires sur mon dos. Mon corps réagissait pour moi : des frissons parcouraient mon être. Le moindre de ses gestes avait un effet dévastateur sur moi. Je savais pertinemment que jamais plus je ne pourrai le laisser s'en aller. Il était encré dans ma chair et dans mon âme. Je le voulais, lui et personne d'autre. J'avais promis de faire un effort, de tenter de ravaler mes craintes pour avancer. Le dire n'était pas tout, je devais désormais mettre en application ce que j'avais affirmé la veille. Mes sentiments pour Edward avaient toujours été forts. Ce que je n'avais pas compris à l'époque, c'est que ce n'avait jamais été comme un frère, mais au-delà de tout ça. C'était quelque chose qui vous prenait aux tripes. Le ventre noué, l'absence d'appétit. Je saisissais mieux l'expression vivre d'amour et d'eau fraiche.

Mes doigts jouaient bien malgré moi sur le torse d'Edward, sa peau, je la trouvai douce. Il souffla de bien être, tandis que sa main descendait le long de mes reins. Edward était doux. Ce matin nous pouvions profiter autant que nous voulions des caresses de l'autre. Sans nous demander à quel moment, un des fous de notre famille pourrait bien débarquer. Je me redressai sur mes coudes. Scrutant son regard espiègle, et plein de tendresse. Il attira ma tête vers lui et embrassa mes cheveux. Edward m'envoutait. Il se dégagea légèrement, et me retourna. Ses deux mains de chaque coté de ma tête supportaient son poids. Il parsema mon visage de tendres baisers. Je sentais sa virilité éveillée le long de ma cuisse.

_ Bonjour toi. Susurra-t-il à mon oreille.

_ Bonjour. Articulai-je difficilement.

Edward me troublait à un point inimaginable. Ses lèvres se firent soudain plus pressantes. Mon bas ventre s'enflamma de suite. Déclenchant notre besoin de se fondre l'un dans l'autre. Nous fîmes l'amour ce matin là, tendrement, prenant notre temps. Seul, lui était capable de me faire ressentir cette multitude de sentiments. Il me prit dans ses bras après notre étreinte. Nous soupirions de bien être. J'aurais voulu rester ainsi pendant des millénaires.

Mon attention fut reportée sur l'album photo de Matt. Il était toujours à la même place. Edward se pinçait l'arête du nez.

_ J'ai pas eu le courage de l'ouvrir seul. S'excusa-t-il.

_ Et bien je suis là. Donc tu n'es pas seul…

Il tendit sa main vers l'album. Nous nous adossâmes contre la tête du lit. Il ouvrit la première page, et fronça les sourcils. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. C'était les échographies. Je lui montrai où se situait Matt. Les différentes parties de son corps. Il vit toute l'évolution de notre fils dans mon ventre grâce à ces clichés. Le pire vint après. Il y avait une série de photos de moi enceinte.

_ Oh mon dieu quel horreur. Il faut que je les brule!!

_ Tu es magnifique.

_ Oh pitié arrête, on dirait un pachyderme échappé du zoo.

_ Je te trouve vraiment très belle. Souffla-t-il. La salopette ne te rend pas justice. Pouffa-t-il

Je vis mon pire cauchemar se réaliser. Elle était encore plus horrible que dans mes souvenirs. Edward se demandait comment Alice avait pu bien accepter que je porte un truc pareil. Je me demandai bien pourquoi moi-même je la portais. Puis vinrent les premières photos de Matt. Edward avait son petit sourire en coin. Son regard laissait passer ses émotions. La fierté. L'attendrissement. L'amour. Un autre sentiment, plus douloureux fit son apparition, la tristesse.

_ Il est magnifique.

_ Tout son père.

_ Non, il te ressemble. La forme de ses yeux, ses pommettes…Il manquait pas de cheveux. Sourit-il

Le premier Noël fut éprouvant pour Edward. Il se rendait compte de toutes les choses qu'il avait manqué. Nous étions chez ses parents, comme à notre habitude depuis cinq ans. Il remarqua les traits d'Esmè. Son visage reflétait l'inquiétude, le manque de sommeil, une grande mélancolie aussi. Malgré le sourire qu'elle tendait à Matt. Carlisle, lui, était triste. Ca avait été le premier Noël, sans Edward. Son absence était difficilement supportable. La présence fantomatique d'Edward était épouvantable. J'avais souffert de voir mon fils évoluer sans son père et inversement. Matt avait été un réel réconfort pour nous tous. Je m'étais raccrochée à lui comme une naufragée à sa planche. Puis les photos défilèrent ainsi que les mois. Edward était émerveillé de voir à quel point Matthew grandissait vite. Il rigolait devant les frasques de sa sœur pour habiller son neveu. Elle exagérait mais face à ma meilleure amie, je n'avais presque aucune résistance. Nous arrivions déjà à ses un an. La pièce était remplie de cadeaux, le gâteau aurait pu nourrir la moitié de l'Afrique. J'avais conscience que ses images faisaient beaucoup de mal à Edward, mais que malgré tout, ça lui permettait de rentrer dans nos vies un peu plus. Le plus drôle étant les premiers pas de Matthew. Son oncle l'avait attiré avec du gâteau au chocolat. Le visage de Matt très concentré était écroulant. Puis les photos s'arrêtaient au Noël suivant.

J'allais pour chercher l'album suivant, mais Edward me retint au vol. Je m'écroulai sur le lit, en riant. Il m'assena une série de chatouilles. J'hurlai de rire, le suppliant d'arrêter. Mais il continua sa torture, jusqu'au moment où son téléphone se mit à sonner. Il se redressa, collant son dos contre la tête du lit.

_ Salut Lucas.

_…

_ Vraiment?

_…

Edward me regardait, ennuyé. Il se pinça l'arête du nez dans un tic nerveux.

_ Ecoute, non…ça va pas être possible. Souffla t-il

_…

_ Dis leur de prendre soin d'eux. Qu'ils déconnent pas.

_…

_ Bye!

Il raccrocha, il était perdu dans ses pensées. Lucas lui avait proposé quelque chose, mais il avait décliné. J'espérai ne pas être responsable de sa défection. Mais je le connaissais trop bien pour me persuader du contraire.

_ Que voulait Lucas?

_ Rien d'important. Maugréa-t-il

_ Edward?

_ On a des potes de l'unité en ville. Il voulait savoir si je venais.

_ Pourquoi as-tu dit non?

Il m'attira sur lui. Je me retrouvai à califourchon sur lui, il embrassa mon nez.

_ Parce que j'ai pas envie de te quitter.

_ On peut peut-être y aller tous les deux?

_ Non. Dit-il avec véhémence.

_ Pourquoi?

_ Parce que j'ai pas envie qu'ils passent leur temps à te draguer. J'voudrais éviter.

D'accord je comprenais mieux le problème. Je pris une résolution. Après tout, je lui avais promis d'avancer et de faire des efforts. Alors du coup la solution était simple.

_ Admettons que je n'y aille pas en tant qu'amie, mais…petit amie?

_ Tu ferais ça?

_ Pour toi…laisse-moi réfléchir…oui.

_ Si j'ai envie de t'embrasser devant eux?

_ Accordé.

_ T'es sure…

_ Oui tu veux qu'on avance? Et bien avançons. Commence par rappeler Lucas.

Il appelait Lucas tandis que j'avais décidé de me venger de sa séance : Chatouillez Bella.

_ Ouais Lucas…

Je fis courir ma langue le long de son torse. Il sursauta, et me fit les gros yeux. Je continuai malgré tout ma descente vers le saint des saints qui était déjà bien dressé devant moi. Je le pris en main.

_ Euh…Lucas…

_….

_ Avec Bellaaaa…Ouiiii 11h zéro zéro! Balbutia-t-il.

Je venais d'appliquer mes lèvres sur son érection. Il avait fermé les yeux tentant de garder le contrôle de ses émotions tandis que je m'appliquai à lui donner du plaisir avec ma bouche. Il se tortillait. Je sentais mon sexe couler de désir.

_ Oh putain!! Non…Une urgence…je t'laisse. Il raccrocha. Putain Bella!!! Non…tu…oui…bordel!!

_ Hum…

_ Tu n'es…oh…merde! Qu'une…vilaine fille…

_ Je sais, je peux être pire. Dis-je en relâchant son érection

Je lui mordillais son membre. Sa respiration était saccadée. Ses hanches se soulevaient. Il me stoppa, en m'attrapant par les épaules. Il ne m'avait jamais permis de le goûter. Il m'embrassa de tout son saoul, je lâchai ses lèvres, et m'empalai sur son sexe. Le chevauchant avec passion, nous atteignîmes ensemble la félicité.

******************


Après avoir pris une douche amplement méritée après cette matinée « sportive », j'optai pour un jean et un pull bleu. J'arrivai dans la cuisine. Edward préparait le petit déjeuner. Il portait un teeshirt noir à manches longues qui épousait son torse parfait. Sans parler de son putain de jean qui moulait son cul rond. Merde j'étais entrain de le mater comme Emmett l'aurait fait avec une fille avant Rose. Je suis sure que je bavais.

_ Ce que tu vois te plait? Demanda-t-il taquin

_ Hein? Oh? Euh…oh oui. Répondis-je rougissante

Il se mit à rire devant ma franchise. Il posa les œufs et le bacon sur la table. Ensuite il me tira la chaise, pour que je puisse m'asseoir. Je secouai la tête, de droite à gauche.

_ Quoi?

_ J'pourrai bien m'habituer à toutes ces attentions.

_ J'y compte bien. Susurra-t-il avec son sourire en coin.

Après avoir fait un brin de ménage. C'était déjà l'heure de notre rendez-vous. Nous montâmes dans la Volvo. Nous avions rendez-vous dans petit restaurant. Edward semblait un peu nerveux. Je me demandais bien pourquoi. Était-il anxieux à l'idée de les revoir?

_ Bella, ils sont un peu brut de décoffrage. Vulgaire et très porté sur la chose.

_ Se sont des mecs quoi.

_ Euh…Ouais.

_ J'ai réussi à survivre à Emmett. Alors…

_ T'as sans doute raison.

Nous étions arrivés. Edward m'ouvrit la portière. Une fois que j'étais sortie, il me tendit sa main. Je fis un léger blocage dessus, puis repensant à ce que je lui avais dit, je la lui pris. Il me retourna face à lui et embrassa mon front. Il rigolait devant mon moment d'hésitation. Nous entrâmes Et je fus surprise par ce lieu. Il y avait énormément de photos de Marines au mur posant devant des hélicoptères, des Jeep, des blindés. Certaines dataient de la guerre du Vietnam. Au mur, il y avait l'insigne du corps, et dessous était écrit, « semper fidelis » (toujours fidèle), la devise des Marines. Il y avait aussi le code des Marines, encadré. Un impressionnant Bouledogue avait été dessiné sur le mur. C'était un endroit incroyable. On ne risquait pas de se tromper sur l'endroit où nous nous trouvions. Je reconnus Lucas qui était assis au comptoir dos à nous. Je resserrai ma main dans celle d'Edward. Je débordai d'appréhension rien qu'à l'idée de rencontrer ses copains. Il effectua des petit ronds avec son pouce sur le dessus de ma main pour m'apaiser.

Nous approchâmes de Lucas. Il lui donna une tape virile dans le dos. Lucas se retourna et nous fit face. Je lui souris. Ses yeux se baissèrent sur nos mains enlacées.

_ Oh mon Dieu! Nous allons tous mourir! S'exclama-t-il

_ Très drôle. Grogna Edward.

_ Putain! Votre première sortie officielle en couple est pour nous! Wow quelle chance on a!! Il était temps.

_ Bon, t'as fini! Maugréa Edward.

_ Pour l'instant.

Edward le gratifia d'un coup derrière la tête. Lucas rigolait. Edward me serra contre lui. Puis me lâcha en s'excusant pour Lucas. Quand des cris se firent entendre, je sursautai.

_ Major SEXE!! Wow!! C'est bien toi!!!

Major sexe? Pensai-je

Lucas pouffait, je lui donnai une claque derrière la tête. Quand trois mecs se jetèrent sur Edward. Ils se donnaient de fortes accolades. Des coups de poings dans les épaules, ça faisait 'très homme des cavernes'. (N/R : bon, tu as la réaction en live mais tant pis, c'est incontournable : MAJOR SEXE ??? Rien que ça ??xd)

_ Comment se passe la retraite ?

_ Plutôt bien, Hot. Merci

_ Wow!wow!wow! Regardez-moi ça. Bonjour jolie mademoiselle. Qui es-tu? Demanda Hot en s'approchant de moi.

_ C'est Bella… Me présenta Edward.

_ Enfin…On se rencontre.

_ Enfin? L'interrogeai-je

_ Le Major Sexe a souvent parlé de toi. Pas consciemment la plupart du temps…Mais… (N/R :wow mais c'est qu'on en apprend des choses sur notre cher Edward !!!)

_ La ferme, Hot. Assena Edward.

_ Tu es vraiment…

_ Ma petite amie! Affirma Edward.

_ Oh putain de merde!! Roméo a gagné. Dit-il en se tournant vers les deux autres.

_ Ouais!! Youhou!! Faites péter l'oseille! Par ici les soixante dollars. Exulta Lucas.

J'avoue que je n'y comprenais pas grand-chose. C'était quoi cette histoire de fric ?

_ Vous avez parié sur quoi au juste ? S'enquit Edward.

_ Lucas a affirmé qu'elle était plus que ta meilleure amie. Putain! Tu pouvais garder popol au placard!!

Je rougis jusqu'à la racine des cheveux. Edward leva les yeux au ciel, puis commença les présentations.

_ Bella, voici Sean dit Cookies. Bryan, dit Lucky et cette espèce de dégénéré se nomme Bobby, dit…

_ Hot. Le coupai-je

_ Si Sexe t'ennuie…

_ Désolée, je préfère le froid. (N/R :wow ! excellent ! Et une référence au Edward Vampire de SM ! bravo, bravo, bravoooo)

Tout le monde se mit à rigoler. Cookies commença à réclamer à boire. Nous nous installâmes au comptoir. Je me retrouvai entre Lucas et Edward. Les autres autour. Ils commandèrent des bières. Puis les posèrent devant nous.

_ Bon, on trinque? Demanda le dénommé Lucky

_ A Tommy! S'exclamèrent-ils tous ensemble.

J'étais surprise. Qui était donc Tommy? Les visages s'étaient fermés à la prononciation de ce nom. J'en oubliai ma bière

_ Un verre pour la demoiselle! S'exclama Hot.

_ Pourquoi faire? Répondis-je en buvant au goulot.

_ Oh bordel!! Cette fille me plait.

_ Oui mais elle est déjà prise. Affirma Edward, en posant une main sur ma cuisse.

Les autres se mirent à rire devant l'excès de possessivité d'Edward. Nous parlâmes alors des surnoms. Ils m'expliquèrent que pour Cookies s'était à cause de sa mère qui lui envoyait un colis par semaine de ces délicieux gâteaux. C'était le plus jeune de la bande. Pour Lucky, l'histoire était simple. Il avait posé le pied sur une mine anti-personnel une fois. Mais elle n'avait pas explosé. Hot, c'était encore plus clair. C'était le chaud lapin de la bande. Il s'était fait chaque fille de chaque camp sans parler des autres.

_ Pour Lucas…

_ Oui, Roméo, ça, pas la peine de l'expliquer. Je l'ai vu à l'œuvre.

Lucas haussa les épaules.

_ Qui ne tente rien n'a rien.

_ Pour toi Edward? Sexe…Dis-je pensive.

_ Ah t'aimerais bien le savoir… Dit Hot

_ J'avoue.

_ En fait, c'est simple. Les filles étaient toutes dingues dès qu'elles le voyaient passer. Elles en mouillaient leurs petites culottes. Une fois j'étais en pleine action avec une gonzesse. Et ben au moment de jouir elle s'est mise à hurler « Oh oui Major Cullen! » C'est très déstabilisant. (N/ R : le pauvre !!!!!)

_ Ca j'm'en doute. Confirmai-je.

_ Bon, j'crois qu'elle a compris. Grogna Edward.

_ Y a eu ce sergent au camp Lejeune. Elle attendait Edward sur son couchage à poil et les jambes écartées.

_ Bon ça va. Gronda Edward.

_ Elles étaient intenables. Le pire, c'est quand il se mettait torse nu. Bordel elles devenaient dingues. Y'en a même deux qui se sont battues pour conduire son véhicule. Elles ont fait deux jours de mitard. (N / R : eeuh, t'abuses pas un peu, là Caro ? arrête de fantasmer !) (N/A : oh que non ! se battre pour un mec alors qu'on est en pleine guerre c moyen !lol)

_ Sans parler de ses teeshirts qui disparaissaient! Renchérit Lucas.

_ Oh ! Et la fois où il a trouvé un tas de string sur son pieu. Mais il a toujours refusé cet abruti! Mais on comprend mieux, maintenant. Enfin toujours est-il qu'elles ont même cru qu'il était gay. Du coup ça n'a fait qu'empirer. C'est elles qui l'ont surnommé Major Sexe! C'est resté.

_ Si on passait à autre chose. Proposa Edward

J'étais heureuse qu'ils décident de changer de sujet. Ca commençait franchement à me taper sur les nerfs cette histoire. Imaginer toutes ces filles en train de séduire Edward. Merde c'était pas l'armée. Mais un bordel organisé (N/R : j'allais le dire :p). C'est vrai je n'étais peut-être pas tout à fait objective. Mais quand même. C'était Mon petit ami! Je l'avais dit.

_ Vous êtes ensemble depuis combien de temps? Demanda Cookies

_ Depuis quand ils sont « ensembles » ou depuis quand ils couchent ensemble ?

_ Lucas? L'appelai-je.

_ Oui.

_ Ta gueule!

_ Wow! Quel caractère.

_ Et encore, vous n'avez rien vu. Outch! S'esclaffa Edward

Je venais de lui coller un coup dans les côtes. Ce fut l'hilarité générale. La conversation dévia à nouveau. Sur une partie de baseball qu'ils avaient faite à coté de Bagdad, ils avaient appris à jouer à des enfants. Leurs visages s'illuminaient. Le plaisir qu'ils éprouvaient à se retrouver était évident. Edward semblait heureux. Ce qui gonflait mon cœur d'une douce béatitude. Puis Edward sortit, il devait téléphoner à ses parents pour avoir des nouvelles de Matt. Je restai donc entouré par cette joyeuse bande loufoque. Je m'attendais à des réflexions. Mais rien ne vint.

_ Merci. Dit Hot en me regardant.

_ De?

_ Edward est enfin heureux. Il ne l'était pas ou plus, surtout après la mort de Tommy. Expliqua-t-il

_ Edward ne veut pas qu'on lui en parle! Tais toi. Asséna Lucas.

_ On s'en fout! Edward n'y est pour rien! Il a essayé de leur expliquer au colonel McKay qu'ils nous envoyaient au casse pipe. Mais ils en avaient rien à foutre. Edward a sauvé notre peau cette nuit là.

_ Oui, mais il se sent responsable pour Tommy. Il était le chef de l'unité. Bordel! C'était un môme, il allait avoir dix huit ans, le lendemain. Mais Edward ne pouvait rien faire

_ Je sais et on se sent tous coupable! Mais il est mort et nous on est vivant. On doit continuer à le rester, pour lui. Expliqua Lucky.

Edward venait de faire son apparition. Son regard était dur. Surtout après Lucas. Il se réinstalla, mais l'ambiance n'était plus la même.


EDWARD POV


Il avait fallu qu'ils parlent. Mais ils étaient pires que des commères. Je voulais expliquer ça moi-même à Bella. Ils ne pouvaient pas comprendre que je n'étais pas prêt. Bella n'avait pas besoin de connaître les détails de cette mission sordide. Ils s'étaient plantés. Ces ronds de cuir y comprenaient que dalle. Une chape de plomb venait de s'abattre sur notre petit comité. Lucas sortit fumer avec Lucky et Hot. Cookies était au toilette. Bella me regardait, je sentais qu'elle était peinée par la situation. Je la pris dans mes bras, et embrassai son cou. Elle posa sa tête contre moi. Jusqu'à ce que les autres refassent leur apparition au fur et à mesure.

Lucky proposa un billard. Nous nous dirigeâmes vers la salle prévue à cette effet. Je tenais Bella par les épaules.

_ Bon allez on est six. Les gagnants de cette partie prennent ceux qui attendent. Expliqua Hot

_ Non les gars! On est pas six. Vous êtes cinq! Affirmai-je

_ Tu joues!

_ Non, vous voulez que je tue quelqu'un??!! Edward, dis leur… Supplia-t-elle

_ Désolé Bella. Ils sont trop nombreux.

_ Froussard! Tu me le paieras.

Elle attrapa une queue, puis bouda dans son coin. Mais ça ne dura pas. Nous devions jouer contre Lucas et Cookies. On lui fit casser le triangle. Elle se débrouillait plutôt bien. Aucune perte humaine ou matérielle n'était à déplorer. Les autres firent quelques remarques, sur la façon que Bella avait de tenir une queue. Mais le regard, que je leur lançai les calmèrent tout de suite. C'était la dernière boule mais Bella n'arrivait plus à placer ses doigts correctement. Ses yeux se firent suppliants. J'allais donc pour l'aider. Je me plaçai derrière elle. Mon bassin contre ses fesses. Je positionnai mes mains sur les siennes et la guidai. Elle frissonna. J'avais évité soigneusement de trop la toucher pendant cette journée. Sachant très bien que mon corps ne résistait pas à l'appel de celui de Bella. Je la lâchai, elle était tendue et tentait de se concentrer sur ce qu'elle faisait. Au moment où elle allait jouer, Lucas se racla la gorge. Bella loupa complètement et la boule avait atterri sur le pied de Lucas. Il grogna. Mais les autres se mirent à rigoler. Lui faisant comprendre qu'il l'avait bien cherché. Bella était rouge comme une tomate et se confondit en excuse. Je passai mes bras autour d'elle. Entrelaçant mes doigts sur son ventre, et posai ma tête sur son épaules.

_ Lucas devrait savoir que bien mal acquit ne profite jamais. Rigolai-je

On avait perdu, mais c'était le cadet de mes soucis. Je préférai largement profiter de Bella. Mon cerveau fit tout de suite la connexion entre les tables de billards et le corps de Bella allongé dessus. Je tentai d'effacer ses images peu chastes de mon cerveau pour revenir à la réalité. Je déposai un baiser chaste dans son cou. Hot s'en aperçut.

_ Si vous souhaitez vous entrainer à faire des bébés, y a des chambres pour ça. Dit-il taquin.

_ Pas besoin d'entrainement!

_ Lucas. Le prévins-je

_ Bah quoi? Matt compte pour petit beurre?

_ Matt? S'enquit Cookies.

_ Matthew…Mon fils. Soufflai-je.

_ T'as un fils et tu ne nous l'a jamais dit! S'offusqua Lucky.

_ Il ne savait pas. Me défendit Bella.

_ Oh…

Je racontai ce qu'il s'était passé, sans trop rentrer dans les détails. Bella s'était refermée comme une huitre. Elle ne s'était toujours pas pardonnée le fait de ne m'avoir rien dit plus tôt. Je l'enlaçai. Juste pour lui signaler que tout allait bien.

Mais la discutions dévia à nouveau. Ils parlaient du passé. Nous étions à nouveau dans notre bulle avec Bella. J'embrassai son front.

_ Bon, Bella. J'ai une proposition si tu veux grimper aux rideaux avec un homme, un vrai. Et pas avec un homme sombre et torturé. Je suis dispo.

_ Primo, pour le grimpage de rideau, je suis entièrement satisfaite. Secundo, on m'a toujours dit qu'il valait mieux s'adresser au bon dieu qu'à ses saints! Tercio, ferme ta bouche tu baves. Dit-elle en appuyant sur le menton de Hot, avec son pouce pour lui fermer son clapet.

Les autres s'éclaffèrent. Trouvant que Bella ne manquait pas de répartie. (N/R : primo, avec Emmett pour frère, je vois pas comment elle pouvait pas en avoir, secundo, j'allais le dire : quelle répartie !, et tertio, bah je kiffe lol, et c'est ma bouche que je referme xd)

_ Oh merci Bella! Depuis le temps qu'on cherche quelqu'un pour lui rabattre son clapet de merde. Dit Lucas hilare.

_ Sexe! Tu dois pas t'ennuyer avec une diablesse pareille.

_ Merci, mais non en effet, cher Lucky! Tout va très bien. Hot, un dernier truc, ouvre ta bouche encore une fois pour faire ce genre d'allusion à Bella, et j't'envoie en enfer.

_ Ah merde! Tu peux pas faire ça! Tu m'as sauvé de l'enfer! Déclara-t-il mort de rire.

_ Décidément, c'est une habitude. Rigola-t-elle, en tournant sa tête vers moi.

_ Ah dire vrai, il nous a tous sauvé les miches, un jour. Continua Cookies.

_ Oh putain! Vous vous souvenez de l'usine désaffectée? Demanda Hot.

_ Ouais…Soufflai-je.

_ On a bien failli y rester ce jour là. Affirma Lucas.

Bella semblait sidérée. Ils racontaient ça comme si tout était naturel. Tandis qu'ils jouaient au billard.

_ Tu sais que ton mec est le meilleur dans les situations extrêmes. Ce jour là on devait faire une inspection de routine dans une vieille usine de Saddam. Quand des terroristes ont commencé à nous canarder comme à la fête foraine. Ca tirait dans tous les coins. Nous on était vraiment mal barré. Raconta Hot.

_ Ouais surtout quand ils ont tiré au bazooka, ces enculés. Le coupa Lucas.

_ On avait les flammes de l'enfer qui nous léchaient le cul! Putain, tout cramait là-dedans. C'était une horreur. On était encerclé. C'est là que le Major Sexe a eu l'idée la plus folle et la plus intelligente du siècle. Il nous a fait grimper sur le toit. Putain imagine Bella. L'usine se cassait la gueule, des morceaux de charpente se cassaient la gueule. Mais œil de lynx avait repéré une énorme cuve d'eau à l'extérieur. On a sauté dedans et ça nous a sauvés. On a attendu que l'usine s'écroule complètement et que les terroristes se barrent en pensant qu'on était crevé pour en sortir. Putain on est tous rentré à la base.

_ Pas tous, Hot. Murmurai-je

_ C'est vrai, deux y sont restés. Mais combien en as-tu sauvé?

_ On a eu de la chance. Soufflai-je

A les entendre j'étais un héros. N'importe quoi. J'avais tué des gens. J'avais fait la guerre. Il n'y avait rien d'héroïque là dedans. On s'était sauvé la vie mutuellement. Bella s'était blottie contre moi. Je l'avais vue réprimer un frisson à l'évocation de cette histoire.

La partie était finie depuis un moment. Je voulais me retrouver un peu seul avec Bella. Sans avoir ces phénomènes sur le dos. Nous prîmes congés. Nous devions les revoir mardi dans l'après midi. Lucas avait dit qu'il les emmènerait au club après. Ils avaient tous apprécié Bella. Je crois que c'était réciproque. La journée avait été très agréable dans l'ensemble.

Nous rejoignîmes la voiture, Bella s'y installa et je fis de même. Je démarrai et je me demandais bien ce qu'elle pensait de cette sortie. On aurait du rester à la maison pour discuter de nous deux. Mais la situation avait changé. Mes potes étaient parfois lourds et envahissants.

_ Je suis navré, ils peuvent être chiants, lourdingues, et très vulgaires. Ce sont des chiens fous.

_ Oui mais des fous gentils. Edward j'ai vraiment apprécié cette journée. Ils sont sympas, et très drôles.

_ Vraiment?

_ Oui je me suis bien amusée. Major Sexe. Rigola-t-elle.

_ J'ai pas fini d'en entendre. Maugréai-je.

_ Non et attends qu'Emmett l'apprenne…

_ Tu ferais pas ça??

_ Moi non, mais les autres…

****************


Nous étions à la maison. Le silence qui y régnait était bizarre. L'absence des autres se faisait ressentir fortement. Nous étions seuls à nouveau. Bella devait bosser, elle était installée sur son lit, très concentrée sur son travail. Moi j'étais à coté et je regardais l'album photo. Bella était plongée dans la littérature américaine. J'aimais la voir aussi attentive puis elle claqua le livre d'un coup.

_ C'est assez pour aujourd'hui! S'exclama-t-elle.

_ Tu abandonnes? C'est pas ton style.

_ Je me suis avancée. Puis j'ai pensé que demain on pourrait peut-être aller chercher ces papiers.

_ Ces papiers?

_ Oui pour la reconnaissance de Matt. Enfin…si tu es toujours d'accord. Proposa-t-elle hésitante.

_ Bien sur, plus que jamais. Mais tes cours?

_ Le monde n'arrêtera pas de tourner si je loupe les cours. Je rattraperai, jai plein de copains qui ne demande que ça. Dit-elle taquine.

_ Des copains, hein?

_ Ouep! Mais rassure toi, aucun n'est surnommé Major Sexe. Dit-elle en riant.

Je sautai sur Bella. Dévorant son cou de milliers de baisers. Elle continuait à rigoler. Mes mains frôlaient son corps. Elle s'arqua.

_ Maintenant, tu va voir si mon surnom est mérité. Susurrai-je

_ Ca j'connais déjà la réponse.

J'avais besoin de sentir son corps, imbriqué dans le mien. La sensation unique que nous nous appartenions. J'avais couché avec de nombreuses filles par le passé. Mais rien n'avait jamais été aussi parfait qu'avec Bella. Je me sentais merveilleusement bien avec elle. J'étais heureux, enfin je crois. J'avais gagné une famille. Jamais je n'aurais pu assez remercier Bella pour ce magnifique cadeau. Je préférais lui montrer. Ce que nous fîmes, encore cette nuit là. Voir Bella dans son plaisir était la pus belle chose que je ai jamais vue. J'aimais par-dessus tout, l'idée que c'était moi qui lui procurait tant de sensations. Nous nous écroulâmes, éreintés par la passion.


BELLA POV


Je m'étais réveillé avec la sensation de vide. Je me retournai cherchant Edward. Mais il n'était pas là. Je me redressai, cherchant la lumière à tâtons. Quand la chambre s'éclaira, je trouvai le lit défait de son coté. Il était trois heures du matin. Une boule me prit l'estomac. Je revêtis mon peignoir en soie qu'Alice m'avait offert et me levai. Je fis le tour de la maison en commençant par sa chambre. Mais aucune trace de lui. Je commençai à paniquer. Je fus rassurée quand je vis que les clefs de la Volvo étaient toujours là. Mais où était-il? Je descendis jusqu'au club. La porte était ouverte. J'entrai doucement. Les notes de piano s'envolaient dans la pièce. Il était là. Je lâchai un soupir de soulagement en l'apercevant. J'avais eu peur.

J'avançai doucement vers lui. Je ne connaissais pas cet air. Il y avait tant d'émotions différentes qui en ressortaient. Il y avait beaucoup de souffrance, de mélancolie et aussi de la joie. Puis la musique cessa, d'un coup. Il appuya ses mains dans un fracas assourdissant. Il posa son front sur le piano. Son corps se soulevait par soubresauts. Il pleurait. Je restai interdite face à sa souffrance. Je ne savais pas comment réagir. Devais-je courir pour le consoler? Devais-je rester ici ou repartir? Je sentis mes larmes affluer. Sa détresse m'arrachait le cœur. Je n'avais aucune idée de la façon d'intervenir pour le soulager. J'aurais aimé qu'il puisse partager sa peine et sa douleur. Mais sa carapace était encore plus imperméable que la mienne. Comment gérer l'horreur de la guerre? Je ne pouvais pas dire que je savais ce qu'il ressentait. Parce que j'en avais aucune idée. Il était tellement torturé. J'étais si impuissante face à ce raz-de-marée de souffrance. L'homme que j'aimais était en total désarroi. J'avais l'impression qu'il était perdu dans les méandres de son passé. J'aurais voulu prendre un peu de son mal-être pour pouvoir le soulager.

Je me décidai donc et m'avançai lentement sur le coté. Ma main se posa sur ses cheveux, les caressant doucement. Il releva sa tête et ses yeux larmoyants vers moi. Puis d'un geste, il enserra ma taille fortement et posa sa tête sur mon ventre. Pleurant de tout son saoul. Je continuai à lui passer la main dans ses cheveux. Je voulais tellement qu'il s'apaise. Je pleurais moi aussi silencieusement. Il me serrait de plus en plus fort. J'aurais tellement voulu qu'il parle. Qu'il partage sa tristesse avec moi. Qu'il s'ouvre enfin. Sa peine était insupportable. Je pensais que le fait de revoir ses anciens compagnons avait ré-ouvert la boite de pandore.


EDWARD POV


Je m'étais réveillé en sursaut et couvert de sueur. Encore ces maudits cauchemars. Je ne les supportais plus. Bella dormait si paisiblement. Je ne souhaitai pas la réveiller. J'embrassai son front et me levai. Je refusai de me rendormir, je ne voulais pas replonger dans mes souvenirs. Je pris un café et descendis jusqu'à l'Eclipse. Le piano, voilà ce qui pouvait me vider la tête.

Je m'y installai, et les notes s'enchainèrent sans que j'y prête attention. Mon esprit revenait toujours vers mes angoisses. Je tentai de me focaliser sur Bella. Elle était la seule personne avec Matt, qui pouvait m'aider. J'aurais voulu tout lui raconter. Mais c'était tellement difficile. Les mots ne sortaient pas. Mes mains enchainèrent sur la berceuse de Bella. Pourtant j'étais persuadé que si je voulais avancer moi aussi, il fallait que j'ose lui parler de cette nuit là. La nuit où ce gosse était mort dans mes bras. A cette pensée mes doigts refusèrent de jouer, ils stoppèrent d'eux-mêmes. Ma tête s'écroula sur le piano. Des larmes incontrôlables s'échappèrent de moi. Mon corps se soulevait, mes doigts s'accrochaient à mes cheveux. Je devenais fou. Je sentis une main apaisante sur ma tête. Je n'osai pas la relever. Je refusai que Bella me voie dans cet état là. Mais pourtant j'avais besoin d'elle et de ses bras réconfortants. J'osai croiser son regard. La tristesse que j'y lus me terrassa. Je m'accrochai à elle, me lovant contre son corps chaud. Je n'avais plus la force de me battre contre mes émotions. Elle était là pour moi. Nous restâmes ainsi un long moment. Puis j'attirai Bella sur mes genoux, elle passa ses bras autour de mon cou et plongea sa tête dans le creux de mon épaule m'embrassant tendrement.

_ Bella. J'aimerais te raconter…Soufflai-je

_ Edward, tu n'es pas…

_ Si, ça me bouffe littéralement. J'en…ai besoin.


FLASH BACK


La journée était plutôt sympa. Nous faisions une partie de Football américain. Les gars étaient déchainés. Ils étaient en manque de détente. La surexcitation était à son comble. Le match était dur et très drôle. Les filles de la base nous observaient. Les mecs paradaient devant elle. Mais moi je n'étais pas intéressé. Ces filles n'avaient aucune saveur. Elles étaient insipides. Ma seule et unique obsession depuis mon départ. Revoir Bella. Les choses avaient dégénéré entre nous. Mais dans un certain sens, je n'arrivais pas à le regretter. Elle était constamment dans ma tête. Je lui avais écrit une lettre ou quelques mots tous les jours. Mais je n'avais jamais eu le courage de les lui envoyer. Je ne savais pas vraiment où j'en étais. J'avais surtout peur d'avoir gâché notre amitié. Je pensais très souvent à Emmett. Je me demandai si je survivrai quand il l'apprendrait.

Ma famille me manquait aussi. J'avais des nouvelles par Alice. Je savais que ma mère devait en être malade. Je l'avouai aisément désormais : mon père avait raison. Je me retrouvai par terre suite à un plaquage.

_ Bah alors Major Sexe! Tu tiens plus debout, t'es trop vieux! Rigola Tommy.

_ Méfie toi Baby, j'suis toujours capable de te foutre mon pied au cul.

Tommy. Il allait avoir dix-huit ans le lendemain. C'était un sacré numéro. Son père était lui aussi militaire de carrière et Marines. Tommy avait suivi les traces de son père. C'était un gosse drôle et attachant. Il croyait en ce qu'il faisait. Il était bercé par de douces illusions. Mais cela ne faisait que deux mois qu'il était dans notre unité. C'était le plus jeune de l'unité et c'est tout naturellement que nous l'avions surnommé Baby. Il avait une gueule d'ange. Nous l'avions pris sous notre aile. Il était jeune, trop jeune pour faire cette guerre. Il était motivé et impatient. Nous n'avions eu que des missions assez simples depuis qu'il était arrivé. Mais c'était un chien fou qui rêvait d'en découdre. Nous, les anciens, on savait que ce moment ne durerait pas. Nous étions Marines, certes. Néanmoins nous n'aimions pas faire la guerre ni tuer des gens. Se prendre pour Dieu. J'avais laissé mon âme en Irak. Le match se termina dans l'euphorie générale. Nous continuions à nous chamailler jusque sous la douche. L'ambiance était bonne enfant, enfin jusqu'à ce que le colonel Mc Kay vienne nous chercher pour un briefing.

Moins de dix minutes après, nous étions tous en tenus et prêts. Il y avait Lucas, Sean, Bryan, Bobby, Tommy et moi. Plus une autre unité. Nous étions 14 en tout. Il y avait un grand tableau avec deux photos accrochées.

_ Messieurs, j'ai une mission des plus délicates à vous confier. Il s'agit de prendre d'assaut une maison où sont réfugiés une dizaine de terroriste. La mission est simple, vous entrez, vous récupérez ces deux hommes, et vous éliminez les autres. Vous reconnaissez les lieus major Cullen ? Demanda-t-il.

_ Affirmatif! On a effectué une mission de surveillance. Mais il s'est avéré d'après nos observations qu'ils étaient plus qu'une dizaine. Je pense que des renforts ne sont pas à exclure.

_ Aucun renfort major, personne n'est dispo!

_ Sauf votre respect mon colonel, c'est une mission suicide!

_ Cullen! Vous êtes des Marines, vous êtes payé pour suivre les ordres et pour fermer votre gueule! Heure du départ trois heures, zéro, zéro! Rompez!

Je me levai et allai pour expliquer au colonel ma façon de penser. Quitte à aller au mitard autant y aller pour une bonne raison. Mais les autres me retinrent. Je sortis de la tente et donnai un coup de poing dans celle-ci. Lucas posa ses deux mains sur mes épaules, il m'embarqua plus loin. Il m'offrit une clope. Je l'allumai et tentai de passer mes nerfs comme je le pouvais.

_ Wow! Du calme Ed!

_ Du calme! Cette foutue mission c'est une connerie!! Ils en ont rien à foutre de nous envoyer au casse pipe! J'en ai raz le cul de ces conneries!!

_ Tu penses à raccrocher? S'enquit Lucas.

_ Ouais et sérieux.

_ Dis-moi? Ça aurait pas un rapport avec cette jolie brune nommée Bella dont la photo est toujours fourrée avec toi? Juste par hasard.

_ Occupe toi de ton cul. C'est pas tes oignons. Grognai-je

_ T'as couché avec elle, t'as sa photo sur toi et tu lui écris tous les jours.

_ Même la nuit, tu nous emmerdes avec elle ! Assena Cookies.

_ Vous avez trouvé que moi à faire chier!?

_ Oh ça va! En tout cas ,le môme est excité comme s'il allait se faire dépuceler!

_ Ca j'm'en doute Cookies! On ne le lâche pas! Cette mission pue! J'le sens.

_ Avec Lucky, on a pas besoin d'une patte de lapin. Affirma Cookies.

Lucky, ou pas, j'avais ce mauvais pressentiment. Nous nous préparâmes. Chargèrent des M16A2 et des M4 pour certains. Et partîmes aux véhicules. Baby sautait dans tous les coins il en avait oublié d'attacher ses rangers.

_ Baby, on joue pas au GI Joe, alors tu rattaches tes pompes et tu ne me quittes pas d'une semelle! J'suis ton chef et tu m'écoutes! C'est clair!

_ Affirmatif Major!

Il était impatient d'aller au combat. Voilà où était notre différence, moi j'étais blasé. Nous montâmes, la concentration était de rigueur. La pression montait au fur et à mesure que nous approchions. Le risque était là et bien réel. Les véhicules nous lâchèrent environ à moins d'un kilomètre de l'objectif. Ils restaient là pour nous récupérer mais au cas où la mission se déroulerait mal, ils n'avaient que très peu de moyens de manœuvre.

Nous avancions très lentement, nos lunettes infrarouges étaient vraiment un atout. On utilisait des gestes pour se faire signe. Ce coin était reculé mais pas le plus sécurisé. J'évitais de penser aux enfants qu'on avait vus certaines fois. Pas de quartier. Je faisais vraiment un boulot dégueulasse par moment. Nous étions aux abords du bâtiment. Nous l'avions encerclé. Je plaçai Tommy derrière moi. Mais il était plus têtu qu'une mule. La tension était à son comble, l'adrénaline parcourait nos corps, comme le sang qui coulait dans nos veines. Je fis un geste de la main : deux types fracassèrent la porte. Nous entrâmes en criant. Eliminant systématiquement ceux qu'on croisait. Tout ce déroulait parfaitement quand Baby croisa un gosse qui devait avoir pas plus de treize ans. Il avait hésité, ça avait été sa plus grande erreur. On a pas le droit d'hésiter il en va de notre vie et celle des autres. Le temps qu'il réfléchisse, le gosse lui avait sauté dessus avec un couteau. J'avais tiré sur ce môme pour qu'il lâche Tommy. D'autres terroristes déboulaient de la pièce du fond. Je voulais rejoindre Tommy mais je ne pouvais pas. J'avais trop à faire, plus on en descendait, plus il en arrivait. Je pris la décision de demander une extraction. Le radio passa le message.

_ Roméo, Lucky! Couvrez-moi! Criai-je

Je me jetai sur Tommy. Je repoussai le corps mort de ce gosse loin de lui. J'avais tué un enfant. J'avais pas le temps d'analyser. Mon esprit était focalisé sur Tommy. Je le chargeai sur mon dos.

_ ON DEGAGE! REPLIS!!! GO! GO! GO! Hurlai-je.

Nous sortîmes sous une fusion d'armes automatiques. Les balles nous sifflaient au dessus de la tête. On entendait des hurlements. Je savais que Lucas avait aussi récupéré un de nos gars qui s'était fait canardé. On avait un kilomètre à parcourir.

_ Tu vas t'en sortir Tommy. J'te le promets. Tiens bon!

Les véhicules arrivaient vers nous enfin. Ils nous couvraient de leurs balles. Nous chargeâmes. On en avait laissé trois là-bas qui étaient morts. C'était impossible de récupérer leur corps. Je serrai Tommy contre moi tandis que nous rentrions à fond vers la base. Quand nous fûmes assez éloignés des combats je regardai les blessures de Baby. Il avait prit trois coup de couteaux. Un au niveau de l'abdomen, et les deux autres sur les flancs au niveau des cotes. Le gosse avait frappé où le gilet ne le couvrait pas. Il se vidait de son sang. Je le lui défis. Lucas me donna sa veste et nous fîmes pression sur ses plaies. Il était secoué de spasmes.

_ Tien bon! On arrive! Répétai-je en leitmotiv.

_ Major…Souffla-t-il.

_ Tommy, ferme là et économise toi.

_ Tu diras à mon…père…que je suis…désolé. J'ai…échoué…Merci de m'…avoir ramené.

Je le secouai, du sang s'échappait de sa bouche. Les poumons devaient être perforés. Puis plus rien. Son cœur avait cessé de battre. Je devais faire quelque chose.

_ STOP! Hurlai-je au conducteur.

_ Mais Major…

_ FAIS CE QUE JE DIS! JE SUIS VOTRE SUPERIEUR!! C'EST UN ORDRE!

Ils s'arrêtèrent, je débutai par un massage cardiaque lui prodiguant les premiers secours, essayant d'insuffler de l'air dans ses poumons mais il était déjà mort. Je m'acharnai sur lui. Refusant qu'un autre gosse meure cette nuit.

_ C'est fini Edward! Laisse le partir!

_ Non Lucas! C'est pas fini! Respire bordel!

_ EDWARD!!! STOP!

Lucas me retenait. Je m'effondrai sur le corps inerte de Tommy. Nous continuâmes jusqu'à la base. Je sautai du véhicule et pris le cadavre dans mes bras. La colère me dévorait totalement. Je n'étais plus que fureur. Je me dirigeai vers la tente du colonel, il attendait notre rapport. Je jetai le corps de Tommy sur le bureau.

_ BRAVO! VOUS AVEZ QUATRE MORTS SUR LA CONSCIENCE! J'AI RAREMENT VU UN CON COMME VOUS!

_ Major Cullen!

_ QUOI!? IL EST MORT A CAUSE DE VOTRE INCAPACITE A JUGER UNE SITUATION! J'VOUS LAISSE EXPLIQUER COMMENT TOUT CE MERDIER EST ARRIVE! VOUS ETES INCOMPETENT! ET INDIGNE D'ETRE UN MARINES!

_ Vous êtes responsable de vos gars sur le terrain!!

_ ESPECE DE CONNARD DEGENERE!!!! Lui crachai-je en lui foutant mon poing dans la gueule.

Les MP me ceinturèrent, Lucas et les autres me tirèrent jusqu'à la douche. Ils me jetèrent directement dessous. Lucas était resté avec moi. Je sentais le sang de Tommy couler le long de moi. Je tapai aussi fort que je pouvais contre la douche. J'étais enragé. Mes mains étaient en sang. Je crois que c'était à ce moment-là que j'avais pris la décision de tout arrêter. Le bilan fut lourd, quatre morts, un prisonnier et trois blessés avec Hot mais légèrement. Trois jours de mitard pour moi. J'étais anéanti par tant de gâchis. La folie des hommes n'avait pas de limites. Le sacrifice de l'humanité. Des hommes, des femmes et des enfants. Tous morts, pourquoi? La mort, je l'avais côtoyée, pendant toutes ces années. C'était une compagne fidèle. Mon cœur s'était asséché. La haine d'une certaine manière avait empli ma vie. L'espoir était un mot dérisoire. On avait abandonné ces gens en 91. Pourtant tout le monde semblait être étonné que la population ne nous fasse pas confiance. On leur avait promis une vie meilleure alors qu'en fait on les avait jetés en pâture à la police de Saddam. Beaucoup avait perdu leur famille. D'autres avaient rejoint les extrémistes. Mais comment leur en vouloir, finalement? Tout était de notre faute, nous autres les pays occidentaux.

J'avais perdu mon âme. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Cherchant des réponses à toutes mes questions. Puis l'envie folle de revoir ma famille et Bella. Je ne reconduisis pas mon contrat.


FIN DU FLASH BACK


Elle n'avait absolument rien dit. J'avais l'impression de m'être mis à nu devant elle. C'était tellement dur à raconter. Cette partie de ma vie j'aurais voulu oublier. Oui oublier cette nuit infernale où deux gamins étaient morts à cause de la connerie humaine. Mais ses pleurs silencieux étaient un véritable déchirement. Je ne voulais pas qu'elle pleure. Je lui avais raconté cette histoire pour qu'elle comprenne mon attitude. Pourquoi je semblais si absent par moment. Mais certainement pas pour la faire souffrir. Je caressai du bout des doigts son visage magnifique. Essuyant ses larmes au passage. Elle déposa un baiser sur ma pommette. Je ne voulais pas voir de pitié dans ses yeux.


BELLA POV


Seigneur! J'avais mal. Pendant son récit j'avais tellement l'impression d'être là-bas avec lui. Je comprenais mieux ce sentiment d'injustice qui le hantait. Sa douleur était tellement réelle qu'on aurait pu la toucher. Je voulais simplement apaiser sa conscience, lui hurler que ce n'était pas de sa faute. Qu'il n'était aucunement responsable de la folie des hommes. Qu'il n'avait malheureusement fait que son travail. Mais je savais que ça ne le réconforterait pas. Je partageai sa peine mais j'étais incapable de m'exprimer. Je ne pouvais pas prétendre comprendre ce qu'il ressentait. Comment le pourrai-je? Certes j'avais perdu ma mère, mais ce n'était pas comparable. Je ne savais pas ce que c'était de tuer des gens ou de voir quelqu'un mourir devant soi de mort violente. Ce sentiment d'injustice ça oui je le connaissais. Lui dire que j'étais désolée pour lui? Non. Je cherchai mes mots quand trois me frappèrent comme une évidence. C'était les trois mots les plus difficiles à prononcer pour moi. Mais j'en avais la certitude. J'avais peur, tellement peur de ce qu'il en ressortirait. Pourtant c'était la stricte vérité. Je n'avais jamais été aussi sure de quelque chose que de ça. Je savais qu'il l'attendait. Cependant j'avais été incapable de lui offrir jusqu'à présent. Mon cœur battait à tout rompre, anticipant ce que j'allais dire.

Je posais mes mains sur son visage. Le forçant à me regarder dans les yeux. Je m'y noyai littéralement. Puis je pris une de ses mains et la posai sur mon cœur.

_ Je t'aime Edward. Murmurai-je.

Mon cœur explosait dans ma poitrine, j'avais l'impression qu'il voulait s'enfuir. Je voulais qu'il comprenne que c'était la réalité. Il avait les larmes aux yeux. Moi je pleurai. J'avais osé enfin exprimer à quel point cette relation comptait pour moi.

Il ôta sa main de mon cœur. Puis il défit le nœud de mon peignoir. Il passa ses bras sous le vêtement, ses doigts glissant le long de ma colonne vertébrale. Je frissonnai. Edward me positionna à califourchon sur lui. J'étais coincé entre son torse et le piano. Il posa son oreille sur mon sein découvert écoutant mon cœur. J'avais mes mains dans ses cheveux. Il prit mon sein dans sa bouche, un gémissement involontaire s'échappa de ma gorge. Il me tortura doucement de ses lèvres et de sa langue. Mon dos s'arqua. Ses mains se faisaient plumes, frôlant chaque centimètre de mon dos et de mes hanches. Ce besoin fou de ne faire qu'un nous consumait.

Je relevai sa tête embrassant sa bouche, nos langues se retrouvèrent d'instinct. Elles dansaient sensuellement l'une avec l'autre. Je lui ôtai son teeshirt, et nous dûmes lâcher nos lèvres pour qu'il passe sa tête. Puis nos bouches avides se retrouvèrent. Je voulais tout de lui, son corps, son cœur, son âme. Je glissai mes doigts le long de ses abdominaux jusqu'à son boxer. Je le caressai de la paume de la main. Lui arrachant un grognement de plaisir. Mon intimité était trempée. Edward cala sa main dessus. Il me prodiguait des caresses qui me faisaient perdre la tête. Je geignis dans sa bouche. Mais j'avais besoin de le sentir encore plus. Je voulais qu'il me possède entièrement. Il nous souleva et fit descendre son boxer. Je frottai mes lèvres intimes et mon clitoris contre son sexe tendu. Je dirigeai sa verge à mon entrée et me glissai sur celle-ci dans un gémissement rauque. Nos yeux étaient soudés. Il avait posé ses mains sur mes fesses tandis que je débutai mes déhanchements. Je m'accrochai à son cou, ses merveilleuses lèvres se posèrent sur mes mamelons dressés. Je rejetai ma tête en arrière pour lui donner un meilleur accès. Ma respiration devenait difficile tandis que je m'enfonçai profondément sur lui.

Il me souleva et me posa sur le piano, nos corps toujours imbriqués. Il m'embrassa avec amour, me pénétrant toujours. Mais son rythme était lent et profond. La sensation qui me comblait totalement. Nos hanches bougeaient de concert. Nos geignements se faisaient cris. J'accrochai fermement mes jambes à ses hanches. Le piano nous renvoyait des notes sourdes. Je sentais mes parois intimes se resserrer dangereusement autour de la verge d'Edward. Nous étions en sueurs mais je ressentais l'osmose. Nous étions connectés l'un et l'autre. Quand la jouissance me frappa, je criai son nom. Il hurla le mien, au moment de son orgasme sa tête s'écroula sur mes seins.

Nos corps se soulevaient au rythme de nos respirations désordonnées. Puis il leva ses yeux vers moi. Il m'embrassa et ses larmes reprirent. J'avais l'impression qu'il déversait toutes les larmes qu'il avait retenues pendant ces cinq ans. J'avais le goût salé de ses pleurs sur ma bouche. Il frotta son nez contre le mien.

_ Je t'aime…Bella. Si tu savais depuis quand je t'attends. Je t'aime tellement. Souffla-t-il.

_ Je t'aime aussi Edward, plus que tout.

Mon cœur s'était gonflé d'amour à cette déclaration. Il m'aimait lui aussi. Jamais je n'aurais pu rêver tel bonheur.


EDWARD POV


Elle m'aimait. Bella m'aimait. Elle ne pouvait pas trouver mieux pour me réconforter. Elle avait vu le pire de moi, mais elle était restée. J'avais un trop plein d'émotion. Je les avais trop longtemps refoulées. Je ne pouvais plus vivre avec ça. Je l'aimais à en crever. J'étais terrorisé à l'idée de lui avouer mes sentiments. J'avais peur qu'elle s'enfuit. Mais finalement elle avait fait le premier pas. Elle m'avait promis d'avancer, je ne pouvais pas rêver mieux. Les choses étaient claires, nous devions tout faire pour que notre histoire fonctionne. C'était vital pour nous. Nous étions toujours imbriqués. Mais Bella frissonnait. Il était temps que nous remontions. Pourtant, je n'avais pas envie de briser ce moment. Il était magique.

Bella grelottait. Je me détachai d'elle et l'enveloppai dans son peignoir. Je l'embrassai tendrement. Après m'être rhabillé, je lui tendis la main pour qu'elle me suive. Ce qu'elle fit sans hésiter. Nous montions et retournions dans le lit. Aucun mot ne fût prononcé. Nous n'en avions pas besoin. Bella se positionna en chien de fusil. Je passai mon bras sous sa tête, et mon corps épousa le sien. Nous ne tardâmes pas à nous endormir. Demain serait un jour nouveau. Je devais faire place nette pour l'avenir.

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